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 Communauté ou société.

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 Communauté ou société. Tönnies versus Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l’écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l’écologie politique, Albin Michel, 1999, trad. jap., Ryokufu Shuppan, 2005 ; Le retour de « l’Ordre nouveau » Les métamorphoses d’un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000 ; L’Antimondialisation Aspects méconnus d’une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006.                  On peine aujourd'hui à imaginer à quel point l'ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXème siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l'opinion publique s'en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s'est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s'est alors empressé d'oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu'Emile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette oeuvre.             On a surtout oublié que l'oeuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameux Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c'est bien la figure d'un individu possessif cher à Hobbes que l'on trouve omniprésente dans la Gesellschaft dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l'occasion de souligner que la Gemeinschaft repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd'hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l'Etat occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.

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24.00 €

« L'honneur, c'est dire non »

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Les mouvements sociaux de ces dix dernières années ont remis au goût du jour une notion considérée comme dépassée : l'honneur. Selon les époques, on évoque ainsi un principe chevaleresque, une passion patriotique ou un terme propre aux populations du bassin méditerranéen. Aujourd'hui c'est un concept «Â brandi » pour dénoncer les conditions sociales. Le sentiment d'indignation est d'autant plus fort qu'il répond au désenchantement des individus face au monde qui les entoure. Pour résister, les individus vont mobiliser «Â la seule chose qui leur reste », à savoir leur honneur, pour dire « non » aux injonctions de la société marchande et aux corruptions afin de reprendre le contrôle de leur existence. L'honneur semble ainsi acquérir une nouvelle dimension : il cristallise les indignations et insuffle un élan libérateur. Dans cet ouvrage issu de sa thèse de sociologie, l'auteure s'efforce de cerner l'évolution sociale de la référence à l'honneur.

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15.00 €

1971-2021, retour sur 50 ans de formation professionnelle

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L’objectif de cet ouvrage est d’analyser les effets les plus significatifs de l’adaptation de la pensée néolibérale au champ de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Il cherchera à identifier, derrière les déclarations d’intention et les présentations avantageuses, les enjeux du renforcement de l’individualisation et de la marchandisation du système de formation. Il montrera que ces évolutions s’inscrivent dans le cadre d’une remise en cause globale de la protection sociale. A partir de ce constat on verra que, si certains dispositifs contenus dans la loi de 2018 peuvent être mis à profit par les salariés et leurs représentants, il importe néanmoins de dégager des alternatives concrètes pour une amélioration réelle de l’accès et des effets de la formation sur les parcours des salariés, des chômeurs et des jeunes, notamment les moins qualifiés.

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13.00 €

8 novembre 1942

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Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 a réussi grâce à la neutralisation des forces de Vichy par la Résistance française en Afrique du Nord. C'est tournant de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-quinze ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France. Le débarquement se déroule sur un territoire qui est alors. Comme la France métropolitaine, l'Afrique du Nord est prise en tenaille entre collaboration et vichysme d'un côté, et Résistance de l'autre. Des singularités marquent les modes et les formes de résistance en Afrique du Nord, entre autres la di- versité politique des acteurs du débarquement du 8 novembre 1942. Le contexte est essentiel pour les orientations que prendra plus tard le mouvement national algérien. Le but de ce livre est d'éclairer le déroulement des événements afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que ses représentations socio-culturelles et artistiques.

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20.00 €

Algérie. Décennie 2010-2020

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Les mouvements sociaux qui ont affecté, dans de nouvelles formes de radicalité, de pratiques et de répertoires d'actions, au début de cette dernière décennie, les pays de l'aire méditerranéenne ne sont pas le fruit du hasard. Ils remontent de loin et s'inscrivent dans des processus qui trouvent leur fondement dans les désenchantements qui ont suivi l'échec des nationalismes développementalistes à la fin des années 70, le reflux du « tiers-mondisme », la montée de mouvements identitaires, sous l'effet de l'emprise d'une mondialisation inégale. S'il y a eu, depuis les indépendances, des contestations de régimes vécus comme illégitimes et oppressifs, elles ne sont pas apparue, comme les mouvements plus récents, comme porteurs de transformations de fond des systèmes en place. L'ouvrage se propose d'analyser et de comprendre les engagements de nouveaux acteurs, les modalités et les formes par lesquelles ils sont intervenus et leurs effets sur les sociétés et leurs évolutions.''

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20.00 €

Algérie. La seconde révolution

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Ce livre est né d'une rencontre dans le Paris métissé du 20e arrondissement de deux militants qui, à travers leurs expériences et leurs combats souvent communs, ont ressenti comme une nécessité de faire ce livre. Ce n'était pas évident, ni pour la Franco-Algérienne combattante, mère célibataire, travaillant la semaine, militant le soir et le week-end, allant en Algérie chaque mois pour passer quelques jours au sein du Hirak. C'était plus facile matériellement pour le retraité français mais qui ressentait le poids du regard critique des Algériens sur l'écriture de leur histoire par un non-historien étranger – et, qui plus est, issu de la puissance coloniale. Si nous avons décidé de publier ce livre en France et en Algérie, c'est aussi pour briser cette frontière insidieuse hérissée par deux nationalismes qui empêche la coopération entre nos deux peuples liés de manière indéfectible par l'histoire. C'est surtout pour montrer que nous sommes, tous les deux, citoyen-ne-s du monde.

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15.00 €

Antisyndicalisme : la vindicte des puissants

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Cet ouvrage collectif s'inscrit dans l'effort mené au sein de la communauté universitaire et du mouvement syndical pour rendre compte du déclin du syndicalisme en Europe occidentale comme en Amérique du nord depuis les années 1970. Plus spécifiquement, il s'agit de comprendre le rôle joué par les idées antisyndicales dans cette évolution, depuis la construction de répertoires d'arguments, lesquels sont ensuite articulés, mobilisés et diffusés sous la forme de discours, jusqu'à leur traduction pratique sous la forme de dispositifs. Afin de mieux saisir les différents aspects de l'offensive antisyndicale, il est important, d'une part, d'examiner le programme antisyndical qui se déploie dans le cadre de l'imposition des politiques néolibérales mises en oeuvre à partir des années 1980 et, d'autre part, d'ancrer cette étude dans l'histoire de l'hostilité des classes dirigeantes à l'égard de l'organisation collective des travailleurs depuis l'émergence des syndicats.''

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18.00 €

Armes et bagages

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L'ouvrage propose une perspective compréhensive sur les phénomènes dits de terrorisme ou de radicalisation politique, lorsque la violence est mise en oeuvre au nom de projets de contre-société ou d'émancipation. Il apporte un éclairage nouveau sur les mouvements révolutionnaires, « terroristes » et antisystème contemporains, en France, Italie, Allemagne, pays basque. Les organisations clandestines étudiées dans ces quatre pays proposent une critique du système légitime en place, une interprétation de la violence de ce dernier et de la façon dont elle est vécue. L'étude des représentations et des répertoires de légitimation, qui sous-tendent ces mouvements, à partir de sources primaires, c'est-à-dire émanant des acteurs eux-mêmes - plutôt que de la presse ou de sources judiciaires - autorise une lecture critique de la thèse faisant de la violence politique le fruit de la frustration relative.

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24.00 €

Aux limites de la résistance

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Qu’est-ce qui dans nos vies nous amène à entretenir une participation active à notre propre asservissement ? Le talent de l’auteur est d’être à hauteur de scènes familières. A contre courant des analyses sur les résistances individuelles et collectives pour l’émancipation, Simon Lemoine propose de mettre à découvert les étayages qui participent à la fabrique du dévouement, des bancs de l’école, au travail salarié usé par les pratiques du new management enrôlant le salarié à sa propre surveillance ou à une disponibilité toujours accrue. Ainsi que le dévouement soit exploité ou simplement suscité, la perte de la libre disposition de son usage demeure bien l’expérience quotidienne d’une dépossession.

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15.00 €

Battre l’extrême droite

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Nous en sommes là : avec une extrême droite aux portes du pouvoir et qui a failli l’emporter. Qui gagnera si on n’engage pas tous les moyens pour l’empêcher. Or cette extrême droite est féroce : elle n’a rien abandonné de son racisme ni de sa violence, malgré ses tentatives pour se respectabiliser. Ce livre examine son programme et ses stratégies, la machine médiatique qui lui sert de marchepied et le pouvoir en place qui ne cesse de la favoriser en imitant son projet. Mais l’analyse ne suffit pas : battre l’extrême droite exige non seulement de comprendre ce qu’elle est, avec ses mensonges, ses faux-semblants et ses mesures de régression sociale, mais aussi de proposer une alternative véritable, qui aide à se fédérer. D’urgence : remettre la honte au racisme, miser sur la solidarité et considérer nos vies à égale dignité. Ludivine Bantigny est historienne. Elle a publié de nombreux livres d’histoire sociale et politique parmi lesquels La France à l’heure du monde (Seuil), 1968. De grands soirs en petits matins (Seuil), Révolution (Anamosa), La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps (La Découverte) et Une histoire globale des révolutions avec Quentin Deluermoz, Boris Gobille, Laurent Jeanpierre et Eugénia Palieraki (La Découverte). Ainsi que des essais : Face à la menace fasciste avec Ugo Palheta (Textuel), L’ensauvagement du capital (Seuil), Que faire ? Stratégies d’hier et d’aujourd’hui pour une vraie démocratie (10/18).

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5.00 €

Blanquer, l'Attila des écoles

BC

La période de confinement n'a masqué les tensions inhérentes à notre système scolaire qu'aux yeux de ceux qui ne voulaient pas voir. Pour certains, les technologies de l'information et de la communication ont fait la preuve de leur nécessité et de leur efficacité, au point de bouleverser les schémas traditionnels, des «Â super profs » feraient dorénavant de «Â super cours » diffusés via l'internet, et les enseignant.e.s se contenteraient d'accompagner les élèves en difficulté. Pour d'autres, elles ont révélé leur nocivité, accru les inégalités, tandis que l'une des fonctions essentielles de l'école, séparer, quelques heures par jour, les enfants de leurs parents pour les inscrire dans la communauté de leurs pairs, se manifestait par son absence...

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12.00 €

Cafés d’hommes, services de femmes :

BC

Résumé Que signifie être « serveuse » dans le café d’un quartier populaire à Casablanca ? Au Maroc, la clientèle des cafés situés dans les quartiers populaires est quasi exclusivement masculine et le service à table a toujours été réservé aux hommes. L’apparition des femmes serveuses perturbe les normes longtemps admises et respectées tout à la fois au café et dans le quartier dans lequel il se trouve, ce qui impose des négociations au quotidien afin que leur présence soit acceptée. Loin de consister en une description du travail des serveuses au moment de sa réalisation, cet ouvrage propose une immersion dans l’univers du café populaire pour appréhender les interactions entre les gens et entre les genres. Il vise à saisir les frontières à partir desquelles les interactions deviennent parfois « évitement » et la limite où « faire le service » devient le « bien faire », clé d’une relation personnalisée. Au-delà des différentes vulnérabilités derrière la décision des serveuses de s’engager dans un espace d’hommes et dans une activité subalterne, informelle et sous-rémunérée, résident des logiques, des récits et des vécus que l’auteure a recueillis par le biais d’une ethnographie longitudinale, d’une ethnographie des liens secondaires dans les cafés des quartiers populaires de Casablanca (Maroc). En adoptant le point de vue des serveuses, l’auteure décrit leurs expériences quotidiennes et ce que signifie pour elles le fait de réaliser un travail d’hommes, dans un univers d’hommes Biographie Sana Benbelli, socio-anthropologue spécialisée dans l’étude des marges et des marginalités urbaines. Professeure de sociologie au département de sociologie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Aïn-Chock, Université Hassan II de Casablanca et attachée au Laboratoire de différenciation socio-anthropologiques et des identités sociales (LADSIS)

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15.00 €

Ce que l’école devrait apprendre à tous : Se connaître S’ouvrir Se relier

BC

Partant de son expérience d’enseignant, de syndicaliste, d’expert, l’auteur revient sur l’histoire récente de notre système éducatif. Il formule des critiques de notre école et propose de nouvelles voies pour qu’elle s’ouvre enfin à la prise en considération de tous les élèves qui ne se retrouvent pas dans les contenus qu’on leur enseigne. Il propose des pistes pour que notre école tienne compte des bouleversements de la société française et du monde. Il aborde la nécessité de mener un travail sur les finalités éducatives, sur la sélection des savoirs et sur l’exigence d’une éducation plus attentive aux processus de formation de la personne. Devant l’ampleur des problèmes que nous devons affronter, l’école ne peut se contenter d’enseigner ce qu’elle enseigne depuis un siècle. Ces analyses et propositions se résument dans le titre : se connaître répond au processus d’individuation qui permet à la personne de grandir en comprenant qu’elle n’est rien sans les autres et donc sans construire en chaque jeune un processus inséparable de socialisation qui s’incarne dans l’ouverture aux autres et au monde. S’ouvrir et se relier, c’est répondre aux défis nouveaux qui inquiètent les jeunes générations à juste titre : l’état de la nature, de la planète terre, le retour des nationalismes qui engendrent la guerre, les défis d’un développement moins fondé sur l’exploitation de la planète et des hommes. Présentation de l’auteur Denis Paget a enseigné pendant plus de 40 ans. Il a assumé en parallèle diverses fonctions au sein du SNES-FSU comme responsable des contenus d’enseignement et de la pédagogie et a déjà écrit plusieurs ouvrages sur ce que l’école française enseigne et/ou devrait enseigner. En 2013 le ministre de l’éducation nationale de l’époque l’a nommé membre qualifié au Conseil Supérieur des Programmes pour cinq ans. Il a également travaillé comme expert en curriculum, dans divers pays d’Afrique, pour France Education International (FEI). Confronté au travail même d’écriture des programmes scolaires et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, chargé ensuite de mettre en oeuvre divers programmes pilotés par l’UNICEF de rénovation des curricula à l’étranger, sa pensée sur l’école s’est progressivement enrichie. Ce livre en est le témoignage.

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15.00 €

Chaos

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La pandémie du coronavirus a permis de soulever de graves questions sur notre société, sur notre monde, jusqu'aux enjeux de la géopolitique. Il nous faut (re)penser notre présent et notre futur dans toutes leurs dimensions.Ce livre veut y contribuer. Il traite de politique internationale : la montée des insécurités, les logiques de puissances et le choc des stratégies, les conflits et la guerre, la course aux armements, les très hautes technologies militaires, les armes nucléaires, la politique internationale de Donald Trump, la France et l'Europe dans un ordre mondial en pleine mutation et décomposition. Le chaos grandissant d'aujourd'hui témoigne d'un changement de période et d'un défi de civilisation. Ce livre est avant tout un regard sur le monde qui s'annonce. C'est une mise en accusation d'un système qui produit la guerre, qui reproduit une pensée de la guerre, et qui crée de l'insécurité à haute intensité.

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15.00 €

Charles de Foucauld, homme de science

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Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature sulpicienne. Leur représentant le plus encombrant reste René Bazin, qui a publié en 1921 Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, monument de componctueuse et fate médiocrité dont Louis Massignon devait écrire dans une lettre du 16 septembre 1959 à Jean-François Six : « Foucauld coule dans le gouffre de la bondieuserie S. Sulpice. [...] Il y a des jours où je regrette de n’avoir pas été réquisitionner pour sa “Vie” Louis Bertrand au lieu du mélibéen René Bazin. [...] Il nous aurait épargné les bonbons de candi bénit de la rue de Sèvres. » Le grand arabisant se faisait quelques illusions sur Louis Bertrand, si l’on en juge par un lamentable Saint Augustin publié en 1913. Quant à Jean-François Six, sirupeux et prolixe biographe de Foucauld, s’il a complaisamment rapporté la mise en garde de Massignon dans son Aventure de l’amour de Dieu (1993), il n’a pas su l’entendre. Le flot sulpicien ne s’est jamais tari jusqu’à aujourd’hui, charriant année après année des ouvrages qui ont épaissi plutôt qu’éclairci l’énigme d’une âme qu’on devine hantée par la mélancolie, la haine de soi, l’intransigeance et une sombre démesure. Quelques procureurs leur ont fait face, beaucoup moins nombreux mais pas plus respectueux des faits. On pouvait espérer que les choses changeraient une fois la béatification acquise, puisqu’il n’était dès lors plus besoin ni de défendre ni d’attaquer une cause désormais entendue, mais il n’en a rien été. La célébration du centenaire de sa mort a même transformé la cohorte des thuriféraires en une légion où le mélibéen a voisiné avec le savonarolesque. Plus récemment, les procureurs, jusque-là relativement discrets, ont vu leur zèle avivé par la vogue actuelle de déboulonnage de statues et la perspective de la canonisation prochaine de l’ermite de Tamanrasset. À en croire certains d’entre eux, Foucauld aurait été le « défenseur d’une guerre totale contre l’Allemagne lors de la Grande Guerre » ; pour d’autres, il aurait eu une « implication directe dans les opérations militaires coloniales contre les tribus rebelles » et aurait été « l’auxiliaire incomparable » de Laperrine, commandant supérieur des territoires sahariens jusqu’en 1910. Il y a aussi ceux selon lesquels il aurait avancé des « idées en faveur d’une désorganisation des structures sociopolitiques touarègues ». Foucauld « défenseur de la guerre totale » ? Plaisante formule. Totale, la guerre l’était, et Foucauld ne pouvait qu’en prendre acte. Il est un fait qu’il envoyait des lettres exaltées à ses amis engagés sur le front, mais son exaltation restait épistolaire, car l’essentiel de son temps était consacré à la mise au net de ses travaux linguistiques. Ses journées de travail duraient souvent plus de onze heures, et le résultat en est une oeuvre dont il est difficile d’affirmer comme le font certains qu’elle est « indissociable de la conquête coloniale ». Car, dans les faits, elle s’en dissocie parfaitement. Ses lettres à ses amis sur le front, tout comme ses relations avec les officiers sahariens, font partie de l’époque et elles sont banales une fois remises dans leur contexte. En revanche, ses travaux linguistiques, c’est-à-dire, pour l’essentiel, les deux tomes de ses Poésies touarègues et les quatre tomes de son Dictionnaire touareg-français, sont encore une référence pour tous les spécialistes, y compris touaregs. C’est pour une bonne part à cette oeuvre qu’est consacrée le présent ouvrage. Quant à l’implication « directe » dans les opérations militaires, c’est une pure invention. Et les lettres à Laperrine ne justifient pas le qualificatif d’« auxiliaire incomparable » que Foucauld s’est vu décerner après leur parution. Surtout si l’on songe qu’elles datent d’un temps où Laperrine, revenu en France, n’avait plus aucune responsabilité au Sahara. L’ermite avait l’habitude d’informer ses amis officiers de la situation du Sahara, mais il n’était guère en cela qu’une sorte de gazetier dont les « renseignements », qui mettaient plusieurs semaines à arriver à leurs destinataires, n’étaient ni exploitables ni d’un grand intérêt opérationnel. De plus, affirmer comme nous l’avons lu récemment que « ses renseignements fournis à l’armée coloniale ont influencé la stratégie de conquête du “pays touareg” » est un anachronisme. Lorsque Foucauld atteint le pays touareg en février 1904, le chef et futur amenûkal Mûsa ag Amastan vient de signer un traité avec les militaires. En d’autres termes, la « conquête » était déjà chose faite avant même son arrivée sur place. Les seuls auxquels il est difficile de donner totalement tort sont ceux pour qui il aurait songé à désorganiser les structures sociopolitiques touarègues. Sauf à remarquer cependant, comme Paul Pandolfi le fait observer dans sa contribution, que les officiers qui seuls auraient été en mesure de procéder à cette réorganisation était d’un avis contraire, qui seul a prévalu. D’une manière générale, il n’avait guère d’influence sur ses amis militaires. Ainsi, le plan d’organisation de l’annexe du Tidikelt qu’il avait échafaudé est resté lettre morte, comme le remarque là encore Paul Pandolfi. De même, lorsque le sous-lieutenant Constant voulut donner suite aux propositions de Foucauld pour le réaménagement du fort Motylinski, il fut désavoué par son supérieur, le capitaine de La Roche, pour qui tout cela n’était qu’« hérésie tactique ». De même encore, la correspondance du lieutenant-colonel Meynier laisse deviner son scepticisme à propos de renseignements d’ailleurs très vagues transmis par Foucauld en août 1914. De toute façon, ni Foucauld ni ses supérieurs religieux n’avaient alors un quelconque pouvoir décisionnaire. Il ne pouvait que s’ouvrir de ses idées à ces intermédiaires, ces acteurs de terrain qu’étaient les officiers qui intervenaient alors dans l’Ahaggar. Mais, même dans les quelques cas où ces derniers relayèrent ses demandes, les autorités supérieures, tant à Alger qu’à Paris, y opposèrent une fin de non-recevoir. Voilà de quoi relativiser le rôle et l’influence politique de Foucauld. Voir en lui une sorte de maître à penser de la politique saharienne de la France et le lointain inspirateur de cette éphémère Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) que la France créa en 1957 est manquer du sens des proportions. Pour ce qui est des idées coloniales, il les a assurément partagées. Mais ses avis tranchaient sur la bonne conscience alors de mise. C’est ainsi que, dans une lettre de 1912, il conseillait à Mûsa ag Amastan de faire apprendre le français aux siens, pour qu’ils « puissent, au bout d’un certain temps, jouir des mêmes droits que les Français, avoir les mêmes privilèges qu’eux, être représentés comme eux à la Chambre des députés, et être gouvernés en tout comme eux ». Il ne concevait certes pas l’avenir des Touareg ailleurs que dans un ensemble français, mais au moins leur y assignait-il, à terme, celui de citoyens à part entière. En février 1956 encore, un président du Conseil s’est fait conspuer par les ultras d’Alger pour beaucoup moins que ça. Il écrivait aussi en cette même année 1912 : « Si, oublieux de l’amour du prochain commandé par Dieu, notre Père commun, et de la fraternité écrite sur tous nos murs, nous traitons ces peuples [colonisés] non en enfants, mais en matière d’exploitation, l’union que nous leur avons donnée se retournera contre nous et ils nous jetteront à la mer à la première difficulté européenne. » Sans doute ne voit-il là dans les colonisés que des enfants, mais étaient-ils nombreux, en 1912, ceux qui considéraient que, même dans les colonies, la « fraternité écrite sur tous nos murs » ne devait pas rester un vain mot ? Que Foucauld ait été un homme de son temps, nul ne songe à le nier. Il est toujours utile de détailler ce trait du personnage, et les contributeurs du présent ouvrage, notamment Jean-Louis Marçot et Jacob Oliel, ne s’en sont pas faute. Mais en faire un « ultra » de la colonisation est absurde. Foucauld avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d’historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus complexe et plus humaine que l’icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l’hagiographie. De portées et d’inspirations très diverses, tous ces travaux s’accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l’admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu’ils puissent susciter aujourd’hui, cet homme dont l’oeuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères. Parmi tous ces travaux, une place particulière doit être faite à ceux du regretté Antoine Chatelard. C’est pourquoi, avec l’aimable autorisation de la revue qui l’avait d’abord publié, nous avons choisi de republier ici (sous sa forme d’alors) un texte datant de 1995 et qu’on doit tenir pour fondateur puisque c’est le premier texte où le travail linguistique de Foucauld ait fait l’objet d’une étude proprement scientifique. Mentionnons également, du même Antoine Chatelard, La mort de Charles de Foucauld (2000) ouvrage où, d’une part, il s’efforçait de reconstituer les circonstances de la mort de Charles de Foucauld et où, d’autre part, il jetait une intéressante lumière sur la façon dont la légende de « Foucauld martyr » avait pu se construire. Mentionnons aussi par ailleurs le livre sobre et remarquablement documenté de Pierre Sourisseau (Charles de Foucauld. Biographie, Paris, Salvator, 2016), dont on regrette seulement que les travaux linguistiques de Foucauld et ses interrelations avec les Touaregs n’y ont peut-être pas tout à fait la place qu’elles mériteraient. L’article d’Antoine Chatelard est suivi ici de deux textes où Dominique Casajus a tenté de le prolonger sur un ou deux points, tandis que, de son côté, Aurélia Dussere s’est attachée au travail de Foucauld comme explorateur du Maroc et que Marc Franconie propose un commentaire de quelques-uns des croquis qu’il a dressés au cours de son voyage d’exploration ainsi qu’un aperçu de son travail de météorologue. Le volume s’achève par deux contributions, dues à Emmanuel Alcaraz et à Dominique Casajus, qui entendent donner un aperçu de l’image, souvent infondée, que certains milieux se font aujourd’hui de Charles de Foucauld. L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le dossier présenté ici veut être une contribution à ce cette tâche. Et, en historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.

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20.00 €

Chemins de la liberté

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Le salariat se transforme, le travail mute. Accélérée par les technologies digitales, la métamorphose du travail et des relations de travail génère des « zones grises » entre le travail salarié et le travail indépendant classiques. Une multitude de nouvelles figures précaires du travail émergent dans ces zones. Pourtant, c'est dans ces zones grises que des stratégies originales de résistance s'inventent. Il ne s'agit pas seulement de dire « non » à la raison néolibérale, il s'agit d'affirmer positivement, de manière pragmatique, par l'expérimentation politique et sociale, des formes économiques diverses. Plus précisément, un système de protection sociale mutualiste et une entreprise coopérative « sans patrons ». Antonella Corsani a accompagné ces mouvements inédits pendant plu­sieurs années en France. Les collectifs de travail qu'elle a observées in situ désirent la mutualisation et la coopération. Leur but est d'accroître l'autonomie réelle par l'interdépendance.

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20.00 €

Choses apprises depuis 2020

BC

En 2020, au moment où paraissait la première édition de ce livre, la pandémie du Covid-19 imposait des contraintes nombreuses et variées dans presque tous les pays du monde. Elle provoquait aussi de multiples ruptures dans les chaînes de production et d’ approvisionnement mondialisées. Combinée à la sécheresse, la politique gouvernementale a eu pour résultat de diminuer comme jamais auparavant le revenu des agriculteurs. Depuis un an, les conséquences de la guerre en Ukraine ont rebattu partiellement les cartes pour les consommateurs comme pour les paysans français. Elles ont aggravé la situation. Cela a conduit l’auteur à revoir et à augmenter de façon substantielle le contenu de la première édition. Sans changer les analyses proposées dans les 14 chapitres rédigés alors, qu’il estime avoir gardé toute leur pertinence, il a ajouté pour cette réédition cinq chapitres nouveaux.

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15.00 €