À la Belle de Nuit
BC
Du soir jusqu'à l'aube, la môme Gaby vend son corps. Désagrégée, des rustines à l'âme, elle sillonne la France des bordels, errant de cagibis-fond-d'casserole en tôles salingues, à la recherche de Francine, sa « petite femme »... et consoeur. Huis-clos en pointillés qui sent les chairs fauves et les parfums narcotiques, À la Belle de Nuit ne renferme pas la plus petite lueur d'espoir , ou alors en veilleuse... à la manière d'un gaz pauvre, qui fait voir les ténèbres plus qu'il ne les dissipe... « L'idéal ? moi, je sais, se figure une « pensionnaire » - non ! une captive ! - c'est quéque chose qu'on est sûr qu'on n'aura jamais, mais qui vous fait doux au coeur quand on y songe. »
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20.00 €
Caractères
BC
« Il est bien téméraire d'affirmer que l'on aurait pensé de même sans avoir lu tels auteurs qui paraîtront avoir été vos initiateurs. Pourtant, il me semble que, n'eussé-je connu ni Dostoïevski, Nietzsche, ni Freud, ni X... ou Z..., j'aurais pensé tout de même , et que j'ai trouvé chez eux plutôt une autorisation qu'un éveil. Surtout ils m'ont appris à ne plus douter de moi, à ne plus avoir peur de mes pensées et à me laisser mener par elles jusqu'à ces terres qui n'étaient pourtant pas inhabitables, puisqu'aussi bien je les y retrouvais. » Préface de Jean-Claude Perrier.
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10.00 €
Cashel Byron
BC
Alice Carew, jeune Aristocrate au sans-façon charmant qui a la peau comme le dedans d'une coquille d'huitre, tombe folle amoureuse d'un Hermès marmoréen au langage abominable, athlète frémissant et terrible : Cashel Byron, champion du monde de boxe, à mille lieues du Cid anglais... Cashel l'aime en retour de tout son coeur, le grand souffle y est, mais « les autres veulent pas... » Alors avec son âme sur ses lèvres, le combattant va parler fort pour dominer le tumulte. En vain... Mais l'amour ancien, blessé à mort, durera encore par ses fibres tenaces... Cognante romance, oui, Cashel Byron est aussi et surtout une anticipation audacieuse sur des phénomènes sociaux à venir. Autrement dit présents !
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20.00 €
Faim (La)
BC
Petrograd. 1919. Journal affamé d'une jeune fille dépecée par les souffrances. Petrograd. 1919. Journal affamé d'une jeune fille dépecée par les souffrances. La narratrice est Feïa, une adolescente précipitée dans la pauvreté au lendemain de la révolution. Ses préoccupations - ses obsessions, plutôt : le système du rationnement, l'âpreté humaine et ses misères. Mais surtout, Feïa consigne avec une infinie minutie les innombrables malédictions (divisions, mesquineries...) que répandent la disette et l'indigence sur sa famille. La Faim appartient à ces oeuvres que l'on ressent viscéralement... qui donne la dalle ! « Ces oeuvres où saignent des coeurs que la misère humaine a touchés, où il y autre chose que des mots arrangés pour l'art. »
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16.00 €
Fin de promenade
BC
Il s'aventura en une étrange maison, noire, morne, froide et muette, qui ressemblait à l'hôtellerie de la Mort. Dès l'entrée, il eut peur : des souffles de caves emplissaient la cour où des herbes jaunies entouraient les pavés disjoints. Les fenêtres ne s'ornaient que de vitres fêlées ou cassées. Araman leva la tête, et il fut fort surpris de voir que le sixième étage, le dernier, apparaissait tout resplendissant de fresques et de dorures, tout éclatant de somptueux vitraux que le soleil semblait caresser avec joie et avec tendresse. Un coup de talon lui fit baisser les yeux : l'Inconnue l'attendait et s'impatientait...
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10.00 €
Histoires de Blancs
BC
« Moricauds » abhorrés ou gracieux échantillons de cette « race si charmante, si naïve », les Noirs, dans ce recueil de nouvelles - de disputes sans issue, plutôt - ont tous un point commun : une dignité bouleversante... Aristocratique ! Il y a ce musicien de jazz phtisique qui mourra pour avoir serré la main d'une Blanche en public , cet homme-objet « bibeloté » par un couple bohème en mal d'exotisme et d'honorabilité... Oui, ici, les Noirs sont avilis, mâchés et remâchés. Mais jamais ils ne larmoient sous la plume de Langston Hughes. Dont les récits sont des merveilles de sobriété, de pudeur. Et de complexité : une dispute qui n'est pas sans issue, après tout, est une dispute sans importance...
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22.00 €
L'Homme tombé dans un fossé
BC
« Tu te plains au fond de ton fossé. Pourquoi ? Ne te sens-tu pas vivre ? Tu dois souffrir, c'est vivre plus fortement. Le seul état que l'homme ne puisse pas supporter, c'est l'inertie et l'ennui, et toujours il tend vers plus de passion. Et crois-tu donc que tu vivrais plus hors du fossé qu'au fond ? Tu sais que tu es pitoyable et c'est très beau ! Des êtres, tu le sais, pensent à toi avec angoisse. Que c'est beau ! Songe que tes enfants pleurent. Songe que ta femme te croit mort et que peut-être elle pense à se remarier. Ah ! ne sens-tu pas ton coeur battre indiciblement à cette idée, et à l'idée que tu pourrais ne jamais sortir de là !... - SI vous y étiez, dit l'Homme... »
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9.00 €
La Flemme
BC
Belle, sauvage, cruelle, inutile, Dominique n'a en tête que le quart d'heure qu'elle vit, et qu'elle dévore comme un chancre à pattes juste pour dire « merde ! » Dans le Quartier latin des années soixante, elle remorque une bande de jeunes oisifs, dolents et insolvables (donc libres) qu'au fond, la vie emmerde. Et qui ne cherchent qu'à retarder le moment de faire ce qu'il ne leur plaira pas. Tiré du film La Vérité (1960) - Michèle Perrein en a co-écrit le scénario avec Henri-Georges Clouzot - La Flemme est le portrait d'une jeune femme bousillée par les hommes - un homme en particulier - au-dessus de laquelle plane une ombre grise et suintante...
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16.00 €
La Machine gouverne
BC
« Quant à notre sens le plus central - notre sens de l'intervalle entre le désir et la possession de son objet, qui n'est autre que le sens de la durée - et qui se satisfaisait jadis de la vitesse des chevaux ou de la brise, il trouve que les rapides sont bien lents, que les messages électriques le font mourir de langueur. Les événements eux-mêmes sont demandés comme une nourriture. S'il n'y a point ce matin quelque grand malheur dans ce monde, nous nous sentons un certain vide. Il n'y a rien aujourd'hui dans les journaux, disent-ils. Nous voilà pris sur le fait. Nous sommes tous empoisonnés. » Préface d'Eric Chevillard.
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10.00 €
La Mort de Prosper Boudonneau
BC
Ses cartes de visite mentionnaient : Prosper Boudonneau, Publiciste. C'était tout. Depuis trente ans, Prosper Boudonneau fournissait de faits-divers certains journaux parisiens, mais il n'appartenait effectivement à aucune rédaction. L'argot du petit journalisme d'autrefois appelait ces auxiliaires des Hirondelles parce qu'ils se posent à peine et s'envolent. Boudonneau était une hirondelle un peu meurtrie. (...) On le voyait dévaler sous des pluies battantes, son éternelle canne à la main, les bords de son chapeau Rembrandt transformés en gouttières, sa cravate lavallière triste comme un papillon mouillé.
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8.00 €
La Servante
BC
Martine, pour être plus près des enfants, couchait dans l'appartement. Chaque soir, sa vaisselle rangée, ses raccommodages faits, tout mis en ordre, elle allait vers les couchettes des petits, leur donner un dernier coup d'oeil, voir s'ils n'avaient pas soif, s'ils ne s'étaient point endormis dans une fausse position, si leur sommeil n'était pas agité. Elle se retirait alors dans un petit cabinet qui lui servait de chambre à coucher. Un soir, Monsieur Bresson vint l'y rejoindre, et la servante n'osa pas renvoyer le patron.
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10.00 €
Le Couteau
BC
Ce guide plaisant et bénévole prévenait mes désirs. Tantôt c'est à Montmartre, que je connais pourtant, qu'il poussait une porte sur d'étranges assemblées. Tantôt il m'escortait - en plein Paris, - dans ces débits de vin où d'épais gentleman expédient des colis en Amérique du Sud ou encore - et toujours grâce à lui - c'est par le plus providentiel des hasards que j'assistais, en de lointains quartiers, à des arrangements bizarres conclus entre des messieurs distingués, leurs épouses et celles qui filles d'amour méditent de s'affranchir.
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10.00 €
Le Singe et son violon
BC
Le Singe et son Violon est le roman d'un ménage sans amour et sans joie, l'exposé délicat et tout en relief d'espérances féminines broyées. C'est le funeste récit d'une femme qui s'immole à un homme qui ne l'aime pas. Tout, chez elle, même sa jolie sveltesse de liane, le rebute : elle a la distinction d'un pâle iris, son mari, indécrottable coureur, n'admire que l'ampleur des femmes nuage à la Rubens. Mais, de ce bellâtre vaniteux et désobligeant, qui « la veut opprimée », il ne reste plus, quand il sort des griffes de Lucie Paul-Margueritte, qu'un puceron du ressentiment bien banal aux traits tellement bafoués, avec une précision si incisive, qu'on en a presque pitié...
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16.00 €
Onésime
BC
« Il y avait une fois, dans un immeuble moderne, un vieil ascenseur... Quand je dis vieux, il faut s'entendre. Il n'avait que vingt ans, et vingt ans, c'est la fleur de l'âge pour un homme ou pour une femme, mais pour un ascenseur c'est presque la sénilité. Il n'y a rien d'étonnant à cela, si vous pensez aux conditions, si spéciales, de l'existence de ces pauvres créatures. Songez qu'elles ne voient la lumière du jour qu'à de très rares heures de l'après-midi ou de la matinée, et encore tamisée, réduite par des verrières, elles-mêmes alimentées de clarté par les cours étroites comme des puits. »
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10.00 €