Le russe comme non maternelle
BA
En tant qu’artiste textuel, il travaille sur les aspects graphiques et la matérialisation du texte poétique, en créant des vidéos textographiques, des objets et installations textuelles et des lectures-performances poétiques. Il est maintenant rédacteur en chef de la revue littéraire et théorique [Translit] (2005-2023) Lauréat du Prix Andrey Bely (2012) et Docteur ès lettres de l’Université de Genève (2021)
Disponible
16.00 €
Maria Quèè
BC
Maria du Sel, dit Maria Quèè. Quand on lui pose une question, elle vous en pose une autre. Gracieuse et légère : Quèè ?? Regard d'incompréhension totale, oeil vide, élégance grotesque de la bêtise. Et pourtant. Dans ce deuxième opus de la série Faraman, Bernard Madonna nous plonge dans le rapt étrange et délirant de la pauvre Maria. Parfaite victime de la perversion des hommes, elle est celle qui se laisse faire. La prisonnière à qui, peu à peu, on arrache toute humanité. Et pourtant. Du fond de sa stupeur hébétée elle est la seule à être lucide sur l'inspecteur Hublot. La seule à le comprendre. Et ce lien ténu qui s'est créé entre eux est le seul qui la raccroche à la vie. Encore faut-il que l'inspecteur Hublot arrive à temps pour la sauver...
Disponible
13.50 €
Mettre la gomme
BC
Mettre la gomme parle de vitesse. Une sorte de passion de l’asphalte et du caoutchouc. Le pneu est mon odeur. Le pneu brûlé. Fumant. Et sa trace d'un S qui veut dire zéro. Ça commence par un monologue sur une tombe. Et la tombe ne répond pas, bien sûr. Reste cette trace et cette odeur. On ne peut pas dire que le monde est pourri, ça serait trop beau, simplement il ne veut pas. Pas de nous, pas d'eux, de personne en fait. À peine veut-il des morts, et encore, s'ils ne sont pas morts d'aller trop vite. Ils se sont mis à deux pour écrire ce recueil. L'un reprenant les poèmes de l'autre. Avec sa langue poétique à lui. On dialogue de langue à langue donc, on ne se répond pas, on répète. Voilà deux aspects du même regard. Une parole qui circule de bouche en bouche, presque un chant. Rien ne se redit vraiment, rien ne s'efface non plus, la terreur siffle simplement en continuo.
Disponible
9.00 €
Milieu
BC
Chaque matin Antoine accompagné de son chien Rotor va à la rivière. Arrivé au pont il se retourne et Violette, qui est son amour, lui fait signe depuis la porte. Un jour Rotor meurt. Le lendemain à la rivière Antoine se retourne et Violette ne fait pas signe. Il comprend qu'elle s'était toujours adressée au chien. Alors il part. Ensuite Violette attend Antoine. Quand arrive Lucie elles sont deux. Elles décident de vivre une attente pure. Sans cet être dont l'absence fait souffrir. Pour cela il faut oublier jusqu'au nom d'Antoine. Commence le processus de disparition de tous les mots qui provoquent une attente. Le premier roman d'Adrien Lafille est un manuel de suppression du langage jusqu'à effacement de toute douleur. Et cette réduction obsessionnelle nous rapproche d'une folie d'un monde où l'ignorance aiderait au bonheur, c'est ainsi que, page après page, se déroule le plus tragique des malheurs. Celui de l'ignorance programmée.
Disponible
16.00 €
Nicolas Poussin
BC
Nicolas Poussin n'est pas le titre d'un livre sur le peintre Nicolas Poussin. C'est le titre d'un livre de poésie. Dans lequel vous trouverez le mot nuage, six fois. Dont les sujets sont le désir, l'enfance, la vulnérabilité. Et la beauté. Comme celle de ce nom : Nicolas Poussin.
Disponible
9.00 €
Nouvelles Du Chantier Naval : Recit
BC
Depuis le milieu des années 70 les chantiers navals n'en finissent plus de mourir. De repreneurs en crises économiques, c'est l'histoire de toute l'industrialisation française que Fabienne Sartori retrace. Ces chantiers navals là ; elle ne précise jamais lesquels, car ce n'est pas une monographie qu'elle écrit, mais une histoire générale, celle de la disparition programmée de l'identité ouvrière. La forme, c'est les nouvelles, rarement aussi bien nommées : à la fois des "petites histoires" et des "brèves" de journaliste. On a donc un récit fragmenté : tantôt le père parle et évoque ce qu'est le travail de menuisier, tantôt on évoque la vie des enfants d'ouvriers, ceux qui n'iront pas au chantier, ou de ceux qui sont poussés vers le chômage ; et puis s'enchaîne le récit des errances, entre ANPE et Pôle Emploi, et petit à petit, cette histoire principale : la fin de l'identité ouvrière et la captation d'un héritage culturel par d'autres classes de la population, qui vient visiter la mémoire des autres au cours d'incessantes randonnées touristiques. Dans un monde où les vies deviennent des objets de tourisme, où toute culture est marchandable finalement, Fabienne Sartori porte la parole de l'ouvrier, en mêlant son propre passé avec son savoir universitaire. Reprendre le discours sur sa propre histoire c'est combattre ce colonialisme de l'intérieur, la condescendance de la bourgeoisie sous toutes ses formes : paternaliste, financière ou bobo qui prétend toujours apporter la civilisation à ceux qu'elle spolie.
Provisoirement indisponible
12.50 €
Out of the blue
BC
Lucie entre dans une école de cinéma, elle travaille dans une friperie, elle a vingt ans. Elle se regarde, se photographie, et sur les réseaux envoie son image. Son prof l'ignore. Elle voudrait être blonde comme l'autre, ses cheveux sont crépus. Elle découvre Out of the blue de Dennis Hopper, et Cebe, incarnée par Linda Manz, la fascine. Elle voudrait être Cebe parce que c'est une héroïne révoltée, violente et désespérée. Mais pas facile de se révolter comme ça, de nos jours. Lucie essaie, se fait un film. Elle joue la révolte la violence la passion. Avec la rage de réussir à Paris. Coûte que coûte. Et l'écriture cingle comme une gifle.
Disponible
18.00 €
Outre-flaques
BC
Outre-flaques est un livre qui explore une certaine matérialité poétique, une matérialité très américaine. Celle que connait Simon Brown, transitoire et dévorée, hors les villes et hors les steppes. Voici comment il définit l'idée d'outre-flaque : «L'outre-flaque est contradiction : elle contient et rejette du même coup. Ne pouvant posséder, elle refuse la possession, brasse la matière (que nous sommes) : syntaxes, végétaux, cousines, cousins.» La poésie d'Outre-flaques est celle d'une syntaxe qui trop-embrasse mal-étreint, elle a des trous dans les bras d'où les mots s'échappent et manquent, cette syntaxe-là est un tube de dentifrice qu'on écrase, ne reste que la matière blanche sur un sol jamais assez propre.
Disponible
9.00 €
Perpétuelle félicité
BC
Voici Agathe, Lucie et Marie devenues saintes. Leurs corps martyrisés de ne s'être pas assez donnés ou de s'être trop donnés. Trois hagiographies à la façon Légende dorée de Jacques de Voragine. Il est question de corps découpés, la voie de la sainteté. Lorsque l'homme écrit corps de la femme il veut dire sexe. La femme n'a pas de corps, c'est un sexe. En décidant quel usage elle veut en faire, elle s'invente un corps. C 'est ainsi qu'elle accède au martyr. Florence Andoka dit ces trois passions charnelles et incarnées. On y trouve le désir dont les hommes se voudraient l'exclusif objet. Hélas ! De ces femmes libres on fit des saintes après les avoir détruites. Des questions qui s'écrivent encore au présent.
Disponible
12.00 €
poèmes tristes pas mauvais et poèmes joyeux presque bons
BC
Ce livre traite de la mécanique des fluides. Le fluide c'est la langue. La langue y est un terrain de jeu, qui avance en s'appuyant sur ses propres rouages, assonances, allitérations, ressemblances, homophonies, sons et rythmes. La mécanique d'une pensée qui s'articule dans la bouche. Tout fonctionne comme un jeu d'engrenages. L'homme est machine, machine à mots, être tout de technicité, comme prisonnier d'un clavier d'ordinateur, et même d'un correcteur automatique d'orthographe. On sent bien que les mots lui sont suggérés par une force inconnue, des algorithmes qu'il ne connait pas. L'homme machine ignore la technique. Il est stupide ou malin, c'est selon. Joyeux ou triste, c'est selon. C'est virevoltant et drôle. Puisque ça ne cherche pas à dire. Fouillez ! Vous n'y trouverez aucun vers à fondre dans le bronze. Si l'on s'aventure vers la tristesse ce n'est pas elle qu'on dit, mais des mots qui s'imbriquent et dont on sent que l'espace entre eux, jamais ils ne le pourront combler.
Réimpression
9.00 €
poésie masculine
BA
Luna Miguel est une des principales influenceuses littéraire en Espagne. Dans Poésie Masculine elle se lance à corps perdu dans le corps (et l'esprit) de l'autre. Elle prend la parole à la place de l'homme, pas n'importe lequel, son homme, dans son couple, le père de son enfant. De ce dialogue imaginaire ressort la violence entre un homme et une femme, l'enfermement dans le couple et l'explosion de la cellule familiale. Une façon radicale de mettre en cause ce fondement toxique de notre société.
Disponible
14.00 €
Poils d'ivresse
BC
Ping-pong poétique qui commence par l'admiration de la lune - on fait de la poésie tout de même! - et se poursuit par un flirt des plus érotiques entre les deux auteurs. L'écriture est d'abord un jeu entre deux esprits et puis cela devient un jeu sensuel, un jeu sensuel du sens... Puis apparaît la faille, le jaune. Le jaune de la lune qui repeint tout en jaune, qui remplace tous les mots pas le mot « lune ». Ce jaune qui dégouline comme une douche dorée, ce jaune de l'étoile jaune, ce jaune nauséabond, et comment comment puis-je parler de la lune après cette semaine de défilé néo-nazi ? Le poème se tord, il n'ignore rien du monde, le poème fait sa fête, celle d'avant la mort
Disponible
9.00 €
qu'avez-vous vu
BC
Qu'avez-vous vu, vous, de proprement extraordinaire dans votre vie ? Amélie Lucas-Gary a posé cette question à une centaine de personnes et a retranscrit les réponses. Dans chaque réponse on sent le plaisir de quelqu'un à se remémorer les moments les plus marquants de sa vie. C'est beau, souvent drôle, émouvant, grandiose et simple. Puis, au fil de la lecture on se pose la question à soi-même, on participe à ce livre de témoignages. Dans les blancs on glisse ses propres réponses. On les écrit sans les écrire. Juste pour faire partie de ces vies en minuscules. Livre de témoignages donc, ce qu'on appelle de la non-fiction, et pourtant on se dit que bien souvent la fiction vient se glisser là-dedans, comme si on vivait dans une parabole de la littérature : l'art de vivre ce qui vous arrive et qui pourtant ne vous est jamais arrivé.
Disponible
10.00 €
Rouler des pelles
BC
Devant un ordinateur on discute on chante on rit il y a des méchants et des gentils mais « pour l'instant les muscles extenseurs de l'index et du majeur suffisent à notre bonheur. Dans l'iconographie catholique ce sont les doigts qui bénissent – quel rapport sans déconner ? » Mais tous les rapports ! Ne vit-on pas cette vie extatique où nos amour ne sont plus virtuels mais simplement immatériels ? Où chaque injonction donnée part une petite fenêtre nous est comme une voix divine qui se pose sur notre épaule ? N'est-ce pas que ce bonheur permanent est magique ? Grégoire Damon ne s'exaspère pas, il s'amuse, il s'émerveille, que la souris forme ainsi la main à la bénédiction. En une dizaine de poèmes il nous invite à prendre forme dans l'ordinateur, notre prison si douce où nous nous transformons mutuellement en anges et nous adorons dans la plus parfaite prophylaxie.
Disponible
9.00 €
Sous la plume d'un ange
BC
Pour une fois Constantin ne se trouve pas entraîné dans une enquête dangereuse. Non. Sous la plume d'un ange est un moment de grâce au coeur de l'immémorial quartier du Panier. À la façon de Jorge Amado, dont il est un grand admirateur, Gilles Del Pappas nous entraîne dans ses souvenirs de jeunesses quand il habitait ce quartier populaire où est née Marseille et qui est devenu le repaire éternel de son alter ego.
Provisoirement indisponible
11.00 €
Suite logique
BC
La parole d'Hugo Pernet est rare. Elle est brève aussi. Elle presse du quotidien ce qui est hors de question. Ce qui s'oublie, avant d'avoir pu le formuler. Le passage du concret au poétique. Le concret répété, résistant donc. Résistant au lavage et gardant ses couleurs (son frontal obséquieux), et pose la question au poète : si je vis bien, je ne peux être poète. Le poète y répond sans ambages : si je le suis je le suis (poète). Voilà pourquoi la parole est rare : entre le quotidien et elle, il y a ironie tautologique : le présent se redit puis s'oublie, la parole indélébile est unique.
Disponible
9.00 €
Textes alimentaires
BC
Les animaux, mâles ou femelles, n'ont pas de sexe, ils sont les animaux, ils n'entrent pas dans la problématique du sexe, dans la combine pour trier les êtres, ou alors les animaux sont des sexes à eux seuls, ils sont le sexe poisson, le sexe tigre, le sexe insecte etc. Il y a autant de sexes que d'espèces animales, des sexes disparus et des sexes à naître, des sexes qui tâtonnent dans l'évolution, des sexes par essai et erreur, contre-adaptation, bond évolutif. Manger tout vivant est un acte sexuel. Les animaux sont des ombilics du Réel.
Disponible
15.00 €
Trois crimes
BC
Livre réalisé par Amélie Lucas-Gary et Julien Carreyn. Un réalisateur demande à une écrivain un petit texte pour son prochain film, ce texte serait comme le sous-titre d'un film qui n'existe pas encoreâ-  Trois crimes est donc un sous-titre. Donc, une écriture assujettie. Le dialogue de ce qui n'est pas encore. Le film à venir est absent ou déjà disparu. Le sous-titre devenu poème trouve naturellement son objet : orchestrer la disparition, comme motif ou passe-temps avant l'arrivée des images. Il faut donc pas moins de Trois crimes, trois disparitions sanglantes, trois façons de faire mourir, avec violence et sans fard, sans filtre posé sur des photos trop lisses, Trois crimes de femmes par des femmes (c'est rare), c'est tragique, c'est grec, balte, peut-être celte, c'est avant la naissance (ou la création). Amélie Lucas-Gary pose une écriture d'avant la naissance, des corps mêlés dans la lutte et plongés dans le chaos d'où sortira quelque chose comme de la création.
Disponible
9.00 €
Trois pièces
BA
Il y a du théâtre aux trois étapes de la vie et cela fait trois pièces. Trois personnes différentes, et il faut bien trois personnes pour s'entre-regarder et croire qu'elles existent. Qu'elles ne sont pas seulement les personnages d'un théâtre d'ombres. Car ces trois pièces sont le lieu où disparaissent les personnages, pas par dévoration, mais par superposition, tout comme les ombres. L'enfant (qui n'est pas un enfant) se couche sur le chien (qui est un homme) et on ne les voit plus. Chacun ici va prendre la place de l'autre : celui-là, debout, va prendre la chaise où est assis celui-ci. Le regard ne fait pas exister l'autre, au contraire, il l'efface, puisque sous peu, il sera à sa place. Étrange monde que celui où personne ne porte plus personne.
Disponible
18.00 €