Mes années avec Soutine
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Un jour d’automne 1937, Gerda Michaelis, une jeune Juive allemande, qui a fui l’Allemagne de Hitler, fait à Montparnasse la connaissance de Soutine. Elle ignore tout de lui, mais elle est intriguée et charmée par le personnage. L’attirance est réciproque. Lors d’une crise, villa Seurat (Soutine souffre d’un grave ulcère à l’estomac – dont il mourra) Gerda le soigne et se voit dès lors baptisée Garde : « Gerda, tu as été cette nuit ma garde, tu es Garde, et maintenant c’est moi qui te garde » lui dit Soutine. La guerre les oblige à un exil campagnard dans l’Auxerrois, puis bientôt les sépare, Garde étant envoyée au camp de Gurs, tandis que Soutine est menacé à son tour comme Juif russe. Ils ne se reverront pas. Soutine meurt en août 1943. Voici un témoignage émouvant dans sa simplicité, non sur le peintre Soutine mais sur un homme aimé qui était aussi un grand peintre. Ces mémoires écrits à mi-voix nous rendent vivant et proche un artiste hanté, secret, dont le génie surprenant demeure trop mal connu. Gerda Michaelis Groth dite Garde par Soutine En 1937, Soutine emménage au 18 de la villa Seurat (XIVe), où il a pour voisins Chana Orloff, Jean Lurçat et Henry Miller. Un jour, au Dôme, des amis lui présentent une jeune femme rousse, Gerda Michaelis Groth, Juive allemande ayant fui le nazisme. Séduite, ils resteront ensemble trois années durant lesquelles la vie n’aura jamais été aussi douce pour le peintre et aussi tendre pour elle. Malgré toutes les démarches faites par Soutine auprès de personnes haut placées qui appréciait et suivait son oeuvre, le 15 mai 1940 Garde doit se rendre au Vélodrome d’Hiver où elle sera déportée avec ses compatriotes allemands au camp de Gurs. Soutine et Garde seront séparés à jamais. Joë Bousquet et Raoul Ubac la feront sortir de ce camp. On apercevra Garde lors d’une exposition de tableaux de Soutine en 1955. Une photographie en témoigne. Puis, nul signe... si ce n’est, désormais, ce livre.
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15.00 €
Nietzsche et Wagner
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« Wagner et Nietzsche sont, à des degrés divers, à la fois des sonores et des penseurs. L’un – vingt-cinq ans –, se cherche ; l’autre, – cinquante-six ans –, livre ses derniers combats douteux. Ils vivent l’un et l’autre à la même source du transfert cosmique, puisqu’avec le Son ils habitent une même présence des êtres et des choses. Nietzsche, qui lui-même compose, {mais en somme n’en fait pas autant état que parfois on l’insinue) est en Verbe un compositeur. Zarathustra une immense symphonie. Wagner, toujours inquiet d’une assise philosophique suffisante, manque en pensée ce qu’en musique il réussit infailliblement. La Tétralogie. Tristan, et même le catholique Parsifal, sont l’aventure tragique du monde ; douteuse dans la notion, toujours sûre d’elle-même dans l’auréole et la vibration sensorielle du Son. Nietzsche le sait. » Ce court, néanmoins dense, opuscule ose affirmer l’affinité extrême entre Nietzsche et Wagner tel un indéfectible et inaliénable lien entre le philosophe et le compositeur, Marcel Beaufils (1899-1985) fut un esthéticien, philosophe, germaniste, poète et critique musical français. Professeur d’esthétique musicale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il a publié de nombreux ouvrages dont deux des plus remarquables sont : - Le Lied romantique allemand (1956) : Une référence ! - Musique du son, musique du verbe (1954) où il expose les principes de son enseignement en esthétique. « Un des rares critiques qui ont traité avec bonheur ce difficile sujet que constitue les rapports du mot et de la musique. » Nombreux écrits dans la revue Europe. Notre maison d’éditions a publié en 1987 son étonnant ouvrage intitulé Villa-Lobos, Musicien et poète du Brésil avec une préface de Pierre Vidal et le rééditera prochainement.
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12.00 €
Ozanges
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Ozanges, voyage intérieur en Limousin natal où l’alter ego de l’auteur, Pascal Bugeaud, se livre sans merci dans ce récit troublant où nombre de spectres de l’existence sont charriés. En cette langue où l’axiome littéraire est le nec plus ultra, sont tentées des beautés expressives énonçant un parcours initiatique. Il se retrouve une nuit d’hiver froide durant dans les méandres de cet authentique château d’Ozanges dont la pierre contient au fil des siècles des paroles enfouies telles celles qui l’occupent à démêler un écheveau de pensées se ramifiant en permanence dans une alternance de lumière et d’obscurité aidant. Confronté à son passé, surgissent tant les musiques de Purcell, Bach et Dvorak que les écrits de James, Fromentin, Dostoïevski, Pascal, Nerval... inscrits en son esprit en quête et qui rend ici hommage à la Musique et à la Littérature. On sort envoûté après avoir parcouru un tel dédale et l’on demeure hanté par la langue qui ouvre en chaque phrase savamment pesée, une expressivité si ce n’est rare, sûrement unique. Richard Millet n’en finit pas de nous éblouir.
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Soutine
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37 années séparent ces deux textes. Le texte de Élie Faure date de 1929 ; celui de Waldemar George (de vingt ans son cadet), de 1966. Sans oublier, une coupure – la Seconde Guerre mondiale – qui, durant, voit la disparition du peintre Soutine, en 1943. Et cette interruption, d’une vie sociale qui suit son cours, de six années (1939-1945) va bouleverser, entre autres, le regard que Waldemar George porte sur l’oeuvre de Soutine ; dotée de certitudes à la fois proche et éloignée. Proche car l’époque parisienne des années 20’ et 30’ est riche quant à la vie du monde artistique. Éloignée parce que George provient de Lodz alors que Soutine de Smilovitich. 700 kms les séparent bien que leur judéité les réunit. Élie Faure exulte sur l’oeuvre de ce peintre unique et novateur. Il y voit aussi un saint de la peinture comme l’affirme, avant lui, Waldemar George. La fameuse question du spirituel dans l’art surgit en permanence chez ce peintre hors du temps. Citons : « Il nous rend avec candeur la substance du monde, que la raison occidentale avait oubliée.» (Élie Faure). « La peinture est sa seule raison d’être. Elle engendre tout un monde de formes déchiquetées qui fusent puis qui s’embrasent. » (Waldemar George). Élie Faure (1873-1937) est notamment connu pour son Histoire de l’Art commencée en 1919 et régulièrement publiée, depuis, en 5 volumes, puisque devenue une référence. Son indéfectible amitié envers Chaïm Soutine, l’aimant comme un fils, a largement influencé son regard sur le monde, notamment pictural, et a donné naissance à ce texte quelque peu « prophétique » sur Soutine et son oeuvre. Waldemar George (1893-1970) est un critique d’art qui publia de nombreux articles et monographies jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Il dirigea les revues L’Amour de l’art (1920-1926), puis Formes (1929-1934), références artistiques et littéraires de l’époque. Sa première étude intitulée Soutine parue en 1928, souligne l’importance incommensurable de ce peintre.
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Soutine ou la profanation
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Raconter la vie de Soutine tient du roman picaresque et du roman noir. Tout commence en 1893 à Slimovitchi du « Territoire juif » de Lituanie – désormais dans l’actuelle Biélorussie. Marqué par la misère, les récits des pogroms, entravé par les règles de l’orthodoxie religieuse, l’enfant n’a qu’un rêve : devenir peintre. C’est vouer son existence aux départs. Le premier pour Vilno, avec Michel Kikoïne, le deuxième pour Paris où il devient l’ami de Chagall, Modigliani, Madeleine et Marcellin Castaing, Élie Faure, Maurice Sachs. Le plus pauvre des émigrés de Montparnasse qui demeura six années durant dans une pauvreté des plus terrifiantes devient l’un des plus fortunés grâce au collectionneur américain Albert Barnes qui tombe littéralement en extase devant les tableaux du peintre affamé : on suppose au bas mot près de 60 tableaux qui furent achetés en une seule fois. Cette collection se trouve depuis à Philadelphie. Mais l’on n’abandonne pas aisément son passé et Soutine ne peut se soustraire aux contradictions : Juif et fasciné par les sujets que propose au peintre l’Église catholique, éperdu de tendresse et fou de violence, timide avec les femmes et vivant des histoires d’amour passionnées. Lorsqu’il meurt à Paris, en 1943, c’est comme s’il rejoignait ses origines : traqué par le gouvernement de Vichy, inscrit dans ces fichiers tristement célèbres. Reste son oeuvre à l’apparence de profanateur : portraits et boeufs écorchés, chairs en décomposition, couleurs qui disent les tumultes de la vie et les acharnements de la mort. Clarisse Nicoïdski qui affirmait « La peinture a toujours habité mon écriture » a scrupuleusement saisi la vie de ce peintre hors du commun. Clarisse Nicoïdski (1938-1996) Auteur d’une vingtaine d’ouvrages publiés entre 1970 et 1996, elle est aussi une poètesse remarquée. Ses ouvrages consacrés à Modigliani, Soutine et aux femmes peintres ont tous été considérés comme des études où le vivant prime avant la biographie classique qui s’attache plus aux faits qu’à l’être. Avec Clarisse Nicoïdski, le peintre ouvre aux lecteurs ses jardins secrets.
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20.00 €
Sternes
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Ce poème inédit de Marc Le Gros a été entièrement mis en images par Maria Mikhaylova. L’ensemble de cet album couleur est destiné à tous les lecteurs friands tant de beauté littéraire que d’expression graphique collant au texte tout en respectant scrupuleusement le dit du poème sans en annihiler sa valeur intrinsèque. Nous entrons dans la joie d’une rare alliance entre texte et image, de surcroît dans le domaine poétique. Dans le bestiaire de Marc Le Gros, il va sans dire que le monde des oiseaux est premier. "Sternes" est le seul poème de l’auteur ainsi publié pour la première fois. Une touche audacieuse dans l’édition poétique. « On dirait qu’elles rêvent et nous aussi pour un peu On glisserait on Basculerait dans leur douceur cette Blancheur de peluche ancienne N’était ce long fuseau des corps qui nous traverse L’effilé splendide des dos qui chaque fois nous Brûle les yeux Comme une lame de lumière dans la mémoire » Poète et écrivain breton, Marc Le Gros est né en 1947 à Morlaix (Finistère). Il a publié des proses, des essais, des récits de voyage et surtout de la poésie. Il est considéré parmi les dix plus importants poètes de la langue française. Les Éditions EST demeurent l’éditeur de son oeuvre. Sternes est son treizième ouvrage en notre maison d’éditions. Régulière collaboratrice des éditions EST, Maria Mikhaylova, d‘origine russe, est une artiste d‘arts plastiques complète. Elle expose dans toute l‘Europe ses toiles, dessins et encres. Tout dernièrement à Venise, Nice, Saint-Paul de Vence, Beaugency... Saisie par la puissance évocatrice de Sternes, elle a littéralement plongé dans ce poème afin de délivrer toute la puissance graphique qui l‘anime.
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19.00 €
Tétralogie des oiseaux du halage
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22.00 €
Toccata, Bermuda, Corona
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Voici un ouvrage décapant. La fulgurance des propos tenus entre Simon Ghraichy, pianiste citoyen du monde et Philippe Olivier savant historien de la musique à l’orée d’une ère pour le moins bouleversante, engendre des questions primordiales. Cette conversation riche, non seulement de connaissances musicales qui sont l’axe de cette rencontre intergénérationnelle, mêle réflexions sociales et professionnelles oscillant entre inquiétude et espoir. Soulignons l’engouement jubilatoire qui ravit les deux protagonistes sur quelque domaine que ce soit. La musique chevillée au corps, passionnés à la vivre, elle demeure leur fil d’Ariane ténu et tenu. Voici un ouvrage hors du temps. Au coeur.
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20.00 €
Une autre tétralogie (Minna, Mathilde, Judith & Cosima)
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De Richard Wagner, ce sont 269 lettres à Minna Wagner, 149 lettres à â¨Mathilde Wesendonck et 35 lettres à Judith Gautier puis 14 lettres de â¨Mathilde Wesendonck à Richard Wagner, 67 lettres de Cosima Wagner à Judith â¨Gautier et 2 lettres de Judith Gautier à Cosima Wagner. Cette correspondance composée de 536 envois foisonnants est enrichie de 3519 notes inédites et inévitables. S’échelonnant de 1842 à 1898, soit sur cinquante-six ans, cette littérature épistolaire ajuste un éclairage, et non des moindres, quant aux tréfonds du â¨compositeur hors normes. Paris, Bordeaux, London, Saint-Pétersbourg, Wien, Berlin, Dresde, Leipzig, Bayreuth, Lucerne, Genova, Venezia, entre autres, au fil des pérégrinations de l’auteur, défilent. C’est toute l’Europe qui caracole sous nos yeux ébahis – ils demeurent –, de tant d’énergie créatrice sans cesse prodiguée par ce musicien unique. Avec sa célèbre encre violette, il s’évertue envers ses belles aimées à ne pas les oublier et à prendre soin d’elles, entièrement dévoué. On saura gré d’apprendre, de même, les complexités parfois douloureuses de la composition musicale, notamment celle de Tristan und Isolde, légendaire bien avant la lettre ! * Yves Courmes, Philippe Olivier, Samuel Tastet ne sont plus à présenter. â¨Le premier dirige le Cercle Richard Wagner Nice Rive Droite avec passion et â¨dextérité, ponctuées d’un enthousiasme remarquable. Le second, historien de la musique spécialisé dans l’opéra, se révèle être un incommensurable expert⨠de Richard Wagner. En 1961, alors qu’il avait huit ans, il fut bercé à Bayreuth. Quant au troisième, intrépide éditeur, il publie à cheval sur deux pays, la France et la Roumanie, une littérature hors courants. Sans oublier Maria Mikhaylova, artiste-peintre, dont l’oeil précieux et précis anoblit graphiquement ce premier volume de la collection BRW. Une « tétralogie » oeuvrant pour Une autre tétralogie...
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45.00 €