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Sétif, la fosse commune

Sétif, la fosse commune

de Kamel Beniaiche

Editeur : EDITIONS DU CROQUANT

Date de parution : 0-/-1/2025

9782365124966

Disponible - 20.00 €

Résumé

La colonisation française de l’ Algérie n’ a pas été un fleuve tranquille. Unique en son genre, elle se distingue par sa brutalité, sa cruauté, et ses drames. Cela explique la complexité de cet épisode historique entre les deux rives de la Méditerranée. Malgré la profusion d’ouvrages, de publications historiques, de séminaires et congrès, de nombreuses zones d’ombre demeurent, soixante-deux ans après l’indépendance de l’ Algérie. Des pans de plus de cent trente-deux ans d’occupation restent en grande partie méconnus. A l’instar du premier massacre perpétré par les troupes du général Clauzel fin nombre 1830 à Blida, des enfumades provoquées le 18 juin 1845 par le colonel Pélissier qui a exterminé la tribu d’Ouled Riah (Mostaganem), ou encore de la mutilation de Zaatcha(Biskra) le 26 novembre 1849, les crimes de masses-commis en Mai 1945 restent largement cachés à l’opinion publique métropolitaine. Si une grande partie de la société française a, d’une manière ou d’une autre, entendu parler du drame d’Oradour-sur-Glane, où 642 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été massacrées le 10 juin 1944 par une unité de la Waffen-SS, elle demeure en revanche totalement ignorante des nombreux « Oradour-sur-Glane » perpétrés en Algérie. Appuyée par la Légion étrangère et des centaines de miliciens, l’ armée coloniale a méthodiquement exterminé des milliers de personnes dans des villages entiers, comme Boudraa Beni Yadjis, Aïn Sebt, Ferdjioua (ex-Fedj M’Zala), Oued Cheham, Sedrata, Bouchegouf, Bouhira, El Maouane ou encore, Mouaouia, Serdj El Ghoul, Aftis, Ait Tizi, Bordj Mira et de nombreuses autres localités du pays profond. Ces massacres, d’une barbarie inouïe, ont eu lieu quelques heures seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans un silence assourdissant qui perdure encore aujourd’hui. Les autorités coloniales parlaient d’« émeutes » et affirmaient que l’ armée et la police étaient intervenues pour « rétablir l’ordre » et mettre fin à la « rébellion », et [réprimer les « agissements anti-français d’une minorité d’ agitateurs... » L’ alibi du « maintien de l’ordre » a longtemps caché la face sombre de la prétendue « culture des droits de l’homme ». L’enquête menée depuis vingt ans continue de dévoiler les amalgames entourant ces massacres. Aujourd’hui, près de quatre-vingts ans après les violences inouïes de mai 1945, amnésie et le déni persistent du côté de la rive nord alors que des conseils municipaux de plusieurs villes françaises, des associations d’ anciens appelés du contingent, des collectifs citoyens, des élus et des intellectuels se mobilisent pour rétablir la vérité. J’ ai poursuivi mon enquête-cherchant à mettre en lumière l’imposture de la notion de « rétablissement de l’ordre public », devant dissuader les Algériens de revendiquer un minimum de dignité. Le mystère qui entoure le pogrom perpétré à huis clos reste épais. À midi, les forces de l’ordre, par le fer et le feu, reprennent le contrôle de la situation et rétablissent l’ordre à Sétif. Aucune maison n’est incendiée, aucune porte n’est défoncée. Les renseignements généraux, à la fois juges et parties, font état de 21 morts et 35 blessés du côté européen, avec une liste nominative des victimes et des causes de leur décès. En revanche, les « manifestants », frappés par la répression, restent dans l’ombre, leur sort étant couvert par la censure. Une chape de plomb s’ abat sur les indigènes blessés ou tués.

Fiche technique :

Editeur

EDITIONS DU CROQUANT

Contribeurs

Beniaiche

EAN

9782365124966

Date de parution

0-/-1/2025

Nombre de pages

340 pages

Poids

0.439 Kg

Hauteur

20 cm

Largeur

14.8 cm

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