Les assoiffées
BA
Les assoiffées c’est quatorze voix, autant de personnages, d’accents, de destins, de ratés et de rêves, autant de bleus qu’il y a de couleurs de la mer, quatorze tranches de vies inventées donc vraies. Iels s‘adressent à nous et à un interlocuteur mystérieux, hors champ, un prénommé Rodolphe comme le premier amant d’Emma Bovary ou comme le grand-père polonais d’Agathe. Rodolphe, comme Anne Conti surtout, l’autrice, qui, à partir de bribes de rêves d’ados, en accueillant leurs mots, a su composer une myriade de fictions qui disent les utopies et les inquiétudes de la jeunesse aujourd’hui. Iels ont toustes soif d’ailleurs, d’horizon mais, pas dupes, savent aussi que l’eau et les forêts viennent à manquer. Le texte est une fugue, composition rock et fuite vers demain qui par ses fulgurances poétiques autant que par son militantisme soft, nous réveille et nous ravit.
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13.00 €
Les détails
BC
Une soirée festive est brutalement interrompue par un accident. Chacun·e à son tour, comme s’extrayant du temps, comme au bord de l’oubli, fera resurgir des morceaux de vie, des petites choses ou de sombres relents. Et c’est chacun·e dans sa langue qu’elle ou il se réinventera, des brassées de lilas dans la tête, une lumière qui astigmatise, un rôle qu’enfin on ne joue plus, un moi qui se décrypte, des gestes bananes ou un mot qu’on ose enfin prononcer. Une résurgence : selon l’étymologie « resurgens », se rappeler, laisser revenir à la surface, c’est aussi reprendre de la force, se relever. Et c’est bien de cela dont il s’agit, dans le livre Les détails, du plaisir et de l’énergie qu’il y a à partager ce qui, dans les eaux souterraines de la mémoire, était à l’abandon, en souffrance.
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Les salopes ordinaires
BA
Dans une salle d’audience, un décor de tribunal, là où les effets de manches et la rhétorique ampoulée sont de mises, là où les corps sont encostumés et où les joutes oratoires se mettent en scène, dans ce décorum suranné surgissent soudain, comme un gros mot, une obscénité, comme des trublions, des paroles à vif, crues, violentes et sincères qui disent la condition des femmes dans la vraie vie. Se côtoient à la barre la petite maman, l’avocate, la maîtresse et la madone, des groupes de pipelettes, toutes pour témoigner d’une domination patriarcale encore à l’œuvre, insidieusement orchestrée par une société qui a du mal à lâcher ses mâles, frileuse et étriquée. Quelques voix d’homme se font entendre, filet de murmures de mauvaise foi au milieu du chœur de femmes que dirige majestueusement et malicieusement la salope revendiquée. Sans doute un procès où la misandrie s’impose quand il y a urgence à sauver le féminin !
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Récitemps
BC
Il n’y a que la grammaire qui puisse nous contraindre à fragmenter le temps en séquences s’échelonnant sur une frise supposée chronologique, il n’y a que la norme pour nous condamner à figer l’avant, l’après, le présent simple ou le passé composé. La littérature heureusement redonne au temps sa texture et son épaisseur, déplie nos récits et fait scintiller nos vies. La poésie à l’oeuvre dans ce recueil bouscule le sens, maltraite la conjugaison, égratigne les mots pour faire entendre ce que, dans les récits des jeunes sur leur temps, fait fiction. Les mots se détournent pour trouver la voie du sens et l’oralité résonne à tous crins. L’auteur, en serviteur des mots et maître facétieux des horloges, s’est donné comme mission de requestionner les diktats du temps, les conformités et injonctions relatives à l’âge de nos artères. Il émane de chaque segment de texte une parole vive, vivace, un cri de révolte et un morceau d’utopie. C’est l’unique temps du récit, un intemporel !
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