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Malséance

BC

Prenant élan sur un poème écrit à vingt ans et lu par Hervé Denis le 1er août 1980 dans un spectacle par la suite interdit par la dictature de Jean-Claude Duvalier, <i>Malséance</i> oppose la violence verbale à la violence de l’histoire et du réel : pauvreté, racisme, héritages coloniaux, migration forcée, postures, impostures... mille formes de domination et de travestissements dans ce que le poète René Philoctète appelait « le procès des hommes contre l’homme ». Complicité, évidente ou discrète avec de nombreux poètes dans la fonte d’un je/nous : voix singulière et sujet collectif, la poésie devant être faite par tous. Passé, présent, colère, révolte, adhésion et rejet, voyages et transbordements, repères et pertes de repères, implacablement hostile à l’ordre, aux ordres, critique de la permanence et des actualités des malheurs du monde, <i>Malséance</i> est un soupçon de ce que la poésie ou peut-être l’intention poétique se doit d’être envers tous les pouvoirs : l’abolition des frontières et la plus résolue des impolitesses.

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10.00 €

Marchons au combat rudement

BC

Jacques Roumain fut à la fois un immense poète, un grand écrivain et un homme engagé de tout son être dans la lutte politique. Fondateur du Parti communiste haïtien, il lutta jusqu’à son dernier souffle pour la liberté du peuple haïtien contre l’occupation états-unienne, pour la justice sociale, contre tous les impérialisme et tous les fascismes. Ses analyses et ses appels à la résistance contre toutes les oppressions présentent un double intérêt pour le lecteur d’aujourd’hui : aborder la période des années 30 à travers le regard d’un homme issu d’un pays d’immense culture au carrefour de trois continents et retirer les leçons, au présent, des combats passés d’un guerrier perpétuel pour la dignité et l’agrandissement de l’âme humaine. Le livre, qui offre une sélection de ses textes les plus importants, les replace dans leur contexte de l’époque et dans le parcours de cet homme-météore dont l’oeuvre littéraire ne peut être comprise qu'à l'éclairage de son engagement politique.

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15.00 €

Moi

BC

Poésie en prose, poésie en vers ; deux textes pour permettre au lectorat francophone d’accéder à cette partie de l’oeuvre de Lyonel Trouillot qu’il écrit directement en créole haïtien. Une poésie au plus près de l’humain, de ses failles, de ses espérances et de son soulèvement. Poète et intellectuel engagé, Lyonel Trouillot, né en 1956 en Haïti où il vit toujours aujourd’hui, est l’auteur de nombreux romans tous distingués par la critique. Journaliste et professeur de littératures française et créole, il a fondé et anime à Port-au-Prince le collectif d’écriture Atelier Jeudi Soir.

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15.00 €

Nos peaux en portent les sillons

BC

Un récit poétique pour raconter ce qui, depuis l'intime, est traversé par la condition raciale des corps noirs. Pour dire – délier, déplier – des histoires d’hommes, de femmes, d’enfants, que la vie semble parfois écraser. Pour tenter de se relever quand même, avec les mots pour point d’ancrage.

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12.00 €

Nouvelles du peyi lòk

BC

Huit nouvelles qui emmènent le lecteur en Haïti pour vivre, à travers la fiction, le réel du pays bloqué (peyi lòk) des toutes dernières années. L’imaginaire comme recours face au silence et à la folklorisation qui entourent la situation haïtienne. Pari que la littérature, par sa capacité de mise en immersion, est à même de donner à voir – et par là de commencer à faire comprendre – tout à la fois l’autoritarisme du pouvoir, la mobilisation populaire pour les droits politiques, les droits sociaux et de meilleures conditions d’existence, les diffcultés d’approvisionnement en biens de première nécessité et puis, omniprésente, la violence. La violence de la police et des gangs contre toutes celles et tous ceux qui font obstacle à la mise en coupes réglées du pays.

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14.00 €

Oraison funèbre de la classe de philosophie

BC

Essai critique sur la suppression de la série littéraire et la modification du programme de philosophie dans l'enseignement secondaire français à compter de septembre 2020. Derrière une énième “réforme” de l'Éducation nationale, Harold Bernat s'attelle à démontrer que nous faisons face à un vaste programme anthropologique qui, par la liquidation de la force critique la philosophie et la transformation des professeurs en simples pourvoyeurs de culture générale, œuvre au désarmement intellectuel des élèves pour les abandonner à l'asservissement du marché. Face à cette casse de l'École républicaine menée au nom des logiques de l'entreprise privée, l'auteur exhorte au combat pour la sauvegarde de l'esprit critique et pour le rétablissement d'une formation humaniste permettant l'autonomie intellectuelle et morale des individus. Il s'agit de rendre les armes de la raison et de l'analyse aux citoyens afin qu'ils puissent lutter contre les stratégies de pouvoir et les systèmes de domination.

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12.90 €

Par le regard de ces autres mal nés

BC

Un long poème qui entremêle deux voix féminines. Une voix face au monde, qui observe et tend la main ; dont l’amour est ouvert comme une maison bienheureuse. Voix qui connaît l’histoire et sait la reconnaître en tout ce qui se rapporte à l’humain. Et une voix intérieure, plus sauvage, plus mystique. Plus abrupte. Dont le rapport au langage est celui de l’ellipse et du symbole. Poétique de la suspension d’une voix, usée ou marquée dans son rapport au monde, qui chante le revers de la première voix. Ces deux voix se croisent et se complètent dans un chant amazonien – relié à la Caraïbe et à toute l’Amérique du Sud – qui porte le vécu du corps à la parole poétique.

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12.00 €

Petite guerre

BC

À bientôt 30 ans, Bertrand Dauchelle, étudiant brouillon et sans le sou, s’est embarqué dans la rédaction d’une thèse d’histoire sur un aspect pour le moins étroit de la Grande Guerre qui l’épuise en spéculations aussi vaines qu’illusoires. Persuadé que l’arpentage des champs de bataille de 14-18 lui permettra de s’extraire de l’impasse dans laquelle il s’est enfoncé, il se rend près de Verdun où il entame la rédaction d’un pathétique « journal de marche ». De cette vaine expédition, il ne retire qu’une rencontre avec Frédéric Cuvellier, étudiant en histoire qui lui apparaît comme son double efficace, et une rupture avec Camille, sa petite amie, lasse de ses tergiversations. Toujours plus esseulé et enferré dans ses chimères, Dauchelle tente de contourner les difficultés de son sujet de thèse en se lançant dans une tentative romanesque qui n’aboutit qu’à l’éloigner encore un peu plus de la recherche historique. Lors d’un colloque dont il fait son baroud d’honneur, Dauchelle se déconsidère définitivement auprès de ses pairs par un exposé où il cède à sa paranoïa. Après avoir agressé physiquement Cuvellier, il est expulsé manu militari du colloque et de ce cercle très restreint d’universitaires qu’il avait eu la naïveté de penser pouvoir un jour intégrer. Dégrisé, Dauchelle se réfugie dans son job étudiant et dans une relation intellectuelle avec son employeur, ex-dissident soviétique. Celui-ci trouve les mots justes pour l’apaiser et lui faire prendre conscience qu’il s’est fourvoyé dans cette thèse de doctorat. Libéré, Dauchelle reprend son roman de guerre et l’enrichit par petites touches de personnages et de faits qu’il maîtrise jusqu’à ne plus faire de distinctions entre la fiction et sa propre vie. Fasciné par la liberté et le pouvoir proprement extraordinaires de la littérature, il se révèle enfin à lui-même.

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20.00 €

Pour le triomphe de la liberté et de l'égalité

BC

Ronan Chalmin développe une analyse croisée de deux lettres adressées au Directoire, l’une par Gracchus Babeuf – considéré par certains comme le précurseur du communisme et guillotiné le 27 mai 1797 – et l’autre par Toussaint Louverture – premier grande figure de la décolonisation, décédé le 7 avril 1803 dans sa geôle du fort de Joux. L’ouvrage permet d’aborder la question des interactions du processus révolutionnaire des deux côtés de l’Atlantique, en France et aux Antilles – singulièrement à Saint-Domingue (Haïti) – et de détailler cette défense, commune bien que séparée, des principes révolutionnaires durant la période post-thermidorienne. Un éclairage utile sur deux personnages méconnus, essentiels dans la compréhension de cette période révolutionnaire, matrice de notre modernité. Docteur en langues et littératures françaises, Ronan Chalmin enseigne actuellement au sein du département des langues de l’Université d’Auburn en Alabama. Auteur de plusieurs articles sur les sciences, la littérature et la culture à l’âge des Lumières, il participe, au sein de la Société des études robespierristes, à l’édition des oeuvres complètes de Gracchus Babeuf. Il est l’auteur de Lumières et corruption, paru en 2010 aux éditions H. Champion. La collection "Des textes qui font dates" ambitionne d'aborder l’Histoire à partir de textes essentiels – proposés dans leur intégralité – commentés par un spécialiste de la période ou du thème. "Pour le triomphe de la liberté et de l’égalité" apporte un éclairage sur cet espace commun de luttes qui relie les deux rives de l’Atlantique à la fin du 18e siècle.

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12.00 €

Rosan Girard

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Rosan Girard est le leader politique guadeloupéen le plus considérable de la deuxième moitié du 20e siècle. À rebours de la loi de départementalisation de 1946, Rosan Girard militait pour l’instauration d’un pouvoir législatif local, mais dans le cadre d’une association avec la République française. Cette volonté de penser une libération ancrée au réel du peuple guadeloupéen en s’affranchissant de tout dogme l’entraînera à l’écart, à la fois du parti communiste et de la mouvance indépendantiste née au début des années 60. Homme d’idées et d’idéal, non de pouvoir, Rosan Girard mourra en exil, en rupture avec le rythme d’une terre natale à laquelle il a pourtant consacré sa vie, ses pensées et son espérance révolutionnaire. Pour le 20e anniversaire de sa mort, cette étude, initialement publiée en 1993 et depuis épuisée, a été entièrement actualisée et enrichie afin d’offrir une réflexion de fond sur l’histoire politique de la Guadeloupe, cette si vieille colonie de la France.

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26.00 €

Sentinelle du premier passage

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Gracienne Laurence possède cette qualité humaine, hautemment appréciable et qui se fait rare, de beaucoup plus parler des autres que d’elle-même. Le présent ouvrage, écrit pourtant à la première personne du singulier, s’apparente en réalité, plutôt qu’à une autobiographie, à la fois à une peinture des sociétés antillaises observées depuis la maternité d’une commune de la côte atlantique de la Martinique et à une réflexion critique – éclairée par plus de quarante années de pratique du métier de sage-femme – sur l’obstétrique dans le système hospitalier français en général et dans celui des colonies françaises des Amériques en particulier. Développant une analyse sur le temps long de cette spécialité médicale dont le but premier n’est pas de guérir mais d’accompagner les femmes tout au long de leur grossesse et dans leur accouchement, le témoignage de Gracienne Laurence permet de découvrir les origines et le développement des méthodes et pratiques obstétricales perfectionnées à partir du 16e siècle dans le royaume de France et seulement au quasi mitan du 20e siècle en Martinique. Mais, dans la métropole comme dans sa colonie, l’histoire qui nous est contée est aussi celle de la mise à l’écart des femmes : mise à l’écart progressive des anciennes matrones qui s’occupaient des naissances durant la période esclavagiste et jusqu’à la fin de la société d’habitation dans la seconde moitié du 20e siècle, mise à l’écart également des sages-femmes – qui ont pourtant elles-mêmes inventé et perfectionné leur Art – par les grands pontes de la médecine et de la chirurgie, dépossession – enfin – des femmes de leur propre corps. En creux, en illustrant son propos de situations vécues par ces femmes confrontées à la peur de l’enfantement et faisant face, pour un certain nombre d’entre elles, à une précarité affective et/ou sociale, en critiquant les évolutions néfastes comme en se félicitant des progrès réalisés dans la gestion de la douleur (jusqu’à parfois son absence), Gracienne Laurence offre un outil de connaissance à ses lectrices – déjà mères ou futures mères – comme au lecteur en général ; convaincue que le savoir partagé avec l’ensemble de la société humaine est la clé pour une venue au monde la plus apaisée possible. Un document de première main tout à fait original et un bel hommage à une profession admirée souffrant pourtant d’un manque de reconnaissance.

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20.00 €

Va

BC

« Entre structure théâtrale, succession d’instantanés et de petits récits le parcours en fragments d’une naissance à soi-même. Pesanteur de l’univers familial et de l’autorité paternelle, violence masculine, viol, succession des dérives formatrices qu’entraîne la rupture avec les repères étouffants, et le souffle enfin du nouveau. L’air libre du désir, du désir d’être et d’entrer dans la dimension poétique de l’être. Pour soi. Par soi. Hybridité de la construction et puissance de la charge suggestive de l’ellipse aussi pudique qu’impudique. La mise en oeuvre d’une beauté hors genre, ingénue et savante assumant deux des fonctions premières de la littérature : révéler, subvertir. » Lyonel Trouillot

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9.00 €