Quoi qu‘il en soit
BB
: Quoi qu‘il en soit marque l’opposition entre deux choses liées ou entre deux aspects d’une même chose Quoi qu’il en soit du refoulement, le désir laisse des traces. Elles peuvent être tardives, comme cette toile de son père que Jean Yves Cousseau a choisie pour boucler une série photographique consacrée au fatum. Dans l’aveu d’un désir de peinture longtemps tu, cette toile esquisse « un autoportrait en paysage ». Autoportrait de celui qui s’efface, de ce père qui n’est plus et qui s’était saisi pour lui-même dans l’effacement. Mais portrait du fils aussi qui a choisi d’être photographe, à savoir : celui qui rend visible tout en restant caché. Sans être effacé, Jean Yves Cousseau n’est jamais là qu’en creux dans ses photographies... La naissance de Quoi qu’il en soit s’arrime au même punctum de la disparition qui est aussi rencontre de deux projets parallèles. L’un porte sur ce père, ouvrier cheminot qui a osé la peinture à la fin de sa vie. À son départ à la retraite, il avait demandé un appareil photographique pour l’offrir à son fils dont il avait toujours soutenu la vocation, de l’entrée aux Beaux-Arts aux vernissages d’exposition qu’il ne manquait jamais. À sa mort, Jean Yves Cousseau avait découvert sa peinture, et notamment cet autoportrait de l’addendum réalisé à partir d’une photographie aujourd’hui disparue. L’autre projet semble sans lien avec le premier : né de Petite épopée urbaine, livre d’artiste créé en 2013, il rassemble des photographies que Jean Yves Cousseau a placées en séries pour établir, comme par métonymie, une relation du tout de l’image à sa partie. Plus récemment, disposant ces images côte à côte, les travaillant par déchirures, est apparue la récurrence de silhouettes d’hommes qui ne sont pas celles de son père, mais qui réactivent le souvenir de la photographie perdue, modèle de l’autoportrait peint. Comme l’écrit Alain Madeleine-Perdrillat dans son poème, « celui qui marche de dos » porte un nom sans visage. C’est alors que les deux projets ont fusionné en un livre palindrome : du point d’arrivée au point de départ, et réciproquement. Ce point trouve une autre définition dans La Chambre claire, lorsque Barthes définit le punctum : Car punctum, c’est aussi : piqûre, petit trou, petite tache, petite coupure - et aussi coup de dés. Le punctum d’une photo, c’est ce hasard qui, en elle, me point (mais aussi me meurtrit, me poigne) Les photographies de Jean Yves Cousseau connaissent la piqûre : celle du temps qui parsème arbitrairement les gris de ses pointes sépia. À certains endroits, les petites taches s’intègrent au récit de l’image photographique : elles viennent ici nourrir des pigeons, là dessiner des allées de graviers. À d’autres, le mouchetage est tel qu’il recouvre l’image et lui ajoute une seconde vie : celle organique des cellules qu’un microscope aurait grandies, celle d’un ocre mycélium qui aurait gagné la partie. Ne croyons pas qu’elles ne soient que le fruit du hasard : Jean Yves Cousseau les travaille en leur imposant la géométrie des formes élémentaires : on discerne parfois le triangle et le cercle.
Disponible
24.00 €
Rêver Le Monde
BC
Découvrir à travers l'oeuvre et la poésie de Jean Fléaca, la beauté du monde qui nous entoure, ce que nous ne savons plus voir ou imaginer à travers le tourbillon d'une rivière, le bleu du ciel et même un simple tracteur dans la campagne.
Disponible
24.00 €
Tombeaux & Taxidermies
BB
"Ce recueil, aboutissement de près de trente ans de ratures, forme un ensemble de trente sonnets et vingt-six gouaches. Les deux premiers sonnets sont, pour le premier une manière dinvitation faite au lecteur ; le second peut être entendu comme une dédicace à Bonnefoy. Sen suivent vingt-huit Tombeaux, hommages à Platon ou Samuel Beckett, en passant par Rembrandt, Geronimo, Liszt, mais aussi Rimbaud, Edgar Poe, Flaubert ou, bien sûr, Mallarmé. Seuls Sade et Lautréamont, poètes sans visages, savancent sans le masque de la gouache."
Disponible
19.00 €
Traits de lumière
BC
« Fulgurante », c’est le terme rapporté par toutes les personnes qui ont connu et apprécié Lisa Bresner pour souligner son talent précoce et sa très vive intelligence. Son premier roman, Le sculpteur de femmes, remarqué par Pascal Quignard, est publié chez Gallimard alors qu’elle n’a que 20 ans. Suivront une trentaine d’ouvrages – chez Actes Sud, Picquier, Albin Michel, MeMo – en quinze ans à peine, jusqu’à son décès prématuré, en 2007, à Nantes où elle vivait, à l’âge de 35 ans : romans, essais, traductions du chinois, nombreux livres pour enfants ou grands… et deux courts-métrages de fiction, dont un petit bijou avec Jeanne Moreau. Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome puis de la Villa Kujoyama à Kyoto, elle fut aussi traductrice, professeure de chinois, ou encore scénariste. Cependant, Traits de lumière est moins un livre « sur » qu’un livre avec Lisa Bresner. • Avec une jeune écrivaine trop tôt disparue. • Avec une écriture imprégnée de « cette encre de Chine toujours en mouvement » – selon ses propres mots.
Disponible
14.50 €
Traits pour Traits
BC
"Traits pour Traits", véritable galerie de portraits de 93 célébrités - des femmes et des hommes du monde des lettres, de l'art, des sciences, de la chanson, de la mode ou du cinéma. François Go nous fait partager à travers leurs portraits et les textes l'admiration qu'il leur porte. "Traits pour Traits" offre trois portes d'entrée. Littéraire, le texte propose une citation du personnage, ou un court hommage de l'auteur. Artistique, les calligrammes dévoilent ces figures incontournables où l'artiste fait courir le texte. Des ressemblances trait pour trait, d'une simple plume trempée dans l'encre noire. Un passionnant jeu de devinettes à pratiquer seul où à plusieurs : qui est-elle ? quand a-t-il vécu ? qu'ont-ils apporté au monde ? ont-ils des successeurs aujourd'hui ?
Disponible
34.00 €
Trésors partagés
BC
Magnifique demeure de la Renaissance, Goulaine a été transformée et encore embellie au XVIIe siècle. Des peintres ont déployé leurs harmonies baroques aux plafonds et lambris du château, à ses cheminées et fenêtres. Corbeilles de fruits ou amours, paysages ou allégories, portraits et monogrammes, toutes les ressources de leur répertoire ont été mises au service d’un art de vivre et de se dire.
Disponible
19.00 €
Une Ombre dans les intempéries de l'oeil
BC
Cet ouvrage a été réalisé à l'occasion de l'exposition « Vis à vis » en 2019 au Domaine de Chamarande. Alain Madeleine-Perdrillat introduit avec maestria ce livre qui nous projette « dans le détail du monde » cette rétrospective des photos et oeuvres de Jean Yves Cousseau. " L'imaginaire de l'artiste s'attache aussi bien à l'eau, le plus doux des éléments, du moins en apparence, et le plus propre aux vaines songeries, mais éternel principe des dégradations, qu'aux matériaux les plus rudes, les moins « oniriques », des objets en fer ou en fonte(...) Mais l'artiste se refuse toujours, parfois in extremis, à ce qui serait une forme d'expressionisme, et, pour lui, un renoncement certain ; il préfère travailler à cette fort improbable mythologie produisant, avec la part du hasard, une beauté véhémente, presque agressisve : des oeuvres toutes capables de toucher sans séduire, d'émouvoir dans bercer d'illusion."
Disponible
24.00 €