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Lettres d'Amérique

BC

« C’était ainsi que l’imagination le suivait en toute confiance : il faisait tout ce qui pouvait être fait à l’époque (telle était sa note la plus moderne), mais accomplissait les nuances les plus fines de ces actes bénis avec une ponctualité poé­tique qui n’avait d’égale que sa sincérité sociale. » (Préface de Henry James.) Le regard énamouré du vieil Henry James, dans cette préface, tout dernier texte de l’écrivain américain, s’attache à suivre la trajectoire du jeune et brillant poète anglais, doué de tous les dons, qu’il s’apprête à rejoindre dans la tombe. Du 22 mai 1913 au 6 juin 1914, Rupert Brooke voyage aux Amériques, d’où il fait suivre, pour la Westminster Gazette, une série d’articles-reportages, qui seront publiés à titre posthume, dès 1916, avec la préface de James. Brooke pose sur les lieux, les peuples et les coutumes qui s’offrent à lui un regard pénétrant, tendre, d’où transparaît la fascination exercée par le Nouveau Monde sur un jeune représentant de la Vieille Angleterre. Ses facultés poétiques trouvent pleinement à s’employer dans les nouveautés du voyage : gratte-ciel de New York, grandes plaines du Canada, chutes du Niagara... Cette imagination échevelée, cette expérience d’une terre neuve, vierge de mythes à peupler, n’empêchent pas le jeune socialiste idéaliste qu’il est, proche des idées des « Fabiens », de s’exercer à saisir les contradictions d’une jeune république pleine de vitalité, d’avenir, mais où déjà le dollar et la division des classes règnent en maîtres.

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15.00 €

Marx à Paris, 1871

BC

Les auteurs imaginent que Marx et sa fille Jenny se rendent clandestinement à Paris pendant la Commune. Ils rencontrent les principaux acteurs : Eugène Varlin, Léo Frankel, Elisabeth Dmitrieff, Louise Michel. Marx suit les événements avec passion et donne parfois son avis.Une uchronie sous forme de docu-fiction très vivante et informée. Une introduction à l'histoire de la Commune, et un portrait de Marx et de sa fille, non dénué d'humour et de tendresse.

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15.00 €

Nues

BC

Louise Guillemot, née en 1998, est normalienne et agrégée de lettres classiques. Doctorante en littérature grecque à l’ENS d’Ulm, elle travaille à une nouvelle traduction de l’Andromaque d’Euripide. Elle aime se confronter aux personnages qui vivent à la lisière de l’histoire et du roman, se glisser dans d’autres lieux et d’autres temps, et avant tout en Grèce antique. Elle s’attache particulièrement à l’histoire des créatrices : son premier livre pour adultes, Nues, est une traversée de la vie de penseuses et d’artistes grecques ; elle a aussi consacré plusieurs textes à Elsa Triolet. Louise Guillemot écrit pour les enfants, les adolescents et les adultes, des romans, des albums et des recueils de nouvelles. Elle écrit également pour le théâtre et signe le livret du concert-spectacle Lambert Wilson chante Kurt Weill. Elle contribue à des revues pour enfants et adultes : Philéas et Autobule, Mythologie(s), Faites entrer l’infini. Elle participe régulièrement à des rencontres littéraires, anime des ateliers de philosophie et d’écriture dans des salons du livre, des festivals ou des écoles. Elle est l’auteure de Pythagore et la grande évasion des nombres (2021), Plotin a disparu ! (2023), Les Véritables Aventures d’Homère, premier des poètes (2021) et Les Véritables Aventures de William Shakespeare, au service secret de Sa Majesté (2021) aux Petits Platons ainsi que de Super Poli à la rescousse ! (2023) et Le Tour de France des découvertes (2024) aux éditions Mame.

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15.00 €

Pauvre philosophie ?

BA

« Il semble, à lire la plupart des penseurs, écrivains ou philosophes, que pauvre et pauvreté se mêlent, se recouvrent, et plus précisément, que l’attention théorique ou littéraire portée aux pauvres soit un écran qui dissimule la question de la pauvreté. Il faut noter que la théorie n’est en rien le reflet de la pratique : si la pauvreté est refoulée dans les textes théoriques, elle n’est nullement niée dans la pratique, et fait, tout au contraire, l’objet de traitements spécifiques et d’organisations méticuleuses. […] Ce rapport affectif contrasté, où se mêlent la pitié, le mépris, le droit, l’imitation, sera “noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste” au cours du capitalisme naissant. La pauvreté déserte les émotions et s’installe dans la comptabilité, elle devient un réservoir de richesses inexploitées, une sorte de matière première qu’il faut transformer, hors du droit, de la morale et de la compassion. Mais cette chosification est rarement présentée en ces termes : l’idéologie nouvelle endosse les vieux habits spirituels et justifie sa brutalité en termes de morale, de nature et de droits. Pour cela il lui faut négliger la pauvreté massive pour se focaliser sur la figure singulière du pauvre, son identité psychique, ses vices, sa vie répugnante, l’état piteux de ses enfants négligés… Cette figure individuelle est le support de l’opération qui condamne sa « paresse », voire sa malhonnêteté. » Extrait de l’introduction d’Yves Vargas et de Norbert Lenoir

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25.00 €

Planétariat, salut !

BC

Jack Hirschman est né à New York en 1933 et est mort à San Francisco en 2021. Il fut l’ami de poètes de la Beat Generation, comme Lawrence Ferlinghetti, dont il partage le refus de la guerre et le rejet du capitalisme américain ; mais son parcours est différent. Sa poésie est à la fois révolutionnaire par ses thèmes et par sa forme. Il fut aux côtés des sans logis, des immigrés, des Noirs, des Latinos, des femmes en lutte... Et sa parole poétique, qui ne recule ni devant le métissage ni devant les néologismes, transfigure l’idiome américain. Marxiste, il était aussi un passionné de la Kabbale ou l’un des traducteurs d’Antonin Artaud en américain. Il a d’ailleurs traduit de très nombreux poètes (comme Pasolini, René Depestre, Aït Djafer...) Son œuvre qui comprend une centaine de titres et son activité militante inlassable pour un monde plus fraternel en font la figure majeure de la Street poetry aux États-Unis.

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14.00 €

Poèmes pour tous

BC

À la fin de sa vie, Éluard compose Poème pour tous, une anthologie de ses propres poèmes, qu’il n’aura pas le temps de voir paraître. Regard rétrospectif sur l’ensemble de son oeuvre, Poème pour tous porte évidemment la marque des préoccupations du dernier Éluard : préoccupations politiques, sociales, résistantes, recherche d’une poésie populaire pour s’adresser à « tous », qui l’amèneront, dans cette anthologie, à minorer la place occupée par les poèmes de l’époque surréaliste. Au seuil de la mort, le poète travaille ainsi tout à la fois à dégager l’unité de son oeuvre, et à indiquer le sens qu’il veut qu’on lui donne. « Paul Éluard a écrit des milliers de vers. Ce livre, qui groupe cent vingt poèmes seulement, ne le trahit cependant pas. Bien au contraire, en lui s’affirme le sens le plus profond de la poésie. Car les Poèmes pour tous marquent, dans l’oeuvre du grand poète, à la fois la continuité sans faille et l’approfondissement, la clairvoyance chaque jour plus haute de sa révolte contre l’injustice, la sottise, l’erreur, la guerre, la misère. De 1917 à 1952, il n’est ainsi pas un poème de ce livre – comme il n’en est sans doute pas un dans toute l’oeuvre d’Éluard – qui ne soit, sous les apparences parfois de l’obscurité ou de l’expérimentation poétique, un pas en avant dans la conquête de cette “vérité pratique” dont Paul Éluard réaffirme, après Lautréamont, qu’elle est le but de la poésie. » Extrait de la préface de Jean Marcenac

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16.00 €

Prague aux doigts de pluie

BC

Poète, dramaturge, essayiste, romancier, journaliste, Vítězslav Nezval (1900-1958) est l’un des plus grands poètes tchèques du XXe siècle. Il fut l’un des principaux initiateurs du mouvement littéraire et artistique tchèque appelé «Â poétisme ». Ce mouvement (influencé d’un côté par Apollinaire et de l’autre par le futurisme russe de Maïakovski) prônait un art nouveau, capable de transcrire le merveilleux moderne. Il défendait un art de la vie, dans ses changements, un art à la fois réaliste, populaire, et d’une réjouissante fantaisie. Pour les poétistes la poésie est l’expression même de la faculté humaine essentielle : la liberté d’imaginer, de créer et d’inventer. Son recueil le plus célèbre, Prague aux doigts de pluie (1936), issu de la période surréaliste, est donné ici pour la première fois dans son intégralité en français, traduit par François Kérel, qui a bien connu Nezval, et à qui l’on doit également d’autres traductions de Nezval et de Mandelstam.

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14.00 €

Proz' & Po¨m

BC

C’est avec toujours autant d’humour, qui n’exclut pas un certain sens du tragique, que Julien Blaine poursuit sans relâche ses obsessions et sa quête poétique d’une parole des origines, libérée du joug tyrannique des monothéismes, d’où son intérêt pour l’art et les cultures paléolithiques ou chamaniques, d’une parole également libérée du corset de la syntaxe (il jette les premières pierres d’une poésie où la ponctuation, la typographie ont comme pris leur indépendance) et de l’opposition stérile parole / geste. Comme de juste, chez Julien Blaine et dans un certain nombre d’auteurs d’avant-garde, le livre est autant l’accomplissement que la recherche en elle-même, l’aventure d’un(e) geste poétique, avec ses tâtonnements, ses errances et la vie même du corps qui s’y jette. D’où cette question qui surgit à l’entrée de la vieillesse : que faire lorsque le corps d’éternelle jeunesse de l’avant-garde a vieilli ? Julien Blaine se met à nu dans ses maladies, ses ecchymoses – comme avec ce cruel « Journal de Madame Ménière », du nom de la maladie de Ménière dont il se découvre atteint, qui note l’évolution au jour le jour des symptômes. Et du corps à la politique, aux idéaux, il n’y a qu’un pas : Julien Blaine dresse le bilan de 68, de ces corps qui s’y sont débattus, qui ont vieilli, ont trépassé pour certains, ou ont trahi leur jeunesse pour d’autres. À toutes ces inquiétudes, Julien Blaine oppose une fidélité à son maître-mot : liberté, liberté, liberté : le livre s’achève sur la traduction des Quatrains d’Omar Khayyam, ce fameux poéte persan des xi et xiie siècles, qui offre l’exemple magnifique d’une attitude sans concession face aux pouvoirs et aux religions de son temps, pour jouir avec ivresse des beautés de la vie.

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15.00 €

Quelle heure est-il ?

BC

« En 1972, dans un essai sur Fernand Léger, peintre français qui lui était très cher, John Berger écrit que chaque artiste a un “sujet continu”, un thème constant qui traverse tout son travail. Eh bien, en travaillant sur la sélection des textes que vous trouverez dans ce livre, je me suis convaincue que le sujet constant de John, son leitmotiv, est précisément le temps, décliné de multiples façons, aussi variées que vous pouvez le faire avec un thème musical. La même chose peut être dite de Demirel, qui presque partout dans ses dessins parle de mutations, métamorphoses, renversements, de ce devenir incessant qui est l’existence. Et l’existence, pour John comme pour Selçuk, n’est pas une prérogative des êtres humains. La nature et les choses sont existantes, les oeuvres d’art comme les objets d’usage quotidien, les chats, les arbres, les cuillères et les horloges, et les idées et les actions et leur être perpétuellement en cours de route, changeants, contradictoires, jamais définitifs. Comme le ciel, nous rappellent Berger et Demirel, le temps n’est pas vide : il est ouvert. » (Préface de Maria Nadotti)

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15.00 €

Roger Vailland. Libertinage et lutte des classes

BC

En libertin moderne, la posture de Roger Vailland est profondément éthique. Sagesse antique d’un homme qui achève sa vie par ces paroles à Elisabeth : « Mon amour, quel bonheur. Comme je suis heureux. » En libertin moderne, la posture de Roger Vailland est profondément politique. Goût et sens du bonheur, goût et sens du plaisir, Roger Vailland avait bien raison d’affirmer qu’il n’est plus qu’un scandale possible, c’est d’être communiste. Épuisé depuis plusieurs années, le recueil d’essais de Franck Delorieux sur la vie et l’œuvre de cet écrivain si singulier qu’est Roger Vailland (1907-1965), paru initialement en 2008, reparaît dans une version corrigée et augmentée de plus d’un tiers pour cerner au plus près, et d’un regard passionné, le « cas » de Roger Vailland, qui fut un temps proche des surréalistes, avant de rejoindre la Résistance, le rationalisme, le Parti communiste, tout en affichant un libertinage de pensée et de mœurs dont il fut, au XXe siècle, le principal théoricien.

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12.00 €

Terre d'humanité

BC

Mimmo : « À vous qui êtes un peuple en route vers un rêve d’humanité, vers un lieu imaginaire de justice, à vous qui mettez votre engagement quotidien pour défier même l’inclémence du temps. » Domenico Mimmo Lucano est l’ancien maire de Riace, un village de Calabre, condamné le 30 septembre 2021 à 13 ans de prison pour devoir de solidarité. La cause ? Avoir accueilli 200 naufragés kurdes puis avoir fait revivre son village avec la participation des réfugiés. À l’énoncé du jugement, Mimmo a ressenti chaque année du verdict comme une balle dans son coeur. Il s’est pourvu en cassation. L’expérience de Riace, l’accueil des migrants, l’économie solidaire, la démocratie locale... avaient été saluée par tous, du Haut–commissariat de l’ONU aux réfugiés à Wim Wenders, au Pape et à l’ensemble des ONG, avant d’être attaqués conjointement par l’extrême–droite, le pouvoir italien et la Ndrangheta, la mafia calabraise. Le collectif « Liberté pour Mimmo » s’est saisi de ce combat. Écrivains, poètes et artistes visuels ont décidé de donner de la voix pour soutenir Mimmo et poursuivre son combat. Avec les maisons d’édition Le Merle moqueur / Manifeste!, et en partenariat avec Médiapart, ce livre a été pensé comme un livre de combat. Les artistes qui y participent renouent avec l’héritage de la littérature engagée du xxe siècle : lier les luttes, l’imaginaire et l’art.

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15.00 €

Wen Fu

BC

À travers le Wen Fu, petit traité sur la littérature, Lu Ji (261-303) adresse aux poètes à venir une série de conseils et de recommandations, tout en légèreté, dont la beauté traverse les âges. Illustration par l’exemple qui apporte une preuve, s’il en fallait, de la perspicacité du poète et du caractère intemporel de l’essence poétique. Car, sinon la poésie, que peut-il y avoir de commun entre un poète de l’Antiquité chinoise, Lu Ji et un poète américain proche de la Beat generation, Sam Hamill (1943-2018), son traducteur, son frère ? La poésie, bien sûr, et « une conception rigoureuse du rôle fondateur, politique et moral du travail poétique ». C’est à cette rencontre extraordinaire que nous convie Alexis Bernaut, auteur de la traduction française, qui commente : «â€‰Telle est la poésie, telle est l’histoire de la littérature à travers siècles et continents : une hache dont on a maintes fois changé tête et manche mais dont l’essence demeure. »

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7.00 €