Artaud
BC
L'expérience d'Artaud marque, dans la poésie et l'écriture du XXème siècle, une coupure définitive. Dans la langue, dans la pensée. On comprend que des tentatives intéressées s'attachent à limiter la portée de cette intervention-irruption. Le sens de ce débat sur Artaud est clair : réactiver, laisser libre, tranchante, efficace son aventure. "Le fait, écrit Artaud, n'est pas réductible à un élément simple et arrêté. Il doit être considéré en mouvement, car c'est en mouvement qu'il est vécu et n'existe pas hors le mouvement." Et encore : "Je ne crois pas au sublime ni à la poésie mais à la nécessité."
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20.00 €
au mouvement venu
BC
Composé de textes relativement courts en vers libres, le recueil d’Amélie Margueritte décrit les choses et les événements de la vie ordinaire avec un mélange d’étonnement et de résignation qui leur donne un éclat singulier. Organisé en six par- ties, il se donne comme une longue initiation qui, de la stupeur de l’enfance, conduit à la découverte de la beauté et du désir.
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16.00 €
Bataille
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À côté, à la suite du surréalisme, en contradiction avec lui comme avec l’existentialisme, le travail et la position de « dépense » de Bataille aura su affirmer l’existence d’une autre voie, d’une autre expérience. L’importance philosophique, littéraire, de sa vie et de son langage éclaire toujours mieux la fadeur d’une culture exténuée, universitaire, dépassée par le mouvement exorbitant de l’histoire et l’affirmation du sujet. Bataille : l’impossible. « L’unité provisoire, précaire, liée à l’éveil, à la transparence. » « Le jeu n’est rien sinon dans le défi ouvert et sans réserve à ce qui s’oppose au jeu.»
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20.00 €
Boulingrin
BC
Boulingrin, traversé par l’épreuve surréaliste du langage,vise l’atmosphérique. Produit par l'expérience d'écriture automatique, cettepoésie évolutive transcende les frontières de la conscience pour donnernaissance à un texte qui échappe aux conventions closes, à la métaphysiquepositive et aux limites du langage ordinaire : « Mention d’Ulysse en de longues substances à jamais étendues.<br/> nulle part dans l’ours on ne trouve quelconque étoile<br/> à l’évidence Bel Air se pare d’un costume sourd-; comme une âme tzigane lourde malle et reprendre l’avion Elle navigue, sur la soif d’une rose les tramways klaxonnenteffrayés sous la danse du chien sous un ciel gris-bleu jaunît<br/> du sucre du Soleil-; pas de cafetiers une scèned’hiver Lamentu d’une fille Bel Air »
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12.00 €
Haïkus du Père-Lachaise
BC
Haïkus du Père-Lachaise est un recueil de 480 tercets composés dans le sillage de la pandémie de 2020. Après le confinement, les promenades quotidiennes de l’auteur dans le parc du cimetière parisien ont été l’occasion de retrouvailles émerveillées avec la nature. Les beautés cachées, inattendues, frappantes des règnes animal, végétal et minéral perçues par les cinq sens font de ce lieu funéraire un espace d’une réjouissante vitalité. Empreints d’écologie, ces haïkus des quatre saisons pointent une façon plus douce d’habiter la terre.
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16.00 €
In a High Room
BC
In a High Room regroupe une sélection de poèmes écrits entre 1987 et 2022. Howard Barker y déploie une grande variété de figures : un coolie, un aviateur en détresse, un fou prolixe, une jeune femme malmenée, un voyageur mélomane, un mercenaire vaincu, un fils prodigue, un héros incarcéré, une fillette rescapée, un tueur obsessionnel, un mystérieux déserteur, une femme aimée, un prestidigitateur à bout de souffle, une cariatide encore debout, un homme vieillissant. Ces laissés-pour-compte de la société, ces oubliés de l’Histoire, ces victimes de la guerre ou de tragédies plus personnelles, il les regarde, les écoute, leur prête sa voix au plus près du mode d’être au monde qui est le leur.
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18.00 €
Le Cycle des pigeons
BB
Le Cycle des pigeons est un recueil court écrit en vers libres. Les poèmes évoquent Paris, sous la pluie ou le matin au printemps, à hauteur d’étudiant, d’enfant, de pigeon, de buveur de café, de serveur, de promeneur, de liseur de journal, de mangeur de croissant, etc.. C’est une rêverie sur la matière, la densité de la vie, sur ce qui en elle pèse son poids de fraîcheur, ce qui en fait cette vie-là et non je ne sais quoi de vaguement semblable mais sans fond, sans bord, sans grumeau, sans pluie, sans bogue et sans terrasse de café. Ce qui pèse ici (le grain) tient par exemple à une déclinaison de gris, aux nuages, aux toits, aux plumes, à la fumée, à la buée mais aussi à des lumières assez chaudes. C’est un mélange de lumière, d’eau, de gris, de vert, de pierre, de roucoulement, de terrasse, de bicyclette, de journal, de jardin, d’escalier et de rue en pente. J’ai écrit ce livre en pensant à des êtres aimés – des amis, des parents – parce que nous avons partagé ce monde de matinées grises, de printemps, de pigeons, de café, d’enfance, de temps qui flotte. Finalement, qui connaît, qui mesure la place occupée par toutes les bordures, les arrière-fonds, les chansons diffusées au comptoir, l’odeur des marronniers au mois d’avril ?
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10.00 €
Martine H
BC
« Je m’appelle Martine H, j’ai 44 ans, je suis allemande, nazie et désespérée de l’être. Je suis mariée à Edmund H, endormi à mes côtés, 74 ans, sans (plus d’) enfant, juif allemand, patriote fidèle, ça oui, nazi en ce sens, par simple habitude, un peu gêné de l’être sans doute. Nous fuyons l’enfer, et je suis perdue. » Martine H n’est pas une biographie philosophique. Ce n’est pas non plus un livre sur l’identité trans-. L’autrice a voulu dans ce roman, contrairement à L’endroit et Déni ma survie, dont la tonalité est intime et familiale, entrer dans la Grande Histoire et dans celle de philosophes célèbres qui ont fait une part de notre Histoire à toutes et à tous. Mais elle a également voulu montrer leurs replis obsessionnels et traumatiques, et comment leurs idées et leurs concepts se sont incarnés dans leurs entrailles, jusque dans les tréfonds de la transformation identitaire sexuelle de l’un d’eux, sa folle sagesse. Ainsi, Natalie Depraz refuse le roman ou le théâtre d’idées à la façon de Jean-Paul Sartre, pour lui préférer l’incarnation vécue de la pensée dans l’intime fou du corps, en résonance avec la perspective genrée novatrice de Simone de Beauvoir.
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16.00 €
Polylogue
BC
Polylogue analyse diverses pratiques de symbolisation : de laplus archaïque, la langue, le discours de l’enfant ou de l’adulte, en passantpar la peinture de la Renaissance (Giotto, Bellini) et la littérature moderne(Artaud, Joyce, Céline, Beckett, Bataille, Sollers), jusqu’à leurs approches parles “sciences humaines” actuelles ; linguistique (classique ou moderne),sémiotique, épistémologie, psychanalyse. Traversant ainsi desépoques charnières — Chrétienté, Humanisme, XXe siècle — et interrogeant l’usuredes anciens codes comme l’affirmation d’une nouvelle identité, d’une nouvellesignification, le livre pose en permanence la question du sujet parlant. S’ilindique, par chaque texte, comment a pu émerger, d’un négatif assumé jusqu’àl’évanouissement de sens, une positivité neuve, il démontre, par son trajet, quela seule positivité acceptable à l’époque moderne est la multiplication deslangages, des logiques, des pouvoirs. Poly-logue ; pluralisation de larationalité comme réponse à la crise de la Raison occidentale. C’est le pari derelèves multiples, à chaque fois spécifiques, de la mort qui menace notreculture et notre société, dans des langages dont la multitude est la seulemarque de l’existence d’une vie. J. K.
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25.00 €
S.K.beau
BC
Le mot « S.K.beau » (à lire : escabeau) est inventé par Jacques Lacan en 1975 à propos de la tentative de James Joyce de démantibuler la langue anglaise. De fait, il remplace celui, usé, de sublimation. Dans cet essai, il est réemployé avec sa typographie étonnante, pour dénuder ce réel auquel l’artiste se confronte : au coeur du Beau et du Sublime, toujours ce S.K. – bouts de jouissance opaques, hors sens. Quelles conséquences tirer de ce changement de paradigme ? De nombreux créateurs (écrivains, peintres, photographes, metteurs en scène de théâtre, acteurs...) sont convoqués. On ne leur demande pas leurs papiers, on ne les interprète pas. Le même fil est tiré : chacun d’eux bricole de façon singulière avec l’incurable du réel. Pourquoi le font-ils ? Comment s’y prennent-ils ? Quelles sont leurs pratiques, leurs impasses, leurs réussites ? Lacan a pu avouer son embarras quant à l’art signalant au passage que Freud ne se débrouillait pas mieux. Loin des balivernes fleur bleue où l’on confine souvent les artistes, une question fait retour : pourquoi donc l’art embarrasse-t-il le psychanalyste ? Hervé Castanet, membre de l’École de la Cause freudienne, est psychanalyste à Marseille. Professeur des Universités, il a publié une vingtaine de livres et en a coordonné une quinzaine d'autres collectifs.
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27.00 €
Tuer les gens, tuer la terre
BC
La passion euthanasique dans nos démocraties est-elle un progrès de nos sociétés libérales ou le signe d’une dérégulation symbolique profonde ? La question qui se pose à nous est  : faut-il faire tomber l’interdit de donner la mort ? Quelles conséquences pour une civilisation ? pour les grandes vulnérabilités ? Loin des oppositions habituelles pour/contre, progressistes/conservateurs, qui orientent les débats sur la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, Bruno Dallaporta et Faroudja Hocini proposent ici une analyse fine des présupposés animant les camps qui se font face. Mais une troisième voix se fait entendre : celle des valeurs du soin, que nos applaudissements avaient fait retentir lors de la crise pandémique. La force argumentative du texte tient en son propos clair et synthétique, distinguant les cinq situations qui amènent le médecin à participer à la mort de la personne malade. Cet ouvrage permettra à tout lecteur de sortir de la confusion, et passer ainsi du réflexe à la réflexion. L’originalité de cette proposition inédite tient dans son horizon écologique. Le socle moderniste sur lequel s’appuient les lois euthanasiques ne serait-il pas commun à la pulsion de mort et de maîtrise qui détruit le vivant et dévitalise la Terre ?
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16.00 €
Victorine Martineau
BC
Pendant la vieillesse de ma mère - mais ma mère a toujours été vieille pour moi, elle m'a eue tard, on la prenait souvent pour ma grand-mère -, l'idée d'écrire quelque chose après, quand elle ne serait plus, sur elle et pour elle, m'a sans doute aidée à supporter mon impuissance, ma honte, la honte de ma honte et le sentiment de ma défection. J'écrirais en compensation de ce que je n'avais pas fait. De l'amour que je ne lui avais pas témoigné. De ce que je n'avais pas été pour elle. Ce serait pour elle que j'écrirais, mais elle ne le saurait pas. Il ne fallait pas qu'elle le sache. Ma mère est morte, et ce "quelque chose", peu à peu, à partir de notes prises au jour le jour après l'événement, s'est dégagé sous la forme approximative de ces poèmes. Une discipline a régi leur écriture : ne pas se payer de mots. Comme au tribunal, il s'agissait pour moi de dire, sinon "toute la vérité", du moins "rien que la vérité". Rien d'autre que ce que je pouvais dire. Sur ma mère, et sur la mort, qu'elle avait rendu réelle en mourant.
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12.00 €