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D'Architectures N°251 Loger Le Pauvre Mars 2017

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Et si notre volonté de garantir au logement le maximum de confort, de sécurité et de durabilité était le moyen le plus pervers pour en exclure les plus démunis ? L'inflation réglementaire requise par cette exponentielle exigence d'efficience - et ce au nom d'une indignation faisant l'économie d'une véritable pensée -, est souvent l'un des principaux obstacles auxquels se heurtent ceux qui cherchent des solutions pour offrir un toit à ceux qui en ont besoin de toute urgence. La norme serait-elle devenue l'outil privilégié des politiques d'exclusion sociale ? Nous avons ce mois-ci laissé la parole à des architectes engagés au sein d'associations. Ils se penchent sur le sort de ceux - pauvres, immigrés, réfugiés - qui hantent les bordures des voies express ou des friches ferroviaires sous l'abri précaire des ponts ou des baraquements. Aux lieux d'hébergement officiels, sécurisés et encadrés, ces architectes opposent un pragmatisme qui s'élabore d'abord avec les femmes et les hommes qui vont y vivre, qu'il s'agisse ou non d'autoconstruction. Si héberger relève de solutions techniques - financières, réglementaires et constructives -, habiter requiert, même dans la plus extrême frugalité, une approche plus subtile. Une méthode faite de dialogue et d'invention où l'architecture n'est pas sans légitimité.

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D'Architectures N°252 Avril 2017

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L'équerre, le masque et la plume S'il est un outil de conception essentiel au service de l'architecte, c'est bien celui de la fiction. Pour déterminer quel sera l'espace dans lequel pourront se déployer au mieux les usages auxquels le projet est destiné, et comment il s'intégrera dans un lieu donné, l'architecte n'a d'autres moyens que d'imaginer le scénario qui s'y déroulera. C'est ce pouvoir d'offrir des images propres à susciter le désir d'un monde à venir qu'ont bien perçu certains politiques, et c'est pourquoi ils n'hésitent pas à se servir de leur architecte pour faire voter les budgets. Mais contrairement aux romanciers ou aux scénaristes qui, sans avoir de comptes à rendre, peuvent nous envoyer sur Mars, l'architecte affronte tôt ou tard l'épreuve du réel. Si la fiction qui a déterminé son projet est trop différente de la vie qui s'y déroule finalement, le décalage peut être cruel, quelles que soient la beauté du béton et la subtilité des détails. Mais cette liberté des écrivains range-t-elle pour autant leurs histoires au rayon des futilités ? Oui, si nous les lisons en prenant leurs fictions au pied de la lettre, comme des programmes qu'il faudrait appliquer. Non, si l'on veut bien croire que l'art poétique nous fait voir, au-delà de l'immédiateté des choses, ce que l'on ne sait pas voir seuls. Non, si l'on parvient à se saisir de la puissance de détournement de perspective qu'autorise la narration romanesque. Le passionnant roman d'Aurélien Bellanger, Le Grand Paris, nous éclaire par exemple beaucoup sur les mécanismes des transformations métropolitaines à partir de données complètement fantaisistes (et assumées comme telles). Par quel subterfuge autre que la littérature pourrait-on parfois apprendre davantage dans un tel livre que dans un séminaire scientifique sur le Grand Paris ? Pour essayer de comprendre ce paradoxe, nous sommes allés interroger Aurélien Bellanger, Serge Lehman et Thomas Clerc, trois écrivains pour lesquels le territoire francilien est bien plus qu'un décor.

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D'Architectures N°254 Design Espaces De Travail Juin 2017

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Le numéro de juin de d'architectures est le rendez-vous annuel de l'architecture des espaces de travail, des hôtels, restaurants et boutiques. Retrouvez aussi le dessin de Martin Étienne, le Quèsaco, toute l'actualité du mobilier et du design (Salon de Milan) ainsi que Ross Lovegrove au Centre Pompidou, Thom Mayne à Vals, le nouveau concept hôtelier de Cyril Aouizerate, Philippe Starck à Singapour, le Design Museum de Londres par OMA et John Pawson, la nouvelle vague de transformations du CND de Pantin, les espaces aménagés par T&P Work UNit pour BETC, Aesop à São Paulo par les frères Campana... Espaces de travail : 11 réalisations sélectionnées par la rédaction, en France et à l'international, ainsi que la retranscription de la table ronde "Flex office : quelle place pour l'usager ?" menée avec Marion Toison, Workplace Strategist chez Haworth, Thomas Roul, spécialiste de la psycho-acoustique chez Ecophon et François Darsy, End-user Marketer for Office & Industry chez Philips Lighting France. Hôtels - Boutiques - Restaurants : 11 réalisations sélectionnées par la rédaction, en France et à l'international, et un entretien avec Damien Perrot, Senior Vice-Président Design Solutions chez AccorHotels.

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D'Architectures N°255 Objectif Terre Juillet 2017

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Tout le monde aime la terre. Mais combien prennent vraiment au sérieux le potentiel esthétique, écologique et économique de l'architecture en terre crue ? Des architectes comme Herzog & de Meuron ou Wang Shu s'en sont pourtant récemment fait les avocats avec de remarquables réalisations, mais ces exemples demeurent des exceptions. Pour beaucoup, la terre reste une technique du Moyen Âge encore pratiquée au fin fond de l'Afrique, et célébrée comme telle dans les années 1960 par quelques babas cool ayant abusé d'acides lysergiques. Est-ce cette condescendance qui explique l'oubli systématique de l'usage de la terre crue dans toutes les histoires de l'architecture ? Pourtant, entre 1789 et 1979 (lors du timide renouveau symbolisé par la construction du village de terre construit à Villefontaine et la fondation de CRAterre), la construction en terre, par diverses voies alternatives, a accompagné la modernité, de Loos à Le Corbusier en passant par Frank Lloyd Wright et Schindler. Cette histoire qui commence à Lyon sous la Révolution française avant de faire le tour du monde reste méconnue. C'est pourquoi nous avons eu envie de vous la raconter cet été, espérant que sa lecture initiera de nouvelles vocations.

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D'Architectures N°256 Nouvel Age Numerique Septembre 2017

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Loin des grands projets prestigieux, la construction d'habitations collectives reste, malgré la frénésie normative qui les bride, le terrain de prédilection des architectes. Bien concevoir des logements exige un travail laborieux, produisant des effets peu perceptibles pour le néophyte, mais déterminants pour ceux qui vont y vivre. Les bons projets naissent dans des quartiers où l'urbanisme est maîtrisé par un architecte coordonnateur. Sans direction -et en dépit de la résistance héroïque des CAUE-, campagnes, bourgs et villes moyennes restent, à quelques méritoires exeptions, un territoire de désolation pour l'architecture.

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D'Architectures N°258 Parcours Ingrid Taillandier Novembre 2017

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Les architectes ont toujours cherché à ouvrir leur discipline à d'autres champs que le leur. Une ouverture nécessaire à qui prétend comprendre le monde pour et dans lequel il construit. Cette attention aura malheureusement été rarement payée en retour : la culture architecturale - que l'on étend ici également aux champs de l'urbanisme et du paysage -, avec son jargon, ses codes et ses valeurs esthétiques, demeure irrémédiablement obscure, si ce n'est suspecte, aux néophytes. Mais s'ils ne parlent pas le même langage, comment rendre possible un dialogue entre différents acteurs - professionnels, édiles, habitants - engagés autour d'un projet ? " Faute de modèles, nous ne savons pas voir esthétiquement ", nous rappelle dans ces pages le philosophe Alain Roger.

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D'Architectures N°259 Le Louvre Abu Dhabi Decembre 2017

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Des pyramides au palais Bourbon en passant par le château de Versailles, larchitecture sest toujours mise au service du pouvoir, quil soit dordre divin, démocratique ou despotique. Mais que sa nature soit tyrannique ou non, le pouvoir ne veut plus aujourdhui se montrer coercitif ou arrogant. Au contraire, il cherche désormais à renvoyer davantage une image dhumilité ou de bienveillance. La Culture est devenue ce moyen privilégié par lequel les États peuvent moins brutalement exercer leur hégémonie. Depuis 1990, on parle de soft power pour qualifier ce jeu dinfluence. Avec le Louvre du golfe Persique, la France et Abu Dhabi inaugurent un modèle de soft power partagé où chacun, malgré ses différences, devrait en principe y trouver son compte en matière de séduction géopolitique. Grâce au patrimoine et au savoir faire muséologique quelle exporte, la première se donne une stratégie pour faire rayonner sa prestigieuse culture quand lautre offre au monde limage dun libéralisme culturel qui tranche intentionnellement avec lautoritarisme de sa gouvernance, comme avec le sectarisme de son grand voisin wahhabite.

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D'Architectures N°264 - juillet/août 2018

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Menacées par la privatisation de pans entiers de l'espace public, les grandes villes et les métropoles n'en ont pas moins acquis un indéniable savoir-faire en matière de fabrication urbaine et d'architecture. La raréfaction du foncier a au moins un avantage, elle permet encore à la puissance publique de contenir la violence des investisseurs et de la promotion privée, des acteurs dont l'objectif n'a - par essence - jamais été de travailler pour le bien commun. Sincères ou non, que ce soit sur le site des halles Pouchard sur le canal de l'Ourcq à Pantin ou pour « Faire Paris autrement » à Saint-Vincent-de-Paul, les promoteurs ambitieux se doivent désormais d'afficher d'avenants et vertueux visages : co-jardinage, co-working, co-partage, co-fooding, co-living, co-corico...En dehors dinvestisseurs chinois rachetant dimmenses terres à céréales, quels capitaux viennent aujourdhui endiguer le déclin des territoires ruraux ? Or, sans même évoquer la menace culturelle majeure que représente cette dégradation, il semblerait que lon ait peu pris conscience de lénorme potentiel de développement économique que représentent via le tourisme ces paysages et ceux qui les font vivre. Nous savons que les flux de touristes des classes moyennes émergentes dAsie et bientôt dAfrique sont exponentiels. Nos grands sites sont déjà saturés et quand bien même Unibail aura transformé lîle de la Cité en centre commercial et de loisirs, tout le monde ne pourra pas y rentrer. Il nous faudra trouver dautres lieux. Les campagnes ont en France un atout majeur à jouer si elles ne sautodétruisent pas avant. Les régions nont évidemment pas attendu pour développer leurs infrastructures touristiques, mais elles sont peu formées et outillées pour imaginer une politique cohérente et qualitative qui ne se limite pas au rond-point folklorique, au musée du camembert ou du sabot. Préserver sans muséifier, rendre attractif sans disneylandiser, le défi est majeur. Les architectes et paysagistes ont un rôle crucial à jouer, nous sommes allés à leur rencontre.

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D'Architectures N°265 - Hélio Olga - septembre 2018

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Cest un ingénieur-constructeur que nous connaissons et admirons depuis des années sans jamais lui avoir consacré de pages, si ce nest à travers loeuvre darchitectes avec lesquels il entretient une créative complicité, une relation féconde dont ils témoignent tous unanimement. Il ne sagit pas de Jean Prouvé mais de Hélio Olga, un ingénieur-constructeur brésilien de São Paulo. À rebours de lexubérance dun Calatrava, ce petit-fils de charpentier né en 1955 cultive un sens aigu de la frugalité, une apparente simplicité, fruit dun long travail dépure quexprime lélégance de ses structures. Formé comme il se doit au Brésil au béton, il a pourtant choisi une autre voie et décidé de développer la construction en bois. Un choix qui aurait pu paraître une évidence au pays du bois rouge (brasil)1 mais qui est étrangement loin de lêtre : car dans la patrie de Niemeyer, Artigas et Mendes da Rocha, le béton règne en maître depuis près dun siècle. Au-delà du matériau, ce qui fait la singularité de Hélio Olga, cest autant la chaîne de conception quil a développée depuis les plantations darbres jusquau chantier en passant par lingénierie et la fabrication que la conscience quil a très tôt manifestée pour les problématiques de développement durable. Car si le bois est souvent perçu comme un matériau écologique, dans un pays où la déforestation fait des ravages, il peut aussi ne pas lêtre du tout ! Enfin, et cest sans doute la raison qui nous a séduits chez Hélio Olga, cet ingénieur-constructeur a toujours tenu à partager son savoir-faire avec les meilleurs architectes brésiliens dans un pays où ces derniers nont jamais autant été exclus du marché de la construction. Cette édition qui lui est consacrée est donc aussi pour nous un prétexte pour vous montrer leurs réalisations.

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D'Architectures N°266 Histoire autrement - octobre 2018

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Agence Ter. Eustache Kossakowski, 6 mètres avant Paris. Avec Hans Kollhoff. Concours pour la modernisation du site du Quai d'Orsay. La quête de la qualité architecturale de l'habitat social est-elle menacée ? Loi ELAN : comment produire un habitat frugal dont la valeur perçue ne soit pas celle du low cost ? > Introduction : faim du temps L'architecture contre l'histoire Figures contemporaines de l'archaïsme Ruine à l'endroit Miroslav ik : entre tradition et nouveauté La Villette, des événements à contretemps. Institut des sciences moléculaires d'Orsay Résidence pour chercheurs, Villefranche-sur-Mer. Nouvel accueil du musée de Cluny, Paris 5

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D'Architectures N°267 L ilot historique - novembre 2018

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Depuis plusieurs décennies on assiste à l'inexorable déclin de l'intervention de la puissance publique sur l'espace urbain. Des pans entiers de nos villes sont insidieusement privatisés. La conception d'îlots et de quartiers, voire de gigantesques cités de loisir planifiées sur des terres agricoles, est désormais prise en charge par le secteur privé. Des grands groupes d'investisseurs et de promoteurs redessinent ces territoires selon leurs critères de rentabilité, les gèrent et les contrôlent selon leurs règles. Cette mutation pose de graves questions politiques, notamment sur la légitimité démocratique de telles décisions. Ces interrogations n'ont jamais véritablement fait débat et seule une minorité de professionnels - architectes, urbanistes, paysagistes - semblent s'en inquiéter. Mais privatisation n'est pas obligatoirement synonyme d'urbanisme générique ou réactionnaire. Avec le développement rapide du commerce sur Internet, les grandes enseignes s'inquiètent fort justement de la perte d'attractivité de leurs magasins. Après avoir siphonné les consommateurs des centres-villes et les avoir attirés dans les centres commerciaux en périphérie, certains redécouvrent les potentialités urbaines des grands îlots. Qui aurait cru que ces blocs rendus impénétrables, cloisonnés et digicodisés puissent à nouveau s'ouvrir au flux des piétons et à d'autres usages comme ils le furent autrefois ? Nous avons choisi de vous présenter plusieurs de ces projets récemment livrés ou en cours de l'être : l'Hôtel-Dieu à Lyon, La Samaritaine, l'îlot Sainte-Croix ou l'îlot Beaupassage à Paris. La réhabilitation d'ensembles immobiliers des années 1970, comme la tour Sunflower à la gare de Lyon, en s'ouvrant à nouveau sur leur environnement urbain, témoigne également de ce nouvel intérêt des maîtres d'ouvrage pour une ville ouverte, complexe, consciente de la richesse des sédimentations de son passé. Mais ce renouveau par un commerce qui s'adresse aux plus nantis ne renforce-t-il pas, malgré ses vertus, la ségrégation sociale qui menace tant nos métropoles ?

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D'Architectures N°268 L ARCHITECTURE ET LA QUESTION FEMINISTE - décembre 2018

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Genre architecture Parce que les étudiantes sont en France aujourd'hui majoritaires dans les écoles d'architecture, parce que la présence des femmes dans la profession augmente chaque année et que leurs réalisations - lorsqu'elles accèdent, trop rarement, à la commande - sont célébrées par la critique à égalité avec celles des hommes, on pourrait croire que la question du féminisme ne se pose plus dans le monde des architectes. Il subsiste pourtant encore beaucoup d'inégalités ; il n'est qu'à voir le peu de femmes présentes dans la tête du classement des agences d'architecture par chiffre d'affaires que nous publions ce mois-ci. Ne pas s'interroger sur le genre dans un monde aujourd'hui fortement traversé par cette question serait surtout se priver d'une dimension essentielle qui lie l'architecture à la société. On sait que l'espace de la ville est souvent déterminé par les comportements masculins, mais qu'en est-il de l'architecture ? D'aucuns associent les femmes à un art de bâtir qui serait plus sensuel, doux, voire coloré ! Ce marketing bassement opportuniste renvoie aux pires clichés du machisme : Monsieur maîtrise les choses sérieuses pendant que Madame choisit les rideaux. Car même si l'oeuvre dessinée de Lequeu (1757-1828) - auquel nous consacrons quelques sulfureuses pages - pourrait le faire croire, le genre relève sans doute moins des formes que des stratégies de conception ou, plus simplement, d'une manière d'exercer la profession. C'est peut-être en cela que la question est importante : au-delà des problèmes de parité ou de justice, elle nous oblige à penser autrement la pratique du projet. Une question à laquelle nous n'avons évidemment pas la prétention de répondre ici. Mais à l'heure où les acquis des combats féministes sont violemment remis en cause, même en Occident, il était plus que temps de l'aborder dans nos pages.

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D'Architectures N°269 - L'architecture en dehors des villes - mars 2019

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D'Architectures N°271 - mai 2019

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Il aura fallu qu'elle brûle pour que Notre-Dame ressuscite dans le coeur des architectes et que l'on parle (un peu) d'architecture dans les médias. En janvier 2017, dans l'indifférence générale, un projet - ou, pardon, une « mission d'étude » - assumait la transformation définitive de l'île de la Cité en centre commercial. Notre vieille cathédrale, popularisée dans le monde entier par une comédie musicale et le jeu Assassin's Creed Unity, en était l'attraction majeure, l'icône d'un parc à thème dévoué au tourisme de masse et à la consommation. Sous l'oeil bienveillant d'Unibail et du groupe Auchan, Dominique Perrault, l'architecte de cette « mission d'étude », transformait le parvis, devenu toiture du centre commercial, en un miroir géant réfléchissant les deux tours de Quasimodo. Cet « effet waouh », ce spot à selfies qui ne faisait pas dans la dentelle gothique devait-il être dénoncé comme une manifestation du cynisme mercantile? Ou davantage comme une réaction lucide et de résignation face à une destruction commencée il y a plus d'un siècle? Car dans le concert de lamentations qui a suivi l'incendie, personne ne semble avoir remarqué que Notre-Dame avait été depuis longtemps réduite à l'état de bibelot posé sur le socle de l'île comme une relique dans un musée, un souvenir sous sa bulle de neige. La destruction des constructions autour de la cathédrale et de l'Hôtel-Dieu sous Haussmann a été bien plus dommageable que l'incendie de la toiture et de la flèche. Le XIXe siècle de Viollet-le-Duc, tout en sauvant l'édifice, impose une vision idéalisée de l'architecture gothique qui perdure jusqu'à aujourd'hui. En dégageant des perspectives, il dénie toute la complexité et les subtilités géométriques qui unissaient en un continuum spatial la ville et sa cathédrale. Depuis les bords de Seine, Notre-Dame émergeait par-delà les toitures de l'île de la Cité, elle se découvrait dans l'enfilade des rues qui y menaient. Ceux qui se gaussent d'authenticité et de « respect » du patrimoine devraient donc d'abord s'intéresser à la reconstruction des parcelles qui ont disparu autour et devant la cathédrale. Comme il est heureusement difficilement envisageable de reconstruire sous forme de pastiche, il y aurait là l'opportunité de construire une architecture d'aujourd'hui dans un dialogue fécond avec l'histoire du lieu - sans parler de la manne foncière. Quant à décider s'il faut ou non reconstruire la « forêt » de la charpente et la flèche à l'identique, querelle appelée à un vif succès, prions Notre-Dame que le débat soit expurgé de son caractère idéologique qui voudrait que « l'identité chrétienne de l'Occident » soit en jeu dans cette question qui ne doit relever que de l'architecture et de l'ingénierie. Lorsque des personnalités politiques, avec l'aplomb des ignorants, veulent « reconstruire à l'identique », ils ne réalisent pas que, par une telle reconstitution, ils ôtent précisément toute valeur patrimoniale au monument. Ils ne comprennent pas que ce qui fait l'essence du patrimoine - et le distingue d'une relique -, c'est justement qu'il s'inscrit dans une histoire multiple et vivante.

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D'Architectures N°272 Intérieurs - juin 2019

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Comme chaque année, le mois de juin est l'occasion de se glisser dans les espaces plus confidentiels des intérieurs, bureaux, boutiques et restaurants. Ce numéro nous fait découvrir comment les architectes imaginent leurs propres agences : les bureaux de BIG par BIG à New-York, les bureaux de Martel par Martel à Paris. On découvre les suspensions de tissus imaginées par les frères Bouroullec pour le showroom de la marque Kvadrat, à Copenhague, les parements en marbre laiteux de la boutique Céline de Miami, qui a semble-t-il trouvé chez Valerio Olgiatti les lignes minimales qui conviennent à son image de simplicité. Mais ces pages nous plongent également dans des lieux plus anciens, les bureaux de l'INA, où la modularité s'immisce dans la trame rigoureuse d'un bâtiment moderniste, ou encore dans l'hôtel TWA qui réinvestit les coques du terminal dessiné par Eero Saarinen, et où l'on redécouvre le mobilier dessiné par le finlandais pour Knoll. Ce numéro nous permet également de décrypter les récits inscrits en filigrane dans les changements de nos intérieurs, qui, liés aux milieux du marketing et du travail, nous renseignent sur les évolutions de la société. Benoit Heilbrun, interrogé par Karine Dana, nous livre dans son «histoire critique de l'idéologie du bien-être au travail»,une analyse de la condition du travailleur moderne et ses travers, que dissimulerait l'exaltation de l'open-space et du loisir au travail. Maryse Quinton nous présentent les espaces de vente qui « s'engouffrent dans le créneau du gender neutral », tels que les Galeries Lafayette, la marque Aesop ou encore le célèbre Selfridges à Londres qui développent des rayons « non genrés » dont l'aménagement se veut neutre.

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D'Architectures N°273 Le solid surface - juillet/août 2019

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Lorsque le froid s'installe et que grimpe la facture énergétique, que la canicule frappe et qu'il faut évacuer des écoles, on se met à rêver qu'est enfin venu le temps de se poser des questions d'architecture : comment dessiner un quartier et implanter un bâtiment; comment concevoir et placer les fenêtres; comment organiser l'espace et donner de la hauteur habitable pour créer des flux d'air vertueux. Quant à la rénovation, avant d'emmitoufler les passoires thermiques de la panoplie complète des produits certifiés du catalogue, on peut aussi s'interroger: quelles sont leurs qualités propres; comment transformer leurs faiblesses en atouts, améliorer ce qui n'est pas suffisamment efficace, corriger ce qui dysfonctionne sans pour autant atteindre l'efficience normalisée. Une réponse adaptée précisément à chaque lieu et à ses usages, autrement dit une réponse... architecturale. Mais si vous avez un peu suivi les débats à l'Assemblée concernant la loi sur l'énergie et le climat*, vous aurez vite compris que les moyens qui seront mis en oeuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) seront avant tout affaire de normes et d'objectifs quantifiés selon des principes par essence réducteurs. Les entreprises du BTP se réjouissent déjà de vendre clé en main des packs isolation avec polystyrène, menuiseries PVC, volets roulants et emballage général, les charlatans du diagnostic pourront continuer à remplir bêtement leurs formulaires standardisés et les professionnels de l'immobilier se désespèrent comme toujours que l'obligation de mise aux normes avant mise en vente ou location ne bride leur marché. L'urgente nécessité du chantier de la rénovation thermique ne fait aucun doute. Mais si elle autorise surtout une débauche consumériste de matériaux non recyclables, avec le risque de tout avoir à refaire 20 ans plus tard, si elle expose les paysages urbains aux réhabilitations maladroites comme on peut malheureusement en voir déjà beaucoup ou, pour le dire autrement, si elle se fait sans analyse d'ingénierie et d'architecture précise, alors à quoi bon tant d'investissement ?

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D'Architectures N°274 Logement - septembre 2019

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D'Architectures N°275 Quelle architecture post mortem - octobre 2019

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D'Architectures N°276 Architectures post-carbone - novembre 2019

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D'Architectures N°277 - décembre 2019

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D'Architectures N°278

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D'Architectures N°279 Produire du logement - avril 2020

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D'Architectures N°280 - mai 2020

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D'Architectures N°281 Intérieurs - juin 2020

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