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« ...La plus grande oeuvre d'art pour le cosmos tout entier » : Stockhausen et le 11 septembre

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L'essai de Lambert Dousson est remarquable à plus d'un titre. À travers l'oeuvre, les propos et les écrits de Karlheinz Stockheusen, il entreprend de penser l'ambivalence de la relation entre esthétique et politique en ce début de XXIe siècle. Il montre que cette ambivalence, ce malentendu, est autant du côté de l'art et de la philosophie (des textes importants Jacques Derrida et Jean Baudrillard sont convoqués et commentés) que de la politique, et qu'elle est même ce qui menace de les confondre. Essai sur un des grands compositeurs du XXe siècle, « ...la plus grande oeuvre d'art pour le cosmos tout entier » est également un livre de philosophie politique qui prend l'art pour objet.

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20.00 €

61 Adresses, 9 Destinataires

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14.00 €

A bâtons rompus - Entretiens avec Franck Médioni

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A l'occasion du quatre-vingtième anniversaire d'une légende du jazz franco-Suisse Daniel Humair, le critique Franck Médioni réalise à partir d'entretiens de celui-ci un abécédaire. D'"Ambidextre" à "Zygomatique" en passant par la "Batterie" et le "Swing". Il retrace d'une manière libre et impertinente sa vie d'artiste. S'Il a porté la batterie de jazz à son zénith, il est également un fin gourmet ainsi "Gastronomie" à une place de choix dans cet Abécédaire. On y croise quelques maîtres queues venant faire contre-point à aux légendes du Jazz comme Cannonball Adderley, Chet Baker, John Coltrane, Miles Davis ou Michel Portal. Il est aussi peintre, il développe aujourd'hui un autre pan de son expression artistique, la gravure, la lithographie. A bâtons rompus est un portrait d'un musicien aux nombreuses facettes, un portrait gourmant d'une passion sans limite, d'une personnalité sensible à fleur de peaux, une légende qui a révolutionné la batterie.

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13.00 €

Allain Gaussin, Musique De L'Imaginaire

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13.00 €

Bruno Giner, La Musique Percute

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« Compositeur de mots, écrivain de notes... » C'est ainsi qu'aime se définir le compositeur Bruno Giner. Né en 1960 à Perpignan, il est le petit-fils du peintre Balbino Giner García. Républicain espagnol de la première heure. Guitariste de formation, la percussion s'est imposée à lui à partir des années 80, tout comme les nouveaux « modes de jeu. » Parallèlement à son oeuvre musicale, il est l'auteur de plusieurs ouvrage sur l'épuratio musicale sous le nazisme puis, avec François Porcile, ils ont écrit à quatre mains une histoire des musiques pendant la guerre d'Espagne. Il vient de publier une biographie consacrée à Erik Satie. La Musique percute retrace son itinéraire sous la forme d'un dialogue avec son complice François Porcile.

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13.00 €

Car le monde est creux

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Car le monde est creux est un recueil de poèmes (69 blocs de 1500 signes) et une histoire critique de notre relation à l'ailleurs, une exposition aussi littérale que merveilleuse du colonialisme. Patrice Blouin compresse trois oeuvres emblématiques de notre rapport à l’ailleurs : Le Devisement du monde de Marco Polo, Les Mille et une nuits et la série télévisée Star Trek et réécrit ainsi notre histoire – on peut lire ainsi son long poème, comme l'épopée d'une exploration de territoires toujours nouveaux – tout en extrayant de son matériau sa part quintessentielle de merveilleux – chaque poème est en ce sens une merveille, un trait de de merveilleux qui détermine encore aujourd'hui notre rapport à l'ailleurs (désormais interstellaire). Mais il rend sensible également, la compression permet cela, les conditions raciales et sexuelles de cette exploration : l'assujettissement des populations et l'exploitation des territoires. L'envers du merveilleux est la violence. L'un ne va pas sans l'autre. C'est aussi pourquoi Car le monde est creux prend la forme du poème : lui seul peut dire à la fois le merveilleux et la violence, le regard enchanté de l'explorateur (toujours un homme) et la violence qui l'accompagne et qu'il rend possible.

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16.00 €

Chaos, Cosmos, Musique

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Centré sur l'AACM de Chicago, association au sein de laquelle est notamment né l'Art Ensemble of Chicago, l'ouvrage d'Alexandre Pierrepont n'a cependant rien d'une monographie. L'AACM n'est pour lui que le moment culminant d'une histoire qui est celle de la « Black Music », des musiques afro-américaines, et de ce qu'elles ont apporté au monde. Ce livre est l'exploration d'un champ qui traverse le XXe siècle et qui présente la particularité d'être à la fois musical et social, politique et esthétique. La création y est indissociable d'une expérience socio-politique, de la constitution de communautés et de groupes qui, chacun à leur manière, inventent d'autres modes d'être ensemble et au monde. Livre d'anthropologie et d'histoire de la musique, Chaos, musique, cosmos l'est en un sens original, celui d'une culture non identitaire, structurellement ouverte à l'altérité et l'altération, par principe métissée et fondée sur l'emprunt et la créolisation de ses idiomes et de ses pratiques.

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20.00 €

Communaute Des Etres De Nature (La)

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13.00 €

Compositrices L'égalité en acte

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« Où sont les femmes ? Toujours pas là ! » affirme régulièrement la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Cette inégalité entre les hommes et les femmes dans le spectacle vivant est aujourd'hui injustifiable. À la Renaissance, on pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de compositrices. Aujourd'hui, certes, elles sont plus nombreuses, mais elles restent encore très minoritaires ainsi en France, elles ne représentent que 10 % des compositeurs de musique. Après la publication en 2017 de La mémoire en acte. Quarante ans de création musicale, les éditions MF et le Centre de documentation de la musique contemporaine ont décidé d'un deuxième ouvrage autour de la situation des compositrices en activité en France. Ce livre rassemble 53 portraits de compositrices accompagnés des points de vue de la philosophe Geneviève Fraisse et des musicologues Jacques Amblard, David Christoffel, Florence Launay... Plus d'une soixantaine de contributions inédites sont ici réunies.

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13.00 €

Compositrices, l'égalité en acte (GF)

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« Où sont les femmes ? Toujours pas là ! » affirme régulièrement la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (sacd). Cette inégalité entre les hommes et les femmes dans le spectacle vivant est aujourd'hui injustifiable. À la Renaissance, on pouvait compter sur les doigts d'une main le nombre de compositrices. Aujourd'hui, certes, elles sont plus nombreuses, mais elles restent encore très minoritaires.

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21.00 €

Coupe-le

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Coupe-le réinvente à sa manière singulière la poésie épique. Il narre par une suite discontinue de versets non ponctués les aventures d'un Je contemporain à la conquête de lui-même. La voie qui y mène est celle des traumas amoureux et sexuels. Rien de lyrique cependant dans ce texte. Car c'est par le sexe et l'amour que s'exerce ici la domination. Chaque chant est l'exposition d'une forme de cette domination et des efforts non toujours conscients du Je pour la contourner ou la vaincre. La forme est de répétition litanique de blocs textuels sans ponctuation. L'ensemble forme un récit discontinu dont les péripéties dissimulent l'enjeu véritable : l'évolution progressive du rapport à soi du Je-Sujet. Peu à peu, de manière discontinue, par sauts successifs qui ne vont pas sans quelques régressions, l'écriture du Je, et donc le Je lui-même, change. Il devient le sujet de ses actions et de ses phrases. L'histoire que Coupe-le raconte est celle d'une écriture autant que de son personnage.

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15.00 €

D'un lyrisme l'autre

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À un moment où les fronts poétiques et musicaux se déplacent et qu’émergent de nouvelles écritures et de nouvelles pratiques, qu’en est-il du lyrisme ? Si les liens entre le monde de la poésie et celui de la musique dite savante se sont distendus durant tout le XXe siècle, le XXIe siècle semble initier leur rapprochement autrement. D’un lyrisme l’autre voudrait contribuer à rendre audibles et visibles de nouvelles pratiques artistiques, des collaborations, des recherches formelles et des pensées les accompagnant ; il donne dans cet espoir la parole à des poètes et des compositeurs qui ont commencé à penser la création entre poésie et musique que ce soit de façon empirique ou théorique, à répondre aux vieilles questions autrement ou à inventer de nouvelles questions posées au réel, à transformer l’angle d’approche. Car il semble que depuis quelques années de crises politiques en crises écologiques ou sanitaires, le XXIe siècle ait bel et bien commencé et qu’il se cherche une voix. Comment renouveler aujourd’hui, alors que nous sommes engagés dans la troisième décennie du XXIe siècle, le dialogue entre musique écrite et poésie contemporaines, renouer les liens distendus entre poètes et compositeurs de musique dite savante sans vouloir simplifier ni idéaliser ce lien ? Comment dépasser, à l’heure de la transmédialité, les frontières esthétiques, génériques et institutionnelles qui séparent encore le monde de la musique contemporaine et celui de la poésie, qu’elle soit écrite ou sonore, multimédias ou action, afin d’inventer de nouvelles voies de dialogue, de réflexion et de collaboration, afin que la poésie et la musique parle ou chante pour dire autre chose autrement? Avec les participations de Philippe Beck, Gérard Pesson, Dominique Quélen, Aurélien Dumont, Irène Gayraud, François Rannou, Philippe Leroux, Clara Olivares, Francesco Filidei, Sofia Avramidou, Olivier Cadiot, Georges Aperghis, Jacques Rebotier, David Christoffel, Katia Bouchoueva, Laurent Colomb, Núria Giménez-Comas, Jérôme Combier, Pedro Garcia-Velasquez, Sereine Berlottier, François Sarhan, Frank Leibovici, Frank Smith et Dominique Quélen.

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24.00 €

De la répétition

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Ce livre a pour objet la répétition dans la musique. Si la répétition n’est, dans une phrase du langage ordinaire, que pénible et insignifiante redite, et qu’elle n’a jamais, dans le discours, qu’une fonction pauvrement récapitulative, elle trouve au contraire, dans la musique, son lieu d’élection propre. La musique est, en effet, le langage où la répétition, de redondance, se transforme en expression, de désagrément, se change en plaisir ; le langage qui ne cesse de répéter sans que jamais la répétition ne se fasse sentir pourtant. De ce constat dérivent au moins deux conséquences que le livre s’attache à développer. La première, que développent les trois premières parties, est la remise en cause, ou en tout cas l’examen critique, du concept de rhétorique musicale qui a dominé l’histoire de la musique occidentale du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle. En quel sens la musique peut-elle être qualifiée de discours s’il est vrai que son usage systématique et nécessaire de la répétition semble contredire les principes mêmes de la rhétorique oratoire classique ? Une lecture des textes de Cicéron et de Quintilien permet de comprendre en quoi la répétition comme figure de rhétorique classée, loin de n’être qu’un ornement embellissant le discours, pouvait aussi constituer une forme d’expression nécessaire et insubstituable. La musique répète, ainsi, parce que les figures qu’elle utilise expriment quelque chose qu’aucune autre forme ne pourrait exprimer de la même manière. Le plaisir que l’on prend à la répétition de ce qui est absolument singulier fait naître dès lors, dans notre perception, quelque chose comme un désir musical. La deuxième conséquence de la répétition dans la musique, elle qui est à la fois omniprésente et inaperçue, tient à la possibilité de penser une théorie du désir dans l’ordre du langage musical. Cette théorie fait l’objet des deux dernières parties. Dans leur singularité, les formes sonores que nous percevons se laissent toujours désirer parce que le désir est fondamentalement désir de retrouver ce que l’on a déjà eu, et la musique peut, par ses usages de la répétition, nous le donner comme aucune autre réalité. Ce livre voudrait ainsi décrire ces formes, constitutives du langage musical, qui ne varient pas mais qui nous attachent cependant aux objets musicaux d’un lien affectif véritable.

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20.00 €

De Lave Et De Fer

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Ce livre est fait d'histoires, celles de l'extrême-gauche allemande et de sa radicalisation dans les luttes de la Fraction armée rouge (RAF) et celle de la musique de Helmut Lachenmann entre le début des années 1960 et la fin des années 1990. Compositeur majeur de l'après-guerre en Allemagne, il fut l'ami d'enfance de Gudrun Ensslin, une des membres fondatrices de la RAF. De lave et de fer est un essai autour de son uvre et de la conscience sociale, politique et historique qui l'anime. C'est un livre sur les exigences de l'artiste face à l'histoire.

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22.00 €

Dusapin, Le Second Style Ou L'Intonation

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Pascal Dusapin est aujourd'hui le compositeur français vivant le plus célèbre. Il a composé, depuis quatre décennies, selon diverses manières, toutes atonales et néanmoins de plus en plus « accessibles » au public. La plus récente (son « troisième style »), empreinte de lyrisme, ne s'interdit plus les envoutantes textures de cordes, et serait en quelque sorte néo-romantique mais dans le strict cadre du timbre. La première, encore xénakienne, hérissée de quarts de tons et de tremoli néo-expressionnistes, était celle des années 1980. La seconde occupe cet ouvrage. C'est ce qu'on appelle « l'intonation ». Dusapin, durant les années 1990, assoie une « modalité restreinte » qui semble imiter, à l'instrument, les prosodies de la voix parlée. Il en résulte une permanence incantatoire, qui parle littéralement à l'auditeur. Ce livre commence par examiner comment la linguistique pourrait admettre de petits modes musicaux dans la parole. Puis on tente de présenter, techniquement, « l'intonationnisme » de Dusapin, qui culmine peut-être dans Watt (1994), le concerto pour trombone. Enfin on dégage une esthétique, l'écho. C'est une approche du tréfonds commun à l'homme et à l'animal, « sale », archaïque, prosaïque, en réaction historique aux scientismes sériels puis spectraux, et qui replace la voix, en tant qu'affect brut, au coeur de la musique contemporaine.

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20.00 €

Ecoldar

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Une école d'art est un lieu à part, un lieu bizarre, enchanté, maudit, un abri, un théâtre, un microcosme, une île. Il s'agit dans ce livre de décrire cette île de l'intérieur pour les gens qui n'y sont pas. On y arrive sans trop savoir comment, on en repart sans trop savoir vers quoi. On y scrute les horizons incertains de l'art tout en essayant de donner formes aux questions qu'on se pose sur le monde et sur soi. Et pour peu qu'on y enseigne, on peut y percevoir le bruissement des rêves, des peurs, des désirs, des contradictions de ceux qui l'explorent. Composé par fragments, rêveries, questions, réminiscences, ce texte fait le portrait d'une jeunesse dans ses efforts pour surnager dans le grand marasme du présent. Il est aussi une invitation à réfléchir sur le sens du mot apprendre.

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14.00 €

Economie Eskimo - Le Rêve De Zappa

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Economie Eskimo a e'te' e'crit pour re'pondre a` la question suivante : le bonheur est-il accessible aux terriens ? Et, si oui, comment ? Dans une pratique qui allie a` la fois l'expe'rience et le savoir, et dans lequel on sent grandir sa puissance d'a ecter et d'e^tre a ecte'. Dans la continuite' conceptuelle et la constitution de la bulle singulie`re. Frank Zappa re'pondrait : dans la musique. Economie Eskimo est un livre sur la pense'e de Zappa : un he'ros e'nigmatique dans le combat des hommes libres contre l'ignorance, la paresse et la peur.

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18.00 €

Écrits

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Compositeur majeur de la seconde moitié du XXe siècle, initiateur du courant de la musique spectrale, Gérard Grisey (1946-1998) a laissé un nombre important d'écrits. Si les textes fondateurs de son esthétique ont pour la plupart été publiés de son vivant, ils sont aujourd'hui épuisés ou difficilement trouvables. Par ailleurs, un grand nombre d'écrits, aujourd'hui archivés à la Fondation Paul Sacher à Bâle, sont restés inédits. Ce volume se propose de réunir l'ensemble des écrits significatifs du compositeur. Ils sont regroupés suivant six grandes catégories : Ecrits sur ses principes de composition, Ecrits sur ses oeuvres, Autres écrits et textes de circonstance, Entretiens, Lettres, Pages de journal. Introduit par une préface de Guy Lelong, le volume sera suivi d'un dossier et d'un appareil critique, destiné à présenter l'ensemble des textes ainsi réunis. Nouvelle édition augmentée de textes inédits.

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22.00 €

Exprosion Improsion

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Le premier livre d’Olivier Mellano La Funghimiracolette (MF, 2008) inventait une musique imaginaire ne pouvant exister que par les mots. Ces constructions sonores mentales ouvraient dans son écriture cet état « au-delà du langage » à l’oeuvre dans la musique. Son nouveau livre, Exprosion / Improsion, commence comme un jeu de rôle en posant le lecteur dans un océan de vide, dans le noir absolu, préalable à la naissance des formes fantastiques par lesquelles une prose libérée va s’épanouir. Un sens, d’abord ténu, puis de plus en plus impérieux guidera ce voyage, du paysage vers l’idée, de la contemplation vers la vision, du vide vers une célébration de la pensée. Ce texte est composé de deux parties, parallèles et conver- gentes, chaque paragraphe ayant, en miroir, son jumeau inversé. Improsion part de l’extérieur le plus lointain vers une résolution nichée au centre. Exprosion prend le chemin inverse, de l’intérieur le plus enfoui vers un infini débordant. Ces deux chemins sont faits de jeux et de digressions, ils traversent les champs des mathématiques, de la musique, de la philosophie, de la physique quantique ou de l’histoire. Ils arpentent le mystère du langage, traversent des mondes intérieurs et le cosmos, les gouffres et les cîmes, croisent un accordeur de roman, des créatures flottantes dans l’envers d’un théâtre, des clowns sacrés, la mort et la lumière, des épiphanies, un rêve et une apocalypse.

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18.00 €

Fréquence Mulholland

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Fréquence Mulholland est une variation libre autour du film de David Lynch Mulholland Drive. Ce livre questionne la notion de doublure en établissant des ponts entre décorum cinématographique et vie réelle des actrices/acteurs. Alternant les époques et les atmosphères notamment le Hollywood des années 70 avec ses starlettes hippies et ses sectes. En parallèle, depuis un angle de perception auto-fictif, une femme s'interroge sur sa propre identité dans un environnement étrange où sont convoquées les réminiscences d'une relation toxique. Le film « Mulholland Drive » traverse les livres de Sandra Moussempès depuis sa sortie. C'est un de ses films fétiches. Elle souhaitait à un moment lui consacrer un livre entier qui s'inscrirait comme une charnière dans son travail. Les poèmes explorent aussi certains traumas notamment dans la sphère de la relation amoureuse mais pas seulement. Avec Cassandre à bout portant son précédent livre, elle explorait déjà les traumas du féminin. Son féminisme, sans être bruyant est acharné à sa façon. Dans ce nouvel opus, les personnages et l'univers de David Lynch, lui permettent d'évoquer via le duo féminin Rita et Betty ainsi que Silencio (sombre figure masculine du livre), les phénomènes d'emprise. Plus généralement l'autrice continue avec cet ouvrage à interroger le geste d'écriture. Mais également ce qui se trame dans l'envers du décor. Depuis son premier recueil en 1994, le cinéma tient une place importante dans son travail et Fréquence Mulholland s'inscrit dans son laboratoire filmique. Elle reprend des scènes du film qu'elle analyse avec son angle de perception singulier. La notion de doublure lui permet de convoquer certaines énigmes qui s'éclairent de plus en plus. Un court passage photographique autour des fantômes du Cecil Hotel à L.A s'insère aussi à la trame. D'autres voix sourdes en tant que dispositifs internes au poème, bouches cousues, se mettent à résonner dans l'espace filmique “écrit”. Tel un gramophone géant d'archives mémorielles. C'est un ouvrage important dans l’oeuvre de l'autrice rappelant que la force de l'imaginaire permet de vivre dans deux mondes parallèles et d'explorer les confins de l'énigme humaine.

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18.00 €

Grip

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Grip est un récit qui se tisse autour de trois écuries de Formule 1, Mercedes, McLaren, Red Bull, et de leurs pilotes. Ces pilotes n'ont pas de nom, ce ne sont pas des hommes, mais certains de leurs traits sont masculins. Ce choix ne vise pas à féminiser dans l'écriture de fiction un domaine sportif encore majoritairement masculin, mais plutôt à manipuler les caractéristiques physiques et psychologiques attribuées à la virilité à travers des personnages, des situations et des descriptions. Ces pilotes ont été pensées comme des assemblages entre plusieurs pilotes actuel.les et historiques : Lewis Hamilton, Max Verstappen, Ayrton Senna, Michèle Mouton (pilote de rallye), Nigel Mansell, Alain Prost, Tatiana Calderon. À travers la F1, il s'agissait de retrouver le récit sportif, ses séries successives d'échecs, de succès, de rédemptions, de styles contrariés qu’Elsa Boyer avait déjà eu l'occasion d'explorer dans Mister du côté d'un entraîneur de football. Mais cette fois le point de vue est plus diffracté, il ne concerne pas seulement le pilote et s'articule plutôt autour de la voiture comme pivot autour duquel faire coexister les dimensions technique, humaine, psychologique et financière de la Formule 1. Grip cherche à faire tenir ensemble dans le texte les différents acteurs qui participent à une course de Formule 1, aussi bien les pilotes, les véhicules que les team manager, les mécaniciens et les ingénieurs. La technicité de la F1 était aussi une façon de renouveler le travail d'écriture et son rythme. Les ajustements constants entre le pilote et la voiture, l'association entre le groupe propulseur et le châssis, les modifications aérodynamiques imposées par le règlement, les défaillances mécaniques, le vocabulaire technique, le trio que composent le véhicule, le pilote et l'équipe sont la matrice principale à partir de laquelle expérimenter la façon de construire les personnages, le récit mais aussi la structure des phrases. Les logiques mécaniques, le vocabulaire de la ligne et de la trajectoire sont autant de manières d'écrire les émotions en les mêlant aussi bien aux états corporels qu'aux matériaux des véhicules et du circuit. En ce sens, Grip se situe entre les muqueuses et la fibre de carbone.

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16.00 €

Hyperrectangle

BC

Aden Ellias est le pseudonyme d'un journaliste et écrivain parisien qui aime avancer masqué. Vous ne saurez pas qui se cache derrière ce nom, mais cela n'ôtera rien au plaisir que vous aurez en lisant ce roman malicieux et amoral. Portrait acéré et fantasque d'un jeune écrivain contemporain faisant l'expérience du monde, Hyperrectangle a l'air d'avoir été écrit par un Gide d'aujourd'hui. Aden Ellias dynamite avec une joie contagieuse le genre de l'autofiction et fait en fait toute autre chose, ce qu'on pourrait appeler, après Gide justement (mais aussi Boris Vian), une sotie.

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11.00 €

Jardins De L'Écoute

BC

« Jardins de l'écoute » est un livre à écouter

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23.00 €

Je veux glisser une œuvre à l’intérieur d’un individu

BB

Le 6 juin 2013, l’artiste Alberto Sorbelli a mis aux enchères, à Drouot, un « mot ». La personne qui s’en est portée acquéreur en est devenue le dépositaire. Dans le cadre d’un protocole juridique rigoureusement préparé et en présence de deux notaires, Alberto Sorbelli a prononcé le mot à son oreille. L’oeuvre a pour titre : Je veux glisser une oeuvre à l'intérieur d'un individu. Dans ce livre-catalogue, vingt-quatre auteurs et autrices proposent leur lecture de cette oeuvre radicale et profondément originale. Les auteurs et autrices : Philippe Artières, Théo Boyadjian, Romane Charbonnel, Antoni Collot, Valentine de Ganay, Marianne Doury, Arnaud Esquerre, Bastien Gallet, Etienne Helmer, Laurent le Bon, Jean-Claude Lebensztejn, Colin Lemoine, Roberto Lucifero, Sandrine Meats Mollet-Vieville, Gabriel Montua, Emmanuel Pierrat, Stephanie Pioda, Jérôme Porier, Paolo Pomati, Jad Sammouri, Thomas Schlesser, Gilles Verdiani, Mayeul Victor-Pujebet, David Zerbib. Les auteurs et autrices : Philippe Artières, Théo Boyadjian, Romane Charbonnel, Antoni Collot, Valentine de Ganay, Marianne Doury, Arnaud Esquerre, Bastien Gallet, Etienne Helmer, Laurent le Bon, Jean-Claude Lebensztejn, Colin Lemoine, Roberto Lucifero, Sandrine Meats Mollet-Vieville, Gabriel Montua, Emmanuel Pierrat, Stephanie Pioda, Jérôme Porier, Paolo Pomati, Jad Sammouri, Thomas Schlesser, Gilles Verdiani, Mayeul Victor-Pujebet, David Zerbib.

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30.00 €

Jean Leber D'Un Coup D'Archet, Entretiens Avec Francois Porcile

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13.00 €

L'Ange Noir de l'Histoire

BC

Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l’écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l’Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l’Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d’un fétichisme de l’Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l’univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l’Anthropocène est un projet qui s’est fondé dans l’esclavage et la colonisation. Ce que nous propose l’Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l’obscurité insondable de l’univers. Si nous voulons éviter l’effondrement écologique auquel l’économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.

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11.00 €

L'Axe De Cendre

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Louis revoit, vingt ans après, un visage de femme croisé dans l'enfance, et comprend trop tard qu'il a manqué son destin. Il écrit l'histoire de cette rencontre, et nomme la femme Cendre. Il le fait avec détachement, comme déjà mort, dans un style froid. Car si les faits sont extraordinaires, il ne les comprend qu'au fil de la narration, et le dessin complet, celui de sa vie, ne se forme qu'au fil des pages, toujours trop tard.

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9.00 €

L'Oreille Divisee

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Disponible

24.00 €

La Boue

BC

Persuadé d’avoir tué son père, Alexandros, dit Sando, revient à Athènes après une absence de presque un an. On comprend peu à peu qu’il revient pour se suicider, une fois qu’il aura revu, dans l’ordre, son ancien appartement, son ex petite-amie, sa soeur et sa mère. Tout le roman constitue un long monologue intérieur durant lequel le narrateur s’égare dans les rues athéniennes, décrit ce qu’il y voit, et cette déambulation est un prétexte pour nous conduire dans les recoins les plus obscurs de la société grecque, qu’il ne se prive pas de critiquer avec une ironie cinglante. Cette errance géographique est sans cesse interrompue par ses souvenirs, ses réflexions, ses angoisses, ses projets, qui nous apportent un éclairage sur le personnage, sa psychologie, son passé, par petites touches. Par le truchement de la mémoire, il donne notamment la parole à ses parents, émigrés albanais, et permet ainsi de comprendre une partie importante de l’histoire qui lie la Grèce et l’Albanie. Ses interactions avec les autres personnages, notamment avec sa soeur, nous permettent de nous rendre compte que la réalité qu’il nous décrit et à laquelle nous croyons n’est finalement que le fruit d’une forme de folie, hallucinatoire, qui le conduit à la toute fin à douter lui-même de cette réalité qu’il s’était forgé. Premier roman de Christos Armando Gezos, auteur grec d'origine albanaise, La Boue a connu en Grèce un important succès critique.

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18.00 €

La communauté de ceux qui n’ont rien en commun

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Alphonso Lingis saisit par la puissance à la fois d'un style profondément singulier et d'une réflexion critique alliant références philosophiques et démarche anthropologique, marquée par son originalité et sa radicalité, portant sur des questions qui vont de la corporéité aux expériences-limites, au langage, à la sexualité, en y mêlant des récits d'expériences personnelles, telles les rencontres frappantes avec des figures anonymes croisées lors de ses voyages. Dans La communauté de ceux qui n'ont rien en commun, Lingis élabore un propos sur le concept même de communauté, à partir de l'expérience de l'accompagnement vers la mort.En quoi la mort des gens avec qui nous n'avons rien en commun, en quoi l'abandon des exclus dans les rues de nos propres cités, ici ou ailleurs, nous concernent-ils ? Saisissant ce point crucial, Lingis développe en sept essais une critique radicale du rationalisme occidental.

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16.00 €

La composition de l'écoute

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Ces entretiens avec le compositeur Denis Dufour dessinent une trajectoire musicale d'une originalité féconde. Les trois premiers chapitres décrivent son parcours et son œuvre, ainsi que son engagement individuel et institutionnel pour faire connaître un art musical renouvelé par le matériau, les technologies et surtout l'écoute. Cette pensée novatrice traverse, contourne ou détourne d'autres trajectoires esthétiques du paysage musical contemporain. Les trois chapitres suivants offrent ainsi une vision sur la musique d'aujourd'hui en regard du modèle schaefferien et de ses développements, en évoquant notamment les aspects historiques et pratiques du temps réel ou des nouvelles lutheries. Enfin, la postface de François-Xavier Féron permet d'éclairer le contexte d'apparition d'un genre aujourd'hui reconnu internationalement, pour mieux envisager son redéploiement, assumé ou obligé, chez la dernière génération de compositeurs.

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12.00 €

La diaspora de la chambre 107

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« La diaspora de la chambre 107 » est la réécriture d'une thèse d'anthropologie réalisée à l'EHESS. Son terrain est un foyer de travailleurs migrants dans le 19ème arrondissement de Paris et plus particulièrement une chambre de ce foyer où les résidents se rassemblent, discutent, écoutent de la musique... Un terrain minuscule, de 14 m2 et situé au cœur de Paris, loin des lieux où l'anthropologie, cette pratique du dépaysement, se pratique traditionnellement. C'est littéralement au coin de la rue que Claire Clouet a trouvé l'autre. Cette chambre se révèle en effet d'une très grande richesse. En suivant certaines des personnes qui s'y retrouvent, elle découvre et étudie toute une diaspora, dispersée à travers l'Ile-de-France, celle des Soninkés, population originaire d'une région située entre le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. La chambre 107 est la métonymie d'un territoire autrement plus vaste, celui que la diaspora soninkée a tissé au fil des générations.

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20.00 €

La Manadologie

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Provisoirement indisponible

12.00 €

La Mémoire-cinéma

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La Mémoire-cinéma de Marie Gil est un essai qui réfléchit ensemble, l'un par et avec l'autre, littérature et cinéma. À travers l'analyse de six films, de Sunset Boulevard à On connaît la chanson, l'auteur théorise ce que Proust avait, d'une certaine manière, déjà pensé, le fonctionnement “filmique” de la mémoire. L'analyse des images enrichit notre compréhension de Proust, mais c'est dans le détail de l'analyse textuelle d'À la recherche du temps perdu que la problématique générale de l'ouvrage se détermine. Ce va-et-vient constant est un bel exemple de transversalité interprétative et de comparatisme disciplinaire. Marie Gil démontre en effet une expertise égale dans l'analyse filmique et dans l'herméneutique textuelle. Sa relecture de Proust est d'une puissante originalité qui retrouve à la fin de la Recherche des citations littérales et manifestement inconsciente des premiers livres, traces de son écriture laissées par l'auteur dans son propre texte. Son herméneutique est donc aussi une archéologie. Le miracle étant de trouver, au coeur de son archéologie de l'oeuvre de Proust, le cinéma.

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20.00 €

La musique en prise directe

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Samuel Sighicelli (*1972) est un compositeur en prise directe avec le monde, pleinement connecté à son époque, dont il offre une lecture sonore immédiate. Par son parcours, ses rencontres, sa démarche esthétique et son évolution, il symbolise la création contemporaine dans ce qu’elle a de plus novatrice et dynamique, et incarne une des tendances fortes de notre temps : la transversalité. Ses oeuvres ouvrent en effet des portes entre les arts, les langages et les univers stylistiques, voire entre les milieux de la musique. Son groupe Caravaggio, fondé en 2000, fusionne rock, improvisation et musique contemporaine. Depuis son plus jeune âge, le compositeur a été sensibilisé en famille au monde des images, tout d’abord par un père peintre, Gérard Sighicelli, et par un environnement particulièrement cinéphile. Cette passion pour le cinéma qui l’anime jusqu’à aujourd’hui structure sa pratique du spectacle et sa vision de la musique. Il aime à endosser comme un modèle le rôle du réalisateur pour l’élaboration d’une grande partie de ses oeuvres, mettant en relation de nombreuses spécialités et des talents distincts au coeur d’une fourmilière de compétences artistiques. Ce faisant, il s’intéresse à toutes les facettes, comme les lumières, les costumes ou la scénographie. Pendant sa formation, le jeune étudiant dévore tout, se plongeant dans l’improvisation et l’électroacoustique, deux bases importantes de son travail, mais aussi dans l’initiation à la philosophie et aux structures de la musique indienne, et se nourrit de nombreux styles comme la pop, le rock, le funk, la techno et le hip-hop. Après le récit de ces premières années si déterminantes pour la personnalité artistique du compositeur, La musique en prise directe se penche sur les étapes d’un parcours passionnant, cheminant entre les nombreux mondes sonores qui le constituent. Plusieurs oeuvres-phares sont présentées en détail, exposant toute la diversité de l’univers compositionnel de Samuel Sighicelli.

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13.00 €

La nueva novela

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La nueva novela est un ouvrage majeur de la littérature contemporaine en langue espagnole. Publié à compte d'auteur par le poète et artiste Juan Luis Martínez en 1977 au Chili, un pays alors sous dictature, La nueva novela n'est pas un recueil de poèmes, c'est un objet d'art, mis en page et fabriqué par son auteur, composé de textes et d'images (collages, dessins, photographies) qui se répondent, dans lequel divers objets sont ajoutés (hameçons, drapeau, papier buvard) et diverses opérations effectuées (comme d'ajourer une page afin d'y produire une transparence locale), nécessitant l'intervention de la main sur chaque exemplaire imprimé. Proclamant la disparation de l'auteur (dont le nom est rayé en couverture), multipliant les références, les jeux intertextuels et les réécritures, La nueva novela est un livre insituable, dont la légèreté apparente dissimule le vide central, celui du signe privé de son sens, qui est aussi celui que creuse la dictature.

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35.00 €

Le jazz en respect

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Le jazz, qui apparaît comme un phénomène esthétique majeur du xxe siècle, a pourtant été délaissé par la philosophie qui en a été contemporaine. Ce désamour de la philosophie à l’égard du jazz se mesure à deux niveaux : d’une part à la rareté des écrits philosophiques qui lui sont consacrés, d’autre part à la dureté du traitement qui lui a été généralement réservé. Mais alors, quel sens donner à ce silence «philo-phonique» à propos du jazz ? Pourquoi les philosophes contemporains du siècle du jazz ne se sont-ils jamais véritablement intéressés à sa dimension esthétique ? Et pourquoi n’ont-ils pas davantage porté attention à ses revendications politiques, alors même que celles-ci ont donné lieu à de vifs débats dans les années 1960–1970 ? L’objectif de cet essai ne consiste pas à exposer des éléments conceptuels sur lesquels on pourrait faire reposer une philosophie du jazz, mais plutôt à faire émerger le sens philosophique de ce « rendez-vous manqué » entre le jazz et la philosophie. La philosophie, face au jazz, semble devoir se confronter à ce qui lui échappe : l’ampleur des processus de dénégation mis en place par certains auteurs pour ne pas le prendre en considération semble témoigner du fait que le jazz résiste bel et bien à son appréhension philosophique. Si la philosophie a bien eu du mal à tenir le jazz en respect, si ce dernier lui a opposé avec bruit et fracas un obstacle théorique l’ayant conduit à une «sortie de route», alors le diagnostic de cet échec ne nous laisse pas sans rien. Il invite la philosophie (les philosophes) à comprendre les motifs de son mutisme, à débusquer ses craintes et ses préjugés, à repenser, un à un, ses concepts traditionnels – et par là même à réinterroger le sens même du geste de l’esthétique, lorsqu’il s’agit pour elle de penser la musique.

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20.00 €

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros

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Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros répond à un double enjeu. Il est d'abord conçu comme une porte d'entrée vers la pensée de cet auteur inclassable et souvent mécompris dans le monde francophone. L'ouvrage répond au défi suivant : comment peut-on concevoir une initiation à la pensée de Jean Baudrillard, sans passer par le commentaire universitaire, l'exégète classique ou la glose herméneutique ? Comment détourner le savoir totémique des universitaires, qu'il disait lui-même honnir, tout en permettant aux lecteurs et aux curieux de s'approprier sa pensée et ses concepts en douceur ? L'ouvrage reprend le format bien connu des « Livres dont vous êtes le héros », ou fictions interactives qui ont connu un certain succès éditorial notamment auprès des jeunes public, il organise donc une fiction interactive autour de cet auteur en mêlant le biographique au philosophique, l'intime au conceptuel, le propédeutique au burlesque. Trois grandes voies narratives s'entremêlent. D'abord, une première voie permet de naviguer dans la vie de Jean Baudrillard – une vie plus ou moins fictionnalisée, dans la plus pure tradition baudrillardienne. Cette voie mobilise des sources inédites de et sur l'auteur (correspondance privée avec ses parents, archives de l'IMEC, photographies personnelles, etc.) Des éléments parfois très ordinaires sont mobilisés pour dire sa pensée. Ensuite, un double fictionnel organise une voie en contrepoint (la question du double hante l'oeuvre de Baudrillard). Ce personnage est marqué par une absence de destin, des péripéties de l'ennui et de la médiocrité. Une troisième voie narrative est plus théorique, abstraite et conceptuelle. Elle permet de se balader dans son oeuvre, en sillonnant de citations en citations, sa philosophie ainsi mise en intrigue. Au final, cette première partie permet à la fois au lecteur de « jouer » à suivre et incarner la vie et la pensée de Baudrillard, tout comme elle peut être parcourue dans un ordre aléatoire. La seconde partie du livre intitulée « Morale de la Traverse » se veut réflexive et théorique, elle pose la question suivante : comment vivre sa vie avec la pensée de Jean Baudrillard, en tant que « mode d'emploi » de la vie. En quoi la spécificité de cette pensée peut être envisagée sous un angle moraliste, voire acquérir une dimension ésotérique qui ramène du hasard dans le destin ? Et comment cette dernière permet une lecture du monde au quotidien : comment traverse-t-on une existence avec le système de pensée de Baudrillard et son renversement perpétuel que nous proposons de nommer la Traverse ? On y parle autant de l'homme-dé, d'un guide de survie à l'attaque d'un ours, de la fin du recoin, du détournement médiatique, du simulacre de la nostalgie et du monde qui va se venger de nous. Avec une préface d'Edgar Morin.

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18.00 €

Le même et le différent. Alvin Lucier

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L’oeuvre du compositeur nord-américain Alvin Lucier se distingue par sa singularité dans le paysage de la création sonore. Éloignées des préoccupations compositionnelles de ses contemporains, ses oeuvres se consacrent toutes à une même étude, celle de l’activité vibratoire des ondes sonores et des multiples phénomènes qui en résultent : écho, diffraction, onde stationnaire, résonance, battement acoustique, etc. Chaque composition ou installation sonore est l’occasion d’examiner patiemment tel ou tel phénomène, de le dévoiler à l’écoute, afin de mieux en saisir la prégnance quotidienne et d’en cerner les propriétés spatiales. Mais au-delà de l’observation esthétique des phénomènes, une telle écoute des mouvements ondulatoires conduit in fine à une double expérience : celle inextricable d’un dehors et des relations constitutives de la perception. Ce livre réunit un ensemble d’entretiens avec Matthieu Saladin où Lucier revient sur son parcours de compositeur, ses années de formation, les enjeux esthétiques de son oeuvre, sa pratique de l’écoute, son rapport à l’expérimentation sonore ou encore son travail d’enseignant. Ils sont précédés d’un essai introductif mettant au jour l’originalité d’une position artistique où la réflexivité perceptive devient la promesse d’un rapport renouvelé au monde.

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14.00 €

Le Passage Des Frontieres. Ecrits Sur La Musique

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Le Passage des frontières rassemble pour la première fois l'intégralité des articles, textes de circonstance et notices d'oeuvres rédigés par Kaija Saariaho depuis le début de sa carrière. En couvrant trente années de recherche et de création musicales, cet ouvrage permet non seulement de porter un regard nouveau sur la musique de la compositrice, mais également sur la création musicale des années 1980 à nos jours. Il s'agit en outre, et là repose sans doute son intérêt majeur, d'un des très rares documents dévoilant le parcours d'une femme compositrice dans le monde de la musique contemporaine. La première partie du livre permet de découvrir successivement les désirs et les motivations d'une jeune artiste finlandaise, son exil en Allemagne, puis en France, son émancipation et ses premiers succès, l'importance de l'Ircam dans le développement de son langage musical, ses différentes prises de position esthétiques, et finalement un regard rétrospectif porté sur son parcours, sa Finlande natale, sa pratique au quotidien et le rôle du compositeur tel qu'elle l'envisage. Les deuxième et troisième parties du livre consistent respectivement en un Journal des oeuvres regroupant toutes les notices de concert rédigées par la compositrice et un ensemble de sources (chronologie, origines des textes, catalogue des oeuvres, discographie, bibliographie et glossaire général).

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26.00 €

Les artistes

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Anna et Virgil sont deux jeunes artistes talentueux qui seraient presque disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes pour réussir dans le monde de l’art. Ils se projettent avec un bel élan dans les circonstances matérielles les plus précises d’un succès éclatant et rapide. Être artistes ! Être artistes et le demeurer ! Être artistes et en vivre ! Atteindre même à la grande notoriété ! Ceux qui imagineront qu’avec ses Artistes, Ellias dresse le procès implacable des ressorts d’un monde né de l’accélération exponentielle du précédent en seront sans doute pour les mêmes frais. Certains se laisseront pourtant porter et probablement surprendre par la neutralité clinique d’une narration sobrement ironique, ou encore par le drolatique passage en revue de la vie politique française de ces quinze dernières années. D’autres goûteront au premier degré l’authenticité d’une histoire d’amour tissée dans l’époque. Le roman d’apprentissage, en tout cas, s’en trouvera radicalement subverti.

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15.00 €

Les Champs De L'Audiovisuel

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L'histoire des images en mouvement est depuis longtemps dominée par un paradigme cinématographique. Mais l'éclatement actuel des écrans nous oblige à relire de façon différente ce passé. Non plus simplement comme le récit orienté d'un medium mais comme l'ouverture multiple d'une sphère : la sphère audiovisuelle. Les Champs de l'audiovisuel s'efforce ainsi de définir les différents champs esthétiques qui ont aimanté, depuis son origine, l'histoire des images en mouvement indépendamment du septième art. Pour définir ces champs (le graphique, le scopique, le scriptural, etc.), l'auteur propose une relecture d'oeuvres plus ou moins célèbres (de Fantômas au Soprano, du Cirque à Loft Story, de Faisons un rêve à Matrix) en prenant appui sur quelques auteurs essentiels (Louis Skorecki, Roland Barthes, André Bazin, Walter Benjamin, etc.). Au travers de ces analyses de cas, et découpes de champ, se construit progressivement un nouveau panorama et une manière inédite de se rapporter aux images.

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16.00 €

Les Cloches d'Atlantis

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C’est à l’histoire des inventions sonores au cinéma que nous convie Philippe Langlois, au croisement de la technique, de la musique et du cinéma, dans le sillage des compositeurs et des cinéastes les plus inventifs. Des dispositifs de sonorisation du cinéma muet aux manipulations du son qui découlent de l’usage de la piste optique, de la fiction aux films documentaires, du cinéma d’animation aux films expérimentaux, un champ ténu de convergence s’élabore où se dessine une forme de préhistoire des musiques électroacoustiques. Ces expériences ne sont pas sans répercussion sur la démarche de Pierre Schaeffer lorsqu’il invente la musique concrète et qu’il précise sa démarche au sein du GRMC ainsi que dans le cadre du Service de la Recherche de l’ORTF qu’il dirige jusqu’en 1975. Après les années 1950, les musiques électroacoustiques ne cessent de gagner une place de plus en plus importante jusqu’à se fondre totalement au sein du dispositif cinématographique et irriguer les principaux courants artistiques du cinéma expérimental et du cinéma d’auteur. Une manière totalement neuve d’aborder l’histoire parallèle et underground des musiques électroacoustiques au cinéma à l’issue d’un travail de recherche de plus de dix années. Cet ouvrage a été élaboré en lien avec le site internet dédié www.lesclochesdatlantis.com qui illustre et documente ce livre à partir de nombreux extraits vidéos, sonores et iconographiques inédits. Ce livre est la nouvelle édition, revue et augmentée d’un chapitre inédit, d’un ouvrage initialement paru en 2012.

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26.00 €

Les Corps Transfigures. Mecanisation Du Vivant Et Imaginaire De La Biologie

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22.00 €

Les écrits restent

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À l'occasion de la rétrospective du sculpteur français Hubert Duprat au Musée d'Art Moderne de Paris, les éditions MF publient le premier ouvrage anthologique sur l'artiste. Couvrant peu ou prou l'ensemble de la période d'activité de l'artiste, cet ouvrage rassemble dix-neuf textes écrits entre 1986 et 2019. Si tous portent sur la démarche de l'artiste, chaque auteur - historien, écrivain, poète, critique ou théoricien, commissaire d'exposition - l'aborde sous un angle spécifique. L'oeuvre de Duprat recèle en effet une épaisseur sémantique rare, qui répond à la nature très diversifiée de ses intérêts. Le lecteur pourra ainsi (re)découvrir les liens qu'entretient son travail avec différentes périodes de l'histoire des arts, des sciences et des techniques. Il appréciera sa dimension simultanément savante et sensible, bricolée et spirituelle, méditative et fulgurante, archéologique et anthropologique.

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24.00 €

Les formes du chaos

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Cet essai montre comment la forme romanesque inventée par Virginia Woolf, dont l’enjeu est de restituer la vie sans la déformer en lui imposant des formes artificielles, ainsi que sa réflexion sur l’art, menée dans ses essais et dans ses romans, rencontre sa réflexion politique (développée dans ses essais, ou, métaphoriquement, dans ses romans) : dans tous les cas, l’enjeu est celui de la lutte contre le chaos, ou de la sortie du chaos, ou, plus précisément, de la recherche de manières dont on peut donner des formes au chaos sans que la donation de forme soit ce qui impose de la manière la plus violente le chaos le plus invivable (ce que produit, selon elle, une civilisation reposant sur un Empire colonial et la normalisation des vies). L’enjeu est d’échapper au dilemme entre d’un côté une pluralité irréductible, sans commune mesure, voire la guerre, et, de l’autre côté, un ordre unifié, monolithique, qui s’impose contre les gens, au détriment de leur vie.

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16.00 €

Les nombres d'Arsène (un conte à rebours)

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Arsène possède un don : il voit partout des nombres. Pour lui, la nature s’organise en ordres de chiffres. Mais ce don se révèle être une malédiction qui le mène d’un malheur à l’autre. Amoureux, il tente d'utiliser ce talent pour gagner le coeur de son aimée, qui le rejette. C’est alors que les nombres se mettent à lui parler. Ils vont le conduire sur un chemin étrange et difficile, des forêts de la Lozère aux sommets alpins. Entre conte intiatique et récit d’aventures, Les nombres d’Arsène est l’histoire d’un homme dont la quête insensée, sans qu’il l’ait voulu, changera le monde.

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17.00 €

Les pays invisibles

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À l'heure où la technologie permet d'obtenir des images de n'importe quel point du globe et des confins de l'espace, certains pays échappent pourtant au regard de l'histoire et du discours mondialisés. Ce sont ces zones que l'écrivain portoricain Eduardo Lalo nomme les “pays invisibles”, expression qui donne son titre à l'un de ses essais autobiographiques paru en 2006 et lauréat du Prix Juan Gil-Albert Ciutat de Valencia. Construction géopolitique, historique et sociale, le partage du monde en lieux visibles et lieux invisibles façonne les représentations, les discours et les pratiques de ceux qui les habitent. Il conduit ceux qui peuplent les premiers à ignorer les seconds que, du fait de ce partage, ils ne sont pas en mesure de voir. Eduardo Lalo est ainsi conduit à affirmer l'inexistence de Porto Rico, comme celle d'autres pays ou de certaines villes. Tenant à la fois du carnet de voyage, de la chronique et de l'essai philosophique, ce livre retrace les expériences d'un écrivain qui quitte Porto Rico, “royaume de l'invisible”, et y revient à l'issue de plusieurs voyages en Europe, notamment en Espagne. L'analyse rigoureuse de ce que signifie l'invisibilité politique et culturelle vécue à la fois depuis les lieux invisibles et depuis les lieux visibles forme la trame du récit. Loin de toute victimisation, la lucidité de l'écrivain éclaire les enjeux de civilisation liés au désir de visibilité et au pouvoir qu'il confère, et montre qu'un contre-pouvoir est peut-être à l'oeuvre dans l'écriture de l'invisibilité et ce qu'elle requiert de la part de ses lecteurs.

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18.00 €

Libertés d'écoute

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Libertés d'écoute est un livre-somme, non seulement par la diversité des textes proposés, qui couvrent un champ très large, du théâtre au cinéma et de la radio à la musique, mais aussi par la profondeur temporelle de leur écriture. C'est une vie pour le son que cet ouvrage nous invite à découvrir. Grande figure de l'enregistrement et la composition sonores, Daniel Deshays rassemble ici une multiplicité d'expériences, de projets, d'analyses et d'essais qui dessine les linéaments de cet art encore largement impensé, l'art du son en tant qu'il est enregistré, composé, projeté, diffusé, associé à l'image ou à la scène, au texte ou au corps parlant. On se rend compte en le lisant que le son traverse tous les arts sans rien perdre de sa spécificité. Où qu'il soit, il est toujours ce qu'il faut écouter. Ce livre est aussi cela : une propédeutique à l'écoute, qu'elle soit quotidienne ou appareillée, théâtre ou cinématographique, radiophonique ou électroacoustique.

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22.00 €

Logique du Joker

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Octobre 2019. Au Liban, au Chili, en France, plusieurs manifestants et insurgés étaient grimés en clowns, reprenant le maquillage du Joker dans le film éponyme de Todd Phillips. Comment diable le fameux criminel fou de la fiction peut-il devenir l’emblème des insurrections contemporaines ? Le film a été plébiscité pour son « réalisme social ». Or, cette interprétation repose en partie sur une erreur. Si ces manifestants sont fidèles au Joker, ce n’est pas simplement en se maquillant et en occupant les rues ; c’est en se produisant eux-mêmes en tant qu’images, – en photographiant, en filmant, en diffusant en réseau cette insurrection. Elle est beaucoup plus une insurrection par les signes, immatérielle et iconomique, qu’un soulèvement spontané du « peuple » ou de la « plèbe ». Il est souvent dit que la pensée du Joker ne se situe pas sur le plan de la pensée normale, qu’il a une logique autre, et que personne ne peut parvenir à le comprendre. Le postulat de ce livre est qu’il existe une logique du Joker. De manière générale, la folie est éminemment politique ; pour connaître la réalité d’une époque, il suffit de choisir soigneusement le fou qui pourra nous la révéler, et de lui prêter l’oreille. La réalité contemporaine est régie par la logique du Joker. Comprendre la folie du Joker, c’est nous comprendre nous-mêmes. Cet essai n’est pas un essai sur le cinéma, mais un essai sémiopolitique, sur le rapport entre le signe et son objet, sur le rôle des images dans la production de la réalité sociale. L’entrée du Joker en politique marque l’An Un de ce qu’il faudra appeler l’ère de l’iconomorphose.

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20.00 €

low intensity conflicts

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low intensity conflicts - un mini-opéra pour non musiciens (2008-2016) retrace 8 années durant lesquelles franck leibovici tenta de rendre compte des conflits dits "de basse intensité", au moyen de systèmes de notation issus de la musique expérimentale, de la danse, de la linguistique. l'ouvrage relève, à la fois, du libretto d'opéra et de l'ouvrage théorique, et mêle ainsi matériaux sources, poèmes, partitions, essais. plutôt que de tenter de définir ce genre hybride, mieux vaut s'intéresser aux usages possibles qu'il contient : on pourra, tout à la fois, remonter soi-même cet opéra grâce aux partitions et aux instructions détaillées, lire des ensembles de poèmes et de chants de guerre, des extraits de manuels, des descriptions de vidéos, ou encore, s'interroger sur les formes de savoir que la performance produit.

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28.00 €

Machine Pollet

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Premier ouvrage collectif de référence sur le cinéaste Jean-Daniel Pollet (1936-2004), Machine Pollet est également la restitution d'un projet de recherche de trois années menées par des cinéastes, des artistes, des philosophes et des étudiants au sein de quatre écoles d'art. Composé d'essais, de récits, d'entretiens, de dialogues réels et inventés, de journaux de bord et d'expériences poétiques et formelles, il sera accompagné de dix films tournés et montés au cours de ces trois années.

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30.00 €

Michel, Leïla

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"Michel, Leïla (Lui, Elle, Toi)" est un livre d'une force et d'une radicalité rares. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet poétique mené par Grégoire Cabanne depuis de nombreuses années mais qui est resté inédit jusqu'à aujourd'hui. Il repose sur une forme, le microème (un tercet qu'ouvre un pronom), et un principe, celui de la "pronominalité de l'être". Faire du pronom l'élément premier et principal du poème est par conséquent reconnaître le caractère pronominal du langage (et de l'être dans la mesure où il n'y a que langage). Ce qui ne l'empêche pas de raconter des histoires. Ici, celles de Michel et Leïla à travers les aventures micropoétique des trois pronoms : Lui, Elle, Toi (ainsi que Tout), les figures et les personnages de ce poème au long cours qui s'avère à la lecture également roman potentiel.

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15.00 €

Musique adorable

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Musique adorable : Chabrier malgré lui n'est ni une biographie au sens académique, ni un roman, et pourtant c'est un texte qui participe de ces deux genres. Il emprunte sa rigueur au premier – tout ce qu'il relate de la vie du compositeur Emmanuel Chabrier (1841-1894) est avéré et toutes ses citations scrupuleusement exactes – et sa liberté au second, dans sa manière d'agencer les faits, de les éclairer, de les couler dans le rythme d'une prose dont le souci majeur est d'être plastique et musicale. De ces deux genres, par ailleurs, il néglige certains aspects : l'exhaustivité de la biographie, l'imagination du roman. En effet Musique adorable n'invente presque rien, sinon sa façon, elliptique, légère, amoureuse, de raconter une histoire vraie, l'histoire gaie et poignante d'un musicien original, aussi doué pour la vie que peu gâté par elle (or ce sont les malheurs qui l'accablent, indifférence, faillite, incendie, maladie, outre sa position marginale dans la vie artistique très bourgeoise du XIXe siècle, qui en font tout le romanesque). Il s'agit là d'une « interprétation », dans toute l'ambiguïté lyrique et subjective du terme. Ainsi pourrait-on dire que le texte se divise en 38 « chants », 38 brefs chapitres qui retracent chronologiquement les grandes étapes de la vie et de l'oeuvre hautes en couleur de Chabrier. De nombreux extraits de la correspondance de Chabrier, prolixe et réjouissant épistolier, émaillent le texte, lequel espère se montrer à la hauteur de sa verve. Car ses lettres comme sa musique, si elles ont leurs mélancolies, respirent la joie ; et Musique adorable se veut joyeux et enlevé, quand bien même il chemine vers une fin navrante, quand bien même vise-t-il par-dessus tout la compassion et l'émotion du lecteur. C'est un rire étranglé par un sanglot ; c'est aussi et d'abord, sans doute, un exercice d'admiration pour un « outsider » magnifique.

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16.00 €

Orbital

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Entre science-fiction et space opéra, Orbital décrit la fuite dans l’espace d’un personnage mystérieux et tyrannique : la Juge. Le récit se déroule pendant l’Ère tropicale. Les popula- tions humaines organisent leur survie en formant des castes et en se claquemurant dans des forteresses ventilées. La Juge décolle sans y avoir été autorisée. Dans l’espace, elle conclut que devenir un réseau d’hologrammes assisté de soldats reproductibles en série est la meilleure manière de s’assurer le contrôle. Contrôle sur les psychés de la flotte, contrôle sur les moindres réactions du coéquipier, contrôle sur les données du prototype, contrôle sur l’architecture du vaisseau et ses trajectoires. La Juge s’efforce de supprimer le dehors, enferme sa mémoire sur des serveurs bunker, la rend inaccessible. Dystopie fascinante, réflexion profonde et salutaire sur les techniques et les enjeux du contrôle, Orbital est la première incursion de son autrice sur le terrain de la science-fiction.

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15.00 €

Ouvrez La Tête : Ma Thèse Sur Satie

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Musicologue, poète et compositeur, c'est à tous ces titres que David Christoffel s'intéresse à Erik Satie (1866-1925), auteur des célèbres Gymnopédies et inventeur de la musique d'ameublement. Son livre se penche sur les étonnantes mentions verbales qui figurent dans les partitions du compositeur ' dont par exemple « Ne souffle pas dans tes oreilles », « Enfouissez le son », « En se regardant de loin », « Encore plus barbant si possible », etc. David Christoffel ne se contente pas de les resituer dans leur contexte historique, il montre aussi qu'elles ouvrent un espace poétique original au carrefour de la musique, de la poésie et de la performance. Le livre sortira en 2016, à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance d'Erik Satie.

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22.00 €

Palais mental

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Il y a une situation, celle de l’énigme policière traditionnelle, une pièce pourvue d’une porte et d’une fenêtre, un meurtre inexpliqué, et il y a les personnages qui sont les acteurs traditionnels de cette situation : un détective, qui ne porte pas de nom (sa fonction pourvoit à tout), son assistant, l’enthousiaste Silbano, et le brigadier Gutiérrez, qui reste à l’entrée afin que personne ne vienne perturber le travail des enquêteurs. Il y a également, bien entendu, le personnage principal (ou subsidiaire), un cadavre, la justification de toute l’affaire, et qui n’est peut-être pas aussi mort qu’on voudrait le croire (il se permet quelques clins d’oeil au détective, qui ne sait pas trop quoi en penser). Il y a aussi une série d’objets, ceux du détective, qui accompagnent sa fonction (une pipe, une loupe), et d’autres, contondants, qui pourraient être (il le faut bien) les armes du crime. Le décor est donc planté (avec, en point de fuite, à l’extérieur, la ville et la nuit, lourde comme un pesant rideau) et puisque nous assistons à une sorte de théâtre, autant respecter les trois règles classiques de l’unité de temps, de lieu et d’action. Mais l’enjeu ne sera pas de résoudre l’énigme. Whodunit n’est pas la question, même si les questions sont nombreuses, infinies, dans la tête du détective. La preuve, elles s’enchaînent à un rythme frénétique, qui est moins celui de la pensée elle-même – toujours tronquée – que celle de la perplexité, qui va en s’épaississant. Le mystère, lui, flotte, statique : il est le même du début à la fin. Il piétine. La question est d’explorer exhaustivement le palais mental du détective, plein de cul-de-sac. On observe le courant de conscience de notre fin limier en restant prudemment à la troisième personne. Une réponse en mène à une autre, qui mène à une nouvelle question ou à une nouvelle contradiction. Nous sommes au théâtre, mais peut-être aussi au concert : différence et répétition, leitmotiv et variation. Un continuum – un seul paragraphe – qui construit la tension et augmente peu à peu la cadence, comme ce courant d’air en provenance de l’unique fenêtre qui finit par se convertir en un tourbillon pour mieux secouer la pièce comme un shaker. La syntaxe, elle, reste impassible : la langue est transparente mais le sens, lui, se fait souvent la malle. Sa recherche incessante, la quête des indices qui en indiquerait l’apparition, est une poursuite de l’unité, une mystique du pauvre. À moins qu’il ne s’agisse simplement de trouver les images de la pensée ou de faire de la pensée un livre d’images. De visualiser la scène.

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15.00 €

Par affinités

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L'ouvrage se propose de montrer le sens qu'il y a à s'orienter, en politique, par affinités, tout en distinguant la logique affinitaire d'une logique identitaire et clanique discriminante, et en questionnant son rapport à la prise en compte de la coexistence non choisie des êtres humains, avec la pluralité de leurs préférences et de leurs genres de vie. Il propose la thèse suivante : c'est paradoxalement l'orientation affinitaire, sensible, consciemment partiale, plus qu'une prétention à s'orienter d'après des raisons, qui est la plus à même de faire une place à la coexistence de la multiplicité, parce qu'elle reconnaît l'absence de principe et donc l'illégitimité de toute prétention à l'uniformisation du monde. Cette problématique conduit à poser la question de la place de la raison dans le domaine politique, à penser le rapport entre pensée logique et sensibilité politique. Par là, c'est aussi une éthique des choix politiques qui est esquissée.

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18.00 €

Parlando rubato

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Composé, comme un drame classique, de cinq parties, Parlando rubato est un livre d'entretiens exceptionnel tant par sa taille et sa profondeur que par le travail de présentation et d´analyse que Pedro Amaral a réalisé autour de la parole de Peter Eötvös. Principalement consacré à sa production opératique, l'ouvrage traverse cinq grandes thématiques : Cologne, Tchekhov, Traversant le songe, L'art du spectacle et Les démons. Vie et oeuvre se mêlent sans que jamais l'anecdote ne l'emporte sur la précision des analyses musicales. Chaque partie est accompagnée d'une longue introduction qui permet à Pedro Amaral de construire parallèlement aux entretiens son propre parcours de l'oeuvre. Une traversée vive et profonde de l´opéra contemporain et de la musique d'aujourd'hui.

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18.00 €

Pas perdus

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Pas perdus est le fruit des flâneries de Graziela Mello Vianna dans les rues du vieux continent et de ses rencontres fortuites avec des gants perdus par des inconnus. L’utilisation du papier photographique instantané pour enregistrer ce moment est liée au caractère éphémère de la rencontre : une fois l'image produite, les deux se séparent à nouveau. Pas perdus est une boîte à souvenirs et à micro-récits dans laquelle on trouve des cartes postales, des lettres dactylographiées, des paysages sonores, des polaroïds de gants oubliés glanés par l’auteure au cours de ses flâneries à travers les hivers européens et des textes en forme de petits objets que l'on collectionne comme un reliquaire de notre quotidien : une carte d'anniversaire, une ordonnance, une coupure de presse, un ticket de métro, un dessin, une carte de ville ou de quartier, etc. Pas perdus est un livre-objet d'artiste en édition limitée, numérotée et signée – dans lequel vous pourrez ajouter vos propres souvenirs.

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35.00 €

Pascal Dusapin, Tenir l’accord

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Le principe d’un tel ouvrage était la possibilité d’apprendre sur la façon dont un compositeur majeur de sa génération parvient à transmettre de manière exceptionnelle ce qui préside au processus de sa création musicale. En particulier, l’application remarquable du compositeur à dire, et non à expliquer, « ce quelque chose d’avant la musique », cette « part confuse, celle où nous ignorons » que Pascal Dusapin désigne aussi comme « l’innommable », et qui rencontre, au plus près, l’objet de la psychanalyse. Sur le mode de la conversation libre, les entretiens se sont déroulés en plusieurs temps, au gré d’un d’abord autour de la question du flux, puis du temps, de la trace, de l’inconscient, et enfin de l’inquiétude et du dérèglement, devenus les titres qui organisent les différents chapitres de cette nouvelle édition.

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13.00 €

Philofictions

BC

Philofictions : Des imaginaires alternatifs pour la planète d'Ariel Kyrou est un essai à la fois littéraire et politique. Littéraire par son objet, la science-fiction, politique par son approche, qui cherche à cerner ses pouvoirs, sa capacité à modifier notre rapport au monde, à ses futurs possibles comme à la factice nécessité de son cours. Il s'appuie pour ce faire sur une série d'analyses de textes contemporains, d'Octavia Butler à Stanley Robinson et de Li-Cam à Philip K. Dick en montrant ce que l'on pourrait appeler leur puissance contre-factuelle : ces auteurs et autrices décollent le réel de sa pseudo-inéluctabilité en donnant corps à d'autres versions possibles de notre monde, de notre avenir et de nos relations à l'altérité quelle qu'elle soit. Ce travail de recherche l'amène à croiser un certain nombre de concepts et de théories qui sont autant de manière de rendre compte de ces étranges pouvoirs : effiction, devenir, feintise, etc. Dans une société où les fictions abondent et où certaines prennent l'apparence des faits, il est essentiel de les penser, d'apprendre à les distinguer et d'en mesurer les usages. Nous en donner les moyens est une des grandes vertus de ce livre.

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18.00 €

Pied de mouche #2

ZZ

Pied de mouche est un magazine typographique né d'une initiative étudiante. Le but de la première revue était d'introduire les néophytes aux métiers de la typographie, traversant les âges du plomb en passant par le dessin de caractère jusqu'aux divers utilisations contemporaines. Considérant que le métier de typographe est en pleine mutation, Pied de Mouche#2 a pour vocation de comprendre la transformation et l'adaptation de cette discipline aux enjeux contemporains. Pour ce faire, nous faisons le pari de parler de typographie à travers les utilisateurs de celle-ci plutôt que ses dessinateurs. L'équipe de Pied de mouche a choisi le format de l'entretien et du texte libre, croisant regards et réflexions en invitant des professionnels et étudiants qui ne sont pas nécessairement issus des arts graphiques afin de discuter de leur rapport avec la lettre.

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40.00 €

Playlist

BC

L’ouvrage Playlist : musique et sexualité est constitué de seize essais autonomes, qui explorent tour à tour la musique dans les pratiques sexuelles, et le sexe dans les pratiques musicales. Il se déploie d’une thématique vers l’autre, comme un texte de sociologie de la musique qui virerait insensiblement au texte de musicologie. Quel est aujourd’hui le rôle de la musique dans la vie sexuelle des personnes, la réelle comme la fantasmée ? Quelles sont les représentations de la sexualité dans les oeuvres musicales, celles du répertoire classique comme celles des genres populaires ? Quelle a été, de l’Antiquité à nos jours, la trajectoire historique de ces imbrications ? Comment cette histoire dialogue-t-elle, dans la période contemporaine, avec le devenir marchand de la musique, et avec sa numérisation ? Comment la musique s’insère-t-elle dans l’histoire sonore de la sexualité, ce territoire méconnu des sound studies ? Quelles conséquences cette enquête peut-elle avoir pour repenser les pouvoirs de la musique ? Telles sont les questions que ce livre se propose d’explorer. Chaque chapitre aborde ce vaste domaine à partir d’une entrée singulière, comme une série de variations sur un thème musical, ou une playlist thématique. Ce choix formel fait écho à la diversité des oeuvres concernées : Don Giovanni de Mozart, Tristan et Isolde de Wagner, Lady Macbeth de Chostakovitch sont ainsi revisités, entre autres classiques, tout comme Je t’aime moi non plus de Gainsbourg, L’importante è finire de Mina, ou Erotica de Madonna, entre autres tubes. Plus récemment, la diffusion sur internet d’une music for sex et les dispositifs de recommandation des plateformes de streaming incitent à revisiter la critique adornienne de l’industrie culturelle, les idées de Guy Debord sur les femmes dans la société du spectacle, ou encore l’enquête sur la sexualité de Pasolini dans son film Comizi d’amore. Le livre se veut ainsi à la fois une enquête empirique et une proposition théorique, qui discute avec la musicologie féministe et les queer studies, avec les sciences cognitives de l’écoute et du plaisir, avec la sociologie de la culture et l’histoire culturelle. En envisageant la musique comme un dispositif technique aux usages diversifiés, de la présence anthropomorphe à la « musique d’ameublement », il esquisse une écologie sonore capable de rendre compte à la fois des logiques du plaisir et de celles de la domination, à commencer par la domination des hommes sur les femmes. Si la musique n’a cessé, au cours de l’histoire, d’énoncer et de faire sentir par les sons l’amour et ses attachements, le désir et ses imaginaires, l’ambition ultime de Playlist est de contribuer à une conception renouvelée des formes temporelles de l’expérience humaine.

Réimpression

20.00 €

Popeye de Chypre

BC

Popeye est un voyageur spatio-temporel. Comme il veut arrêter les aventures, sa mère meurt. Il se lance alors dans une dernière rando en détournant ses funérailles. Dans Popeye de Chypre le narrateur veut ramener sa mère morte à Chypre en 1979. Il sait bien qu'elle préfèrerait être enterrée dans la banlieue d'Alger avant les accords d'Évian. Mais Popeye a beau être un authentique voyageur spatio-temporel, il n'en reste pas moins un homme de gauche. Et il refuse d'entendre parler de « Retour en Algérie Française ». Pour diverses raisons, Nicosie 1979 lui semble une bonne solution de compromis entre Bab-El-Oued 1962 et Le Mans 2013 où sa mère est censée être incinérée. Même avec les morts, pense-t-il, il faut tenter d'établir des accords raisonnables. Le livre commence là – avec ce détournement fantastique de funérailles. Dans quelque chose qu'on pourrait appeler de l'Auto-Science-Fiction ou de l'ASF.

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15.00 €

Poppermost

BC

Poppermost part d’une hypothèse qui troubla son auteur : la pop music aurait changé le monde et surtout la manière dont on le comprenait. Alors, épaulé par les chansons des Beatles qui en suggéreraient l’essence, il a décidé de voyager à travers ses principales notions, baptisées ici : expropriation originelle, imposture, tour, tournure, qui distingue la pop music (anglaise) du rock (américain) basé au contraire sur l’idée d’authenticité et la figure maîtresse du héros. Il se contente de mettre en lumière certains rapports que l’auteur a cru, à tort ou à raison, encore inapparents, et d’en tirer quelques premières conséquences. Sous-jacent à son écriture est l’intuition suivante : le tort du christianisme (et de ses variantes modernes : positivisme, marxisme, psychanalyse ou libéralisme) est d’avoir tenté de détruire le royaume des fées et bafoué l’idée d’amour. L’amour courtois, les anarchismes, le dandysme, le surréalisme et la pop culture seraient des retrouvailles (à divers degrés d’immédiateté) avec cette magie immanente qui donne sens à nos vies. Un voyage dans la pop culture à travers l’oeuvre des Beatles et des Residents, mais aussi de Lewis Carroll, Antonin Artaud, Léon Bloy, William Burroughs et Friedrich Nietzsche. Publié pour la première fois en 2002, réédité en 2012, Poppermost resort au format poche, dans la collection Dos bleu.

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10.00 €

Poppermost. Considerations Sur La Mort De Paul Mccartney

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16.00 €

Pro-nombre(s)

BC

Pronom-bre(s) est le deuxième livre de Grégoire Cabanne que nous publions. Il s'inscrit dans le même cadre d'écriture, celui des « Microèmes », ces tercets de vers brefs et pronominaux dont l'auteur a fait le principe formel de son entreprise poétique. Aucune narration identifiable ne se dégage. Point de personnages potentiels derrières les pronoms, aucune histoire à dérouler, mais tous les sens et toutes les références dont ils sont porteurs. Le travail poétique consiste à construire le sens par variation des relations : à créer des situations en mettant en lien des mots qui ne désignent rien ni personne en particulier mais des modes possibles de relation (le Je, le Tu, le Nous, le Tout, le On). Ce travail sur les relations est un des sujets principaux du livre : entre personnes (le monde social) mais aussi les relations entre choses. Ses tercets décrivent autant ce qui relie les personnes que ce qui fait tenir ensemble les choses, le « Nous » d'une société et le « Tout » d'un monde.

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15.00 €

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe

BC

Puissances de l'art ou la Lance de Télèphe est un essai au meilleur sens du mot. Sans thèse à exposer, mais avec plusieurs fils à suivre et noeuds à démêler, il cherche, digresse, s'égare, revient sur ses pas et ouvre de nouveaux chemins. C'est qu'il ne s'agit pas de démontrer, mais de voyager par la pensée, de traverser les références et les discours à la recherche de ce peut l'art, dont on sait depuis le XIXe siècle qu'il ne peut rien et qu'il a fait de son impuissance une vertu. Chemin faisant, en écrivant et en lisant (pour reprendre le titre, en l'inversant, d'un fameux recueil), on s'interroge sur ce que créer signifie et les pouvoirs, qu'on découvre autre qu'on pensait, de la création. Un des fils conducteurs de ce chemin tortueux est À la recherche du temps perdu, qui est moins un objet d'analyse qu'un compagnon de route, dans lequel on pioche quand on ne sait plus où aller, qui guide et en même temps détourne, qu'on cite pour se laisser égarer. En ces sens, Puissances de l'art est un livre proustien. L'on sait où on va sans savoir comment ni par quel miracle on y arrivera. Mais c'est aussi un livre bataillien : la puissance de l'art mène l'auteur jusqu'aux bords du sacré. Propos faussement anachronique tant la littérature est aujourd'hui travaillée par ces questions que l'on n'ose plus poser : comment sacraliser sans séparer, comment accéder à la joie, comment être transformé par ce qu'on lit ou écrit. Puissances de l'art est un essai de soi (comme on parle de " récit de soi ") à travers les textes et les pensées des autres, où tout devient, finalement, écriture. Le livre doit son sous-titre à l’une des premières phrases du lumineux Proust publié par Samuel Beckett dès 1930 : "Chacune des lances de Proust pourrait être une lance de Télèphe", affirme d’emblée Beckett, qui s’abstient de préciser que Télèphe, accidentellement blessé au cours du siège de Troie par la lance d'Achille, fut guéri ainsi que l'avait prédit l'oracle par un peu de rouille provenant du fer de la même lance d’Achille.

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18.00 €

Quarante ans de création musicale

BC

La musique contemporaine, longtemps sujet de discorde et d'affrontements, a déchainé les passions et fait les titres des pages culturelles des médias. Aujourd'hui multiforme et disséminée, elle attire, grâce au soutien des pouvoirs publics et des sociétés civiles, des artistes du monde entier à venir se former et créer en France. Pour fêter ses quarante ans, le Centre de documentation de la musique contemporaine présente un vaste panorama de la création musicale au XXIe siècle en donnant la parole à ceux qui la font aujourd'hui.

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15.00 €

Recherche En Art(S) La

BC

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16.00 €

Rue d'Alger

BB

Rue d'Alger propose la réinterprétation d'éléments urbains marseillais renvoyant aux histoires coloniales, à partir du croisement des perspectives artistiques et de la recherche académique. Le projet investit l'Institut culturel italien, exemple emblématique de l'architecture fasciste sur le sol français, en ouvrant les portes d'un lieu « dissonant », et en révélant les archives. Si Rue d'Alger questionne la propagande du rêve expansionniste mussolinien, il ne se limite pas à l'élaboration d'un discours centré sur l'Italie. Le positionnement de l'Institut culturel italien au cœur de la Rue d'Alger invite en effet à élargir le propos aux héritages des relations asymétriques que la France a construit avec l'Afrique du Nord. L'exposition propose pour cela un dispositif polyphonique dans lequel les artistes et les chercheurs abordent les « fantômes » du passé colonial en revenant sur la construction de l'espace partagé et circulatoire que pourrait dessiner la Méditerranée d'aujourd'hui.

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30.00 €

Rue d'Alger

BC

En Méditerranée comme ailleurs, les sociétés portent les traces des matrices politiques et identitaires produites par leur passé. C’est ainsi que, discrètes ou flagrantes, les mémoires de périodes aujourd’hui révolues telles que la colonisation ou les régimes autoritaires perdurent dans les paysages comme dans les imaginaires des villes d’aujourd’hui. Quels est le sens de la permanence de ces mémoires dissensuelles dans l’espace public ? Quels sont leurs effets de long terme sur les sociétés? Depuis plusieurs décennies déjà, de nombreux acteurs (militants, artistes, chercheurs) ont entrepris de démontrer que les rapports inégaux du présent peuvent être éclairés à la lumière de l’histoire et de ses traces dans le présent. Pour certains, cette reconnaissance est devenue indispensable pour que soient construites des lectures plus apaisées du passé et qu’adviennent des sociétés plus respectueuses de la place de chacun. En ce début de XXIe siècle, les exemples se répondent aux quatre coins du monde pour que soient reconnues les souffrances du passé comme les inégalités du présent. Qu’ils inquiètent (séparatisme), amusent (folklore) ou convainquent (progres- sisme), ces mouvements, souvent regroupés sous le terme de post- ou dé-coloniaux, méritent d’être évalués afin de com- prendre les mécanismes contemporains d’appropriation du passé et de son patrimoine, ainsi que la puissance du rôle qu’ils jouent dans la formation ou la contestation des espaces publics. Ce mouvement, qui associe justice mémorielle et activisme, était au coeur des oeuvres des artistes regroupées pour l’exposi- tion Rue d’Alger, tenue à Marseille en octobre 2020 lors de la biennale d’art contemporain Manifesta 13. Accompagnant cet événement, un ensemble de rencontres et de débats se sont tenus dont cet ouvrage vise à rendre compte. La vingtaine de contributions qui en résulte permet d’aborder la demande croissante de justice mémorielle aujourd’hui formulée par de nombreux acteurs, dans des États-nations contemporains qui s’enferment souvent dans mépris des particularités et le déni des oppressions du passé.

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22.00 €

Sofia-Abeba

BC

La fiction est pour Antoine Dufeu un moyen d'investigation sur l'état du monde. Elle lui permet, texte après texte, d'en déployer la complexité mouvante. Le roman se fait ici enquête : géopolitique et sociétale dans Sofia-Abeba, économique dans MZR. Dans le premier, une adolescente bulgare née en Éthiopie raconte sa vie quotidienne à Sofia et se faisant parle de la France, de l'Afrique, de l'Europe de l'Est, de la présence russe, mais aussi de l'argent, du passé soviétique, des touristes sur les plages de la Mer Noire et de l'attrait qu'exercent sur elle les mégapoles occidentales et asiatiques. Dans le second, rejouant les trajets de Trotski commandant l'armée rouge depuis son train, l'auteur ajoute un appendice aux mémoires de Jérôme Kerviel, le trader qui en 2008 fit perdre 50 milliards à la Société Générale. Cette analogie produit un effet d'enjambement stupéfiant entre communisme et capitalisme, saisis depuis leur pratique commune, celle de la guerre, économique et militaire.

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15.00 €

Sonny Rollins, Le Souffle Continu

BC

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8.00 €

Sous l’emprise de l’opéra

BC

Aribert Reimann est né en 1936 à Berlin. Son oeuvre Lear, reprise à l’opéra de Paris en 2019, en a fait l’un des compositeurs contemporains d’opéra les plus joués depuis 1978. Accompagnateur de grands artistes lyriques - celui préféré de Fischer-Dieskau qui lui souffla l’idée de Lear - conscient des voix, il déplace l’écriture vocale au service de la dramaturgie des textes qui l’obsèdent. Strindberg, Kafka, Maeterlinck, Lorca, Goll, Grillparzer ou Euripide se font chez lui l’écho des traumatismes des tragédies européennes qu’il a traversées, de la seconde guerre mondiale à la guerre froide et ne cessent d’être rattrapés par l’actualité - surveillance, réfugiés, écologie. Chacun de ses opéras lui donne l’occasion de se réinventer à l’aune de nouveaux défis techniques qui en font une figure irréductible à une école : loin d’un arbitraire maniériste, il s’agit avant tout pour lui de savoir ce qu’il y a derrière le son. Conçues comme un portrait, ses conversations dessinent, à travers paroles et gravures, les contours d’une grande figure de la musique allemande de la seconde moitié du XXe siècle et de l’opéra d’aujourd’hui.

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13.00 €

Temps permettant

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Une narratrice décrit ce qu’elle voit depuis une fenêtre de son appartement. Elle habite à Brest. La fenêtre donne sur la rue, la gare, le port industriel, la mer, la presqu’île d’en face. Elle regarde et observe : le ciel, les vents, les pluies, l’océan, le rayon de soleil qui brusquement fait chatoyer cette toute petite fraction du monde, du vaste monde où s’entrecroisent, se mêlent, se heurtent, s’ignorent, se rencontrent les flux de nos vies. Le texte suit le fil des jours et des saisons et peu à peu, indirectement, à travers ce qu’elle voit et décrit, la spectatrice se raconte. Livre singulier et miraculeux car il suffit de regarder et de dire ce que l’on a vu pour que le monde se déploie et avec lui le « je » qui nous y donne accès.

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15.00 €

The Thing

BC

Qu'est-ce que le corps humain? À la fois la plus familière et la plus méconnue des choses, le corps est au centre de l'expérience mais représente également le lieu d'une préhistoire antérieure à toute expérience. Étrange et inconnu, cet autre aspect du corps a bien trop souvent été négligé par la phénoménologie. En se confrontant à cette négligence, La Chose redéfinit la phénoménologie en tant qu'espèce du réalisme, nommée phénoménologie inhumaine. Dylan Trigg - The Thing. Une phénoménologie de l'horreur. En mêlant les descriptions horrifiques et fantastiques de John Carpenter, David Cronenberg ou H.P.Lovercraft aux analyses philosophiques de Husserl, Merleau et Levinas, Dylan Trigg, chercheur à l'université de Memphis et à l'University College de Dublin, tente à la fois de redéfinir, ambitieusement, «la phénoménologie en tant que méthode de questionnement» et de «démontrer sa valeur à travers une exploration de l'horreur du corps». L'ouvrage prend en compte les idées de Quentin Meillassoux et le «réalisme spéculatif» pour envisager une phénoménologie qui serait sensible aux entités humaines et non-humaines, à la «matérialité étrange », à ce qui «revient hanter l'humain sans jamais être complètement intégré dans l'humanité». En analysant le film de Carpenter, la Chose, Trigg écrit : «L'horreur du cosmos est essentiellement horreur du corps. La créature abjecte est une expression de l'origine même de la vie.» Libération du samedi 23/09/ 2017.

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16.00 €

Une institution sans condition

BB

Publié à l’occasion du quarantième anniversaire du Collège International de Philosophie, ce livre en retrace pour la première fois son histoire afin de rendre compte des conditions historiques d’où procède cette institution paradoxale, en décrire les principales mutations et en indiquer la situation actuelle. Cette histoire est retracée par Julie Clarini sur la base de nombreux documents et d’entretiens inédits avec, en particulier, des textes, des fondateurs François Châtelet, Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye, Dominique Lecourt, ou encore d’Alain Badiou et Vladimir Jankélévitch. Il est accompagné d’une préface de Barbara Cassin et Michèle Gendreau-Massaloux, qui sont également à l’origine du projet, ainsi que d’une postface du directeur actuel Alain Patrick Olivier évoquant le moment présent en rapport à l’avenir, au passé. Le Collège international de philosophie est né, il y a quarante ans, en 1983, pour répondre à une commande du Président de la République François Mitterrand et du ministre Jean-Pierre Chevènement. Ses missions sont définies dans le texte fondateur, dit Rapport Bleu. Sa fonction explicite est de développer la recherche philosophique dans un esprit d’ouverture, en dehors des systèmes cloisonnés ; de contribuer au rayonnement international de la philosophie ; de participer au développement des connaissances scientifiques comme des productions artistiques ; de réfléchir de façon critique sur les paradigmes scientifiques et d’assurer les transferts entre les sciences ; d’étendre l’étude de la philosophie au-delà de l’enseignement secondaire. Le Collège ignore les frontières, s’étend sur des terres inconnues, des domaines, ouvre un espace de liberté, trace des sillons pour reconfigurer le champ du pensable. Le Collège se forme dans un moment politique singulier de l’histoire intellectuelle française. Il répond à une demande de l’État, mais il répond également à d’autres aspirations venues, en particulier, du monde enseignant et du monde étudiant contestataire. Le texte de Julie Clarini sur l’histoire du Collège montre combien celui-ci procède de l’esprit de résistance, issu des mouvements de pensée, des mouvements des corps, des tentatives et désirs d’institutionnalisation, contre et dans l’université, après l’événement Mai 1968. Quarante ans après, rien n’est acquis, tout demeure à inventer semblablement aux premiers jours.

Disponible

10.00 €