Communauté ou société.
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 Communauté ou société. Tönnies versus Hobbes Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l'université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l’écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l’écologie politique, Albin Michel, 1999, trad. jap., Ryokufu Shuppan, 2005 ; Le retour de « l’Ordre nouveau » Les métamorphoses d’un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000 ; L’Antimondialisation Aspects méconnus d’une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006.              On peine aujourd'hui à imaginer à quel point l'ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXème siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l'opinion publique s'en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s'est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s'est alors empressé d'oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu'Emile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette oeuvre.            On a surtout oublié que l'oeuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameux Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c'est bien la figure d'un individu possessif cher à Hobbes que l'on trouve omniprésente dans la Gesellschaft dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l'occasion de souligner que la Gemeinschaft repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd'hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l'Etat occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.
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24.00 €
« L'honneur, c'est dire non »
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Les mouvements sociaux de ces dix dernières années ont remis au goût du jour une notion considérée comme dépassée : l'honneur. Selon les époques, on évoque ainsi un principe chevaleresque, une passion patriotique ou un terme propre aux populations du bassin méditerranéen. Aujourd'hui c'est un concept «Â brandi » pour dénoncer les conditions sociales. Le sentiment d'indignation est d'autant plus fort qu'il répond au désenchantement des individus face au monde qui les entoure. Pour résister, les individus vont mobiliser «Â la seule chose qui leur reste », à savoir leur honneur, pour dire « non » aux injonctions de la société marchande et aux corruptions afin de reprendre le contrôle de leur existence. L'honneur semble ainsi acquérir une nouvelle dimension : il cristallise les indignations et insuffle un élan libérateur. Dans cet ouvrage issu de sa thèse de sociologie, l'auteure s'efforce de cerner l'évolution sociale de la référence à l'honneur.
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15.00 €
1971-2021, retour sur 50 ans de formation professionnelle
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L’objectif de cet ouvrage est d’analyser les effets les plus significatifs de l’adaptation de la pensée néolibérale au champ de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Il cherchera à identifier, derrière les déclarations d’intention et les présentations avantageuses, les enjeux du renforcement de l’individualisation et de la marchandisation du système de formation. Il montrera que ces évolutions s’inscrivent dans le cadre d’une remise en cause globale de la protection sociale. A partir de ce constat on verra que, si certains dispositifs contenus dans la loi de 2018 peuvent être mis à profit par les salariés et leurs représentants, il importe néanmoins de dégager des alternatives concrètes pour une amélioration réelle de l’accès et des effets de la formation sur les parcours des salariés, des chômeurs et des jeunes, notamment les moins qualifiés.
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13.00 €
8 novembre 1942
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Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 a réussi grâce à la neutralisation des forces de Vichy par la Résistance française en Afrique du Nord. C'est tournant de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-quinze ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France. Le débarquement se déroule sur un territoire qui est alors. Comme la France métropolitaine, l'Afrique du Nord est prise en tenaille entre collaboration et vichysme d'un côté, et Résistance de l'autre. Des singularités marquent les modes et les formes de résistance en Afrique du Nord, entre autres la di- versité politique des acteurs du débarquement du 8 novembre 1942. Le contexte est essentiel pour les orientations que prendra plus tard le mouvement national algérien. Le but de ce livre est d'éclairer le déroulement des événements afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que ses représentations socio-culturelles et artistiques.
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20.00 €
Algérie. Décennie 2010-2020
BC
Les mouvements sociaux qui ont affecté, dans de nouvelles formes de radicalité, de pratiques et de répertoires d'actions, au début de cette dernière décennie, les pays de l'aire méditerranéenne ne sont pas le fruit du hasard. Ils remontent de loin et s'inscrivent dans des processus qui trouvent leur fondement dans les désenchantements qui ont suivi l'échec des nationalismes développementalistes à la fin des années 70, le reflux du « tiers-mondisme », la montée de mouvements identitaires, sous l'effet de l'emprise d'une mondialisation inégale. S'il y a eu, depuis les indépendances, des contestations de régimes vécus comme illégitimes et oppressifs, elles ne sont pas apparue, comme les mouvements plus récents, comme porteurs de transformations de fond des systèmes en place. L'ouvrage se propose d'analyser et de comprendre les engagements de nouveaux acteurs, les modalités et les formes par lesquelles ils sont intervenus et leurs effets sur les sociétés et leurs évolutions.''
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20.00 €
Algérie. La seconde révolution
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Ce livre est né d'une rencontre dans le Paris métissé du 20e arrondissement de deux militants qui, à travers leurs expériences et leurs combats souvent communs, ont ressenti comme une nécessité de faire ce livre. Ce n'était pas évident, ni pour la Franco-Algérienne combattante, mère célibataire, travaillant la semaine, militant le soir et le week-end, allant en Algérie chaque mois pour passer quelques jours au sein du Hirak. C'était plus facile matériellement pour le retraité français mais qui ressentait le poids du regard critique des Algériens sur l'écriture de leur histoire par un non-historien étranger – et, qui plus est, issu de la puissance coloniale. Si nous avons décidé de publier ce livre en France et en Algérie, c'est aussi pour briser cette frontière insidieuse hérissée par deux nationalismes qui empêche la coopération entre nos deux peuples liés de manière indéfectible par l'histoire. C'est surtout pour montrer que nous sommes, tous les deux, citoyen-ne-s du monde.
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15.00 €
Antisyndicalisme : la vindicte des puissants
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Cet ouvrage collectif s'inscrit dans l'effort mené au sein de la communauté universitaire et du mouvement syndical pour rendre compte du déclin du syndicalisme en Europe occidentale comme en Amérique du nord depuis les années 1970. Plus spécifiquement, il s'agit de comprendre le rôle joué par les idées antisyndicales dans cette évolution, depuis la construction de répertoires d'arguments, lesquels sont ensuite articulés, mobilisés et diffusés sous la forme de discours, jusqu'à leur traduction pratique sous la forme de dispositifs. Afin de mieux saisir les différents aspects de l'offensive antisyndicale, il est important, d'une part, d'examiner le programme antisyndical qui se déploie dans le cadre de l'imposition des politiques néolibérales mises en oeuvre à partir des années 1980 et, d'autre part, d'ancrer cette étude dans l'histoire de l'hostilité des classes dirigeantes à l'égard de l'organisation collective des travailleurs depuis l'émergence des syndicats.''
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18.00 €
Armes et bagages
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L'ouvrage propose une perspective compréhensive sur les phénomènes dits de terrorisme ou de radicalisation politique, lorsque la violence est mise en oeuvre au nom de projets de contre-société ou d'émancipation. Il apporte un éclairage nouveau sur les mouvements révolutionnaires, « terroristes » et antisystème contemporains, en France, Italie, Allemagne, pays basque. Les organisations clandestines étudiées dans ces quatre pays proposent une critique du système légitime en place, une interprétation de la violence de ce dernier et de la façon dont elle est vécue. L'étude des représentations et des répertoires de légitimation, qui sous-tendent ces mouvements, à partir de sources primaires, c'est-à-dire émanant des acteurs eux-mêmes - plutôt que de la presse ou de sources judiciaires - autorise une lecture critique de la thèse faisant de la violence politique le fruit de la frustration relative.
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24.00 €
Aux limites de la résistance
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Qu’est-ce qui dans nos vies nous amène à entretenir une participation active à notre propre asservissement ? Le talent de l’auteur est d’être à hauteur de scènes familières. A contre courant des analyses sur les résistances individuelles et collectives pour l’émancipation, Simon Lemoine propose de mettre à découvert les étayages qui participent à la fabrique du dévouement, des bancs de l’école, au travail salarié usé par les pratiques du new management enrôlant le salarié à sa propre surveillance ou à une disponibilité toujours accrue. Ainsi que le dévouement soit exploité ou simplement suscité, la perte de la libre disposition de son usage demeure bien l’expérience quotidienne d’une dépossession.
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15.00 €
Battre l’extrême droite
BC
Nous en sommes là : avec une extrême droite aux portes du pouvoir et qui a failli l’emporter. Qui gagnera si on n’engage pas tous les moyens pour l’empêcher. Or cette extrême droite est féroce : elle n’a rien abandonné de son racisme ni de sa violence, malgré ses tentatives pour se respectabiliser. Ce livre examine son programme et ses stratégies, la machine médiatique qui lui sert de marchepied et le pouvoir en place qui ne cesse de la favoriser en imitant son projet. Mais l’analyse ne suffit pas : battre l’extrême droite exige non seulement de comprendre ce qu’elle est, avec ses mensonges, ses faux-semblants et ses mesures de régression sociale, mais aussi de proposer une alternative véritable, qui aide à se fédérer. D’urgence : remettre la honte au racisme, miser sur la solidarité et considérer nos vies à égale dignité. Ludivine Bantigny est historienne. Elle a publié de nombreux livres d’histoire sociale et politique parmi lesquels La France à l’heure du monde (Seuil), 1968. De grands soirs en petits matins (Seuil), Révolution (Anamosa), La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps (La Découverte) et Une histoire globale des révolutions avec Quentin Deluermoz, Boris Gobille, Laurent Jeanpierre et Eugénia Palieraki (La Découverte). Ainsi que des essais : Face à la menace fasciste avec Ugo Palheta (Textuel), L’ensauvagement du capital (Seuil), Que faire ? Stratégies d’hier et d’aujourd’hui pour une vraie démocratie (10/18).
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5.00 €
Blanquer, l'Attila des écoles
BC
La période de confinement n'a masqué les tensions inhérentes à notre système scolaire qu'aux yeux de ceux qui ne voulaient pas voir. Pour certains, les technologies de l'information et de la communication ont fait la preuve de leur nécessité et de leur efficacité, au point de bouleverser les schémas traditionnels, des «Â super profs » feraient dorénavant de «Â super cours » diffusés via l'internet, et les enseignant.e.s se contenteraient d'accompagner les élèves en difficulté. Pour d'autres, elles ont révélé leur nocivité, accru les inégalités, tandis que l'une des fonctions essentielles de l'école, séparer, quelques heures par jour, les enfants de leurs parents pour les inscrire dans la communauté de leurs pairs, se manifestait par son absence...
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12.00 €
Cafés d’hommes, services de femmes :
BC
Résumé Que signifie être « serveuse » dans le café d’un quartier populaire à Casablanca ? Au Maroc, la clientèle des cafés situés dans les quartiers populaires est quasi exclusivement masculine et le service à table a toujours été réservé aux hommes. L’apparition des femmes serveuses perturbe les normes longtemps admises et respectées tout à la fois au café et dans le quartier dans lequel il se trouve, ce qui impose des négociations au quotidien afin que leur présence soit acceptée. Loin de consister en une description du travail des serveuses au moment de sa réalisation, cet ouvrage propose une immersion dans l’univers du café populaire pour appréhender les interactions entre les gens et entre les genres. Il vise à saisir les frontières à partir desquelles les interactions deviennent parfois « évitement » et la limite où « faire le service » devient le « bien faire », clé d’une relation personnalisée. Au-delà des différentes vulnérabilités derrière la décision des serveuses de s’engager dans un espace d’hommes et dans une activité subalterne, informelle et sous-rémunérée, résident des logiques, des récits et des vécus que l’auteure a recueillis par le biais d’une ethnographie longitudinale, d’une ethnographie des liens secondaires dans les cafés des quartiers populaires de Casablanca (Maroc). En adoptant le point de vue des serveuses, l’auteure décrit leurs expériences quotidiennes et ce que signifie pour elles le fait de réaliser un travail d’hommes, dans un univers d’hommes Biographie Sana Benbelli, socio-anthropologue spécialisée dans l’étude des marges et des marginalités urbaines. Professeure de sociologie au département de sociologie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Aïn-Chock, Université Hassan II de Casablanca et attachée au Laboratoire de différenciation socio-anthropologiques et des identités sociales (LADSIS)
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Ce que l’école devrait apprendre à tous : Se connaître S’ouvrir Se relier
BC
Partant de son expérience d’enseignant, de syndicaliste, d’expert, l’auteur revient sur l’histoire récente de notre système éducatif. Il formule des critiques de notre école et propose de nouvelles voies pour qu’elle s’ouvre enfin à la prise en considération de tous les élèves qui ne se retrouvent pas dans les contenus qu’on leur enseigne. Il propose des pistes pour que notre école tienne compte des bouleversements de la société française et du monde. Il aborde la nécessité de mener un travail sur les finalités éducatives, sur la sélection des savoirs et sur l’exigence d’une éducation plus attentive aux processus de formation de la personne. Devant l’ampleur des problèmes que nous devons affronter, l’école ne peut se contenter d’enseigner ce qu’elle enseigne depuis un siècle. Ces analyses et propositions se résument dans le titre : se connaître répond au processus d’individuation qui permet à la personne de grandir en comprenant qu’elle n’est rien sans les autres et donc sans construire en chaque jeune un processus inséparable de socialisation qui s’incarne dans l’ouverture aux autres et au monde. S’ouvrir et se relier, c’est répondre aux défis nouveaux qui inquiètent les jeunes générations à juste titre : l’état de la nature, de la planète terre, le retour des nationalismes qui engendrent la guerre, les défis d’un développement moins fondé sur l’exploitation de la planète et des hommes. Présentation de l’auteur Denis Paget a enseigné pendant plus de 40 ans. Il a assumé en parallèle diverses fonctions au sein du SNES-FSU comme responsable des contenus d’enseignement et de la pédagogie et a déjà écrit plusieurs ouvrages sur ce que l’école française enseigne et/ou devrait enseigner. En 2013 le ministre de l’éducation nationale de l’époque l’a nommé membre qualifié au Conseil Supérieur des Programmes pour cinq ans. Il a également travaillé comme expert en curriculum, dans divers pays d’Afrique, pour France Education International (FEI). Confronté au travail même d’écriture des programmes scolaires et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, chargé ensuite de mettre en oeuvre divers programmes pilotés par l’UNICEF de rénovation des curricula à l’étranger, sa pensée sur l’école s’est progressivement enrichie. Ce livre en est le témoignage.
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15.00 €
Chaos
BC
La pandémie du coronavirus a permis de soulever de graves questions sur notre société, sur notre monde, jusqu'aux enjeux de la géopolitique. Il nous faut (re)penser notre présent et notre futur dans toutes leurs dimensions.Ce livre veut y contribuer. Il traite de politique internationale : la montée des insécurités, les logiques de puissances et le choc des stratégies, les conflits et la guerre, la course aux armements, les très hautes technologies militaires, les armes nucléaires, la politique internationale de Donald Trump, la France et l'Europe dans un ordre mondial en pleine mutation et décomposition. Le chaos grandissant d'aujourd'hui témoigne d'un changement de période et d'un défi de civilisation. Ce livre est avant tout un regard sur le monde qui s'annonce. C'est une mise en accusation d'un système qui produit la guerre, qui reproduit une pensée de la guerre, et qui crée de l'insécurité à haute intensité.
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Charles de Foucauld, homme de science
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Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature sulpicienne. Leur représentant le plus encombrant reste René Bazin, qui a publié en 1921 Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, monument de componctueuse et fate médiocrité dont Louis Massignon devait écrire dans une lettre du 16 septembre 1959 à Jean-François Six : « Foucauld coule dans le gouffre de la bondieuserie S. Sulpice. [...] Il y a des jours où je regrette de n’avoir pas été réquisitionner pour sa “Vie” Louis Bertrand au lieu du mélibéen René Bazin. [...] Il nous aurait épargné les bonbons de candi bénit de la rue de Sèvres. » Le grand arabisant se faisait quelques illusions sur Louis Bertrand, si l’on en juge par un lamentable Saint Augustin publié en 1913. Quant à Jean-François Six, sirupeux et prolixe biographe de Foucauld, s’il a complaisamment rapporté la mise en garde de Massignon dans son Aventure de l’amour de Dieu (1993), il n’a pas su l’entendre. Le flot sulpicien ne s’est jamais tari jusqu’à aujourd’hui, charriant année après année des ouvrages qui ont épaissi plutôt qu’éclairci l’énigme d’une âme qu’on devine hantée par la mélancolie, la haine de soi, l’intransigeance et une sombre démesure. Quelques procureurs leur ont fait face, beaucoup moins nombreux mais pas plus respectueux des faits. On pouvait espérer que les choses changeraient une fois la béatification acquise, puisqu’il n’était dès lors plus besoin ni de défendre ni d’attaquer une cause désormais entendue, mais il n’en a rien été. La célébration du centenaire de sa mort a même transformé la cohorte des thuriféraires en une légion où le mélibéen a voisiné avec le savonarolesque. Plus récemment, les procureurs, jusque-là relativement discrets, ont vu leur zèle avivé par la vogue actuelle de déboulonnage de statues et la perspective de la canonisation prochaine de l’ermite de Tamanrasset. À en croire certains d’entre eux, Foucauld aurait été le « défenseur d’une guerre totale contre l’Allemagne lors de la Grande Guerre » ; pour d’autres, il aurait eu une « implication directe dans les opérations militaires coloniales contre les tribus rebelles » et aurait été « l’auxiliaire incomparable » de Laperrine, commandant supérieur des territoires sahariens jusqu’en 1910. Il y a aussi ceux selon lesquels il aurait avancé des « idées en faveur d’une désorganisation des structures sociopolitiques touarègues ». Foucauld « défenseur de la guerre totale » ? Plaisante formule. Totale, la guerre l’était, et Foucauld ne pouvait qu’en prendre acte. Il est un fait qu’il envoyait des lettres exaltées à ses amis engagés sur le front, mais son exaltation restait épistolaire, car l’essentiel de son temps était consacré à la mise au net de ses travaux linguistiques. Ses journées de travail duraient souvent plus de onze heures, et le résultat en est une oeuvre dont il est difficile d’affirmer comme le font certains qu’elle est « indissociable de la conquête coloniale ». Car, dans les faits, elle s’en dissocie parfaitement. Ses lettres à ses amis sur le front, tout comme ses relations avec les officiers sahariens, font partie de l’époque et elles sont banales une fois remises dans leur contexte. En revanche, ses travaux linguistiques, c’est-à-dire, pour l’essentiel, les deux tomes de ses Poésies touarègues et les quatre tomes de son Dictionnaire touareg-français, sont encore une référence pour tous les spécialistes, y compris touaregs. C’est pour une bonne part à cette oeuvre qu’est consacrée le présent ouvrage. Quant à l’implication « directe » dans les opérations militaires, c’est une pure invention. Et les lettres à Laperrine ne justifient pas le qualificatif d’« auxiliaire incomparable » que Foucauld s’est vu décerner après leur parution. Surtout si l’on songe qu’elles datent d’un temps où Laperrine, revenu en France, n’avait plus aucune responsabilité au Sahara. L’ermite avait l’habitude d’informer ses amis officiers de la situation du Sahara, mais il n’était guère en cela qu’une sorte de gazetier dont les « renseignements », qui mettaient plusieurs semaines à arriver à leurs destinataires, n’étaient ni exploitables ni d’un grand intérêt opérationnel. De plus, affirmer comme nous l’avons lu récemment que « ses renseignements fournis à l’armée coloniale ont influencé la stratégie de conquête du “pays touareg” » est un anachronisme. Lorsque Foucauld atteint le pays touareg en février 1904, le chef et futur amenûkal Mûsa ag Amastan vient de signer un traité avec les militaires. En d’autres termes, la « conquête » était déjà chose faite avant même son arrivée sur place. Les seuls auxquels il est difficile de donner totalement tort sont ceux pour qui il aurait songé à désorganiser les structures sociopolitiques touarègues. Sauf à remarquer cependant, comme Paul Pandolfi le fait observer dans sa contribution, que les officiers qui seuls auraient été en mesure de procéder à cette réorganisation était d’un avis contraire, qui seul a prévalu. D’une manière générale, il n’avait guère d’influence sur ses amis militaires. Ainsi, le plan d’organisation de l’annexe du Tidikelt qu’il avait échafaudé est resté lettre morte, comme le remarque là encore Paul Pandolfi. De même, lorsque le sous-lieutenant Constant voulut donner suite aux propositions de Foucauld pour le réaménagement du fort Motylinski, il fut désavoué par son supérieur, le capitaine de La Roche, pour qui tout cela n’était qu’« hérésie tactique ». De même encore, la correspondance du lieutenant-colonel Meynier laisse deviner son scepticisme à propos de renseignements d’ailleurs très vagues transmis par Foucauld en août 1914. De toute façon, ni Foucauld ni ses supérieurs religieux n’avaient alors un quelconque pouvoir décisionnaire. Il ne pouvait que s’ouvrir de ses idées à ces intermédiaires, ces acteurs de terrain qu’étaient les officiers qui intervenaient alors dans l’Ahaggar. Mais, même dans les quelques cas où ces derniers relayèrent ses demandes, les autorités supérieures, tant à Alger qu’à Paris, y opposèrent une fin de non-recevoir. Voilà de quoi relativiser le rôle et l’influence politique de Foucauld. Voir en lui une sorte de maître à penser de la politique saharienne de la France et le lointain inspirateur de cette éphémère Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) que la France créa en 1957 est manquer du sens des proportions. Pour ce qui est des idées coloniales, il les a assurément partagées. Mais ses avis tranchaient sur la bonne conscience alors de mise. C’est ainsi que, dans une lettre de 1912, il conseillait à Mûsa ag Amastan de faire apprendre le français aux siens, pour qu’ils « puissent, au bout d’un certain temps, jouir des mêmes droits que les Français, avoir les mêmes privilèges qu’eux, être représentés comme eux à la Chambre des députés, et être gouvernés en tout comme eux ». Il ne concevait certes pas l’avenir des Touareg ailleurs que dans un ensemble français, mais au moins leur y assignait-il, à terme, celui de citoyens à part entière. En février 1956 encore, un président du Conseil s’est fait conspuer par les ultras d’Alger pour beaucoup moins que ça. Il écrivait aussi en cette même année 1912 : « Si, oublieux de l’amour du prochain commandé par Dieu, notre Père commun, et de la fraternité écrite sur tous nos murs, nous traitons ces peuples [colonisés] non en enfants, mais en matière d’exploitation, l’union que nous leur avons donnée se retournera contre nous et ils nous jetteront à la mer à la première difficulté européenne. » Sans doute ne voit-il là dans les colonisés que des enfants, mais étaient-ils nombreux, en 1912, ceux qui considéraient que, même dans les colonies, la « fraternité écrite sur tous nos murs » ne devait pas rester un vain mot ? Que Foucauld ait été un homme de son temps, nul ne songe à le nier. Il est toujours utile de détailler ce trait du personnage, et les contributeurs du présent ouvrage, notamment Jean-Louis Marçot et Jacob Oliel, ne s’en sont pas faute. Mais en faire un « ultra » de la colonisation est absurde. Foucauld avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d’historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus complexe et plus humaine que l’icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l’hagiographie. De portées et d’inspirations très diverses, tous ces travaux s’accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l’admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu’ils puissent susciter aujourd’hui, cet homme dont l’oeuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères. Parmi tous ces travaux, une place particulière doit être faite à ceux du regretté Antoine Chatelard. C’est pourquoi, avec l’aimable autorisation de la revue qui l’avait d’abord publié, nous avons choisi de republier ici (sous sa forme d’alors) un texte datant de 1995 et qu’on doit tenir pour fondateur puisque c’est le premier texte où le travail linguistique de Foucauld ait fait l’objet d’une étude proprement scientifique. Mentionnons également, du même Antoine Chatelard, La mort de Charles de Foucauld (2000) ouvrage où, d’une part, il s’efforçait de reconstituer les circonstances de la mort de Charles de Foucauld et où, d’autre part, il jetait une intéressante lumière sur la façon dont la légende de « Foucauld martyr » avait pu se construire. Mentionnons aussi par ailleurs le livre sobre et remarquablement documenté de Pierre Sourisseau (Charles de Foucauld. Biographie, Paris, Salvator, 2016), dont on regrette seulement que les travaux linguistiques de Foucauld et ses interrelations avec les Touaregs n’y ont peut-être pas tout à fait la place qu’elles mériteraient. L’article d’Antoine Chatelard est suivi ici de deux textes où Dominique Casajus a tenté de le prolonger sur un ou deux points, tandis que, de son côté, Aurélia Dussere s’est attachée au travail de Foucauld comme explorateur du Maroc et que Marc Franconie propose un commentaire de quelques-uns des croquis qu’il a dressés au cours de son voyage d’exploration ainsi qu’un aperçu de son travail de météorologue. Le volume s’achève par deux contributions, dues à Emmanuel Alcaraz et à Dominique Casajus, qui entendent donner un aperçu de l’image, souvent infondée, que certains milieux se font aujourd’hui de Charles de Foucauld. L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le dossier présenté ici veut être une contribution à ce cette tâche. Et, en historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.
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20.00 €
Chemins de la liberté
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Le salariat se transforme, le travail mute. Accélérée par les technologies digitales, la métamorphose du travail et des relations de travail génère des « zones grises » entre le travail salarié et le travail indépendant classiques. Une multitude de nouvelles figures précaires du travail émergent dans ces zones. Pourtant, c'est dans ces zones grises que des stratégies originales de résistance s'inventent. Il ne s'agit pas seulement de dire « non » à la raison néolibérale, il s'agit d'affirmer positivement, de manière pragmatique, par l'expérimentation politique et sociale, des formes économiques diverses. Plus précisément, un système de protection sociale mutualiste et une entreprise coopérative « sans patrons ». Antonella Corsani a accompagné ces mouvements inédits pendant pluÂsieurs années en France. Les collectifs de travail qu'elle a observées in situ désirent la mutualisation et la coopération. Leur but est d'accroître l'autonomie réelle par l'interdépendance.
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20.00 €
Choses apprises depuis 2020
BC
En 2020, au moment où paraissait la première édition de ce livre, la pandémie du Covid-19 imposait des contraintes nombreuses et variées dans presque tous les pays du monde. Elle provoquait aussi de multiples ruptures dans les chaînes de production et d’âapprovisionnement mondialisées. Combinée à la sécheresse, la politique gouvernementale a eu pour résultat de diminuer comme jamais auparavant le revenu des agriculteurs. Depuis un an, les conséquences de la guerre en Ukraine ont rebattu partiellement les cartes pour les consommateurs comme pour les paysans français. Elles ont aggravé la situation. Cela a conduit l’auteur à revoir et à augmenter de façon substantielle le contenu de la première édition. Sans changer les analyses proposées dans les 14 chapitres rédigés alors, qu’il estime avoir gardé toute leur pertinence, il a ajouté pour cette réédition cinq chapitres nouveaux.
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15.00 €
Chronique des années anti-Macron
BC
Éditorialiste depuis vingt ans de l’hebdomadaire Politis, Denis Sieffert a réuni ici une sélection d’une soixantaine de textes qui couvre les cinq années de la présidence Macron. Il propose une grille de lecture originale des grands débats et des conflits qui ont jalonné ces années. Au fil des événements, il interroge les évolutions d’une personnalité qui, apôtre du « ni droite ni gauche », a fini par fracturer la société et favoriser la droitisation extrême du paysage politique. Denis Sieffert revient aussi sur des événements qui ont mobilisé, inquiété ou ému l’opinion dont il met en évidence le sens politique : que signifie l’émotion populaire suscitée par la disparition de Johnny Halliday ? Que nous disent de notre époque les réactions à l’incendie de Notre-Dame ? Ou les hommages à Jacques Chirac et à Bernard Tapie, en passant par la liesse permissive qui a accompagné la victoire de la France à la coupe du monde de football ? Mais ce sont surtout les débats sur les retraites, la laïcité, le « séparatisme », la fin de vie, avec l’affaire Vincent Lambert, et évidemment la crise des gilets jaunes, que l’on retrouve dans ces pages, tels qu’ils ont été vécus et analysés dans l’instant. L’auteur revient aussi sur les ambivalences de la fameuse diplomatie de la tape dans le dos, face à Trump ou Poutine. Il rappelle quelques compromissions que la realpolitik ne suffit pas à expliquer, comme cette « légion de déshonneur » décernée au dictateur égyptien Al-Sissi. Il interroge enfin l’institution présidentielle dont Emmanuel Macron a accentué la verticalité, notamment dans la gestion de la pandémie. Des questions de pleine actualité. Denis Sieffert n’épargne pas non plus la gauche dont la faiblesse historique est le meilleur atout de Macron. Il livre sur tous ces sujets une analyse qui échappe aux effets de meute médiatiques, et se garde, malgré la sévérité de la critique, de tout esprit de système qui ferait de la contradiction son objet principal.
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Chroniques caucasiennes 1967-2019
BC
Les trois points forts du livre 1. Cet ouvrage est, pour l’essentiel, le résultat d’un minutieux travail d’enquête dans le Caucase musulman. Il apporte un éclairage original sur une région de la Fédération de Russie méconnue, depuis l’époque brejnevienne jusqu’à aujourd’hui. Il permet de découvrir les populations des villages de montagne du Daghestan, république voisine de la Tchétchénie. Ce livre donne la parole à des populations d’ethnies et de classes diverses: enseignants, directeurs d’école, anciens kolkhoziens, nouveaux imams tout comme à des chercheurs, anthropologues, arabisants, historiens et géographes. 2. Rapport aux autorités locales et méthodes soviétiques de la recherche Par sa participation à des « expéditions » sur le terrain organisées par l’Académie des Sciences de l’URSS, l’auteure est régulièrement confrontée aux autorités du Parti sur place car elle dépend directement du chef d’expédition, qu’aux autorités centrales du Daghestan qui contrôlent tout déplacement dans les régions et l’accès aux archives. Ce livre revient sur les convocations par le KGB pour rendre compte de son travail et de ses enquêtes. Il revient également sur les stratégies qu’elle a su mettre en place pour contrecarrer les interdictions d’accès aux archives et à certaines régions du pays. 3. Enfin,la force de ce livre réside dans l’authenticité des portraits dressés sur la base d’entretiens: un ancien directeur d’école membre du Parti devenu salafiste après la chute de l’URSS; un ancien responsable de la propagande anti-religieuse devenu imam ; un spécialiste de l’athéisme à l’université devenu titulaire de la chaire d’islam ; des villageoises sur le parvis d’une mosquée qui expriment leur colère contre le nouveau régime. Ces portraits permettent d’approcher au plus près le vécu d’une population annexée par l’empire russe puis soviétisée. Davantage qu’ailleurs en Russie, la population est confrontée aux difficultés de la période post-soviétique : pauvreté grandissante, chômage, violence, attentats... Frédérique Longuet Marx, anthropologue, mène ses recherches de terrain dans le Caucase musulman depuis le milieu des années 1980. Elle enseigne la sociologie et l’anthropologie pendant près de trente ans à l’Université de Caen. Elle est également chercheur-associée au CETOBAC (Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques), chargée pendant de très nombreuses années d’un séminaire sur les musulmans du Caucase à l’INALCO puis à l’EHESS, Au moment des guerres de Tchétchénie, elle publie en 2003, Tchétchénie, la guerre jusqu’au dernier ? aux éditions Mille et une nuits.
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20.00 €
Comprendre, expliquer, est-ce excuser ?
BC
Le procès des Sciences Humaines et Sociales (SHS) semble avoir été rouvert à l'occasion des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, quand plusieurs déclarations publiques ont dénoncé la « culture de l'excuse » qui serait implicite aux tentatives d'explication ou de compréhension du djihadisme portées par ces disciplines. Quelles sont les distinctions à opérer entre comprendre, expliquer, justifier et excuser ? L'explication est-elle du même registre que la compréhension ? Les causes dissolvent-elles les raisons ? La compréhension exclut-elle le jugement moral ou politique ? Faut-il ou non considérer que les explications apportées par les sciences sociales puissent, à l'image des savoirs psychiatriques, constituer des « circonstances atténuantes » dont les juges, et la société plus largement, auraient à tenir compte ? Et comment situer cette condamnation de la « culture de l'excuse » dans l'histoire plus large des usages politiques des théories des SHS ?
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12.00 €
Contagion virale, contagion économique, risques politiques en Amérique latine
BC
Pourquoi la pandémie en Amérique latine ? Le virus SARS-CoV-2 agit sur un « corps déjà malade » d'où un cortège de morts impressionnant. La pandémie atteint l'ensemble de la population. Tous sont certes impactés mais les catégories sociales les plus pauvres, les plus modestes, sont les plus atteintes. Pourquoi écrire sur ce sujet maintenant alors que la pandémie n'est pas terminée ? Déjà le virus mute en un virus politique. L'Histoire n'est pas écrite mais des tendances sont à l'Åuvre de manière souterraine, des linéaments, des prémices de bouleversements politiques se font jour. L'apparition d'un populisme d'extrême droite, voire d'un « illibéralisme », menace. Les évangéliques en nombre fortement croissant peuvent en constituer une « armée de l'ombre », propice à leur avènement. Sauf si⦠Sauf si un renouvellement en profondeur des propositions progressistes est élaboré, tenant compte de l'Histoire telle qu'elle s'est déroulée ces trente dernières années.
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Contestation sociale à bas bruit en Russie
BC
Les conclusions présentées dans cet ouvrage s’appuient sur une enquête de terrain effectuée en 2016-2018, dirigée par l’auteure, et consacrée initialement au nationalisme ordinaire en Russie contemporaine1. Ce n’est que dans un deuxième temps que la problématique de la critique sociale ordinaire s’est imposée comme nécessaire pour éclairer toute la richesse des données collectées. Cette enquête a été menée avec l’aide d’étudiants et collègues de la Faculté des Arts libéraux et des sciences de l’Université d’Etat de St-Pétersbourg2 qui ont pris en charge certains entretiens ou certaines notes de synthèse. Les guides d’entretien, les premières impressions et premiers résultats ont été discutés collectivement. Je porte cependant l’entière responsabilité de l’analyse et de l’interprétation des données. Une évolution de l’objet L’enquête avait été pensée pour étudier le nationalisme ordinaire ou le rapport à la nation tel qu’il s’exprime au sein de catégories sociales différentes et dans p
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Contester par la musique sous régime autoritaire
BC
Le mouvement social qui a secoué le Bélarus en 2020 a fait la une de la presse internationale pour son ampleur et pour la violence de la répression policière. De nombreux musiciens rock s’inscrivent rapidement dans ce mouvement contestataire contre la dictature. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau : depuis quarante ans, des rockers biélorusses expriment leur opposition aux dominants du champ politique. Comment se construit l’équivalence entre le rock et la contestation sous régime autoritaire ? À quel point répond-elle à la volonté d’engagement politique des musiciens ? De quelle manière le système autoritaire contribue-t-il à la politisation de la musique ? À partir d’une enquête ethnographique sur le rock biélorusse, l’ouvrage propose une analyse générale des logiques historiques et sociales de l’engagement politique des artistes, où s’articulent l’influence des traditions artistiques, les stratégies de concurrence et de distinction, l’enrôlement par les mouvements sociaux et les effets de censure. À travers l’histoire d’un mouvement artistique c’est aussi l’histoire sociale du Bélarus qui se découvre : celle des luttes culturelles et oppositions politiques, révolutions démocratiques et tournants autoritaires, réinterprétations de l’histoire et bouleversements des hiérarchies artistiques. Plus généralement, l’enquête propose une réflexion sur le fonctionnement quotidien des régimes autoritaires et sur les stratégies de résistance. Biographie de l'auteur Yauheni Kryzhanouski et docteur en science politique et ancien post-doctorant à l’EHESS, rattaché aux centres SAGE (CNRS-Université de Strasbourg) et CERCEC (CNRS-EHESS). Il étudie le fonctionnement des systèmes autoritaires post-soviétiques, notamment la politisation, la contestation et la censure, ainsi que les aspects internationaux de l’attribution de statut d’autoritarisme et de démocratie. Trois points forts : Enquête ethnographique de longue durée dans un contexte autoritaire caractérisé par la difficulté d’accès aux informations, enquête qui articule plusieurs méthodes des sciences sociales : entretiens, analyse de la production artistique, archives, analyse des médias. Fine étude de la multiplicité des logiques de politisation : l’ouvrage propose une anatomie d’engagement intellectuel dans les conditions marquées à la fois par l’incitation à la contestation et le risque de répression. Analyse du fonctionnement des systèmes autoritaires au quotidien et de la résistance à ces régimes au-delà des schémas binaires et des réductionnismes : l’enquête pose à nouveaux frais les questions comment vit-on sous dictature et pourquoi s’y oppose-t-on ?
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20.00 €
Croire en l'État
BC
La notion de service public est un outil de lutte contre les inégalités sociales et territoriales. En proposant une genèse de cette idée sous la IIIe République, cet ouvrage revient sur une période considérée comme fondatrice et permet de comprendre le privilège des milieux juridiques dans la promotion de cette notion. La volonté de certains de réorganiser le champ du droit explique la captation de cette idée par le Conseil d'État et les professeurs de droit. Le service public y apparaît ainsi comme un discours de rechange des élites du monde juridique et administratif, mais qui, dans un contexte en voie de démocratisation, n'est pas toujours contrôlé par elles. Alors que la revendication de service public apparaît aujourd'hui avec insistance ce livre, basé surune une enquête, intéressera le lecteur curieux d'en savoir plus sur la genèse d'un phénomène politique né au coeur de l'État et antagoniste à la logique des forces du marché.
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20.00 €
Culture en force
BC
La culture n´est pas une catégorie comme une autre de l´action publique. C´est une condition de la politique, celle qui donne le sens de notre combat pour l´émancipation humaine, la démocratie citoyenne pour une société d´égalité, de liberté, du commun et du partage. Nous voulons le faire avec l´ensemble des composantes du monde artistique, culturel et associatif, politique, syndical et citoyen. Dimension transversale des rapports sociaux, la culture comme le féminisme, l´antiracisme ou l´écologie, nécessite la mobilisation de tous pour résister et construire une alternative aux eaux glacées du calcul égoïste comme aux eaux glauques de la haine de l´autre. Marx puis Gramsci ont montré le caractère essentiel de cet enjeu : il n´y a pas d´émancipation politique sans émancipation culturelle. Ce livre présente la façon dont les communistes abordent cette question de manière novatrice tout en se situant dans le droit fil de leur riche histoire.
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10.00 €
D'Auxerre à Mauthausen et Prague
BC
Dans sa traversée du XXe siècle, l'instituteur de l'Yonne Robert Simon passe par Auxerre, Paris, Mauthausen et Prague. Il déserte en septembre 1939 En 1941, il rejoint le réseau gaulliste Dastard puis adhère au PCF. Arrêté par la police de Vichy en octobre 1942, torturé, livré aux Allemands, il est déporté à Mauthausen. Il est un membre actif de la résistance dans le camp. A son retour dans l'Yonne, il devient permanent du PCF. De 1949 à 1953, il travaille au Conseil Mondial de la Paix où il s'occupe de la revue Défense de la Paix. Réintégré comme instituteur dans l'Yonne, il prend en charge l'Association des Déportés Internés Résistants et Patriotes. À partir de 1959, il est membre de l'opposition interne au sein du PCF avec le groupe « Unir » jusqu'à son exclusion en 1970. À travers le témoignage de cet homme, l'auteur propose une compréhension du siècle sous un nouvel éclairage. Il met en lumière une expérience individuelle de résistance.
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20.00 €
Dans les interstices de la globalisation
BC
Présentation - Collection Le Grand Entrepôt Nous vivons quelque chose d’une grande transformation équivalente à ce que fut en son temps la révolution industrielle. C’est d’ailleurs l’histoire de l’une qui éclaire pour nous la naissance de l’autre, soit dit en passant. Quelques précurseurs la nomment d’ailleurs révolution logistique. C’est bien en effet de logistique qu’il s’agit, de cette manière toute moderne de fonder une économie mondiale sur la circulation des marchandises. Mobilité des marchandises, des hommes, des informations, de l’argent. Nous avons donc mis en place un programme de recherche pour rendre compte de cette transformation, la fabrique qu’elle organise de nouvelles économies mondes, les acteurs économiques qu’elle suscite et ceux qu’elle éteint, les formes de travail et de mobilisation qu’elle promeut, ce qu’elle construit et ce qu’elle détruit des espaces industriels. Ce programme nous l’avons baptisé « Le Grand Entrepôt » parce qu’il nous semble que le stockage et son organisation économique joue un rôle important dans cette affaire. Des entrepôts donc, des ports devenus giga parkings à containers et des décharges. Nous avons donc rassemblé ici, dans une collection qui a le nom du programme, quelques travaux qui éclairent cette transformation, la décrive, en mesure l’impact, analyse ses conséquences. Et qui surtout essaye de penser non pas simplement les formes économiques, sociales et spatiales de cette transformation, mais son impact, sa force et sa violence. Autant le dire simplement, nous pensons que la transformation que les experts nomme logistique n’est pas, ou très peu, une transformation positive des mondes de l’économie. C’est une catastrophe, une mise en désordre de mondes qui l’étaient déjà pas mal, un dérèglement ou un échauffement sans précédent d’économies déjà pas mal déjantées. Les auteurs de ces travaux viennent de la sociologie du travail, de l’anthropologie urbaine, de la géographie économique. De ce monde qui vient nous en voyons les aspérités, les gouffres, les souffrances et les débâcles, pas le génie. Titre 3 : Dans les interstices de la globalisation. Les chaînes de marchandises populaires : Chine, Chili, Bolivie. Nico Tassi Résumé : Le texte étudie les articulations, les circuits et les chaînes d'approvisionnement globales qui se développent entre la Chine et la Bolivie, via le Chili, à partir d'entreprises économiques populaires, pour tenter de comprendre à la fois le processus d'expansion de l'échelle des économies populaires et les modalités de la participation de ces acteurs à la sphère globale. À partir d'une série d'alliances entre acteurs économiques sino-boliviens fondées sur des pratiques de compadrazgo et de liens matrimoniaux, la recherche cristallise une infrastructure socio-économique capable d'accélérer l'incursion des acteurs populaires dans les espaces et les infrastructures de la mondialisation, des compagnies maritimes aux zones de libre-échange, de la logistique aux ports, commençant à produire des processus localisés mais importants de reconfiguration globale. Au-delà de la description des chaînes de marchandises populaires, l'étude suggère une réadaptation des volumes, des formes de fonctionnement et des géographies de la mondialisation, en profilant ces entreprises populaires comme des fabricants du global plutôt que comme de simples victimes ou bénéficiaires.
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20.00 €
De Mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF)
BC
Ce livre est issu de trois tables-rondes organisées par le Réseau Féministe « Ruptures » à l’occasion des quarante ans de Mai 68. Composé de témoignages de femmes qui, à cette époque, participaient ou non à des mouvements politiques, cet ouvrage présente un double intérêt : il nous fait vivre - ou revivre -l’éclosion puis l’essor du MLF. Ainsi, la singularité de l’évènement est d’abord saisie dans son avènement, son bouillonnement, son incandescence. Pour autant, ces témoignages n’excluent pas un regard distancié permettant une analyse rétrospective et des retours critiques. À travers la diversité des parcours se dégage une idée clé : Mai 68 est la brèche, le creuset d’où surgira le mouvement de libération des femmes. Très vite, en effet, ces jeunes femmes, actrices et témoins de cet « évènement », éprouvent un malaise : aucune évocation de l’oppression des femmes. Quelle place peuvent-elles trouver dans le langage dogmatique des gauchistes ? Aucune.
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12.00 €
De port en port, où règne la Marchandise
BC
Présentation - Collection Le Grand Entrepôt Nous vivons quelque chose d’une grande transformation équivalente à ce que fut en son temps la révolution industrielle. C’est d’ailleurs l’histoire de l’une qui éclaire pour nous la naissance de l’autre, soit dit en passant. Quelques précurseurs la nomment d’ailleurs révolution logistique. C’est bien en effet de logistique qu’il s’agit, de cette manière toute moderne de fonder une économie mondiale sur la circulation des marchandises. Mobilité des marchandises, des hommes, des informations, de l’argent. Nous avons donc mis en place un programme de recherche pour rendre compte de cette transformation, la fabrique qu’elle organise de nouvelles économies mondes, les acteurs économiques qu’elle suscite et ceux qu’elle éteint, les formes de travail et de mobilisation qu’elle promeut, ce qu’elle construit et ce qu’elle détruit des espaces industriels. Ce programme nous l’avons baptisé « Le Grand Entrepôt » parce qu’il nous semble que le stockage et son organisation économique joue un rôle important dans cette affaire. Des entrepôts donc, des ports devenus giga parkings à containers et des décharges. Nous avons donc rassemblé ici, dans une collection qui a le nom du programme, quelques travaux qui éclairent cette transformation, la décrive, en mesure l’impact, analyse ses conséquences. Et qui surtout essaye de penser non pas simplement les formes économiques, sociales et spatiales de cette transformation, mais son impact, sa force et sa violence. Autant le dire simplement, nous pensons que la transformation que les experts nomme logistique n’est pas, ou très peu, une transformation positive des mondes de l’économie. C’est une catastrophe, une mise en désordre de mondes qui l’étaient déjà pas mal, un dérèglement ou un échauffement sans précédent d’économies déjà pas mal déjantées. Les auteurs de ces travaux viennent de la sociologie du travail, de l’anthropologie urbaine, de la géographie économique. De ce monde qui vient nous en voyons les aspérités, les gouffres, les souffrances et les débâcles, pas le génie. Premiers titres : Titre 2 : Les frontières du monde. Voyage à travers la chaîne d’approvisionnement des conteneurs. Andrea Bottalico Résumé : La filière des conteneurs montre sa face invisible au moment où les chaînes d'approvisionnement se bloquent. Au lendemain de l'urgence sanitaire, même les observateurs les plus distraits ont compris qu'il existe un monde de navires, d'infrastructures de transport, d'entrepôts et de marchandises qui circulent sans arrêt. L'auteur a parcouru et raconté le monde opaque au-delà des portes d'entrée des ports, observant le jeu des acteurs qui font littéralement bouger l'économie mondiale. En errant dans des ports de plus en plus inaccessibles et dissociés des villes, il a suivi les traces du conteneur et d'un capitaine de navire sans nom. Le port de Gênes et les histoires liées aux dockers en perpétuel conflit, aux trafics d'armes, aux grèves et aux sous-bois qu'il recèle ; la vie et le destin du port méridional de Gioia Tauro, puis la dévastation environnementale du port de Marseille-Fos ; le port inaccessible de Beyrouth avant l'explosion qui l'a rasé ; les projets d'expansion sans limite du port d'Anvers ; le terminal à conteneurs automatisé et futuriste de Rotterdam... A travers les grandes étapes de l'univers maritime-portuaire, se dessine un parcours au cours duquel le travail et les marchandises semblent disparaître.
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20.00 €
Debout, tête haute
BC
Les psychiatres sont des lanceurs d’alerte car ce qui est dit dans le cadre intime de la consultation devient un phénomène de société peu de temps après. Depuis plusieurs années j’alerte sur les discours haineux venant d’une minorité très audible qui divisent une majorité qui cohabite et aux yeux de laquelle le métissage est une évidence en France, de plus, un Français sur trois a un lien direct avec l’immigration, apurement dit avec l'altérité. Et cela malgré des discriminations ethniques qui existent depuis la colonisation et persistent car les politiques ne se sont jamais emparés sérieusement de cette question pour faire de tous les Français des citoyens égaux sans exceptions, malgré la mobilisation de bon nombre d’entre eux. Réduire les inégalités, répondre aux crises économiques est travail de très longue haleine et qui nécessite intelligence, connaissance et efforts. Or, la bêtise a été banalisée tout autant que la réflexion. Alors, il est plus aisé pour les responsables de trouver un bouc émissaire. Ce sera l’étranger. Certains politiques et médias ont alors imposé le sujet de l’immigration à travers des stratégies insidieuses mais sûres qui aboutissent à la situation paradoxale dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui : c’est-à-dire une division des Français alors que nous sommes tous conscients que nous ne pouvons nous passer les uns des autres. Les expressions de haine étant plus faciles à exprimer, car primaires et moins élaborées que celle de la fraternité, de la solidarité ou de l’amour, elles sont aujourd’hui exprimées de façon décomplexée et blessent les personnes attaquées. Mon métier de psychiatre me donne l’avantage d’une écoute particulière qui libère souvent des paroles et permet des associations d’idées, qui, autrement, n’auraient jamais été prononcées. Les individus agressés se demandent : Pourquoi tant de haine, pourquoi être considérés comme un problème alors qu’ils font partie de la solution ? Depuis quand ? Comment se sortir de ce cercle pervers qui parfois poussent les concernés à se détester eux-mêmes, à douter de leur valeur ? Comment réagir ? Je suis tenue, par mon métier de thérapeute, à la neutralité bienveillante, mais avec l’expérience, je réalise que dans certaines circonstances, il faut s’avouer qu’il est impossible de toujours garder une distance émotionnelle. Je pense même que ce serait faire preuve de manque d’empathie et de courage en tant que citoyenne que de rester passive. Beaucoup d’écrits académiques ont été rédigés sur toutes les formes de discriminations les mécanismes, l' histoire. Ils m’ont nourrie dans ma réflexion pour écrire ce manifeste qui se veut être un ouvrage qui parle au coeur des gens, à cette pépite d’humanité que nous avons tous en commun pour donner des solutions et répondre à des situations humiliantes et déshumanisante afin d’en sortir Debout, tête haute !Â
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5.00 €
Déclin urbain
BC
Brexit au Royaume-Uni, élection de Donald Trump aux États-Unis, montée de l'extrême droite en Europe continentale : ces événements récents sont fréquemment présentés comme les conséquences politiques du décrochage des territoires urbains d'ancienne industrie et de ceux, plus ruraux, restés à l'écart des flux de l'économie globale. Les inégalités créées par un développement à deux vitesses avec, d'un côté, des logiques métropolitaines connectées à la globalisation et, de l'autre, une accentuation et une accélération du déclin territorial, s'imposent ainsi actuellement dans le débat public. En prenant appui sur des analyses portant sur des villes françaises, mais également américaines et marocaines, cet ouvrage propose une analyse fine des dynamiques des territoires décroissants, c'est-à-dire ceux qui connaissent un déclin démographique accompagné d'une dévitalisation économique et, bien souvent, d'une paupérisation de leur population. Le livre cherche à éclairer ces processus, mais égal
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20.00 €
Démocratie réelle
BC
«Â Ils ne nous représentent pas », scandaient les Indignés espagnols en 2011. Leur emboîtant le pas, les mouvements Occupy, Nuit debout ou encore les gilets jaunes revendiquent, depuis une décennie, une «Â démocratie réelle » face à la crise que traversent les régimes représentatifs. Mais à quoi peut bien ressembler cette démocratie nouvelle ? Quels sont exactement les reproches adressés à la démocratie libérale ? Quelles alternatives s’inventent et s’expérimentent à travers les occupations de places publiques ? Cet ouvrage nous plonge au cÅur du laboratoire politique espagnol, à partir d’une enquête sociologique menée pendant dix ans à Madrid. Assemblées autogestionnaires, démocratie participative, innovations numériques, tirage au sort : les Indignés nous invitent à élargir notre imaginaire. Cette nouvelle génération d’activistes a contribué à démocratiser, non sans difficultés, les institutions politiques. Mais une telle démocratisation peut-elle avoir des effets de long terme, au-del
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20.00 €
Déni d’humanité
BC
Les Éditions du Croquant, qui s’inscrivent dans une démarche critique des phénomènes de domination, proposeront dès septembre, une nouvelle collection. Constituée de textes relativement brefs (autour de 60 000 signes), incisifs, dans le genre « coups de poing » ou « coups de gueule ». Le titre de la collection en donne l’esprit et le ton : Halte là ! Trop c’est trop ! Stop ! Carton rouge ! Il s’agit de faire part de nos indignations, de nos colères. Non pas de façon négative, mais en privilégiant l’expression argumentée d’une prise de conscience de l’intolérable. Nous solliciterons les autrices et auteurs du Croquant. Mais aussi de nouveaux témoins et/ou analystes des phénomènes sociaux. À charge pour eux de dire de façon ramassée l’objet de leurs révoltes, de dénoncer les phénomènes, procédures, décisions politiques et sociales qui portent atteinte à la dignité humaine, à la justice. Certains feront connaître de façon adaptée au format de la collection les résultats de leurs recherches, d'autres choisiront de partager des expériences collectives ou sensibles, à la fois emblématiques d’une époque et riches de leur singularité. Sortons les Cartons Rouges devant l’intolérable, disons l’émotion ressentie – sans la dissocier de la pensée. Cette réaction est plus que jamais nécessaire pour construire les résistances, pour croire en l’avenir." Selon les sinistres statistiques publiées chaque année par l’OIM, en dix ans pas moins de 28854 personnes en migration contrainte ont trouvé la mort en tentant de chercher un refuge dans l’un des pays de l’Union européenne, hommes, femmes et enfants. Quant aux autres, quand elles ne sont pas les victimes de rejet en particulier vers les campements de concentration de la Libye, elles sont classées dans la catégorie floue, dépréciative et discriminatoire du « migrant ». Mais pourquoi ces migrations sous la contrainte ? Pourquoi ces personnes forcées à l’exil qui, en majorité, émigrent d’ailleurs dans les pays limitrophes à leur région d’origine? En cause le processus de la mondialisation économique et financière qui est parvenu à asservir les pays des Suds aux pays riches du Nord, animés par l’idéologie néolibérale, avec les destructions humaines, sociales, culturelles et environnementales que l'on sait. Sans égard ni à leur origine, ni à leur culture, sans tenir compte de situations de précarité matérielle et psychique extrêmes, sans prendre en compte les traumatismes subis dans des parcours migratoires plus qu’aléatoires, les pays de l’UE sont coupables, vis-à-vis de celles et ceux qu’ils rejettent dans la catégorie du migrant, d’un véritable déni d’humanité. Et ce déni d’humanité se décline en différentes formes de crime contre l’humanité. À nous de réagir, autant pour le soutien humain que dans l'action politique.
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5.00 €
Dépasser l’entreprise capitaliste
BC
L’association d’éducation populaire Réseau Salariat promeut l’extension du salaire à la qualification personnelle comme voie de sortie du capitalisme. Elle s’appuie sur des outils et des institutions existant à l’échelle macropolitique (régime général de la Sécurité sociale, statut des fonctionnaires, etc.) pour élaborer et diffuser des propositions concrètes de développement des droits économiques. Son ambition affirmée de généraliser le salaire attaché à la personne (parfois appelé « salaire à vie ») s’appuie sur une redéfinition du travail et du statut de producteur. Son accomplissement supposerait l’instauration d’une copropriété d’usage des moyens de production ainsi qu’une forte socialisation de la valeur économique afin de garantir à toutes et tous une qualification inaliénable et une souveraineté au travail, notamment au sein l’entreprise. À ce jour cependant, l’articulation des perspectives macro-institutionnelles avec le fonctionnement réel de l’entreprise reste embryonnaire.
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Des droits des femmes au féminisme
BC
Ce livre est le dernier écrit par Jean-Claude Gillet, emporté par la Covid en novembre 2020. En collaboration avec Josette Boisgibault, il y retrace l’évolution qui été celle du PSU dans son époque, celle qui va des combats pour les droits des femmes depuis les années soixante jusqu’aux luttes féministes des années 70 et 80. Au travers notamment d’une analyse serrée des publications du PSU publiques et internes tout au long des trente années de son existence (1960/1990), cet ouvrage met en lumière le rôle croissant des femmes dans ce parti et, parallèlement, leur visibilité dans la société, en particulier au tournant des années 70/80. L’émergence au plan national de la personnalité d’Huguette Bouchardeau, devenue secrétaire nationale du parti en 1979 et sa candidate à l’élection présidentielle en 1981, en fut une manifestation tangible. On trouvera au fil des pages des témoignages de ces militant·es émaillant les trois décennies décisives qui ont marqué l’émancipation des femmes.
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20.00 €
Développer les services publics : un combat d'avant-garde
BC
Affaiblis par les politiques libérales, les services publics ne sont pas sans défauts ; pour autant, ils réduisent les inégalités et renforcent le potentiel productif. Pourquoi alors vouloir les restreindre voire les supprimer ? Pour interdire le vrai débat ! Les libéraux affirment que « si vous voulez payer moins d’impôts, il faut nous dire quels services publics supprimer ». Ce livre a pour but d’illustrer qu’il est possible de développer des services publics de qualité. Leur promotion est nécessaire pour faire face à la hausse des inégalités, au réchauffement climatique et pour engager un nouveau mode de développement qui respecte l’environnement et les êtres humains. Les nouvelles technologies facilitent la tâche, à condition de libérer l'activité économique de la contrainte du taux de profit et de l’asservissement à l’univers de la marchandisation. Les services publics ont toute leur place dans cette construction. Les développer est un combat d’avant-garde.
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15.00 €
Division et coordination du travail dans l'enseignement et la formation
BC
Le monde éducatif, déstabilisé dans ses anciennes certitudes, tente d´apporter des réponses aux défis actuels en termes de réorganisation des institutions éducatives, de renouvellement de l´offre de service qui tend à rendre poreuses les frontières entre l´enseignement et l´éducation, de redéfinition des périmètres professionnels des acteurs éducatifs, de construction de nouvelles collaborations, avec souvent, en arrière plan, l´usage à des fins éducatives ou organisationnelles, d´outils numériques. Cet ouvrage apporte des éléments de réponses de chercheurs en éducation belges, suisses, québécois et français qui collaborent ensemble depuis plusieurs années à deux questions centrales : Quelles réponses sont apportées en termes de division / coordination du travail éducatif par les organisations de ce champ pour maintenir l´ambition d´objectifs éducatifs de haut niveau dans ce contexte de mutations accélérées ?
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20.00 €
Du facteur au livreur ?
BC
Ce livre veut rendre visible ce qui se passe dans les coulisses d'un grand service public, La Poste, du point de vue de ceux qui y travaillent. Il souhaite ainsi aider à comprendre, au travers et au-delà du cas de La Poste et des facteurs, quels sont les liens entre la dégradation des services publics et la dégradation des conditions de travail et des métiers de ceux qui les font fonctionner ; et montrer combien les enjeux de la qualité du travail et ceux de la qualité de la vie sociale sont solidaires. En faisant ce détour par les coulisses de la distribution du courrier et des colis, nous souhaitons alimenter la réflexion et le débat citoyens tant sur l'avenir des services publics que sur le sort fait aux travailleurs du secteur public. Si ces deux enjeux sont bien indissociables, alors des convergences entre usagers et salariés sont à la fois nécessaires et possibles.
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15.00 €
Dynamiques des tournants autoritaires
BC
Russie, Turquie, Brésil, Pologne, Venezuela, Nicaraguaâ- La liste s’allonge des pays vivant un tournant autoritaire. Répression, restriction des libertés publiques et mise sous tutelle de nombreux secteurs sociaux participent d’un durcissement généralisé des modes de gouvernement, qui semble aujourd’hui affecter les démocraties les plus anciennes et les plus solides. L’ambition de cet ouvrage est de renouveler la question de l’autoritarisme, en repérant plutôt les processus qui font évoluer certains régimes de la démocratie vers un exercice brutal ou arbitraire du pouvoir. Les tournants autoritaires sont ici appréhendés sur le registre non de la rupture mais de la reconfiguration : à la temporalité courte du basculement autoritaire (consécutif, par exemple, à un coup d’État), les différents cas historiques ou contemporains présentés substituent la temporalité moyenne d’une recomposition des régimes politiques dans et par laquelle il est possible d’abuser du pouvoir.
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20.00 €
Ecoarchie
BC
Cet ouvrage propose une critique des discours capitalistes et notamment néolibéraux, ainsi que leur généalogie reposant explicitement sur l'exploitation (en lien avec le colonialisme) et le développement d'un véritable privilège écocide, qui est devenu une norme quotidienne. Il s'agit d'un essai documenté par des recherches en sciences économiques, sciences sociales, sciences politiques et évidemment en sciences climatiques dans toute leur interdisciplinarité ; le spectre est volontairement large pour exposer la dimension systémique du problème. Une critique du concept de liberté est également présente, puisque la liberté est exercée au sein d'une dualité de citoyen. Le concept de "dignité" est également réintroduit au sein d'une discussion philosophique et politique, car il semblerait qu'il permettrait peut-être une opérationnalité sociale juste et équitable des luttes pertinentes qui secouent actuellement nos sociétés.
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15.00 €
Education prioritaire : une politique féconde pour le système éducatif.
BC
Dans le contexte morose du système éducatif d’aujourd’hui, le collectif Langevin Wallon souhaite porter un message d’espoir pour une réelle démocratisation de l’école et montrer qu’il est possible de réformer réellement le système scolaire sans brutaliser ses personnels, sans juger les parents ni accabler les élèves. Loin des recettes supposées providentielles et courtermistes, ce livre est nourri par la solide expérience professionnelle de ses auteurs, notamment en matière de conception et d’animation nationale de la politique de l’éducation prioritaire menée lors de sa refondation (2013-2017), par les données de la recherche et par les acquis des réussites de terrain. Il met ainsi à la disposition des lecteurs une somme importante de connaissances sur cette politique et ouvre la réflexion sur les questions éducatives essentielles pour contrer les inégalités sociales face à l’apprentissage scolaire. Souhaitant dépasser l’insincérité récurrente des débats sur l’école, le collectif Langevin Wallon, convaincu que la grande inégalité scolaire n’est pas une fatalité, fait le pari que l’Ecole est encore capable de porter la réussite des enfants des milieux populaires si la coopération de tous avec chacun triomphe sur la compétition de chacun contre tous, si le sens du collectif reprend l’ascendant sur l’individualisme, si l’intérêt général redevient l’alpha et l’oméga de notre démocratie.
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24.00 €
Emplois non pourvus : une offensive contre le salariat
BC
Depuis quelques décennies, une série d’élus, de représentants professionnels, d’entrepreneurs, d’agents d’influence ou d’experts s’efforcent de faire reconnaître un problème : les emplois seraient particulièrement durs à pourvoir en France, constituant une menace redoutable pour l’économie nationale. On n’échappe désormais plus à la litanie des centaines de milliers d’emplois non pourvus, régulièrement serinés dans des journaux, à la télévision, à la radio ou sur des réseaux sociaux. Ce problème prendrait même la forme d’un paradoxe, puisque les difficultés de recrutement atteindraient des sommets... en même temps que le nombre de chômeurs. Ces derniers sont donc mis en cause et accusés de fainéantise, ce qui en motive certains à abaisser encore plus le salaire qu’ils espèrent toucher. Pour dénouer le paradoxe apparent entre une multitude d’offres et une multitude de chômeurs, les porte-paroles de cette cause n’envisagent guère de concessions aux candidats et aux salariés. Ils privilégient plutôt une dérégulation du marché de l’emploi et une dégradation des conditions de travail dans les entreprises. Au risque de rendre encore plus difficiles les recrutements ? Bien entendu, car ce discours est éminemment idéologique et mobilisé pour justifier un programme politique libéral. Les pages qui suivent s’inscrivent radicalement en faux contre cette thèse. Motivées par un certain agacement face à la nature du débat public et à l’admission de thèses farfelues, sans aucun fondement, elles constituent une réponse point par point. Elles mettent en doute le volume des emplois non pourvus, qui demeure résiduel. Elles soulignent l’incohérence des discours à ce propos, qui se contredisent mutuellement. Elles recherchent les responsabilités d’une telle situation, au-delà de la culpabilisation des chômeurs, bien commode pour faire oublier les modes de recrutement en vigueur. Elles analysent la manipulation politique du sujet par des élus ou des représentants du patronat, pour obtenir des réformes sans aucun rapport avec la question. Par le biais de cette étude, l’ouvrage poursuit plusieurs objectifs. En premier lieu, il vise à dissiper des malentendus, des raccourcis ou des présentations fallacieuses sur le sujet du non-pourvoi des offres. En rappelant plusieurs données fondamentales et en discutant leur signification, il éclaire un débat où de nombreux termes ou chiffres sont assénés sans explication. Il compile ainsi la littérature sociologique sur le sujet et la croise avec les terrains d’enquête de l’auteur. Cela permet de constituer une synthèse empiriquement fondée des motifs pour lesquels un emploi peut n’être pas pourvu, ainsi que des motifs qui conduisent néanmoins des individus à en profiter pour blâmer les chômeurs.
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En quête de valeur(s)
BC
La valeur des marchandises et celle de la justice, de la liberté, de la démocratie, d’une oeuvre d’art sont-elles comparables, non pas en termes comptables mais de signifiant d’une société ? Pourquoi le même mot sert-il pour les définir ? Avant que l’économie ne submerge la vie des sociétés, avant que le capitalisme ne réduise toute activité humaine à l’état de marchandise, avant que le vivant lui-même ne soit happé dans un engrenage financier, l’interrogation n’avait pas grand sens. Seuls importaient pour les philosophes de l’Antiquité le beau, le bien, le juste ou le mérite. Ils étaient en quête de ces valeurs-là. Le capitalisme, au contraire, est en quête de valeur sous forme d’argent, toujours croissante pour nourrir une accumulation sans fin. Jean-Marie Harribey mène une enquête à la fois philosophique, anthropologique et économique pour élucider quelques mystères au coeur des crises du monde actuel. Si le travail est le seul producteur de valeur économique, comment la valeur pour l’actionnaire s’est-elle imposée ? Pourquoi cette valeur est-elle érigée en valeur suprême, faisant du calcul économique le critère normatif de la valeur de la nature ou de la valeur de la vie ? Une enquête pour dégager un itinéraire à même de nous faire sortir de cette impasse.
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Enquêter de quel droit ?
BC
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EPR Flamanville
BC
Bien involontairement, ce livre a partiellement suivi l'histoire chaotique de son objet d'étude. En apparence livre d'une histoire, il a lui-même une histoire étroitement liée à celle du chantier de l'EPR de Flamanville dont il est censé raconter et analyser la construction, ses évolutions et ses péripéties. Résultat de la volonté du comité régional CGT Normandie et d’une décision prise en 2017, il a cependant subi les événements et été le jouet des circonstances. Voulant mettre à distance, il n'a pas réussi à faire abstraction des multiples mésaventures du chantier. Nous voulions rompre avec notre vieille habitude de laisser nos archives être dispersées, de ne pas garder trace, de ne pas tirer les leçons des effets de nos actions, de faire puis d'oublier, quelques fois de laisser d'autres s'approprier les résultats de nos actions. Mais le livre se voulait aussi une tentative pour faire obstacle aux déformations volontaires ou involontaires, aux jugements péremptoires et trop souvent peu argumentés, aux affirmations non documentées, à l'expression d'opinions ignorantes de la réalité, du vécu et du travail des salariés. Tout cela n'a pas manqué depuis vingt ans et demain sera probablement comme hier et aujourd'hui. Nous n'avions donc pas l'intention d'attendre la fin du chantier pour rendre publics quelques éléments d'analyse. Faire l'histoire du chantier plusieurs années avant la fin du chantier n'aurait pas manqué de provoquer nombre de commentaires malveillants et quelques sarcasmes mais aurait aussi été l'image inversée d'un chantier hors-normes. Nous aurions été en avance au lieu d'être en retard par rapport à un calendrier prévisionnel en même temps que nous aurions parlé depuis les conditions concrètes de fabrication du réacteur, au plus près possible du vécu des salariés, pour éclairer la face la plus cachée du chantier afin de tenter d'expliquer et d'analyser les causes des infortunes du projet et des errements de beaucoup de responsables. C'est pourquoi, quoique particulièrement et même viscéralement attachés aux dates des différentes déclarations, prises de position et décisions pour mieux contextualiser et responsabiliser les acteurs et décideurs, même plusieurs années après les faits, nous faisons souvent fi de la chronologie. En effet, loin de faire un simple récit, nous avons voulu développer une argumentation et une thèse, en particulier parce que beaucoup d'éléments valident nos repères revendicatifs, nos actions et notre démarche sur ce chantier. Globalement, nous avons essayé de démontrer que les retards, le dépassement des coûts et les malfaçons sont la manifestation et la conséquence de la contradiction actuelle, à l'heure du capitalisme financiarisé dans notre pays, entre le potentiel technologique, scientifique et humain et les conditions économiques, sociales et politiques de réalisation d'un tel chantier. C'est le facteur explicatif essentiel des difficultés rencontrées lors de la construction. Il fallait cependant apporter les preuves et le démontrer ou, au moins, le tenter. Nous avions aussi l'ambition, à notre place de syndicalistes, d'être utiles au débat public en mettant à disposition des éléments indispensables à la délibération collective nécessaire pour prendre des décisions, de nature éminemment politique, sur la production et la consommation d'énergie en France. Les tergiversations et atermoiements des différents pouvoirs exécutifs durant de trop nombreuses années mais aussi des décisions calamiteuses telles que le projet Hercule ou l'abandon du projet Astrid, hypothéquaient gravement l'avenir de la production électrique en France. Le lien fait entre la mise en service de l'EPR et la fermeture de la centrale de Fessenheim dans le décret du 9 avril 2017, la confirmation de cette fermeture en 2018, l'analyse que nous pouvions faire de la programmation pluriannuelle de l'énergie et de la loi du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat, nous confortaient dans notre décision. Dès la deuxième moitié de l'année 2017, nous avons avions commencé à recueillir les témoignages de quelques camarades. A partir de ces témoignages et de la documentation accumulée, nous avons commencé à organiser et rédiger. Pour l'essentiel, les textes du présent ouvrage étaient déjà disponibles au début de l'année 2019. Mais la réalité nous a rattrapés et déjà les écarts de qualité détectés sur certaines soudures du circuit secondaire principal faisaient à nouveau peser beaucoup d'incertitudes sur la fin du chantier. En 2018 puis à nouveau en 2019, EDF reportait la date de mise en service du réacteur. L'année suivante, la pandémie de Covid 19 faisait entrer en une longue torpeur l'activité du pays, modifiait nos premières préoccupations et celles des salariés en général. Ce long engourdissement faisait, nous semblait-il, perdre beaucoup d'intérêt et de sens à l'édition d'un livre. Alors, nous aussi avons attendu. Mais les retards accumulés, l’absence de décisions politiques pour répondre aux besoins d'électricité dans le pays ou simplement maintenir l'outil de production en état de fonctionnement et assurer sa maintenance, devenaient trop manifestes et visibles pour éviter quelques débats et résolutions sur l'avenir de la production électronucléaire en France. Des arbitrages devaient être faits et des engagements être enfin pris. Quelques vagues promesses toujours reportées sur la date d'une éventuelle décision ne suffisaient plus. La crédibilité de la parole publique, la confiance dans les responsables étaient de nouveau posées. La situation du parc nucléaire français, l'augmentation des besoins d'électricité, en particulier pour changer les modes de motorisation des automobiles et accompagner les changements d'usages, la nécessité de moins extraire de ressources fossiles, de décarboner la production industrielle et plus généralement les activités humaines, demandaient de prendre des décisions à rebours de ce qui avait été dit et fait depuis plusieurs années. Lentement, quelques années après le choc Fukushima, l'opinion publique évoluait sur l'électronucléaire et la composition du mix énergétique. Le pouvoir exécutif était sous pression. Nous pressentions que bientôt, il lui faudrait s'exprimer, peut-être avec beaucoup de réticences et d'arrière-pensées et même si c'était déjà beaucoup trop tard pour préserver les intérêts du pays et de ses salariés. Ce fut progressivement fait quelques mois avant les échéances électorales de 2022, d'abord par les déclarations du président de la République au Creusot le 8 décembre 2020, puis lors de son allocution du 9 novembre 2021 et enfin lors de son discours de Belfort du 10 février 2022. En fonction des urgences et des enjeux de la politique énergétique pour les salariés et le pays, du rôle central des conditions économiques et sociales pour mener à bien dans les meilleures conditions et les meilleurs délais la construction d'un réacteur, nous estimions qu'il était de notre devoir de syndicalistes de mettre à disposition et de rendre publics quelques enseignements que nous pouvions tirer de l'histoire de ce chantier pour servir au retour d'expérience. Il appartiendrait ensuite aux citoyens, aux pouvoirs publics et aux organisations politiques de s'en saisir ou de les ignorer. Mais, si nous avions eu raison de prévoir quelques annonces en fin de quinquennat, nous eûmes probablement tort de retarder l'édition du livre. Certes, les communications officielles attendues étaient susceptibles de modifier le regard porté sur la construction d'un premier réacteur nucléaire de nouvelle génération en France. Cependant, aussi bien les décisions politiques que les évolutions de l'opinion publique dépendaient partiellement des leçons tirées des retours d'expérience du chantier de Flamanville. Nous savions que les différentes annonces du pouvoir exécutif, les études préalables aux choix définitifs, les propositions éventuelles de l'immense majorité des différentes organisations politiques, seraient oublieuses des conditions sociales de réalisation d'un parc de réacteurs nucléaires éventuellement retenu. Le sujet fut effectivement éludé ou ignoré. Notre voix ne pouvait pas porter, nous ne pouvions que réagir et en aucun cas poser les termes d'un débat d'ailleurs esquivé par beaucoup de protagonistes. Ainsi, nous qui avions toujours tenu à rester maîtres de notre temps et de notre agenda, nous nous laissâmes rattraper par le calendrier politique et le rythme des différentes déclarations du pouvoir exécutif. Nous qui savions que le temps des politiques énergétiques structurantes n'est pas celui du court terme, des élections politiques et des jeux politiques, nous fûmes nous-mêmes le jouet des circonstances et des événements. Nous qui avions obstinément et constamment refusé le débat pour ou contre le nucléaire ou l'électronucléaire pour concentrer toute notre attention et notre énergie sur le chantier et les conditions de la construction du réacteur nucléaire, nous fûmes privés de débat sur les conditions de mise en oeuvre d'une politique énergétique ambitieuse. La séquence électorale de 2022 aurait pu et peut-être dû permettre ce débat. Mais, malgré l'invasion de l'Ukraine, la flambée des prix des énergies, les risques de coupures d'approvisionnement d'une partie du continent européen, les manifestations des effets du réchauffement climatique, les conditions du débat démocratique ne le permirent pas. Il y eut pourtant des prises de position de plusieurs candidats et formations politiques mais en aucun cas débat et vote sur des orientations claires. Peut-être n'était-ce pas possible ou souhaitable dans le cadre de ces élections. Ce n'est pas à nous de juger. La politique énergétique est un engagement sur plusieurs générations qui exige une délibération collective. Si le vote est nécessaire, la délibération collective est beaucoup plus qu'un préalable à un vote et son unique utilité. Il ne nous appartient pas de décider des formes de cette délibération mais d'y participer à notre place. C'est l'ambition de ce livre. C'est pourquoi, quelques mois avant la mise en service du réacteur, nous faisons publier ce qui était déjà écrit plus de trois ans auparavant. Nous n'avons eu ni la volonté ni le besoin de corriger les textes. Nous avons juste ajouté quelques petits compléments aisément identifiables pour ne pas omettre certaines annonces faites depuis 2019. Le décalage de plusieurs années modifie un peu le regard que nous pouvons porter sur ces textes et documents. C'est la raison pour laquelle il nous est apparu nécessaire de toujours préciser, par exemple, la date des entretiens avec nos camarades dans la deuxième partie du livre. Nous étions dans la phase de construction du réacteur, l'activité sur le chantier était intense, les polémiques et pressions extérieures ne manquaient pas. Chacun dans son secteur d'activité ou sa responsabilité, nos camarades essayaient cependant de toujours penser les événements au moment où ils advenaient et faisaient un effort d'auto-analyse. Leurs propos ont été recueillis quelques mois avant la remise de rapports commandés par les responsables économiques et politiques à la fin du chantier et susceptibles d'aider à de futures prises de décision. Comparer les modestes témoignages de nos camarades avec la commande et le contenu de ces rapports pourrait probablement être instructif, modifier quelques grilles de lecture et représentations des pouvoirs publics et des responsables d'entreprises sur les syndicalistes et le rôle du syndicalisme. L'analyse comparative permettrait de mieux identifier quelques points d'accord sur les constats mais aussi de relever les oublis, les manques ou les insuffisances de ces rapports répondant à une commande précise et censés permettre des choix éclairés. La comparaison serait utile pour mesurer l'erreur majeure que fut le mode de management appliqué à ce chantier et le refus d'impliquer les travailleurs et leurs organisations syndicales dans le processus de construction du réacteur. Avec le recul de quelques années, cela nous semble valider le choix de la forme que nous avons donnée à ces entretiens et de nos choix de transcription pour tenter de respecter les codes de l'oral. Rapporter une parole authentique permet de mieux mesurer les effets des politiques suivies par les principaux responsables sur le vécu et le moral des salariés ou le travail collectif sur le chantier. Comparer les discours à chaud de nos camarades avec les conclusions a posteriori de quelques rapports publics, révèle aussi l’enfermement des principaux responsables dans leurs certitudes et leurs choix désastreux de management. Dans le cadre de politiques économiques et sociales qui pourtant sont des obstacles à la réalisation de grands projets industriels structurants, ils ont obstinément refusé d’entendre la parole des salariés et de leurs organisations syndicales. C'est cette erreur qu'il convient de ne pas reproduire. L'intérêt du pays et de ses salariés le commande.
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16.00 €
ESS : une dynamique d’innovations et d’émancipation
BC
ESS : une tradition d’innovations et d’émancipation Les militantes et militants d’une ESS émancipatrice continuent à innover et à transformer la société française. A partir de l’expérience de l’auteur, le livre cherche à montrer comment en France, au XIXème siècle, des femmes et des hommes, en voulant répondre aux situations nées de la première révolution libérale, en faisant face à la nécessité, en portant leurs projets collectifs, ont été contraints à innover, à mettre en place des formes nouvelles, à créer des mouvements qui vont marquer leur temps et transformer en profondeur la société. Tandis que l’État et le capitalisme ont, en permanence, cherché à intégrer, à récupérer ces propositions nouvelles, mutualistes, coopératives et associationnistes, en s’efforçant ainsi de desserrer ainsi les pressions sociales ou en assurant la marchandisation de tout ou partie des champs où l’Économie sociale intervenait, de nouvelles générations militantes confrontées aux nouvelles prédations libérales ont continué à apporter des réponses innovantes aux besoins et situations ainsi créées. Ces nouvelles générations, comme beaucoup parmi les précédentes, répondent par des initiatives solidaires et démocratiques aux évolutions du temps et outillent les nouveaux mouvements sociaux autour du travail, du logement, des combats environnementaux, de la libération des femmes, de l’accueil et de la défense des immigrés. Face aux impasses du capitalisme financier, confrontés aux nouvelles stratégies d’un État devenu celui du Marché, aux questions nées des évolutions numériques, ces forces militantes de l’Economie sociale et solidaire posent celle-ci en norme alternative de l’économie de demain. Elles s’inscrivent, notamment, dans le débat sur les communs qui postulent d’autres approches de la propriété et cherchent un dépassement du capitalisme. A l’instar des fondatrices et fondateurs de l’Économie sociale dans leurs rapports aux philosophes socialistes du XIXème siècle, inspirent bien des penseurs critiques de notre temps dans un effet dialectique s’emparent de leurs travaux dans leur bataille pour l’émancipation. Jean-Philippe Milesy est militant de l’Économie sociale et solidaire depuis plus de 40 ans. Il a été notamment secrétaire général du Collège coopératif (Paris), conseiller à la Délégation interministérielle à l’Économie sociale, co-fondateur du mensuel « Le Monde Initiatives ». Auteur de « ESS et mouvement syndical » (éd. Alternatives économiques ») et d’un « Petit précis d’histoire sociale de l’Économie sociale », collaborateurs de nombreuses publications sur les sujets de l’ESS, il est aujourd’hui secrétaire général de l’Institut Polanyi (France).
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20.00 €
Essentiels et invisibles ?
BC
Le Covid-19 a bouleversé le cours de nos existences. Elle ne le fait cependant pas de façon uniforme au sein de la structure sociale, ce que ce livre défend en mettant en lumière les formes prises par la crise sanitaire pour les salarié·es continuant de travailler sur site au plus fort des restrictions, en grande majorité issu·es des classes populaires. Largement invisibilisée, leur expérience de la pandémie est celle d’un accroissement de la domination, qui passe par la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, combinant intensification brutale des activités productives et violente surexposition au virus. Objets d’un discours public inédit de valorisation qui les a fait·es « salarié·es essentiel·les » ou « de la seconde ligne », ces salarié·es expérimentent des rapports au travail pluriels où l’utilité sociale ne compense jamais le sentiment de dépréciation, de mépris et la contrainte économique, dans ces métiers faiblement rémunérés et considérés.
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13.00 €
Évanouissements
BC
Michel Strulovici se revendique passeur de beauté, colporteur d'intelligence. Avec ce travail d'anthropologie historique, il restitue la saveur et l'odeur d'une époque dans la mémoire collective. Il entraîne le lecteur dans les coulisses de moments stratégiques de notre histoire contemporaine. Tout d'abord, celles de la Résistance des communistes juifs, ses parents. Puis les luttes anticolonialistes vécues par une population française en désarroi. Il raconte comment meurent « les Trente glorieuses » et comment advient la crise structurelle, mortifère, de tous les systèmes sociaux existants. Il dépeint les raisons essentielles de la disparition des continents communistes ici et ailleurs. Il témoigne des combats au cÅur de l'appareil du PCF. Il fait vivre de l'intérieur le fonctionnement et les raisons de la dérive éditoriale de France 2, de la confiscation du pouvoir des journalistes par leur direction.
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24.00 €
Fabrique de la ville, fabriques de cultures
BC
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18.00 €
Faire de la politique dans la rue
BC
Travailler sur les manifestations de rue en Turquie n'a rien d'aisé. Ce n'est pas le cas partout, mais en Turquie, c'est s'exposer à des risques importants. La rue, certes, est encore plus dangereuse pour les manifestants que pour le chercheur. Et pourtant, de nombreux citoyens de Turquie continuent à protester publiquement et collectivement. D'autres s'y refusent. Cet ouvrage cherche à en restituer les raisons en s'intéressant tout particulièrement aux « habitués » de la rue. Cette recherche s'inscrit dans un projet intitulé « Politique de la rue : acteurs, organisations, revendications et répertoire d'action des manifestations » de l'agence turque officielle TÜBITAK. Elle a été soutenue en France par le Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris. L'ouvrage est ainsi le produit de deux recherches menées à des périodes distinctes
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20.00 €
Familles confinées
BC
Que s’est-il passé dans les familles pendant le confinement décrété en France de mars à mai 2020 ? Comment les individus ont-ils vécu cette situation alors exceptionnelle, qui les a contraints à faire coexister en un même lieu diverses activités ordinairement réalisées dans des espaces distincts ? La situation a été décrite à l’aide de statistiques rappelant des conditions de vie différentes : taille du logement, nombre d’enfants au sein du domicile, lieu de vie, etc. Mais si l’on sait que les cadres de vie du confinement ont été différents, on sait moins comment il a été vécu et ce qu’il a impliqué pour les familles et leurs membres. Comment se sont réorganisés travail professionnel et prise en charge des enfants ? Cet ouvrage examine ces questions à travers une enquête par entretiens. Les analyses soulignent combien les expériences du confinement revisitent les difficultés de conciliation travail/famille et éclairent plus largement les inégalités persistantes de classe et de genre.
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15.00 €
Femmes afghanes en guerre
BC
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22.00 €
Folie douce et fous enragés
BC
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais qu'en est-il de sa version créole ? En Guadeloupe, pour évoquer la folie on distinguera principalement deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé. C'est une hiérarchie implicite, enfouie dans le subconscient. Elle correspond à une grille de lecture locale des comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels où s'entremêlent représentations collectives et éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine. Cette perception autochtone se situe hors de la nomenclature scientifique des pathologies mentales, mais elle est en revanche assez bien codifiée par la doxa populaire. Au voisinage du métissage et de la créolité la «Â folie douce » autant que les «Â autres folies » nous paraissent chargées de paradoxe...
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15.00 €
Fragments radiophoniques
BC
Au départ il s'agit d'un projet, diffusé sur la radio Fréquence Paris Plurielle (106,3 FM). Au cours de deux séances d'enregistrement en 2007 et 2008, Daniel Bensaïd se prête à un exercice radiophonique. Autour de 12 dates, souvent associées à des figures marquantes du mouvement ouvrier, il donne à entendre sa vision des évènements : Révolution d'octobre, guerre d'Espagne, assassinat de Lumumba, chili 73,... chute du mur de Berlin. Ces12 dates retracent un « court vingtième siècle », avec des choix nécessairement partiels et partiaux. On entend, ou plutôt on lit, certaines des principales analyses qui structurent la pensée de Daniel Bensaïd, mais aussi celle d'une partie de la gauche radicale en ce début de siècle. Exercice passionnant, Daniel Bensaïd y déploie un récit foisonnant de d'expériences personnelles. Pour poursuivre l'aventure, 10 ans après la disparition du militant philosophe, nous avons demandé à quelques-uns de ses compagnons de réagir à ces enregistrements.
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Gaza. S'en sortir sans sortir
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Après trois guerres en dix ans, la Bande de Gaza survit dans une situation de précarité socio-économique aggravée depuis douze ans par un sévère blocus qui affecte les personnes et des biens. L'impossibilité de sortir de la Bande de Gaza, force les familles « à se débrouiller » dans des conditions dramatiques. On se demande jusqu'à quand Gaza tiendra sans tomber dans le désordre civil, et comment après cinquante ans d'occupation et de blocus israéliens, les Gaziotes continuent à faire société, à maintenir malgré tout une organisation civique : faible émigration, délinquance limitée, maintien des liens sociaux. Plus encore Gaza fait preuve de dynamisme économique : inventivité, investissements immobiliers, entreprenariat. Mais, depuis l2014, des signes inquiétants se manifestent : augmentation de la consommation de drogue, violences familiales, syndromes dépressifs avec suicides, projets de départ chez les jeunes adultes. Serait-on arrivé au point de basculement ?''
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Gouverner les exilés aux frontières
BC
Coordinatrice de l’ouvrage : Annalisa Lendaro, sociologue, chargée de recherches au CNRS (Certop) ; E-mail : annalisa.lendaro@univ-tlse2.fr Titre de l’ouvrage : Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses Calais, frontière franco-britannique, octobre 2016 ©. Présentation et argumentaire La frontière contemporaine tue, blesse, enferme, et éloigne une partie des candidat.e.s à la migration. Qu’elle soit maritime, terrestre, ou alpine, elle est un outil déstiné à trier les personnes migrantes selon leur (in)désirabilité. La condition d’indérisable, en dépit de critères juridiques inscrits dans le droit national et international, est le produit de pratiques discrétionnaires d’agents de police, de fonctionnaires préfectoraux, et autres « faiseurs de frontières ». De ce fait, la frontière contemporaine est à la fois un territoire, et un dispositif de gouvernement des populations, où l’effectivité des droits fondamentaux (à une vie digne, à l’éducation, à la justice, à la santé, etc. ) est quotidiennement mise à mal. Sur la base d’enquêtes qualitatives menées à trois frontières françaises (la frontière franco- britannique, la frontière franco-italienne, et la frontière basque) dans le cadre d’un projet financé par l’ANR (DisPow 2019-2022), cet ouvrage collectif se propose d’apporter un éclairage résolument pluridisciplinaire (sociologie, géographie, philosophie, droit, science politique) sur les différentes facettes du gouvernement des exilé.e.s en France et sur ses effets socio-politiques. Pour cela, il s’intéressera tout d’abord à la densité des normes et consignes, parfois contradictoires, qui régissent les territoires frontaliers (partie I), puis aux marges de manoeuvre, dilemmes moraux, et contraintes organisationnelles de groupes d’acteurs qui disposent d’un pouvoir décisionnaire sur ces mêmes territoires (policiers, cheminots...) (partie II). L’ouvrage entend enfin éclairer les formes de contestation et de résistance à ce pouvoir discrétionnaire (III), considéré par certains acteurs et groupes comme étant proche de l’arbitraire et de l’abus : avec quelles attentes, de quelles façons, et avec quels résultats l’arme du droit peut-elle être mobilisée par les bénévoles pro-migrants et par les exilé.e.s eux-mêmes contre l’Etat ou les pouvoirs locaux ? Comment les associations et les collectifs, mais aussi les professionnels du droit tels que les avocat.e.s, tentent-iels de sensibiliser, d’alerter, de contester les décisions ou d’obtenir justice au nom des exilé.e.s, et pourquoi certains « cas judiciaires » deviennent emblématiques et font débat dans l’espace public à un moment donné (et d’autres non)? En cela, les contributions de l’ouvrage fournissent des pistes pour analyser les controverses socio-juridiques en lien avec le gouvernement des exilé.e.s, et pour comprendre leurs origines, les différentes conceptions de la justice qu’elles symbolisent, la façon dont elles questionnent les politiques migratoires contemporaines et les principes qui les sous-tendent et justifient. La problématique et l’originalité du projet D’un point de vue juridique, le pouvoir discrétionnaire relève d’une action entreprise à l’appréciation d’une administration et/ou d’un agent public, sans que sa conduite ou décision ne lui soit dictée clairement ou de manière univoque par le droit (Spire 2008, Dubois 2009). En principe, ce pouvoir est donc exercé par les détenteur·rice·s d’une autorité publique (centrale ou décentralisée, de maintien de l’ordre ou administrative) et se manifeste par leur liberté d’action lorsque les décisions qu’iels ont à prendre ne sont pas encadrées de façon stricte par des règles de droit et/ou des procédures détaillées (Van der Woude et Van der Leun 2017). Cette « compétence discrétionnaire » est alors accordée par la loi aux agents de l’Etat, tels que les fonctionnaires administratif·ve·s (Laurens 2008, Miaz 2019). Elle permet, du moins en théorie, de distinguer « pouvoir discrétionnaire » et « mesures arbitraires », les dernières renvoyant à des pratiques abusives car prises manifestement en décalage par rapport aux textes juridiques, aux procédures, ou aux compétences attribuées aux agents concernés (Chauvet cit.). Néanmoins, les textes peuvent se prêter à des interprétations tellement différentes (ou rentrer en conflit entre eux) que la frontière entre discrétionnaire et arbitraire est parfois difficile à tracer (Fassin 2014, Campbell 1999, Laurens cit.). Aussi, il serait réducteur de concevoir ce pouvoir comme uniquement le fait d’acteurs publics : dans le cadre du projet DisPow, auquel ont participé les auteur.e.s de cet ouvrage, les enquêtes menées ont exploré les multiples facettes du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) en se focalisant à la fois sur des territoires spécifiques, les frontières, et sur un champ juridique particulier, le droit des étranger·e·s ; en effet, ces deux focales permettent de montrer à quel point l’imprécision des critères législatifs ou règlementaires laisse la possibilité - ou impose la responsabilité - aux acteurs publics mais aussi privés de choisir comment interpréter les règles ou consignes et donc comment agir face à une situation concrète, avec comme conséquences principales, d’une part, des pratiques très disparates selon le territoire, l’organisation du service, les enjeux réputationnels au sein du groupe, etc., et d’autre part, un accès des étranger·e·s à leurs droits très aléatoire. Ainsi, nous avons étudié les formes et les effets d’un pouvoir discrétionnaire qui désigne la sphère d’autonomie à l’intérieur de laquelle les agents de l’administration (Spire 2008, Dubois 2009), mais aussi les « faiseurs de frontière » (transporteurs, contrôleurs, agents de sécurité etc.) (Guenebeaud 2019) et les accompagnant·e·s (juristes bénévoles, avocat·e·s, activistes) (Lendaro 2021) peuvent prendre différentes décisions au sujet des personnes en situation de migration, et ce, pas forcément en l’absence d’une règle mais plus souvent en présence d’une multiplicité d’injonctions ou de suggestions dont le degré de contrainte varie (Parrot 2019). L’ambition de cet ouvrage est de contribuer à la compréhension des origines socio-juridiques, morales, et organisationnelles, et des effets sociaux et politiques, de cette porosité entre discrétionnaire et arbitraire aux frontières. Son originalité est de vouloir le faire à la lumière, d’une part, des pratiques des acteurs aux prises avec la mise en oeuvre des politiques migratoires en France, et d’autre part, des actions et stratégies entreprises par les individus et groupes qui essayent de les contester, de déjouer leurs contraintes, de dénoncer leurs effets, voire d’attaquer en justice les responsables de violences et/ou violations de droits. L’ensemble des contributions partent du principe que le droit, loin de constituer une matière figée dont l’application serait homogène et capable d’orienter dans un seul et même sens les pratiques individuelles et collectives, est d’une part le produit de phénomènes sociaux et de rapports de forces en évolution, et d’autre part, contribue évidemment aussi à cette même évolution des rapports sociaux (Calavita 2016, Ewick et Silbey 1998, Bourdieu 1990). Pensées pour se faire écho et s’articuler à la problématique générale de l’ouvrage, les contributions se proposent de répondre aux questions suivantes : quelles sont les manifestations de ce pouvoir discrétionnaire aux frontières et que nous disent-elles de phénomènes sociaux plus globaux tels que l’évolution des inégalités entre groupes sociaux, l’effectivité des libertés publiques, ou encore la place du droit dans les mouvements sociaux ? En quoi les formes et les effets du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) nous renseignent-ils sur les rapports au droit et à la légalité des acteur·rice·s qui l’exercent (Ewick et Silbey 1998, Pélisse 2005) ? Quels apprentissages du politique (Soss 1999) apparaissent via la rencontre avec le droit et ses marges d’interprétation ? Quels sont les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les acteur·rice·s pouvant exercer un certain pouvoir discrétionnaire (Fassin et Eideliman 2012)? Quels usages stratégiques et/ou militants du droit sont mis en oeuvre en réaction à l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire considéré comme arbitraire et donc injuste (Israël 2009, Lendaro 2021)? Quelles luttes sont davantage investies par la judiciarisation (Commaille 2008) et à quelles conditions le droit peut-il être considéré par les acteur·rice·s comme un outil de changement social (McCann 2006, Galanter 1974) ? Bibliographie Bourdieu, P. (1990) « Droit et passe-droit. Le champ des pouvoirs territoriaux et la mise en oeuvre des règlements », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 81-82 86-96. Calavita, K. (2016) Invitation to Law and society. An introduction to the study of real Law. Chicago University Press. Campbell, E. (1999) « Towards a sociological Theory of discretion », International Journal of the Sociology of Law 27, PP 79-101. Chauvet, C. (2009) « Arbitraire et discrétionnaire en droit administratif », Gilles J. Guglielmi éd., La faveur et le droit. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, p. 335-355. Commaille, J. (2008). 13. La judiciarisation : nouveau régime de régulation politique. Dans : Olivier Giraud éd., Politiques publiques et démocratie (pp. 305-319). Paris: La Découverte. Dubois, V. (2009), Le paradoxe du contrôleur. Incertitude et contrainte institutionnelle dans le contrôle des assistés sociaux, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 178, 28-49. Ewick P., Silbey S. (1998) The Common Place of Law. Stories from Everyday Life, Chicago and London, The University of Chicago Press. Fassin D. (2014) « Pouvoir discrétionnaire et politiques sécuritaires. Le chèque en gris de l'État à la police », Actes de la recherche en sciences sociales, 201-202(1) 72-86. Fassin, D. & Eideliman, J. (2012). Economies morales contemporaines. Paris: La Découverte. Galanter, M. (1974). Why the ‘Haves’ Come out Ahead : Speculations on the Limits of Legal Change. Law and society review, 9(1), 95-160. Guenebeaud, C. (2019), “Nous ne sommes pas des passeurs de migrants”: le rôle des transporteurs routiers et maritimes dans la mise en oeuvre des contrôles à la frontière franco-britannique. Lien social et Politiques, 83, 103-122. Israël, L. (2009). L’arme du droit. Presses de SciencesPo. Laurens S. (2008) « Les agents de l'État face à leur propre pouvoir. Éléments pour une micro-analyse des mots griffonnés en marge des décisions officielles », Genèses, 72(3) 26-41. Lendaro, A. (2021). Défendre les « délinquant·e·s solidaires ». Quelles sont les limites de l’engagement des avocat·e·s de la cause des étranger·e·s ?. Droit et société, 107, 67-82. McCann M. (Ed.) (2006), Law and Social Movements, Ashgate. Miaz J. (2019). Le Droit et ses médiations : Pratiques d'instruction des demandes d'asile et encadrement institutionnel des décisions, Politique et Sociétés, 38 (1) 71-98. Parrot, K. (2019). Carte blanche. L’Etat contre les étrangers, Paris, La Fabrique. Pélisse, J. (2005). A-t-on conscience du droit ? Autour des Legal Consciousness Studies. Genèses, n° 59(2), 114-130. Soss, J. (1999), « Lessons of Welfare : Policy Design, Political Learning, and Political Action », American Political Science Review, 93 (2), p. 363-380. Spire, A. (2008). Accueillir ou reconduire - Enquête sur les guichets de l'immigration, Éditeur Raisons d'agir. Van der Woude M., Van der Leun J. (2017), « Crimmigration Checks in the Internal Border Areas of the EU: Finding the Discretion that Matters », European Journal of Criminology, 14 (1), 27–45. Titre (provisoire) Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses. Avant-propos : Iker Barbero, juriste et philosophe, Professeur à Université de Bilbao (ES). (environ 10 000 signes) Introduction (environ 25 000 signes) La frontière comme dispositif de gouvernement des exilé.e.s : enjeux et méthodes, Annalisa Lendaro, CR CNRS, Certop Partie 1 Que fait le droit à la frontiere (et viceversa)? (chapeau d’environ 6 000 signes) 1.La condition migrante: gouverner les corps par l'ineffectivité des droits (environ 45 000 signes/chaque chapitre). Hourya Bentouhami, MCF Philosophie 2.Des solidarités et dé-solidarité dans l'Union européenne en matière de migration. Mehdi Mezaguer, MCF Droit Partie 2 Tous 'faiseurs de frontiere'? Policiers et transporteurs face au contrôle des mobilités (chapeau d’environ 6 000 signes) 1.Ethos professionnels et dilemmes moraux des forces de l'ordre à la frontière franco-britannique. Camille Guenebeaud, MCF Géographie 2.Les cheminots à la frontière basque : dynamiques organisationnelles et pratiques individuelles de résistance. Bénédicte Michalon (DR CNRS Géographie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie) 3.La frontière brûle. Résistances et mal-être des cheminots dans les Alpes Maritimes. Annalisa Lendaro, CR CNRS Sociologie 4.'Je ne suis pas un collabo' : marges de manoeuvre et contraintes des conducteurs de bus dans le briançonnais. Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) et Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) Partie 3 Mobiliser le droit en faveur des exilé.e.s (chapeau d’environ 6 000 signes) 1.L'arme du droit et ses coûts : experts et profanes à Calais. Karine Lamarche (CR CNRS Sociologie), Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) 2.Dénoncer, faire du plaidoyer, monter un recours. Les registres de la résistance par le droit à la frontière franco-italienne (Vintimille et Briancon). Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) et Daniela Trucco (Post-doc Science Politique) 3.Face au pouvoir discrétionnaire de l’Etat aux frontières, adaptations et stratégies des mineurs non accompagné (MNA) et de leurs soutiens. Soline Laplanche-Servigne (MCF Science Politique), Bastien Roland (Doctorant Sociologie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie). Conclusion (environ 25 000 signes) Mobiliser le droit et après ? Faire circuler les expériences de lutte aux frontières, Annalisa Lendaro Postface (environ 15 000 signes), Alexis Spire, DR CNRS. Information sur les auteur.e.s et sur la coordinatrice Coordinatrice : Annalisa Lendaro est chargée de recherches en sociologie politique au CNRS (France). Ses principaux intérêts portent sur les politiques migratoires, leurs applications sur les territoires frontaliers et leurs effets sur les demandeurs d’asile, sur les mineurs non accompagnés, et sur les groupes d’accompagnement à l’accès aux droits (avocats de la cause, juristes bénévoles). En utilisant des méthodes ethnographiques et en s’inspirant des travaux du courant Law and society, ses études essaient de mettre en lumière les processus et les justifications qui transforment le contournement du droit en une pratique ordinaire. Annalisa est la coordinatrice de l’ANR DisPow (2018-2022 https://dispow.hypotheses.org/). Elle est également la responsable pour la France du projet MiCREATE – Migrant Children and Communities in a Transforming Europe (programme Recherche et Innovation H2020, volet Migration et Intégration, jan. 2019-juin 2022 => http://www.micreate.eu/). Auteur.e.s : Les courtes biographies des contributeur.e.s sont consultables via le carnet Hypothèses du projet DisPow => https://dispow.hypotheses.org/category/lequipe-de-recherche Pages personnelles : â¢Bénédicte Michalon : https://www.passages.cnrs.fr/membres/nom/benedicte- michalon/ â¢Camille Guenebeaud : https://ladyss.com/guenebeaud-camille â¢Hourya Bentouhami : https://transmis.hypotheses.org/hourya-bentouhami â¢Karine Lamarche : https://www.univ-nantes.fr/karine-lamarche-1 â¢Soline Laplanche-Servigne : http://www.ermes-unice.fr/?q=node/291 â¢Daniela Trucco : https://www.efrome.it/les-personnes/membres-et-personnel- scientifique/personne/daniela-trucco â¢Mehdi Mezaguer : https://unice.fr/medias/fichier/cv-mehdi-mars- 2022_1647250358354-pdf â¢Thomas Sommer-Houdeville : https://certop.cnrs.fr/sommer-houdeville-thomas/ â¢Oriana Philippe : https://migrinter.cnrs.fr/membres/oriana-philippe/ â¢Bastien Roland : https://dispow.hypotheses.org/357.
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Grandir sa vie durant grâce à l'engagement politique
BC
L’année 2023 a été celle de ma 60ème carte au Parti Communiste de Français. J’ai adhéré au PCF au début du printemps de l’année 1964, quelques semaines avant que Waldeck Rochet ne succède à Maurice Thorez comme secrétaire général de ce parti. J’habitais alors dans le département des Côtes du Nord en Bretagne, dont le nom sera changé en 1990 pour devenir les Côtes d’Armor. J’étais « aide familial » sur une exploitation agricole de 36 hectares à laquelle mes parents avaient accédé comme fermier huit ans plus tôt. Sans être encarté au PCF, je m’étais engagé six mois plus tôt dans le concours d’abonnements que l’hebdomadaire agricole « La Terre », créé en 1937 par Waldeck Rochet, organisait chaque année pour gagner de nouveaux lecteurs parmi les paysans. Sans cette adhésion au Parti Communiste Français, mon parcours de vie aurait été très différent de ce qu’il a été. Commencé en milieu agricole, mon engagement en politique s’est poursuivi quand je suis devenu ouvrier caoutchoutier chez Kléber-Colombes dans la ville du même nom à partir du 16 décembre 1965. Dans cette usine, les communistes éditaient chaque mois un journal imprimé dont le titre était «Le Pneu». Il dénonçait l’exploitation du personnel et faisait connaître les propositions du PCF en faveur d’une amélioration des conditions de travail et d’une meilleure rémunération des salariés, hommes et femmes. Ecrire régulièrement dans ce petit mensuel de quatre pages fut mon école de journalisme durant les 18 années où j’ai travaillé dans cette usine, sans jamais avoir pensé que j’exercerai un jour le métier de journaliste. Ce livre parle de mon parcours professionnel, politique et syndical. Mais je ne l’ai pas écrit dans le but de parler de ma personne. Comme moi, des centaines de milliers d’hommes et de femmes ont décidé un jour d’adhérer au PCF dans la seconde moitié du XXème siècle pour faire reculer les injustices et changer la société. Ils ont milité, et militent encore pour beaucoup d’entre eux, afin d’en finir avec l’exploitation de l’homme par l’homme. Raconter ce que j’ai appris dans mon parcours de militant est aussi une manière de leur rendre hommage. En France, comme dans le monde, beaucoup d’évènements ont marqué mes 60 années de militantisme au PCF. Ce ne fut pas toujours dans le sens que souhaitaient les communistes, loin s’en faut. Pourtant, je n’ai jamais regretté mon engagement, bien au contraire. Il a structuré au fil des ans ma réflexion de militant et de citoyen. Tout au long de ma vie, j’ai rencontré et côtoyé dans ce parti des femmes et des hommes dont le dévouement au service des autres était la véritable motivation, sans rechercher le moindre intérêt pour soi-même. Dans mon département d’origine, je n’ai assisté à qu’a une seule journée d’étude au siège de la Fédération du PCF à Saint-Brieuc entre la date de mon adhésion en mars 1964 et mon départ pour l’Ile-de-France en décembre 1965. Elle était consacrée à la situation du monde paysan et présidée par Edouard Quemper, lequel fut longtemps le premier secrétaire de cette fédération du PCF. En 1996, j’ai lu les « Mémoires » de cet homme né en 1925 à l’Ile-Grande sur la côte nord de la Bretagne, entre la baie de Lannion et Perros-Guirec. Il a vécu jusqu’en septembre 2015 et il avait adhéré au PCF au moment de s‘engager dans la résistance alors qu’il était encore adolescent. Dans le chapitre 17 de ses mémoires, il nous livrait ce sentiment que je partage totalement : « Si ne n’avais pas connu le PCF, ma vie aurait été sans doute insignifiante. Avec le Parti, j’ai appris à devenir un combattant, j’ai appris que rien ne s’obtient sans lutte. Ce ne fut pas difficile car j’en avais le tempérament. J’ai enrichi mes connaissances. J’ai sans doute appris plus que sur les bancs de l’école, en lisant, en discutant, en participant à des conférences, des réunions, qui approfondissaient les réalités de la vie en luttant. Cela ne signifie nullement qu’il faut se désintéresser de l’école, lorsque l’on est élève, lycéen ou étudiant. Mais pour parfaire sa formation d’homme et de citoyen, il faut un complément. Je l’ai trouvé en militant. Cela ne signifie nullement que nous sommes supérieurs aux autres. Il faut toujours apprendre ». Ce ressenti est aussi le mien, après 60 ans de militantisme au PCF et le passage par trois métiers. De même, je me retrouve totalement dans les propos que tenait Henri Malberg, ancien secrétaire de la fédération de Paris, dans «Incorrigiblement communiste», un livre d’entretiens paru en 2014 aux éditions de l’Atelier sur son parcours de militant: « L’engagement tel que je le conçois n’est pas une contrainte, mais une forme de liberté. C’est un formidable atout pour être bien dans sa peau et dans sa tête. Et bien avec les autres. C’est le refus de s’engager qui appauvrit. L’engagement enrichit les personnes et les rend heureuses, c’est le cas pour des millions de gens », lisait-on en page 87. En page 154, Henri Malberg ajoutait à propos des communistes : « Ce sont des femmes et des hommes comme tout le monde, des jeunes, des vieux, des Français et des étrangers , des ouvriers, des ingénieurs des paysans et des profs de fac(...) Nous sommes une forte collectivité de personnes volontaires, associées parce qu’elle veulent travailler à rendre la société meilleure. Des personnes qui cherchent à peser sur les choix de la société. Je suis convaincu que mon parti fait assez bien ce boulot». Personnellement, j’aimais le métier de paysan, son rôle nourricier et ses liens avec la nature. Mais le passage de la ferme à l’usine fut pour moi une nécessité économique, comme pour de nombreux enfants d’agriculteurs quand la mécanisation des travaux agricoles a considérablement réduit les besoins en main d’oeuvre dans les fermes; surtout que la création du marché commun agricole intervint en 1962, introduisant une forte concurrente entre les six pays membres, accentuait la tendance à la mécanisation en réduisant les emplois. Durant mes 18 années d’usine, j’ai consacré beaucoup de mon temps à militer au PCF. Ecrire des articles pour « Le Pneu », coller des affiches, vendre l’Humanité et distribuer des tracts devant la porte de l’usine chaque fois que de besoin; organiser les réunions de cellule, vendre les vignettes pour la fête de L’Humanité. Il y avait toujours quelque chose à faire et on le faisait avec motivation. Il en allait de même à la CGT dont je fus un délégué du personnel, élu et réélu par le vote des salariés du collège ouvrier chaque année de 1967 à 1983, date de la fermeture de l’usine de Colombes sur ordre du groupe Michelin, actionnaire unique de sa filiale Kléber. Quand l’usine a été fermée en 1983 malgré deux années de lutte, les syndicalistes dont je faisais partie furent privés de la moindre proposition de reclassement par l’employeur. Ma pratique rédactionnelle de militant ouvrier m’a alors permis d’obtenir un stage d’été à la rédaction de l’Humanité à la fin du mois de mai sur une proposition faite au journal par la fédération des Hauts-de-Seine du PCF. J’ai été embauché en septembre 1983 à l’issue de ce stage. Six mois plus tard, la Commission d’attribution de la carte délivrée aux journalistes professionnels m’attribuait la mienne sous le numéro 52.622 après étude de mon dossier. Le renouvellement de cette carte s’effectue tous les ans pour les actifs qui restent dans la profession. En juillet 2001, au moment de mon départ officiel en retraite, j’ai demandé et obtenu une carte permanente de journaliste honoraire. Le numéro H 5.382 est alors venu s’ajouter au 52.622 avec les mentions « honoraire » et «carte officielle permanente». Mon choix fut alors de continuer à collaborer de manière libre et bénévole au groupe de presse Humanité sur les dossiers comme l’agriculture, le tourisme, l’environnement et les enjeux climatiques. Au moment où j’écris cet ouvrage, je suis donc journaliste depuis 40 ans dont 22 ans comme journaliste honoraire. Je me suis souvent demandé dans quelle misérable voie professionnelle j’aurais pu m’engager quand l’usine Kléber de Colombes a fermé, si je n’avais pas acquis cette pratique rédactionnelle entre 1966 et 1983. Tout comme mon passé à la ferme, mon long passage en usine a beaucoup contribué à structurer ma réflexion de journaliste sur une grande diversité de sujets. Mes origines paysannes ne sont pas pour rien dans le fait que j’ai obtenu deux prix en 1997 et 1998, tout en n’ayant concouru qu’à trois reprises en tout et pour tout. En 1997, le prix « Artémis » me fut décerné par la Fédération nationale des chasseurs pour un article consacré au biotope du tétras-lyre dans les départements de Savoie et de Haute-Savoie. Le 10 février 1999, de devins le lauréat du « Grand prix du journalisme agricole » 1998 décerné par le jury de l’Association française des journalistes agricoles (AFJA) que présidait alors Alain Rollat, du quotidien Le Monde. Ce fut pour un reportage paru dans l’Humanité du 29 septembre 1998 et titré « La grande solitude du vigneron à l’aube de la vendange ». Il était consacré à Joël Gigou, un homme sur le stand duquel j’avais découvert les vins de Jasnières, lors des salons de vignerons à Paris. Ces vins blancs issus du cépage chenin furent produits dès le Moyen-âge sur des coteaux bien orientés au sud du département de la Sarthe par les moines qui avaient ainsi découvert un bon terroir pour leurs vins de messe. Ce prix me fut ensuite remis par Jean Glavany, ministre de l’Agriculture dans le gouvernement dirigé par Lionel Jospin sous la présidence de Jacques Chirac. J’ai vu dans l’attribution de ces deux prix, décernés par un jury de chasseurs pour l’un, par des membres d’une association de journalistes agricoles pour l’autre, la preuve que le militantisme politique et syndical est également formateur sur le plan professionnel. J’ai aussi connu des militantes et de militants communistes qui ne pensaient nullement devenir maire, député, voire ministre plus tard, quand ils ont été élus pour la première fois dans un conseil municipal. Elles et ils le sont pourtant devenus et ont montré de grandes compétences dans l’exercice de leurs mandats. J’ai toujours fait mien un vieux dicton selon lequel « c’est en forgeant qu’on devient forgeron». Mon parcours professionnel stimulé par le militantisme en témoigne. Depuis que je suis officiellement retraité, je n’ai jamais interrompu mon activité rédactionnelle, à l’Humanité, à La Terre, puis au site Internet de l’Humanité. Parallèlement, je collabore depuis une vingtaine d’années au magazine bimestriel « Vie Nouvelle » qui compte 55.000 abonnées chez les retraités encartés à la CGT. J’ai également rédigé huit essais entre 2008 et 2022. Quatre furent consacrés à l’agriculture, les quatre autres davantage centrés sur les batailles qu’il est urgent de mener pour freiner le réchauffement climatique en cours. Sur ce sujet aussi, l’énorme gâchis que fut la fermeture de l’usine où j’ai travaillé pendant 18 ans m’a fait beaucoup réfléchir. Surtout que les deux usines où furent transférées la quasi-totalité des pneus produits à Colombes jusqu’en 1983 ont été fermées depuis. Ce fut le cas en 2005 pour le site de Sank-Ingbert dans la Sarre et en 2009 pour celui de Toul en Meurthe-et-Moselle. La firme Michelin bénéficiait de salaires trois fois plus bas qu’en Allemagne et en France en transférant la production en Serbie! Depuis ces dates, comme avant, les transferts de productions industrielles et agricoles des pays capitalistes développés vers les pays à bas coûts de main d’oeuvre n’ont jamais cessé. Ils sont déjà en train de repartir vers les pays à très bas salaires avec un bilan carbone désastreux dans le cadre de la conversion à la voiture électrique. Au-delà d’un bilan carbone en forte hausse, cela se traduira encore et toujours par une précarisation constante de l’emploi et de la rémunération des salariés dans un pays comme la France. Notre engagement militant au Parti Communiste Français est indispensable pour combattre ces politiques motivées par la course au profit et pour faire triompher une autre orientation en ce XXIème siècle marqué par l’accélération du réchauffement climatique en cours.
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Guerre dans les djebels
BC
Alors que les envahisseurs français avaient réussi, en 1843, à écraser la résistance tribale dans le Dahra et l'Ouarsenis grâce à des tactiques brutales de brûlis, le régime colonial continuait à craindre que les paysans des montagnes ne se soulèvent dans une insurrection sanglante, une crainte qui s'est finalement concrétisée lors de la guerre d'indépendance de 1954. La géographie de la région du Chelif, avec la relation étroite entre la plaine et la montagne, un "pays de bandits" naturel, offrait des conditions idéales pour la guerre irrégulière et a été choisie par le Parti communiste algérien (PCA) et le Front de libération nationale (FLN) comme redoute pour leurs forces de guérilla. ¹ Les contre-insurgés français, ainsi que les historiens, suivant la formulation maoïste classique du partisan comme un fish dans l'eau, ont perçu les guérilleros comme étant crucialement soutenus par la paysannerie qui fournissait une réserve inépuisable de combattants, de guides, de cuisiniers, de messagers, de guetteurs et de transporteurs muletiers, et transporteurs de mules, et qui en même temps fournissait une connaissance intime ou des renseignements sur la politique quotidienne de chaque famille, ses armes et ses réseaux claniques, et les ressources de l'environnement montagneux, ses pistes secrètes, ses grottes et ses sources.
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Halte aux spoliations
BC
L'ouvrage se veut une réponse indignée d'un journaliste retraité à la lettre aux Français du président des « privilégiés ». Une courte introduction traite de la publication de cette lettre, le 15 janvier. L'auteur note ensuite qu'Emmanuel Macron réduit le revenu des retraités et des ménages pauvres en priorité. Il en veut pour preuve l'augmentation de la CSG en 2018, mais aussi les 0,3% seulement d'augmentation prévus pour les pensions en 2019 et en 2020, de même que pour les allocations familiales et l'APL . Puis un argumentaire sur les droits acquis via une vie de travail et de cotisations chez les retraités. En même temps, le gouvernement précarise les actifs alors que les privilégiés continuent de s'enrichir. Référence est fait dans ce cadre à l'action des gilets jaunes et à la dénonciation de la compression des salaires qui date de longtemps, tandis que continuent les délocalisations de productions dans les pays à bas coûts de main d'oeuvre
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Histoire d'écrivains insoumis
BC
En 2018, des militants de La France insoumise à Marseille créent un groupe fonctionnel d’écrivains publics insoumis, dont l’objectif est de faciliter l’accès aux droits sociaux. Régulièrement renouvelé au gré des disponibilités des uns et des réserves des autres, sa composition n’est plus tout à fait la même mais la marque de fabrique demeure Écrivains insoumis. Souvent reconnus, parfois ignorés sinon questionnés, en réalité beaucoup ne comprennent pas exactement les actions engagées. C’est l’objet de ce court opus, écrit à plusieurs mainsâ: en présenter l’origine et relater sa concrétisation. Quel bilan peut-on faire d’une telle activitéâ? La question la plus saillante est sans doute celle-ciâ: dans quel cadre politique se situe l’activité des Écrivains insoumisâ? Le contact social est une autre façon de faire de la politique à l’heure où la déshumanisation touche notre société. Nous avons cherché à concrétiser le titre du programme de La France insoumise, L’Avenir en commun.
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Imbrication
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Iran : De l’exil des élites à l’exil populaire
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Israël, le Hamas et la question de Palestine
BC
Israël, le Hamas et la question de Palestine. La nouvelle guerre de Gaza s’inscrit dans la longue histoire du conflit israélo-palestinien. La difficile question de l’après est posée pour le peuple palestinien et pour tout le Proche-Orient. Un nouvel ouvrage à paraître bientôt. Dans la longue histoire du conflit israélo-palestinien, c’est la première fois qu’une phase de guerre prend une telle intensité avec autant de victimes et de destructions, avec un tel niveau de problématiques éthiques et politiques. Les crimes de masse, les prises d’otages et les horreurs perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas, majoritairement contre des civils, ont stupéfié les opinions publiques et suscité une très large et légitime condamnation dans le monde. Les morts par milliers sous les bombardements indiscriminés d’Israël, la décision d’un siège complet de Gaza, l’usage d’armes interdites (munitions au phosphore), le ciblage de journalistes et de personnels de l’humanitaire... ont provoqué émotion et indignation. Devant un tel déchaînement de violence, dans la consternation internationale, les mobilisations et les appels à un cessez-le-feu immédiat se sont multipliés, avec même des mises en garde de pays alliés quant aux éventuelles répercussions politiques et sociales négatives. Cet ouvrage veut apporter des faits, des clarifications et une approche critique afin de contribuer à la compréhension des événements et de leurs conséquences, de leurs causes ou origine, des stratégies des uns et des autres, et des responsabilités. C’est une approche nécessaire pour être en capacité de mesurer la nature des réponses politiques et des solutions à construire, dans un contexte de haute complexité... et de risques très élevés. Comprendre qu’elle issue est encore possible dans une telle situation, malgré le niveau des antagonismes, exige un effort d’analyse auquel ce livre, écrit alors que les combats font toujours rage, veut apporter une contribution pour la réflexion et le débat. Jacques Fath Spécialiste des relations internationales, chercheur indépendant.
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Jean-Michel Blanquer, l’Attila des écoles
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Un autre que lui aurait-il fait mieux, confronté aux incertitudes de la pandémie, au confinement, aux informations contradictoires des savants sur le masque et la contamination ? Ce n’est pas certain. L’Histoire nous apprendra un jour quel était l’état des relations au sein du Gouvernement, et nous découvrirons peut-être que des tiraillements, ou même de sérieux conflits, voire avec le Premier ministre ont mobilisé l’énergie de Jean-Michel Blanquer et expliquent bien des hésitations, des annonces sans effets, des volte-faces. Mais le résultat est là, l’excellent communiquant a perdu à la pandémie, la bataille de l’opinion publique. Ses déclarations pleine d’assurance, qui emportaient la conviction, sont apparues pour ce qu’elles étaient, des fanfaronnades et des improvisations. Un jour, veille de fermeture des écoles, collèges, lycées, tout est prêt et la continuité pédagogique assurée, le lendemain, quand rien ne marche, c’est la faute de l’étranger et des collectivités territoriales
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L'Algérie 2019-2020. Le peuple insurgé
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Que se passe-t-il en Algérie depuis une année ? De quelle nature est le mouvement populaire (Hirak) qui a surgi le 22 février 2019 ? Quelles contradictions le traversent ? Quelles raisons immédiates ont causé son apparition et quelles en sont les origines profondes ? Qu'a-t-il obtenu et que lui reste-t-il à conquérir ? Quels effets a-t-il produits sur le pouvoir et la société ? Comment a évolué le rapport de force entre les protagonistes ? Quels sont les principaux enjeux politiques actuels ? Le régime libéral autoritaire qui a imposé Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays veut-il et peut-il se contenter de ravaler sa façade démocratique ? Le Hirak peut-il lui imposer une transition démocratique ? Celle-ci passera-t-elle par l'élection d'une Assemblée constituante ? Le combat du Hirak mènera-t-il à une démocratie parlementaire ultralibérale insérée en position dominée dans la globalisation capitaliste mondiale et dans l'ordre impérialiste régional ?
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15.00 €
L'automobile et le supermarché
BC
L'intérêt porté ici conjointement à l'automobile et au supermarché a pour ambition de réfléchir à l'évolution de nos modes de consommation depuis cinquante ans. La particularité de l'objet automobile est d'entretenir tous les fantasmes, le premier d'entre eux étant de pouvoir circuler librement. Si l'automobile recouvre un certain nombre de fonctionnalités, il n'en demeure pas moins qu'elle implique aussi certaines contraintes. Associer l'automobile à la consommation est devenu un acte d'une évidence déconcertante, le consommateur moderne ne pense plus son rapport à l'achat de produits courants, dont l'alimentation, qu'au travers d'un déplacement en véhicule à quatre roues (automobile ou chariot libre-service en grande surface d'ailleurs)
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10.00 €
L'École discrimine-t-elle ?
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L’ÉCOLE DISCRIMINE-T-ELLE ? Le cas des descendants de l’immigration nord-Africaine La discrimination s’est constituée comme un fait majeur au cours des dernières décennies dans différents pans de la société comme l’accès à l’emploi ou au logement. Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache centralement à une population particulière celle des descendants de l’immigration nord-Africaine. L’ouvrage revient globalement leur rapport à la société française sur plusieurs générations en soulignant les entraves à la reconnaissance d’une citoyenneté française pleine et entière. L’école est précisément le lieu où se joue ces processus de reconnaissance ou au contraire d’exclusion et de discriminations. L’ouvrage montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-Africaine, se produisent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, parfois entre enseignants et élèves, des mécanismes d’orientation biaisés par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements qui par leur ampleur s’assimilent à des pratiques discriminatoires. Constituent ainsi des discriminations scolaires tous faits actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves comme de leurs parents et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun, dans un contexte où la transmission des valeurs républicaines à l’école est en crise. Il dresse ainsi un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins marquée par les rapports d’altérité qui la traversent et la fragmentent, et globalement plus respectueuse du droit de l’éducation. Choukri Ben Ayed est professeur de sociologie à l’Université de Limoges, membre du GRESCO (Groupe de Recherches Sociologiques sur les sociétés Contemporaines). Il est l’auteur notamment des ouvrages : Grande pauvreté, inégalités sociales et école. Sortir de la fatalité (dir), Paris, Berger-Levrault, 2021, La mixité sociale à l’école : tensions, enjeux, perspectives, Paris, Armand Colin, 2015, École : les pièges de la concurrence. Comprendre le déclin de l’école française (coord avec Sylvain Broccolichi et Danièle Trancart), Paris, La Découverte, 2015, L’école démocratique. Vers un renoncement politique ? (dir), Paris, Armand Colin, 2010, Le nouvel ordre éducatif local. Mixité, disparités, luttes locales, Paris, PUF, 2009
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20.00 €
L'écologie populaire face au grand confinement
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La crise du coronavirus a été une répétition générale de l'effondrement qui vient. Celui-ci sera le produit d'une combinaison de crises, économique, sociale, sanitaire, écologique et climatique. Comment empêcher le capitalisme de catastrophe de nous emmener droit dans le mur ? Ce recueil rassemble les éditoriaux publiés par Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS) durant la crise sanitaire. Dans les parties suivantes, on trouvera des contributions plus développées, diverses déclarations du mouvement Pour une Ecologie Populaire et Sociale. Ce mouvement confédéraliste de l'écologie de rupture souhaite rassembler toutes ses composantes (éco-socialisme, décroissance choisie, éco féminisme, écologie populaire, écologie décoloniale, écologie sociale communaliste). L'écologie de rupture propose une nouvelle alliance, celle d'un Front populaire écologique qui repose sur l'autonomie sociale et l'émancipation collective.
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8.00 €
L'espace des mouvements sociaux
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20.00 €
L'intérêt général n° 5
BC
Ce numéro de la revue fait intervenir chercheurs, journalistes, élus, militants, écrivains - dans une perspective pédagogique (articles courts et abordables, infographies, bibliographie...) et politique. La perspective est critique : on cherche à saisir la société de consommation dans ses multiples figures, à éclairer ses ressorts (exploitation des producteurs, manipulation publicitaire...), et ses effets, souvent délétères (pathologies, pollutions...). Mais elle s'efforce aussi d'identifier des issues, des alternatives, des contre-modèles. - Un article de Jean-Luc Mélenchon sur crise & consommation - Un entretien avec François Ruffin (« Consommer mois, répartir mieux ») - Un large tour d'horizon/un point sur la question, en une trentaine d'articles des objets, des tons et des cadrages variés des textes accessibles à tous, curieux et militants.
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5.00 €
L’aventure humaine et industrielle de la sidérurgie algérienne
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Il y a plus de 50 ans, au lendemain de la guerre d'Algérie, de jeunes Algériens se sont engagés, enthousiastes mais sans beaucoup d'expérience, dans le développement de leur pays. Ils avaient effectué des études supérieures dans les conditions difficiles de la guerre d'Indépendance, et souvent milité pour la libération de leur peuple. Des Français de leur âge fraîchement diplômés de l'enseignement supérieur, et quelques autres, plus expérimentés, se sont joints à eux. La Société nationale de sidérurgie (SNS), où ces hommes se sont retrouvés, a été le lieu d'une aventure technique et humaine remarquable : l'édification en moins de vingt ans (de 1964 à 1982), d'un secteur sidérurgique qui devait assurer le développement d'un pays déstructuré, affaibli par la guerre, et sans passé industriel : on y coulait de l'acier, fabriquait des tubes, étamait des tôles fines, couvrait le marché intérieur de produits sidérurgiques, et formait des milliers de cadres et de travailleurs qualifiés.
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20.00 €
L’Écologie Politique du Commun du Peuple
BC
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation. Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du «Â commun du peuple » du monde.
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20.00 €
L’époque des solidarités
BC
La protection, la sécurité et la prévoyance sociales,l’encadrement du travail par la loi et les politiques patronales, les consensuset les rapports de forces entre les organisations professionnelles, sociétalesou territoriales et les politiques d’Etat, l’action des communes et desassociations locales et nationales délimitent un espace essentiel des sociétésissues de la grande transition démographique, économique et urbaine. Laglobalisation fait entrer de nouveaux états dans cet univers, mais il est delongue date pensé à l’échelle de la planète. Délimité par des normeset des besoins jugés majeurs à chaque époque, travaillé par des professionsspécifiques, ce champ du social est celui d’une politique parmi d’autres, maisaussi la terre nourricière de la légitimité des pouvoirs en place : c’est là quese construit la vie et que la société est rendue possible. Au coeur d’uneépoque, cet édifice est aujourd’hui face à une nouvelle mutation de l’essentielhumain : effritement du patriarcat et crise environnementale, remise en jeu desconsensus sociaux au nom d’une liberté économique qui creuse de nouvellesdiscriminations. Souvent, le monde militant voit ces bouleversementscomme le mouvement d’un curseur sur le chemin d’un progrès linéaire vers unavenir dont on se rapproche ou s’éloigne au gré des luttes, tandis qu’unelittérature universitaire récente mais foisonnante décrit avec minutiel’histoire de chacune des composantes de ce terrain de recherche. Parmi les plusjeunes, le monde est souvent perçu comme fractionné entre hier et demain. Lesprofessionnels du social, pour leur part, tentent de renouer le lien entrel’effort quotidien et un projet collectif parfois bien évanescent. L’opinion estengagée par les médias à des démarches comparatives entre nations, ignorantsouvent les spécificités de chacune. Par-delà l’image chatoyante etchangeante de ce qu’on pourrait désigner selon le mot du précurseur LéonBourgeois comme l’époque de la «solidarité», ce petit manuel voudrait aider lelecteur à trouver dans l’épaisseur des derniers siècles des cohérences, desrepères, le fil synthétique d’une histoire et des raisons d’agir et d’espérer.
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15.00 €
L’État et la toile
BC
Alors que se multiplient les initiatives de régulation des GAFA, l’ouvrage offre un retour historique utile sur l’évolution des politiques numériques et les premières expérimentations de régulation de l’internet : il permet de mettre en perspective les projets gouvernementaux et offre plusieurs prises conceptuelles pour les analyser. La forte saillance des sujets du numérique au sens large dans l’espace public– des big data à l’intelligence artificielle – pourra plus généralement contribuer à l’attention sur l’ouvrage. L’ouvrage se veut d’abord à destination des étudiants et chercheurs en sciences sociales, issus de disciplines aussi diverses que la sociologie, la science politique, l’histoire, le droit ou les sciences de la communication. L’enquête dont il est issu a aussi été présentée devant des publics non-universitaires : journalistes, membre d’associations, fonctionnaires et acteurs numériques ont manifesté un grand intérêt pour la publication d’un tel ouvrage.
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L’État social à distance
BC
Cet ouvrage présente les résultats d’une enquête empirique portant sur le rapport aux administrations des classes populaires rurales. Il s'adresse toute personne intéressée par l’analyse des effets de la dématérialisation sur l’accès aux droits sociaux. L’utilisation des outils numériques est de plus en plus répandue dans les administrations de l’État social. Alors qu’ils sont censés simplifier les démarches d’accès aux droits et lutter contre le non-recours, ils produisent, en pratique, des effets inverses à ceux escomptés. Ceci est d’autant plus problématique en milieu rural, où la dématérialisation s’accompagne de mouvements de retrait de l’État. Or, loin des centres urbains, les classes populaires sont confrontées, plus qu’ailleurs, aux effets des crises économiques et sociales, précarisant leurs conditions de vie et accroissant leurs dépendances vis-à-vis des droits sociaux. Cet ouvrage donne à voir en quoi les réformes de dématérialisation entravent l’accès aux droits sociaux des classes populaires rurales. Reposant sur une monographie, l’enquête menée retrace leurs parcours d’accès au minimum social (le RSA, Revenu de solidarité active). Observant ce qui se joue en amont des guichets, elle met en évidence qui parvient à accéder à une prise en charge administrative et qui n’y parvient pas. L’un des principaux résultats est de montrer que, à rebours des discours politico-médiatiques portant sur l’assistanat et la fraude sociale, avant de devenir bénéficiaire du RSA, les demandeurs font l’objet de mécanismes de tris et de sélection. Ces mécanismes sont le résultat des normes imposées par les fonctionnements administratifs : normes de déplacements urbains, qui impliquent le franchissement de distances spatiales et sociales ; normes administratives, liées à la division du travail de l’accès aux droits et à la délégation d’une part des tâches aux demandeurs ; ou encore normes de comportement, liées aux représentations de ce qu’est un « bon » ou un « mauvais » pauvre. Dès lors, pour accéder au RSA, il faut suivre des chemins du droit au cours desquels on apprend à devenir un bénéficiaire de l’État social. Ce sont alors les plus précaires qui parviennent le plus difficilement à faire valoir leurs droits. Ainsi, cet ouvrage éclaire la manière dont l’action publique peut se transformer en un mécanisme de renforcement des inégalités sociales.
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L’expropriation de l’agriculture française
BC
L’agrandissement et l’intensification incessants des exploitations agricoles sont très connus mais leur explication demeure parcellaire. Partant du rapport étroit entre agriculture et capitalisme dans la France contemporaine, nourri par de nombreuses années de recherches et des données inédites, cet ouvrage saisit les mécanismes qui commandent les transformations que connait le monde agricole français en analysant les configurations de pouvoirs qui gouvernent ce procès social. Une telle perspective révèle que le régime d’accumulation – profondément inégalitaire – qui accable les agriculteurs français est porté par différentes forces sociales situées au sein du syndicalisme agricole dominant et des entreprises alimentaires, mais aussi de la haute-fonction publique, des cabinets ministériels et des partis. Faire une telle démonstration, c’est aussi poser les jalons d’une économie politique du capitalisme générale mêlant économie politique hétérodoxe, science politique et sociologie.
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L"invention du Sahel
BC
Le Sahel est une catégorie, comme toutes les catégories qui s’appliquent à l’Afrique, ethniques et géographiques entre autres, qui semble aller de soi. Evoquant les famines et les sécheresses des années 1970, les révoltes et insurrections qui se produisent dans toute cette zone depuis des décennies, le Sahel est vu avant tout comme une terre dangereuse. Peut-être en va-t-il ainsi parce qu’il s’agit d’une catégorie instable, hybride, intermédiaire entre le désert et la savane, entre le nomadisme et la sédentarité, entre des populations « blanches » (Touaregs, Maures), des populations « rouges » (Peuls) et des populations « noires », entre l’animisme et l’islam. Impossible donc de définir de façon stricte ce qu’il en est du Sahel, de ses limites, de ce qui le caractérise en propre. Il s’agit d’une notion totalement arbitraire qui ne doit son existence qu’à la consolidation que lui ont fait subir un certain nombre de savants coloniaux et dans la foulée des écrivains et des cinéastes africains dont le plus célèbre d’entre eux est Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt 2021 pour son roman « La plus secrète histoire des hommes ». L’hypothèse de ce livre est donc que les problèmes de ce qui forme aujourd’hui le Sahel (en particulier la défaite de l’armée française) sont en grande partie le résultat d’une représentation figée de cette région géographique d’Afrique de l’ouest. Points forts : invention coloniale du Sahel, critique des « intellectuels de cour » sahéliens, critique la littérature sahélienne comme porteuse d’une attitude pro-soufie, pro-animiste islamophobe, fémo et homonationaliste. Bio-bibliographie Anthropologue, Directeur d’études émérite à l’EHESS, ancien rédacteur en chef des « Cahiers d’études africaines », spécialiste du Mali et de l’étude de l’ethnicité, de l’identité et du métissage. Principaux ouvrages Au coeur de l’ethnie : ethnies, tribalisme et État en Afrique, avec Elikia M’Bokolo, La Découverte, 1985, rééd. La Découverte poche, 1999. Logiques métisses : anthropologie de l’identité en Afrique et ailleurs, Payot, 1990, rééd. 1999. Vers un multiculturalisme français : l’empire de la coutume, Aubier, 1996, « Champs », 2001. Branchements. Anthropologie de l’universalité des cultures, Flammarion, 2001, « Champs », 2005. L’Occident décroché. Essais sur les postcolonialismes, Paris, Stock, 2008, Fayard/Pluriel, 2010. Rétrovolutions. Essais sur les primitivismes contemporains, Paris, Stock, 2010. Avec Souleymane Bachir Diagne, En quête d’Afrique (s). Universalisme et pensée décoloniale, Paris, Albin Michel, 2018.
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La chambre d'écho
BC
« Il semble que la littérature peut être le greffier de la crise, en faire l’inventaire aussi bien que la radiographie, mais qu’elle doit craindre de se perdre dès lors qu’elle vise la résolution de la crise. » Cette phrase de Nicolas Mathieu résume ce livre qui tend un micro souvent décalé aux auteurs et autrices. Et il ajoute : « En espérant finalement que chaque crise soit une occasion pour la littérature, et que la littérature soit cette crise où nous sommes inlassablement refondus. »
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La chute de la météorite Trump - Tome 1
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Lorsqu´en septembre 2015, Donald Trump, promoteur immobilier haut en couleur, présenta sa candidature à l´élection présidentielle de 2016 du côté Républicain, très peu prirent la chose au sérieux. Oui sans doute, Trump était une vedette de la télé-réalité, où ses interventions tonitruantes faisaient pouffer, mais Président des États-Unis ? Allons donc ! Le Parti républicain se gaussait. Mais il dut vite déchanter : le bouffon caracola en tête. Pour Trump, tous les coups étaient permis. Suggérer que le père d´un rival avait trempé dans l´assassinat de Kennedy ? Pourquoi pas ? Il s´agissait de l´emporter et le reste comptait pour peu : les pires habitudes des milieux d´affaires furent importées dans la politique. La période couverte dans ce premier tome, qui va de la candidature de Trump à la veille de l´inculpation de Michael Cohen, son avocat personnel, est celle de cette stupeur initiale. Les tomes 2 et 3 couvriront la suite : lune chute de jour en jour plus prévisible.
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La chute de la météorite Trump - Tome 2
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Dans le premier tome de La chute de la météorite Trump, nous avons vu Un objet populiste mal identifié se frayer sans difficulté un passage dans les primaires du Parti républicain avant de l'emporter à l'élection présidentielle. Au moment où s'ouvre « Haute trahison », Trump est président depuis seize mois et les Américains découvrent, les uns dans la jubilation, les autres dans l'incrédulité, que leurs institutions n'ont pas anticipé l'irruption dans le magasin de porcelaine d'un personnage pour qui la frontière entre vérité et mensonge n'existe pas, qui considère son intérêt personnel comme l'unique critère de ce qu'il entend faire, à qui la notion d'un processus collégial est parfaitement étrangère et qui, du coup, fait rapidement le vide autour de lui en termes de conseillers dont il conviendrait de prendre l'avis, à l'exception de Steve Bannon, suprémaciste blanc ayant dirigé sa campagne électorale avant d'être son stratège en chef à la Maison-Blanche.
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La classe fracturée
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Des élèves qui accusent leurs professeurs de racisme, une classe où le groupe des « Français » et celui des « musulmans » se font face... ce genre de constat a conduit Aurélien Aramini et Chloé Santoro à mener une enquête dans un lycée professionnel, situé au sein d’une grande cité scolaire comme il en existe beaucoup d’autres dans la France des sous-préfectures, marquée à la fois par la désindustrialisation, la disparition des services publics et l’héritage des vagues migratoires successives. À la croisée de la sociologie et de la philosophie, cette étude qui plonge dans le quotidien d’une classe de seconde professionnelle ne cherche pas aÌ défendre une vision rigide de la mission de l’école mais à comprendre les difficultés concrètes auxquelles les enseignants et leurs élèves sont confrontés afin de déceler ce qui, dans les pratiques mêmes des acteurs de terrain, pourrait contribuer à réduire ces fractures qui divisent la communauté scolaire et, au-delà, le corps civique.
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La condition métisse
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L'ouvrage traite, à travers le métissage, deux des concepts les plus actuels et débattus des sciences sociales et humainesÂÂ : le concept de « race » et celui de l'identité, que ce soit dans l'Université ou sur tous les grands ou petits médias. L'ouvrage constitue une parfaite introduction et conversation sur ces deux sujets, car on ne peut pas ne pas aborder la question du métissage sans questionner ces deux objets sociaux que sont la « race » et l'identité. Il se propose de voir et d'explorer la condition métisse – le vécu et la condition socio-historique et psychologique des personnes issues, au moins, d'une double origine – à la lueur de la psychologie politique, au travers un parcours socio-historique des colonisations et de la période dite « postcoloniale » actuelle et une analyse d'entretiens, combinant une analyse psychologique-psychanalytique avec une étude socio-politique.
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15.00 €
La construction d'objet
BC
Pour les auteurs du Métier de sociologue, la « construction d’objet » occupait une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement en posant des questions inédites. Ce recueil permet à plusieurs chercheur.e.s d’élucider cette opération en montrant à travers leur propres recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, langage, religion, art, consommation...) que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations sur un domaine. Ils tentent de comprendre en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
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La Droite chrétienne américaine. Des origines à nos jours
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La seconde moitié des années 1970 a marqué le retour en force des protestants évangéliques. Cette forte mobilisation s’est accompagnée de la mise en place par des leaders religieux conservateurs d’un vaste réseau de lobbies politico-religieux, appelé « Droite chrétienne ». Celle-ci s’impose comme une force électorale avec laquelle les grandes formations politiques doivent compter. Après avoir apporté, en 1980, une aide décisive à Ronald Reagan, elle a soutenu George W. Bush (un born again Christian), allié fidèle et puissant. Pourtant, leurs relations étaient plus complexes qu’on ne le croyait. En 2016, elle a soutenu Donald Trump, pourtant un homme avec lequel elle n’avait rien de commun. Pour comprendre la Droite chrétienne dans sa globalité – ses origines historiques, ses fondements théologiques, le profil de ses adeptes, le contenu de son programme, son mode opératoire –, une analyse détaillée et objective s’impose. C’est l’objectif de ce livre.
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La famille, la cité, l’école et la mosquée
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La famille, la cité, l’école et la mosquée Sociogenèse de la religiosité d’un jeune musulman d’aujourd’hui Frédéric Gautier L’islam – l’« islam des quartiers » en particulier – interroge et inquiète. Attentats et assassinats terroristes, violences d’État (Iran, Afghanistan...), « radicalisation », ou encore « atteintes à la laïcité » entretiennent ces interrogations et inquiétudes. Une partie du champ politico-médiatique y trouve prétexte pour affirmer son existence en relançant régulièrement une parodie de « débat public ». Mobilisant le plus souvent des représentations caricaturales, des « diagnostics » hâtifs et des « explications » dérisoires, sommant les interlocuteurs de « choisir leur camp » – celui des « islamophobes » ou celui des « islamo-gauchistes » – ce genre de « débat » interdit toute approche rationnelle de l’islam. Ce livre fait, a contrario, le pari de l’enquête sociologique, refusant délibérément de s’ériger en juge, ne cherchant ni à condamner, ni à réhabiliter, justifier ou excuser, mais à expliquer et comprendre. Il brosse le portrait d’un individu singulier. Tarik, né en France dans une famille originaire du Maghreb, a grandi dans une cité d’une banlieue populaire de la région parisienne. Il se réclame d’un islam « authentique », qu’on pourrait associer aux figures-repoussoirs de l’islam « radical », de l’« intégrisme » ou du « fondamentalisme ». Pourtant, diplômé de l’Université, aujourd’hui enseignant, il se reconnaît dans les « Valeurs de la République » et dans le principe de laïcité. En cherchant à rendre compte des logiques sociales qui ont produit cet individu singulier, cette enquête mobilise une démarche et des schèmes d’interprétation qui, au-delà du cas particulier, peuvent contribuer à une meilleure intelligibilité du regain de religiosité observable chez les jeunes de culture musulmane.
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La faute à Lénine ?
BC
La faute à Lénine ? Le 24 janvier s’éteignait Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Pratiquement inconnu sept ans auparavant, il fut en 1917 le grand artisan du basculement de la Russie vers un système sociopolitique inédit, qui marqua toute l’histoire du XXe siècle. Il fut un « magicien » pour ses partisans, un monstre pour les plus acharnés de ses détracteurs, une énigme pour le plus grand nombre. Un géant de la révolution ? Le précurseur du « totalitarisme »Â ? L’initiateur de Staline ou son contraire ? Un siècle plus tard, les polémiques battent toujours leur plein. Ce livre essaie de faire le point sur un homme clé de toute notre histoire contemporaine. Mais son parti pris est de considérer que réfléchir sur Lénine, c’est prendre la mesure de 75 ans de soviétisme et, sans doute, de 77 ans d’un « court XXe siècle » (1914-1991). Historien du communisme, Roger Martelli a longtemps exploré les effets du « moment Lénine » sur l’histoire mondiale. Il offre ici un nouveau regard global.
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15.00 €
La fin de la démocratie ?
BC
Le point d’interrogation dans le titre indique que le livre s‘interroge sur le potentiel de développement démocratique (surtout en France). Sans tomber dans le pamphlétisme du « on n’a qu’à » ou des récits funèbres de la démocratie, l’auteur explique la tension entre le potentiel du développement démocratique et ce qui empêche ce développement. Cette tension provoque un véritable malaise dans la démocratie. L’analyse s’appuie sur quatre cas exemplaires du développement de l’auto-gouvernance, des données empiriques et statistiques mais aussi sur une théorisation nécessaire à la compréhension de ce phénomène. Le texte est facile d’accès pour un large public, surtout dans la période préélectorale actuelle, intéressé à comprendre la politique et le politique, tout comme pour le milieu académique.
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15.00 €
La fin des discriminations syndicales ?
BC
Jusqu´aux années 1990, le terme de discrimination syndicale n´était pas une catégorie utilisée par les syndicalistes pour décrire leurs relations avec les employeurs. Les faits de répression syndicale et le délit d´entrave à l´action syndicale étaient déjà prohibés par le code pénal et le code du travail. Mais les effets de l´engagement syndical sur la situation professionnelle des individus étaient souvent banalisés et tolérés par les syndicalistes eux-mêmes. Ces derniers considéraient souvent la « placardisation » ou le ralentissement de carrière comme le prix à payer de leur engagement syndical et parfois politique. Si les syndicalistes peinent encore à se reconnaître comme discriminés, notamment du fait du caractère plus ou moins visible des formes de répression ou stigmatisation subies, l´évolution de la législation antidiscriminatoire et la croissance des contentieux, notamment menés par la CGT, ont contribué à une prise de conscience de leurs droits.
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20.00 €
La fraternité, ce n'est pas qu'un mot au fronton des mairies
BC
Le discours officiel, repris par les médias, sur le refus des Français d'accueillir les exilés n'est-il pas contredit par le nombre important d'associations et de collectifs qui sont à l'oeuvre partout dans notre pays ? C'est le désir de savoir ce qu'il en est réellement en France de l'hospitalité qui est à l'origine de ce livre. Les médias parlent volontiers de l'aide que de simples citoyens ou des militants associatifs apportent aux exilés en détresse dans les montagnes ou dans la vallée de la Roya, car les situations sont dramatiques et leurs auteurs parfois traînés en justice. Ces lieux sont-ils les seuls où des citoyens apportent leur soutien aux étrangers demandeurs d'asile ? Que font ces associations dans les villages et les villes dont on ne parle presque jamais ? Quelles formes d'accueil, de solidarité et d'hospitalité pratiquent-ils ? Qui sont ces associations ? Que disent-elles de ce qui les pousse à s'engager ? Comment parlent-elles des valeurs dont elles sont porteuses ?
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La logistique et ses monstres
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Présentation - Collection Le Grand Entrepôt Nous vivons quelque chose d’une grande transformation équivalente à ce que fut en son temps la révolution industrielle. C’est d’ailleurs l’histoire de l’une qui éclaire pour nous la naissance de l’autre, soit dit en passant. Quelques précurseurs la nomment d’ailleurs révolution logistique. C’est bien en effet de logistique qu’il s’agit, de cette manière toute moderne de fonder une économie mondiale sur la circulation des marchandises. Mobilité des marchandises, des hommes, des informations, de l’argent. Nous avons donc mis en place un programme de recherche pour rendre compte de cette transformation, la fabrique qu’elle organise de nouvelles économies mondes, les acteurs économiques qu’elle suscite et ceux qu’elle éteint, les formes de travail et de mobilisation qu’elle promeut, ce qu’elle construit et ce qu’elle détruit des espaces industriels. Ce programme nous l’avons baptisé « Le Grand Entrepôt » parce qu’il nous semble que le stockage et son organisation économique joue un rôle important dans cette affaire. Des entrepôts donc, des ports devenus giga parkings à containers et des décharges. Nous avons donc rassemblé ici, dans une collection qui a le nom du programme, quelques travaux qui éclairent cette transformation, la décrive, en mesure l’impact, analyse ses conséquences. Et qui surtout essaye de penser non pas simplement les formes économiques, sociales et spatiales de cette transformation, mais son impact, sa force et sa violence. Autant le dire simplement, nous pensons que la transformation que les experts nomme logistique n’est pas, ou très peu, une transformation positive des mondes de l’économie. C’est une catastrophe, une mise en désordre de mondes qui l’étaient déjà pas mal, un dérèglement ou un échauffement sans précédent d’économies déjà pas mal déjantées. Les auteurs de ces travaux viennent de la sociologie du travail, de l’anthropologie urbaine, de la géographie économique. De ce monde qui vient nous en voyons les aspérités, les gouffres, les souffrances et les débâcles, pas le génie. Premiers titres : Titre 1 : La logistique et ses monstres. Delphine Mercier et Michel Peraldi Résumé : Cette fois encore tout pourrait avoir commencé en haute mer. L’histoire du capitalisme se fait et se défait par les conquêtes des mers et des au-delà des mers familières. Dès lors, comme la naissance du grand cycle industriel fut permise par des navires chargés de sucre et de coton (Dockès, 2009) lourds du travail des esclaves qui les ont amassés, alors commence avec les géants des mers chargés de containers, quelque chose d’un nouveau cycle : moins sans doute qu’un bouleversement général des économies mondes, mais beaucoup plus qu’une transformation managériale ou technique. La révolution logistique, commence selon les économistes et les historiens avec l’invention d’une grosse boîte dans laquelle on peut stocker des marchandises. Le container -the box-, que l’on peut manipuler avec un minimum de main-d’oeuvre, transporter du quai au bateau puis du bateau au camion sans rien décharger des marchandises qu’il contient et régler ainsi la double contrainte des ruptures de charge et l’immense pouvoir, la capacité de nuisance –telle qu’elle est vue par le grand capital- de la manutention portuaire et ses tumultueux dockers (Levinson). Une « boîte » qui rompt, selon la belle formule de S. Bologna « le pacte sacro-saint de la cale et du quai ».
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La mécanique de l’excellence dans une Grande École
BC
L’autrice, chercheuse en sociologie et spécialiste des réseaux de diplômés fut également enseignante à l’ISAE pendant 17 ans, entre 2003 et 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte, à partir de son journal de terrain comment s’est mise en place la fusion entre les deux écoles d’ingénieur d’aéronautique ENSICA et SUPAERO, sous tutelle de la Délégation Générale de l’Armement. Prenant appui sur différentes échelles de décision dans l’ISAE (des directeurs aux conseils de formation en passant par les professeurs et les étudiants), elle illustre la force des hiérarchies sociales qui s’impose dans ce monde des Grandes Ecoles. Ce faisant, ce livre comporte également une leçon méthodologique sur la portée de l’observation participante et la place de la réflexivité vers l’intelligibilité du social. Mais on peut aussi aisément comprendre, sous sa plume, comment se sont appliqués au quotidien les préceptes du Nouveau Management Public, lesquels font tant de dégâts sociaux et humains.
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La Méditerranée occidentale : Histoire, enjeux et perspectives
BC
Cet ouvrage consacré au Maghreb et au partenariat avec les pays de l’arc latin de la Méditerranée est publié au plus fort d’une actualité marquée, d’une part, par l’existence d’une crise aiguë du couple algéro-marocain qui était envisagé comme le moteur d’une construction maghrébine, et d’autre part, d’une marginalisation de la Méditerranée occidentale dans la géopolitique mondiale que traduit ce conflit majeur opposant l’Europe et les Etats-Unis à la Russie. Ce paradoxe qui incite au désenchantement, n’est-il pas aussi le moment privilégié pour repenser et agir afin de réaliser un regroupement régional et promouvoir des formes de partenariat et de coopération entre les pays méditerranéens. Autrement dit, la crise géopolitique ne donnerait-elle pas l’opportunité aux pays du Maghreb de repenser leurs alliances, de mieux défendre leurs intérêts communs, et contribuer ainsi à mettre en oeuvre un nouvel ordre politique et économique plus propice au progrès et au développement de leurs peuples. Il s’agira pour eux de se hisser à la hauteur des nouveaux enjeux provoqués par les recompositions géopolitiques en cours et de dépasser des situations jugées aujourd’hui indépassables. Ce livre posthume de Noureddine ABDI qui est l’aboutissement de longues années de travail offre des matériaux précieux dans l’édification de ce projet maghrébin « sans cesse recommencé » et/ou contrarié, car soumis aux aléas politique, à des conjonctures économiques internes et à des alliances économiques ou politiques contraires à la vocation unitaire du Maghreb. Avant d’entrer dans le coeur d’un sujet -le Maghreb et subsidiairement ses rapports avec la Méditerranée occidentale- qui fut dès les années 1980 au centre de sa réflexion et de ses recherches, un mot pour évoquer une dette personnelle qui nous avons contractée auprès de N. Abdi. Engageant au milieu des années 1970, une carrière de chercheur en économie agricole et rurale, parmi mes premières lectures figuraient en bonne place les articles que N. Abdi avait publié dans des revues (la Revue Algérienne ou d’autres revue étrangères). Il fut pour moi, l’un des premiers chercheur algérien (aux côtés de nos aînés que furent Tami Tidafi, Hamid Aït-Amara ou Claudine Chaulet) qui ont contribué à nourrir nos connaissances, et à nous initier aux questions agraires et paysannes. Celles-ci avaient occupé son activité intellectuelle tout au long de la période qui va du milieu des années 1950 à la fin des années 1970. L’autobiographie qui figure à la fin de l’ouvrage apporte des éclairages intéressants et nouveaux sur les contextes politiques et économiques de cette époque. Elle nous livre un témoignage inédit sur les conditions concrètes d’émergence de l’autogestion agricole en Algérie, les obstacles rencontrés et les luttes d’influence exercées au sein de l’appareil d'État, les motifs de son engagement auprès des ouvriers de l’autogestion ou les attributaires d’une réforme agraire qu’il avait appelé de tous ses voeux. Si le récit autobiographique, rédigé avec une modestie qui impressionnait les personnes qui l’ont côtoyé, évoque assez clairement l’engagement politique et syndical de l’auteur dans la lutte de libération nationale, elle témoigne aussi de son attachement émouvant à sa terre - et de ses lieux- d’origine, décrit les premiers pas de l'État algérien dès l’indépendance en mettant l’accent sur difficultés dans la construction de ses institutions nationales. Au cours de la période qui va suivre, celle qui commence dans les années 1980, N. Abdi va élargir la perspective en traitant essentiellement de la construction maghrébine, et focalise sa pensée sur « les perspectives d’un avenir régional commun ». Appartenant dorénavant aux deux rives de la Méditerranée (un entre-deux dont il faisait l’expérience), il fonde son engagement personnel à penser également le rapprochement des pays du Maghreb avec les pays méditerranéens de l’arc latin. Les processus de renforcement des unions régionales face à une mondialisation en marche, l’essor d’une coopération adaptée à leur échelle font aussi l’objet de ses préoccupations intellectuelles. Ces formes de coopération et de regroupement régional sont pensées comme « le meilleur moyen de peser dans les relations internationales ». Ces nouvelles recherches que l’auteur engage baliseront un parcours personnel et professionnel au sein d’institutions tels l’Institut d’Études du Développement Économique et Social (IEDES), le CNRS français, la Maison des Sciences de l’Homme ou de laboratoires de recherche de l’Université Paris VII. Abdi se dépensera avec énergie pour animer des forums, des débats ou des rencontres scientifiques réunissant des dizaines de chercheurs appartenant aux deux rives. Tous les travaux et toutes les contributions que N. Abdi signale dans cet ouvrage, sont les produits intellectuels de ces multiples activités ; elles ont fait l’objet de publications thématiques dans des revues, des compte-rendu de séminaires ou des ouvrages collectifs. Les sources d’inspiration les plus marquantes de ce parcours professionnel sont évoquées. Il y a en premier lieu l’auteur maghrébin par excellence que fut Ibn Khaldoun dont il est fait souvent référence dans ses travaux, mais aussi d’autres auteurs ; le marocain A. Khatibi, et le tunisien A. Meddeb- passeurs et penseurs comme lui de l’altérité- qui partageaient avec lui, une confiance dans la construction de ce « lieu de symbiose » qu’est selon lui le Maghreb. Il n’a cessé d’entretenir un dialogue ininterrompu, et jusqu’à leur disparition prématurée, avec ces deux auteurs qui cultivaient, selon son expression, une « maghrébinité commune ». Cet « entre-deux », position qu’il assumait pleinement, et les liens socioculturels qui le rattachait aux deux rives de la Méditerranée, l’ont naturellement conduit à plaider pour un rapprochement ; celui-ci qui se nourrissait d’échanges intellectuels avec d’autres auteurs (J. Berque ou P. Vieille) à la sensibilité méditerranéenne tout aussi affirmée que la sienne. Ce n’est, écrit-il « qu’en restituant parmi les autres dimensions du Maghreb, celle qu’il partage avec l’Europe latine, qu’on parviendra à saisir les réalités maghrébines telles qu’elles sont perçues par les Maghrébins eux-mêmes et plus particulièrement la société civile, de façon à que ce Maghreb réel puisse constituer notre véritable horizon de pensée ». Cette vision généreuse d’ouverture vers la méditerranée occidentale l’empêchera d’examiner les distances prises avec la rive sud, l’Europe méridionale préférant de fait coopérer avec les nouveaux pays (ex PECO) admis dans l’Union européenne. Elle est également silencieuse sur les approches nationales que chacun des pays du Maghreb engage avec les pays de l’Union européenne Aucune coordination n’est réalisée dans la mise en oeuvre des rapports politiques et économiques et politiques. À titre d’exemple, les accords d’association sont signés séparément et leurs évaluations -qui font ressortir des tendances à l’accentuation des asymétries économiques défavorables aux 3 pays du Maghreb- n’ont pas permis les rapprochements concertations pourtant nécessaires. L’engagement politique de l’auteur pour « féconder un Maghreb des citoyens » est un engagement actif résolument orienté vers des processus de création et de production de richesses « au plan intérieur », et impulsé « au plan extérieur » par « un esprit d’ouverture et de partenariat ». Il s’agit, nous dit-il, « de dégager les perspectives d’un avenir régional commun pour qu’il soit davantage maîtrisé que subi, c’est-à-dire qu’il prenne la forme d’un essor autonome plutôt que celle d’un moindre développement et d’une dépendance accrue ». Empruntant à l’auteur des « Andalousies », la formule de J. Berque, N. Abdi appelle lui également à des « Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous les décombres amoncelés et l’inlassable espérance ». L’approche généreuse et profondément universaliste que N. Abdi adopte, reprend une idée empreinte d’humanisme, de cet autre penseur de la Méditerranée, Paul Valéry, qui concevait la Méditerranée comme un « dispositif à faire de la civilisation ». La méditerranéïté, écrit-il, est ainsi intimement liée au processus de construction maghrébine, elle en est l’un des principes fondateurs, tout comme à l’inverse, « la maghrébinité en est tributaire ». Ces affirmations s’appuient sur une réflexion critique qui intègre l’analyse de la longue durée, et où N. Abdi expose avec lucidité le cheminement du projet politique de construction d’un Maghreb « lequel est en permanence fait et défait par les pouvoirs en place », ce qui témoigne d’un clivage -qu’il subissait lui-même sur le plan politique nous dit-il-, et « qui se creusait entre le Maroc et l’Algérie proches l’un de l’autre ». Sa réflexion sur la vocation unitaire dans le Maghreb s’appuie sur l’examen minutieux des critères à la fois socio-historiques et politiques, et en particulier la dimension ethno-culturelle de la région. Le Maghreb écrit-il « constitue un sujet historique », en particulier dans les phases conflictuelles et de résistances. Il rappelle que l'Étoile Nord-Africaine qui fut créée à Paris en 1927, et qui traduira les premiers pas du nationalisme algérien, « vise à construire l’unité du Maghreb », « à ressusciter une unité ancienne que l’histoire a enregistrée et dont elle a témoigné ». Il s’attache avec obstination à retracer le cheminement de l’idée maghrébine dans un passé plus proche de nous, en examinant les faits qui participent au développement de ce « sujet historique » dans les phases conflictuelles ; ceux des années 1930 (de la création de l'Étoile Nord-Africaine à l’Association des Étudiants Musulmans Nord-Africains (AEMNA), ceux de la deuxième guerre mondiale, avec le mouvement syndical animé par le tunisien F. Hachad). Il traque enfin cette solidarité maghrébine partagée par les mouvements de libération nationale dans les années 1950. Il remarque bien que la proclamation de la construction du Maghreb à Tanger, en août 1959, et sa relance le 17 février 1989, n’empêche pas cet ensemble d’être toujours aussi divisé, notamment par une frontière algéro-marocaine fermée. Ce constat établi, l’incite naturellement à analyser, au-delà de la question du Sahara occidental, les raisons socio-politiques et économiques qui font ce Maghreb « écartelé ». Ces discordes sont à rechercher, nous dit-il, dans la nature de régimes peu disposés à « concéder la moindre parcelle de leur pouvoir dans le cadre d’une unification du Maghreb », mais aussi dans l’état de sociétés politiques ou de sociétés civiles peu mobilisées par l’idée maghrébine. Ces questionnements de l’auteur ne le détournent pas de l’exercice de recension des éléments qui peuvent constituer les moyens de dépassement de ces situations de fait. Cette dernière posture illustre assez parfaitement l’optimisme raisonné de N. Abdi dans l’affirmation d’une maghrébinité possible et souhaitable pour l’avenir des peuples de la région. Elle le conduit à analyse avec rigueur les facteurs favorables à une intégration maghrébine, ou de ce que les prospectivistes appelleraient « les signaux faibles » favorables à une construction maghrébine. Les facteurs religieux et culturels d’abord, où N. Abdi qui, tout en attirant l’attention sur le recours vain à une « retraditionnalisation » du fonds culturel et religieux de la région, invite, à mobiliser et/ou revivifier un fonds religieux et culturel maghrébin « avec ses institutions et ses références ancestrales propres ». Il y a ensuite des facteurs sociaux avec « les passerelles » que représentent les diasporas du Maghreb. C’est, nous dit-il, au sein de l’immigration que l’on rencontre « cette maghrébinité radicale ». Cette dernière ressource, facteur puissant d’intégration, est représentée par les populations originaires du Maghreb. Ces dernières font la découverte dans les sociétés d’accueil « de leur sentiment d’une appartenance commune », de cette « identité partagée » et qui prennent « conscience de ce qui les unit ». Après tout, s’interroge-t-il, « si nous considérons le fait que l’affirmation de l’indépendance du Maghreb a commencé à l’extérieur pendant l’entre-deux-guerres, pourquoi n’en serait-il pas de même du mouvement de reconstruction du Maghreb »Â ? Et Abdi d’explorer enfin les conditions économiques propices à l’intégration. L’existence d’un large marché fort de millions de consommateurs « qui aurait pour effet d’augmenter de 2 points le taux de croissance de la région », le développement des infrastructures de transport (autoroute Trans maghrébine dont l’essentiel des tronçons sont déjà réalisés à l’intérieur de chacun des pays), l’énergie (électricité et gaz), de même que l’irruption dans l’espace économique, souvent appuyée par le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), de « nouveaux acteurs de l’intégration socio-économique du Maghreb », que sont les entrepreneurs et chefs de PME. Les facteurs d’intégration sont à cultiver au sein des communautés universitaires où « l’intelligentsia maghrébine devrait, où qu’elle se trouve, jouer un rôle moteur dans le cadre d’échanges et de collaborations »Â ; dans les milieux d’affaires ensuite où la promotion d’une intégration peut être entreprise par des agents qui se situent au sommet de l’économie maghrébine. Le futur du Maghreb ne peut être toutefois pensé sans ce couple algéro-marocain qui est appelé à jouer un rôle décisif dans une construction maghrébine fondée sur « une réelle émancipation et un vrai progrès pour toutes ses populations ». « Ce qui importe le plus, nous dit-il, c’est avant tout de cultiver et de développer la maghrébinité au travers de relations maghrébines les plus favorables à l’épanouissement de l’homme ». Reprenant l’une des premières propositions de KHATIBI formulé sur les relations de voisinage, il nous invite « à se regarder en face »,Â à « construire un espace vie qui soit commun », et à « aller vers le risque partagé avec l’autre, les autres ». Une pensée généreusement humaine, anti bureaucratique par nature, s’appuyant sur une mobilisation citoyenne constitue le fil conducteur de ses analyses du Maghreb. C’est la même pensée que l’on retrouve dans ses travaux de jeunesse portant sur la construction du Maghreb conduites par le syndicaliste tunisien F. Hached, où dans le rôle joué par l’UGTA et la Fédération des travailleurs de la terre dans l’autogestion agricole algérienne. Les « constructions bureaucratiques » et les « approches technocratiques » seront en permanence vigoureusement dénoncées par N. Abdi. Ces approches dessaisissent, affirme-t-il, les acteurs sociaux, les producteurs ou les créateurs de richesses de leurs pouvoirs et freinent, nous dit-il le mouvement d’émancipation sociale, soit de la paysannerie du temps de l’autogestion agricole, soit les sociétés civiles et politiques dans la construction du Maghreb. Nous le répétons, la vision du Maghreb que propose N. Abdi est inséparable de son itinéraire de vie et de la fidélité à ses engagements politiques et syndicaux qu’il évoque. L’exil qu’il a choisi dès 1973, va le conforter dans un statut de chercheur qu’il n’aura jamais abandonné ; ce statut l’autorisait à exercer ses activités avec une liberté d’esprit à laquelle il était profondément attaché. S’il a inauguré un champs d’étude dans les années 1960-70 passionnant pour ma génération (celui des questions agraire et paysannes), il nous offre avec cet ouvrage posthume, un chantier de travail que l’on découvre avec un réel plaisir intellectuel et où l’érudition de l’auteur laisse aussi place à l’émotion suscitée par cette quête absolu d’un idéal de progrès et d’émancipation pour les peuples du Maghreb, cette quête de méditerranéïté faite de paix et de coopération à laquelle il rêvait. La lecture de ce livre nous laisse toutefois un grand regret. Celui de n’avoir pas croisé l’homme, celui de n’avoir pas échangé sur son expérience dans un domaine qui nous est cher à tous les deux, celui de la paysannerie qui fut son premier domaine de recherche ; mais au-delà, de cet intérêt tout personnel, la frustration de n’avoir pas eu l’occasion de dialoguer sur cette passion qu’il entretenait et cette cause qu’il défendait avec détermination  : celle du « Maghreb des peuples et des citoyens », dont il portait l’idée avec une conviction admirable. Omar Bessaoud, économiste agricole, professeur associé au CIHEAM-Montpellier. Montpellier, le 2 juin 2022.
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20.00 €
La Nouvelle Guerre froide.
BC
Dans les États-Unis de l’après-guerre, l’utilisation des dépenses militaires publiques pour maintenir le dynamisme économique est devenue un instrument majeur de l’intervention étatique très visible dans la patrie par excellence de la mythique « main invisible » et du « marché libre ». L’accoutumance américaine à l’économie de guerre permanente, et son principal bénéficiaire, le CMI (complexe militaro-industriel), allaient peser lourdement dans la détermination des choix de l’élite américaine du pouvoir après la Guerre froide, examinés dans les chapitres qui suivent. Le CMI de l’URSS était encore plus important par rapport à l’économie du pays, puisqu’il était contraint de rivaliser en préparatifs de guerre avec son adversaire beaucoup plus riche. Le CMI a rapidement émergé du chaos initial de l’après-guerre froide en Russie comme le principal, sinon le seul, secteur manufacturier hérité de la défunte Union soviétique pour lequel il y avait des acheteurs disponibles et un marché captif à l’exportation. La centralité du CMI est devenue encore plus grande dans l’économie russe post-soviétique qu’elle ne l’avait été dans celle de l’URSS, non seulement parce que la première est considérablement diminuée par rapport à la seconde, mais aussi parce que la puissance militaire est devenue le principal vecteur de l’influence politique de la Russie à l’étranger, et en particulier de son opposition à la domination écrasante des États-Unis. En revanche, l’URSS, comme la Chine aujourd’hui, avait également fait un usage intensif de sa puissance économique, ainsi que de l’attrait idéologique (« soft power ») dont elle a joui jusqu’à sa dernière décennie. Arrivée tardivement dans la course, la Chine était inévitablement motivée à construire son propre CMI par le sentiment légitime que la suprématie américaine faisait obstacle à son ascension au premier rang des puissances mondiales – comme l’a manifesté, par exemple, son exclusion du G7 malgré la taille de son économie, tandis que la Russie y avait été incluse en 1997 et jusqu’à la crise ukrainienne de 2014, période durant laquelle le groupe fut appelé G8. Voilà, en quelques mots, les ingrédients de base de la dynamique qui a produit une nouvelle guerre froide mondiale quelques années seulement après la fin de l’ancienne. Les éléments de la Nouvelle Guerre froide se sont mis en place au cours de la première décennie qui a suivi la première Guerre froide. Comme les chapitres qui suivent devraient le montrer – et comme déterminé évidemment par l’énorme fossé qui exista pendant ce « moment unipolaire » fatidique entre la puissance et la richesse des États-Unis et celles de ses deux rivaux potentiels au niveau mondial, la Chine et la Russie — la responsabilité principale, et de loin, du triste état des relations internationales qui allait se développer par la suite au 21e siècle incombe à la seule superpuissance restée en lice à la fin de la Guerre froide, celle qui garda le pouvoir exclusif de « façonner l’environnement de la sécurité internationale » comme s’en vantaient ses documents stratégiques à cette époque. Ce livre explore la transition de la Guerre froide à la Nouvelle Guerre froide, et l’évolution de cette dernière jusqu’à la guerre d’Ukraine de 2022.
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24.00 €
La politiques des chemins courts
BC
La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires (la Bundespressekonferenz) désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la Capitale fédérale. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires). Le tour de force symbolique de la Bundespressekonferenz en 1949 est d’avoir su construire un monopole corporatiste de gestion des relations presse-politique en regard d’un appareil d’Etat du porte-parolat gouvernemental. La proposition suivie dans cet ouvrage est de la mise en visibilité médiatique du politique, à la croisée entre sociologie compréhensive du travail journalistique et sociologie politique du pouvoir fédéral allemand, que nous observons dans le temps long depuis 1918.
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20.00 €
La question kabyle dans le nationalisme algérien 1949-1962
BC
L’ouvrage d’Ali Guenoun porte notamment sur deux aspects et deux moments, en partie interdépendants, de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA. L’autre à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du Front de libération nationale (FLN) et de sa branche armée (ALN), pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950-1954), qui sépare la « crise » de l’insurrection du 1er novembre, et en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges: celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deçà et au-delà de la guerre d’indépendance.
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La République islamique d'Iran vue de l’intérieur
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L'ébranlement de la légitimité de la République islamique suite au scrutin présidentiel frauduleux de juin 2009 et à la vague de protestations postélectorale baptisée "Mouvement vert" qu'il a provoquée, a déclenché un processus de radicalisation du régime politique iranien. Cette radicalité se lit à travers le projet politique global de domination totale mis en Åuvre dans les années 2010 qui ne cherchait plus à gagner l'adhésion de la population alors exaspérée, mais à la "tenir" suffisamment pour pouvoir méthodiquement aliéner les prochaines générations, voulues nombreuses et dévouées à l'État théocratique. Cette nouvelle politique intérieure se prolonge sur le plan régional et international, par la présence de forces militaires iraniennes ou pro-iraniennes dans les pays avoisinants. Le présent ouvrage est né du besoin de tirer au clair cette question épineuse du processus de radicalisation de la République islamique.
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15.00 €
La SNCF à l’épreuve du XXIe siècle
BC
Le chemin de fer fait partie de ces activités qu’on peut sans grand risque qualifier de « fait social total ». Depuis sa naissance il y a près de deux siècles, le transport ferroviaire n’a cessé de mobiliser un grand nombre d’institutions. Objet technique et économique, le chemin de fer est aussi un instrument politique et le support de cultures professionnelles spécifiques. Il n’y a rien d’étonnant dans ces conditions à ce que son organisation fasse l’objet de débats passionnés. Depuis la fin des années 1960, la SNCF a fait l’objet d’une longue série de « réformes ». Celles-ci visaient principalement à faire face au développement de la concurrence des autres modes de transport, à conformer l’entreprise à un nouveau modèle de gestion et plus récemment à la préparer à la libéralisation du marché ferroviaire européens. L’objet de cet ouvrage est de proposer un éclairage pluridisciplinaire des mutations qui touchent la SNCF et le secteur ferroviaire.
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La société de démonstration
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L'ouvrage est une synthèse très complète de recherches menées sur les démonstrations publiques. L'auteur considère ces dernières comme un « fait social total », ce qui lui permet de ne pas hiérarchiser les types de démonstrations sur lesquelles portent ses analyses. Il en résulte un traitement sociologique de pratiques très variées (des démonstrateurs de la Foire de Paris aux gamers, des performances d'art contemporain à la formation des visiteurs médicaux aux États-Unis du 20e siècle). Il en résulte un matériau riche, présenté avec soin et qui vient à l'appui d'une démarche bien détaillée pour le-la lecteur-trice. ''
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La terre, l'étoile, le couteau
BC
Un beau dimanche de l'été algérois... Ce matin-là, quelque quinze mille participants se rassemblent au Stade municipal, à Belcourt. Débarqué à l'aube, Messali Hadj, dirigeant en métropole de l'Étoile nord-africaine, impose par surprise sa présence au meeting. Au même moment, dans la Basse Casbah, le grand muphti d'Alger est poignardé en pleine rue. Le meeting. Le discours. Le meurtre... Nourri de nombreuses archives ou témoignages inédits, cette enquête restitue minute par minute, le déroulement, d'une extrémité à l'autre de la ville, de cette matinée décisive.
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Le bûcher du vaniteux
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L’intronisation d’Eric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d’un homme érudit et du côté du peuple. Le polémiste serait contre les « élites », républicain et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai réduit à néant toutes ces affirmations, et bien d’autres, par une analyse intégrale de son oeuvre. Avec cette méthode inédite, l’ouvrage déconstruit la légende d’un intellectuel ouvertement raciste, qui méprise le peuple, misogyne et homophobe qui recourt à la culture comme une imposture. Cet homme pourrait être notre prochain Président... La vérité de cet homme ne se trouve pas dans ce que tout ce qui se dit de lui, mais dans tout ce qu’il a écrit. Il faut donc lire tous ses essais, ses romans, et les passer au crible. Passage obligé pour décrypter sa pensée et éviter de tomber dans le piège de la « petite phrase ». Cet exercice inédit, qui consiste en une analyse intégrale de son oeuvre, est nécessaire pour faire tomber son véritable masque.
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Le champ des politiques hydriques
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Le sud-ouest des États-Unis connaît actuellement sa plus grave sécheresse jamais enregistrée. Si cette région est particulièrement soumise à des pénuries d’eau, leurs récurrence et intensité, attribuées au changement climatique et à la surexploitation des ressources, y font planer de graves menaces, qui risquent d’attenter à la sécurité hydrique des populations et présagent des catastrophes écologiques. Face à cette situation, l’enjeu des politiques environnementales ne se situe pas tant dans la remise en cause du modèle économique responsable d’une consommation en eau excédant les ressources disponibles, que de trouver des arrangements contractuels (comme des échanges de volumes d’eau entre usagers) et techniques (comme l’équipement en technologies d’irrigation plus efficientes) permettant de poursuivre l’expansion agricole et urbaine. Or, de l’aveu des experts, cette solution ne peut être que temporaire.
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20.00 €
Le choix de la non-violence
BC
Soutien à la lutte de libération algérienne et vietnamienne, immersion dans Mai 68 qui a posé la question de la «Â rupture révolutionnaire », deux voyages d'«Â étude » au Chili de l'Unité populaire en 1972 et 1973, ensuite chargé de suivre la question palestinienne («Â voyages » en Israël et en Palestine), enfin implication totale dans la bataille non-violente contre les euromissiles en Méditerranée... Tel est le contexte qui m'a amené, progressivement, à m'interroger sur la question de la violence et de la non-violence et bientôt à assumer le choix de la non-violence. Ce choix n'est pas d'abord un choix philosophique, ni issu de lectures spécifiques, il est le produit d'une expérience militante intensément vécue, accompagnée et suivie d'une réflexion politique et théorique. Il s'agit d'un choix qui n'atténue en rien l'objectif d'une transformation d'ensemble de la société, d'un processus de réformes de structures mené par un mouvement démocratique de masse...
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Le cinéma amazigh
BC
Le cinéma amazigh est intéressant en tant qu’il est une continuité de la lutte pour la reconnaissance de l’identité amazighe en même temps que le dernier rempart conquis par la création artistique, vu que le rejet de l’utilisation de la langue amazighe au cinéma a duré plus longtemps que pour les autres arts. Cette dynamique est d’autant plus intéressante que, dès la sortie des films, la presse titrait que le cinéma amazigh était né, instituant le fait, discutable, de l’apparition d’un genre supplémentaire dans la cinématographie nationale. Ce cinéma cristallise une double rupture : le renouvellement des thèmes ; l’autorisation d’instaurer un secteur privé, indépendant. Cette ouverture, menée par des réalisateurs professionnels, est un premier signe de changement. La suite de l’histoire du cinéma algérien, dans une rupture totale avec le cinéma professionnel des réalisateurs salariés des entreprises étatiques, va bousculer tout ce qui a pu être produit ou observé.
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Le commun de l'autonomie
BC
L’autonomie est partout ! Des squats urbains aux forêts occupées contre de grands projets d’infrastructure, de Bure dans la Meuse à la Capitol Hill Autonomous Zone de Seattle, la perspective d’une désaffiliation du capitalisme et de l’État nourrit les idées et les pratiques de dizaines de milliers d’activistes. Mais les mondes qu’ils dessinent échappent aux représentations habituelles de la vie collective. Comment imaginer une organisation sociale non basée sur des rapports d’obligation et de coercition ? L’expérience de la zad de Notre-Dame-des-Landes, qui réunit plus de 300 personnes pendant 5 ans sur un large territoire, offre une opportunité rare pour penser les conditions d’une forme de coopération tout à la fois égalitaire et libre. À partir d’une enquête de terrain mêlant observations ethnographiques, entretiens et étude de discours, cet ouvrage interroge la concrétisation de l’idéal de l’autonomie après l’échec de la première tentative d’expulsion de la zone en 2012.
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Le Congrès de Tours 1920
BC
Noël 1920. Dans la salle du Manège à Tours, 285 délégués de 89 fédérations de la SFIO sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d'émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s'exprimer pour ou contre l'adhésion de leur Parti à la IIIe Internationale récemment créée à Moscou, provoquant ainsi la scission de leur formation en deux entités différentes (adversaires ?) : les majoritaires fonderont la SFIC, c'est à dire le Parti Communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la "vieille maison" Socialiste. En effet, quelles furent les raisons profondes de cette scission ? Peut-on survivre à ces fléaux sans un recours à la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, "la liberté enfin s'éveille(ra) au souffle de la vie"
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Le désir d’autorité
BC
Le désir d’autorité émerge sur fond de « crises érosion » qui caractérisent le monde contemporain : la conjonction des diverses crises qui se suivent, qui se recoupent et qui se conjuguent depuis des décennies. Les sujets ont l’impression d’être emportés par le mouvement de la société comme par une érosion de terrain ; ils sont les objets impuissants de ces mouvements qui s’imposent à eux pour des raisons inconnues, incompréhensibles et de ce fait non-maîtrisables. Plus rien n’est fiable et sûr ; on est impuissant face aux crises qui s’abattent sur nous. La normalité de la société s’effrite dans le tourbillon des crises érosion. Les références normatives vacillent ; l’existence devient incertaine, imprévisible et angoissante. Elle est d’autant plus angoissante que cette situation est incompréhensible et, pour cette raison, elle est également non-maîtrisable. Le manque de (capacité de) compréhension et de maîtrise de la réalité est un autre facteur qui produit le désir d’autorité. Ce désir ne connait pas de raisons et pas d’arguments. Il est le souhait, en général irrationnel et obsessionnel, de vivre heureux grâce à la subordination à l’autorité. Cette relation est plus fantasmagorique que réelle mais elle peut porter un projet de société autoritaire. « C’est le désir qui crée le désirable, et le projet qui pose la fin » (Simone de Beauvoir). Néanmoins, le vécu de l’effritement des liens et des contraintes est aussi le vécu d’être « condamné à être libre » (Jean-Paul Sartre), entre autres, de prendre ses responsabilités et de créer l’avenir dans une situation qui s’est imposée aux acteurs, qu’ils ne comprennent pas et, par conséquent, qu’ils ne peuvent pas maîtriser. Cette liberté est trop lourde à porter et elle est angoissante. La « peur de la liberté » (Erich Fromm) pousse les sujets vers des fuites, entre autres, des fuites vers la subordination à une nouvelle autorité qu’ils désirent car elle leur promet de la certitude, de la sécurité, le calme et un avenir assuré. Il existe cependant également des critiques radicales selon lesquelles la normalité représentée par l’autorité établie est impossible et indésirable. On doit changer la réalité afin d’établir une normalité désirable. Ces critiques ne sont pas à confondre avec les multiples dénonciations de l’autorité et la demande anti-autoritaire de l’effacer dans un geste de négativité abstraite. L’expérience de la non-identité peut mener à la découverte du potentiel d’une autre réalité, un potentiel qui existe dans le monde « faux » (Adorno) et qui permet d’imaginer une normalité de la liberté à réaliser : un nouveau projet de société où l’autorité serait raisonnable, critiquable et modifiable. Ces critiques peuvent développer le potentiel pour créer une autre normalité grâce aux expériences des acteurs et à leur imagination mais elle est peu développée dans la société actuelle. Afin de mieux comprendre le cercle vicieux de la vie dans une société profondément marquée par des crises érosion et les avenirs possibles portés par le désir d’autorité, nous reprenons le fil des théories critiques. Ce sont elles qui dégagent, à partir de la réalité, le potentiel de dépassement du cercle vicieux mais également les forces qui entravent ce possible dépassement.
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15.00 €
Le marché des idées
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Le marché des idées Les sciences humaines et leurs lecteurs Louis Pinto Les sciences humaines (philosophie, histoire, sociologie, ethnologie, économie, géographie, etc.) sont d’abord des disciplines savantes, matière à enseignement et recherche. Hors des circuits universitaires, elles sont en général abordées à travers des auteurs, des figures illustres célébrées dans les médias. Mais elles n’ont guère été envisagées en fonction de leurs lecteurs. Qui sont ces gens ? Que lisent-ils et comment lisent-ils ? Pour répondre à ces questions, une enquête a été nécessaire qui repose sur des questionnaires et surtout sur des entretiens approfondis. Elle vise d’abord à comprendre les différences entre lecteurs savants et lecteurs profanes, leurs choix et leurs critères de jugement. Alors que les premiers sont redevables de la discipline qui les a formés et qui guide leurs pratiques professionnelles, les seconds sont disponibles pour des lectures qu’on peut appeler libres, dans la mesure où elles sont déliées des règles scolaires. Les lecteurs profanes apprécient des livres qui ne sont ni trop commerciaux (ceux des « intellectuels médiatiques ») ni trop « universitaires » et qui sont censés apporter une « rupture », un « ébranlement » dans les façons de penser : c’est précisément ce que proposent ou promettent éditeurs, libraires et critiques de livres. Les lectures libres permettent à la plupart des lecteurs d’accéder, hors du cadre des disciplines, à ce qui constitue, à leurs yeux, les marques de la condition d’intellectuel : la « pensée » (attribut, par excellence, du philosophe) et les causes intellectuelles (des thèmes de débats politico-idéologiques ayant accédé au statut d’objet intellectuel). L’enquête sur les lecteurs est l’un des moyens de mettre en lumière le fonctionnement d’un marché des idées soumis au poids croissant d’autres univers, ceux de l’édition, de la presse et de la politique.
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20.00 €
Le moi, l'entre-soi, le nous dans les classes populaires
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La déconstruction politique, la dislocation économique et la dévaluation symbolique de « la classe ouvrière », les nouvelles stratégies managériales mettant en place une gestion individualisée du monde du travail, le développement du secteur des services, la féminisation des emplois subalternes, l’alignement de la condition des employé(e)s sur celle des ouvriers, la précarisation de la strate inférieure du salariat d’exécution, la croissance des taux de scolarisation ont modifié les contours du « nous » populaire. On s’interroge ici sur les conséquences de ce délitement protéiforme du collectif ouvrier, sur les formes d’individualisation, sur le repli dans l’entre-soi et sur les formes d’une possible recomposition d’un « nous » au sein des classes populaires que suggère le récent mouvement des « Gilets jaunes ».
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20.00 €
Le nouvel esprit du service public
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Au cours des dernières décennies, les multiples réformes des services publics ont transformé le travail des agents de la fonction publique. Présentés sous la forme d’entretiens, une succession de portraits sociologiques de fonctionnaires titulaires ou non, permettent d’éclairer les transformations saillantes du travail dans la fonction publique d’aujourd’hui : dégradation des conditions de travail et d’emploi, dilution des identités professionnelles, altération du « sens » du métier, perte d’autonomie et confrontation à des logiques hétéronomes, etc. Ces portraits permettent d’expliquer en quoi consiste le « nouvel esprit du service public » que véhiculent ces réformes et que les agents sont sommés, plus ou moins directement, de mettre en oeuvre. Qu’ils adhèrent, qu’ils résistent ou qu’ils « fassent avec », ces logiques qui transforment les fonctionnaires en prestataires et les usagers en clients, font que le sens même du service public et des métiers correspondants est bouleversé.
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20.00 €
Le PSU au coeur
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Michel MOUSEL (1940/2020) a été adhérent du Parti socialiste unifié (PSU) durant un quart de siècle et il en a été secrétaire national de 1974 à 1979Â : c’est dire s’il a marqué cette organisation et si elle l’a profondément marqué en retour, au point de l’avoir conduit, après la commémoration du cinquantenaire de la création du PSU en 2010, à consacrer ses efforts à la naissance et au développement de l’ITS (Institut Tribune Socialiste – Histoire et actualité des idées du PSU) dont il fut le premier président de 2013 à 2017. C’est donc en hommage à la longue relation entre le PSU et Michel Mousel que s’attache ce volume des Cahiers de l’ITS, qui rassemble quelques textes significatifs de sa place et de son rôle dans l’histoire du PSU et de ses thèmes ; s’y ajoutent des témoignages de militants qui l’ont connu, ainsi que des documents permettant de jalonner son parcours militant.
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10.00 €
Le PSU et la question basque
BC
Le présent ouvrage est l´??histoire de la fédération dudans les différentes étapes de son existence, traitant essentiellement de la part prise par ce parti dans les combats ayant jalonné sa vie intense contre la colonisation capitaliste, le sous-développement, la spéculation et la pression immobilière sur le littoral notamment par le tourisme, la stigmatisation de la culture et la langue basque, la répression des deux côtés de la frontière, la violence institutionnelle en politique, etc. Ce sont quelques dizaines de militants acharnés qui ont persévéré pour l´??autodétermination de ce territoire dans une voie étroite consistant à mettre en tension autonomie et autogestion, nationalisme et socialisme, sans concession démagogique ou électoraliste refusant à la fois un nationalisme apolitique et une lutte de classes sans racine nationale. L´??ouvrage est bâti à partir d´??entretiens et de documents personnels, d´??archives nationales et locales, ainsi que de celles des héritiers du PSU,
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20.00 €
Le soin menacé
BC
Cet essai est le récit d'expériences vécues en tant que médecin hospitalier, enseignant-chercheur à l'université en médecine et en psychologie, femme, mère et citoyenne. A partir de ces expériences, l'autrice montre que le soin est de plus en plus invisible au sein de nos institutions de santé et de protection sociale, qu'il est méprisé et menacé de disparaître. Le soin est pourtant ce souci de la vulnérabilité de notre espèce d'où naissent la culture, l'éducation, la technique et la médecine. La contradiction entre les finalités de nos métiers et la nouvelle organisation technico-financière des pratiques professionnelles engage à reconnaître la dimension politique de nos métiers. Cet essai montre dans le grain le plus ténu de nos pratiques de soin, en médecine comme dans les situations ordinaires de l'existence, l'urgence à réhabiliter le soin, et ce faisant la démocratie comme l'humanisation de l'homme.
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15.00 €
Le sport au secours de la santé
BC
L'actuelle politique du Sport-Santé réalise une fusion inattendue entre le sport et la santé du citoyen ordinaire. Un sport longtemps associé au dopage et au surentraînement peu favorable à la santé, et un secteur de la santé publique qui n'accordait plus guère d'attention à l'exercice physique depuis les années 1960 et les succès de la thérapeutique. Toutefois, dans le passé, la santé publique a déjà fait appel à une forme d'activité physique, médicalement définie et contrôlée. Avant d'analyser les conditions de possibilité de la campagne du Sport-Santé, nous étudions trois épisodes plus anciens de mobilisation en faveur d'exercices physiques visant à contrer les effets délétères de l'inactivité. Comment les discours critiques de la vie quotidienne se médicalisent, comment la santé publique se saisit de l'argument, monte une campagne d'information, comment sont désignés les intervenants légitimes, enfin que pense la population incitée à faire du sport.
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20.00 €
Le travail et l'islam
BC
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l'objet de controverses. Elle serait mise en cause dans le monde du travail (entreprises, services publics, associations) par des pratiques religieuses « nouvelles ». C'est presque toujours de l'islam qu'il s'agit. Sauf que ce n'est pas nouveau. Les travailleurs immigrés maghrébins d'après-guerre pratiquaient pour la plupart sur leur lieu de travail, sans que cela ne suscite d'émois particuliers. Des entreprises ont construits des salles de prières. Alors, il faut s'interroger : qu'y a t-il de véritablement « nouveau » dans la situation actuelle ? Et se confronter à cet arrière-fond théorique qui continue d'organiser, implicitement ou explicitement, une certaine manière de penser la relation entre la religion et le travail en général. C'est la thèse selon laquelle il y aurait des religions compatible avec le travail moderne tandis que d'autres, dont l'islam, ne le seraient pas. Là encore, qu'en est-il réellement ?
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15.00 €
Le XXIè siècle des lumières
BC
Cet ouvrage se veut être une réflexion sur la période d’incertitudes, de reculs et de déstabilisations des références que nous traversons, sur la base de mes travaux antérieurs et de mon parcours singulier. Je fais l’hypothèse qu’elles relèvent des « Lumières » du XVIIIè siècle – notre « patrimoine commun -, non de leur contenu, mais du fait qu’au lieu de contribuer à les faire vivre, nous les avons considérées comme un bloc figé, pétrifié, sclérosé. L’objectif est de resituer les Lumières - comme toute chose, pensée ou doctrine - dans le temps et le lieu de leur élaboration, sur la base des connaissances théoriques et pratiques de l’époque, afin d’examiner ce qui peut ne plus correspondre à la situation et aux connaissances actuelles, aux besoins et aux attentes, afin de proposer des pistes pour répondre aux enjeux et défis du XXIè siècle. Cela amène à revenir sur trois paradigmes clés de la connaissance : la dialectique de Marx comme opposition et unité des contraires ; les rapports indissolubles entre unité et diversité ; le double caractère de toute crise, à la fois menace et opportunité. Sur ces bases, sont revisités dix grands rapports et tensions qui sont au coeur de l’héritage des Lumières : nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions la personne humaine est maître et/ou composante de la nature la reconnaissance de l’individuation est inséparable de la socialisation il faut relier local et global, micro et macro l’universalisme doit aller de pair avec l’altérité la liberté et l’égalité sont à imbriquer droits et devoirs sont indissociables le marché doit être remis à sa place l’intérêt général est à conjuguer avec les intérêts individuels le système européen de valeurs progressistes, référentiel dans la mondialisation Il s’agit donc de retrouver toute la fécondité, la dynamique et la créativité des Lumières pour relever les défis du XXIè siècle. Points forts Redonner vie et dynamisme aux « Lumières » pour répondre aux enjeux et défis du XXIè siècle Penser la complexité avec les outils de la connaissance Revisiter les relations et tensions entre individu et société, appartenances plurielles, nature et culture, valeurs et devenirs...
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15.00 €
Le zephyr au gai manton
BC
Préfacé et conclu par Raoul Vaneigem, un des prophètes de Mai 68, cet essai est la suite logique du travail heuristique commencé avec "les 72 Immortelles" sur la Commune de Paris dont on a célébré le cent-cinquantenaire en 2021, et poursuivi avec "La grande déchirure", publié par les éditions du Croquant à l'occasion du centenaire du Congrès de Tours. Ce dossier est non seulement basé sur un rappel des faits avec une éphéméride des événements mais il est une analyse historique, sociologique et politique de toutes les traces de la "Commune étudiante". Se référant à un poéme de Rimbaud, le "Zéphyr au gai menton" est un souffle libertaire et festif qui a balayé pendant presque deux mois la société française et a réussi à en ébranler les fondamentaux bourgeois... Cet ébranlement que l'auteur a vécu, et qu'il rapporte dans un témoignage personnel sur la révolte des milieux du cinéma et à la radio-télévision publique, est l'objet de cette étude dont les conséquences se sont fait sentir pendant des décennies et qui continuent à paralyser notre réflexion idéologique... En effet, Mai 68 marque sans aucun doute, la résurgence d'une force spirituelle enfouie et retenue dans la nappe phréatique du potentiel d'autonomie, de révolte et de renaissance populaire bafoué et refoulé depuis que la guillotine a mis fin à la Révolution française le 9 thermidor an II : le désir d'une République sociale, juste, fraternelle et libertaire. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Ce désir, qui a affleuré pendant tout le XIXe siècle, a été imaginé et proclamé par tous les utopistes dont l'influence a été brutalement éradiquée par l'irruption du marxisme. Et le matérialisme historique a induit le bolchevisme, qui a été la force de frappe politique du mouvement ouvrier, condamnant le réformisme de la social-démocratie mais rejetant impitoyablement aussi l'anarchie. Aujourd'hui où l'imbroglio idéologique à gauche obstrue toute tentative réelle de réaliser l'émancipation humaine, nous avons un besoin vital du "zéphyr au gai menton" afin qu'il vienne nous gratifier de ces nuages d'utopies pour mettre fin à la sécheresse épouvantable du désert politique.
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15.00 €
Les ancrages urbains du vote
BC
Dans un contexte de déconnexion croissante entre les professionnels de la politique et les citoyens, de bouleversements de l’offre depuis 2017 et de déprise des partis traditionnels, les ancrages des électeurs sont réputés ne plus peser. Volatilité, ajustements stratégiques aux enjeux, croissance des aptitudes à raisonner « librement » en politique, libération des déterminismes... Et pourtant, comment expliquer la forte polarisation socio-spatiale des conduites politiques dans la France contemporaine ? A rebours des thèses individualistes qui désocialise les électeurs, cet ouvrage collectif interroge les dynamiques résidentielles de la socialisation politique. Dans la France contemporaine, la spatialisation des problèmes sociaux comme l’accroissement des inégalités territoriales sont désormais bien documentés, mais une sociologie fine de leurs implications politiques reste à faire. Tel est le chantier auquel contribue cet ouvrage à travers une analyse, localisée et comparée entre plusieurs quartiers, des formes de socialisation politique résidentielle d’une grande diversité de milieux sociaux et de groupes ethno-raciaux peuplant le même territoire urbain et particulièrement dense : le 18ème arrondissement de Paris. A partir d’une enquête collective conduite entre 2016 et 2018, l’ouvrage ouvre la boite noire des médiations territoriales entre appartenances sociales et comportements politiques, singulièrement dans la conjoncture électorale de 2017. Que produit ce contexte territorial mixte socialement et rapprochant des groupes ethno-raciaux contrastés sur les comportements politiques des différents groupes ? En quoi et par quelles mécanismes l’espace urbain peut-il constituer une instance de socialisation politique ? Avec quels effets (par exemple sur le vote) et limites ? L’ouvrage s’inscrit ainsi dans les débats autour des déterminants « contextuels » des comportements politiques tout autant que dans ceux liés de renouveau des formes de différenciation symbolique des espaces urbains.
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20.00 €
Les banques centrales
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À la recherche d’une politique monétaire en faveur d’une transformation sociale et écologique Les événements qui se sont succédé depuis la crise financière de 2007-2008 jusqu’à la crise sanitaire causée par la pandémie du Covid-19 et la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine ont remis en plein jour le rôle des banques centrales dans la régulation monétaire et financière du capitalisme mondial et leurs actions en termes de politique monétaire. Il est vrai que les occasions n’ont pas manqué pour scruter l’évolution de cette dernière, ou plutôt les évolutions car les revirements décidés par les banquiers centraux ont été nombreux. En effet, depuis plusieurs décennies maintenant, le monde est confronté à de multiples difficultés qui soulignent les contradictions d’un système voué à ne produire que pour le profit, au détriment de toute considération sociale et de toute préoccupation écologique, même quand l’urgence climatique est avérée ou que la crise énergétique se profile. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les politiques menées par tous les gouvernements ralliés à la stratégie néolibérale ont consisté à compenser les difficultés de l’accumulation du capital par l’austérité salariale, la réduction des droits sociaux, les largesses fiscales accordées aux plus riches et la fuite en avant financière par la promotion de la finance dite « verte ». Et cela sans pouvoir donner un nouveau coup de fouet à la croissance de la productivité du travail qui avoisine à peu près partout dans le monde le degré zéro ou presque. Les politiques monétaires menées par les banques centrales portent également une lourde responsabilité dans la pérennisation de cette situation. Y a-t-il là quelque chose d’inéluctable ou est-ce un parti pris politique et idéologique conforme aux intérêts et aux privilèges des classes dominantes ? Répondre à cette question suppose d’interroger l’histoire contemporaine et quelques éléments théoriques susceptibles d’éclairer celle-ci. Nous présenterons en premier lieu ce qu’est une banque centrale, quels sont ses fonctions et les instruments dont elle dispose pour mener une politique monétaire (chapitre 1). Nous montrerons ensuite les tournants successifs que les banques centrales ont opérés au cours des dernières décennies, souvent sans obtenir les effets attendus (chapitre 2), au point qu’elles n’ont pas vu venir les multiples crises qui ont émaillé le dernier demi-siècle (chapitre 3). Et, prises une nouvelle fois à contretemps, elles sont en train de prendre encore un virage à 180° en retournant à l’orthodoxie (chapitre 4). Nous terminerons en proposant des principes de politique monétaire alternatifs dans la perspective de favoriser une véritable transition sociale et écologique (chapitre 5).
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5.00 €
Les circuits courts alimentaires
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Présentation du livre : Au moment où l’économie mondiale est traversée par une succession de crises d’ampleur et d’intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd’hui plébiscitée. Dans l’agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d’institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l’objet. L’enquête sur laquelle se base cet ouvrage pointe dans un subtil jeu d’échelles un phénomène paradoxal : l’intervention d’un certain nombre d’intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s’explique par l’intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l’Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole. Points forts de l’ouvrage : il est basé sur une enquête multi-située associant méthodes qualitatives et quantitatives il porte sur les marchés de proximité que la crise actuelle a replacé au coeur de l’actualité il offre un regard original sur les « circuits courts alimentaires » qui plébiscitent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. enfin, l’ouvrage révèle les conditions de réussite de ces circuits, tout comme leurs limites et invite ainsi à questionner la portée de cette proximité retrouvée dans d’autres secteurs, y compris ceux qui relèvent de l’industrie manufacturière Biographie de l’auteur : Jean-Baptiste Paranthoën est post-doctorant à l’Université de Reims Champagne Ardennes. Membre du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations et associé au Centre d'Economie et de Sociologie Appliquées à l'Agriculture et aux Espaces Ruraux, ses travaux portent sur les modèles de développement économique alternatifs.
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20.00 €
Les débats de l'ITS 12-13
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La crise de la démocratie représentative est évidente un peu partout dans le monde. En France elle se caractérise tout particulièrement par la montée de l’abstention aux élections et le déclin des partis qui se succédaient au pouvoir sans oublier la défiance de plus en plus importante vis-à-vis des institutions. Ce numéro des Débats de l’ITS se propose de donner quelques éclairages quant à l’état des lieux et de mettre en exergue les logiques alternatives qui se dessinent. Le mouvement des gilets jaunes avec ses revendications et ses contradictions, la Convention Citoyenne pour le Climat avec ses préconisations et le sort qui leur est réservé, les espoirs de la communication sur les réseaux sociaux confrontés aux « violences » qui y règnent, les débats empoisonnés sur la laïcité, le « décolonial », les « racisés » ou la cancel culture qui divisent les forces progressistes, méritent quelques développements pour décrire la complexité actuelle.
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10.00 €
Les débats de l'ITS 14
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QUEL AVENIR POUR LA GAUCHE EN FRANCE...MAIS AUSSI DANS LE MONDE ? INTRODUCTION La situation politique française est inédite après les élections présidentielles et législatives de 2022. Elle amène à se poser la question de la possibilité pour la gauche de parvenir au pouvoir avec, bien sûr, l’interrogation complémentaire, sur quelles bases ? Il nous est apparu opportun il y a un peu plus d’un an, de consacrer un numéro des Débats de l’ITS à ces sujets. Nous nous sommes d’abord tournés vers nos contributeurs membres de l’ITS et des ATS, lesquels ont continué leur engagement dans plusieurs directions après leur parcours au PSU, puis vers d’autres militants ou universitaires. Nous avons donc réuni ces contributions pour en faire une publication. Mais cette approche a été critiquée comme restrictive car il apparaissait logique dans le contexte que nous connaissons que chacune des forces constituantes de la NUPES* puisse faire part de ses réflexions et donner sa (ses) position(s). Nous nous sommes tournés vers plusieurs personnalités et vers les fondations qui accompagnent les partis politiques. Nous avons obtenu des promesses, parfois des engagements qui apparaissaient plus fermes. Les mois ont passé et nos démarches n’ont pas abouti. En soi ce petit échec auprès des premiers concernés, il ne s’agit pas ici d’en majorer l’importance, est significatif des difficultés actuelles pour y voir clair. Toujours est-il que le résultat de cette situation nous conduit à publier ce numéro des Débats de l’ITS avec un an de retard par rapport à nos intentions. Pour ce qui concerne la direction de LFI, force incontestablement dominante dans la période, nous avons tenté deux approches, l’une à Marseille, l’autre à Paris à partir de la Fondation du mouvement. Malgré des réponses de principe favorables il ne s’en est rien suivi. Il est certain que des débats importants traversent cette organisation et nous n’avons pas voulu donner la parole uniquement à l’un des regards critiques internes. Cependant il serait paradoxal de ne pas aborder la question de la démocratie au sein d’une force politique à volonté transformatrice de la société. Entendons-nous bien, nous ne réglons pas les différends d’un trait de plume en affirmant que l’incontournable démocratie implique, dans un parti comme dans un mouvement, des débats sur des textes d’orientation et l’élection des instances dirigeantes sur la base des influences respectives. Nous sommes bien placés, en tant qu’anciens du PSU, pour avoir constaté les dégâts des logiques de tendances avec les inévitables scissions à la clé. Mais la position asymétrique selon laquelle il faut se réunir au consensus autour d’une équipe avec un leader charismatique qui montre la voie, sinon l’efficacité diminue et la paralysie menace, n’est guère plus défendable. Si nous voulons que se généralisent à tous les niveaux de la société des débats citoyens à vocation décisionnelle il faut bien admettre qu’il y aura des majorités et des minorités, y compris au sein des courants progressistes. Les contradictions sont bel et bien présentes et il n’est guère possible de les éluder. Il s’agit de redoutables défis, pas si nouveau d’ailleurs : assumer partout des processus démocratiques impliquant les débats, les prises de position, les mises en oeuvre, la désignation de coordonnateurs, sans effets destructeurs sur le moment ou à terme. Sept articles de ce numéro proviennent d’anciens du PSU, un d’un camarade qui s’est joint à la dynamique de l’ITS initiée par Jacques Sauvageot et un d’un universitaire reconnu qui accompagne souvent par ses apports notre réflexion. Quatre articles se concentrent de plus ou moins près sur la situation de la gauche française, deux portent leur regard sur l’international, un se propose de nous rappeler l’enjeux de la Révolution. Plus spécifiquement il nous a paru intéressant de demander à un résidant entre la France et le Chili, une analyse de ce qui s’est produit au Chili justement, pour qu’une constitution élaborée par une chambre progressiste élue à cet effet, soit ensuite largement rejetée lors d’un référendum avec ensuite l’élection d’une nouvelle assemblée constituante dominée cette fois par l’extrême droite. . Enfin nous ne pouvons terminer cette brève introduction sans constater avec regret que la plus part des contributions de ce numéro ont été écrites par des hommes. Pourtant nous nous sommes fixés comme objectif la parité entre autrices et auteurs. Nous y étions parvenus lors des numéros précédents. Il va de soi que nous nous promettons de corriger le tir dans les numéros suivants, en premier lieu dans le prochain consacré à « la santé ». A la suite de plusieurs relances effectuées auprès d’autrices, membres ou proches d’organisations féministes, leur ressenti sur l’état de la gauche et son devenir semblerait constituer une « non-question » depuis plusieurs décennies ; conséquences des déceptions produites par la prise en compte très relative au sein des politiques proposées par les différents courants, partis ou mouvement de gauche et d’extrême gauche, du féminisme comme mouvement porteur de transformation sociale, dont l’actualité politique est révélatrice. Cela expliquerait le manque d’enthousiasme à traiter du sujet même si très souvent les mouvements féministes se situent à gauche. Pour autant, cela ne signifie pas de leur part l’effacement de la gauche du paysage politique.  (cf. le livre « C’est terrible quand on y pense ouvrage collectif, éditions Galilée, 1983 »).  La sénatrice socialiste Laurence Rossignol que nous avions contactée suite à une tribune dans la presse**, nous a aiguillé vers un entretien qu’ella a accordé sur le féminisme, nous avons décidé de le publier dans cette livraison. NUPES : Nouvelle Unité Populaire Ecologique et Sociale ** Laurence Rossignol avec 6 autres parlementaires socialistes prend position pour « une refondation profonde de la gauche » dans une tribune publiée par Libération le 25.11.22 puis accorde un entretien sur le même thème à Marianne le 29.11.22.
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Les débats de l'ITS n° 15
BC
Il y a quelques dizaines d’années, comme le rappelle l’un des articles de ce numéro des Débats de l’ITS, des organismes internationaux classaient le système français de santé au premier rang mondial. Nous n’en sommes plus là. Et pire, une crise très profonde, parfois décourageante, traverse toute la chaîne du soin, de la prévention aux Ehpad, en passant par la médecine de proximité et les hôpitaux publics. Cette publication se propose d’en analyser une bonne partie des causes avec bien sûr des propositions pour sortir de cette situation. Nous avons bien conscience de ne pas avoir traité de tous les sujets relatifs à la santé. Nous aurions voulu, par exemple, approfondir la place des industries pharmaceutiques et leur rôle dans les pays du Nord et du Sud. Nous le ferons en une autre occasion.
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Les dossiers de l'écran
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Les controverses autour des usages des « écrans » placent les professionnels de l'éducation aussi bien que les parents dans une situation délicate. Doivent-ils favoriser l'usage des écrans chez les plus jeunes ou, au contraire, lutter contre et tenter de les limiter ? Afin de répondre à ces questions, de nombreux prescripteurs, qu'ils soient enseignants, chercheurs, experts en parentalité, psychologues, pédopsychiatres ou développeurs informatiques, cherchent à définir les « bons » et les « mauvais » usages des écrans. Et cela s'accompagne d'un marché florissant du conseil aux parents à l'heure du tout-numérique. Les termes de ces débats et de ces définitions, dont les enjeux sont à la fois éducatifs, scientifiques, politiques et économiques, sont fortement disputés. Le propos de cet ouvrage collectif est de mettre à plat ces divers enjeux, dans le but d'y voir plus clair. Ce décryptage interdisciplinaire permettra de faire le tri dans les arguments et les interprétations du phénomène.
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12.00 €
Les ESU et le PSU stéphanois dans la tourmente de l’après-Mai (1968 - 1971)
BC
Le désir de témoigner de mes années militantes à Saint-Étienne à l’Unef et au PSU entre l’automne 1968 et l’été 1971 est né en. J’ai cependant étendu mes investigations à la période de Mai 68 elle-même, dont je n’avais pas connaissance directe, n’étant pas sur place à l’époque. Ce propos vise plusieurs objectifs. Évoquer les personnes que j’ai rencontrées, reconstituer les faits auxquels j’ai participé, ainsi que l’histoire de mes pensées politiques et de mon itinéraire idéologique...Voilà pour la dimension personnelle, où j’ai tenté de me faire l’historien de moi-même en quelque sorte. Mais j’ai aussi essayé d’objectiver une expérience collective avec la volonté d’en transmettre la mémoire. Longtemps pareil exercice m’aurait paru vain, sinon ridicule. À quoi bon jouer aux anciens combattants d’une révolution qui n’a pas eu lieuâ? Et quel besoin d’évoquer un univers de pensée dont les questionnements ne sont plus les nôtresâ? Ce déni a été largement partagé par la génération de 68.
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Les États généraux de 1945
BC
Des États généraux en juillet 1945 ? L’ouvrage revient surune expérience démocratique oubliée de la Libération, période riche eninitiatives et réformes audacieuses. Sous l’égide du CNR et des comités delibération, ils furent l’une d’elles et, pourtant, aujourd’hui, l’une des plusméconnues. Tiré de la consultation d’archives disponibles depuis peu, ce livreaide à leur reconnaissance. Les États généraux de la Renaissance françaisefurent davantage qu’un substitut à l’expression du suffrage universel dansl’attente d’élections qui, quelques mois plus tard, légitimeront ses voeux etrésolutions. Leur préparation donna lieu à des milliers d’assemblées tenues àl'échelon élémentaire des villages et des quartiers et contribua grandement à lapopularisation du programme du CNR. Elle l’enrichit et le précisa, aussi, par larédaction, sur le modèle du célèbre précédent révolutionnaire, de milliers decahiers de doléances, occasion d’une remarquable plongée à la rencontre dessentiments, préoccupations, certitudes et aspirations de Français à la croiséedes chemins au sortir des années noires. Ils éclairent, encore, les consensus,débats et tensions publics du moment, au sein d’institutions " provisoires "comme entre acteurs politiques et sociaux en voie de reconstitution,d’affirmation ou d’émergence. Si l’expérience de 1945 ne fut plus jamaisrenouvelée, la procédure suivie dans les conditions de l’époque fournit d’utileséléments de réflexion pour un présent conscient des limites du systèmereprésentatif et qui s’interroge sur les modalités d’une démocratieparticipative.
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15.00 €
Les grands discours à l’ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg
BC
L’ONU est souvent vue comme une grande bureaucratie inefficace, un « machin » ainsi que la qualifiait le général de Gaulle en 1960... Mais ce livre entend montrer que l’ONU, c’est aussi la plus grande tribune mondiale, la « voix du monde », avec son Assemblée générale où les 193 Etats membres sont représentés, et où les grands leaders politique du monde peuvent s’exprimer devant tous les représentants des Etats membres. C’est la plus grande enceinte internationale, la porte-voix des peuples. Cette Assemblée générale, l’enceinte mondiale la plus démocratique puisque chaque Etat, riche ou pauvre, y est doté d’une voix, constitue un formidable forum pour les grands dirigeants, et elle a, au fil de l’histoire, permis à des personnages historiques de prononcer des discours marquants, qui ont eu un impact déterminant sur les relations internationales : guerre froide, conflit israélo-palestinien, attentats du 11 septembre 2001... Ce livre mettra en lumière l’importance de ce forum mondial, en présentant pour la première fois une sélection des grands discours prononcés dans l’enceinte de l’ONU. En effet, cette organisation internationale, universelle, a accueilli des hommes et femmes politiques et personnalités célèbres, du dirigeant soviétique Khrouchtchev qui, lors de son discours en 1960, n’a pas hésité à taper sur la table avec ses chaussures, à Dominique de Villepin en 2003 dans son flamboyant plaidoyer contre la guerre en Irak, ou encore de Fidel Castro qui a fait en 1960 le plus long discours de l’histoire de l’ONU (d’une durée de 4h30 sans pause!) au leader palestinien Yasser Arafat en 1974, ou encore au pape François prononçant un émouvant discours à l’ONU en 2015, et jusqu’à la jeune Greta Thunberg, égérie des militants pro-climat, en 2019. Les discours seront sélectionnés en fonction de l’importance internationale des orateurs, et de l’impact qu’ils ont exercé dans les médias et sur les relations internationales. Ce ne sera pas un simple recueil de discours : chaque discours sera précédé d’un paragraphe introductif, présentant le contexte historique, le personnage, analysant des passages précis de chaque discours, et sera suivi d’un ou deux paragraphes d’analyse, examinant la portée, les répercussions de ces mots prononcés dans l’enceinte onusienne. Caractère novateur du livre : Un tel recueil commenté des discours prononcés à l’ONU n’a jamais été fait, et cette manière originale d’aborder l’histoire des Nations unies intéressera le public, car elle est vivante et centrée sur des personnages, elle a donc une dimension humaine, elle humanise cette institution internationale. Public visé : Ce livre intéressera tout d’abord le grand public amateur d’histoire et de relations internationales, car il permettra de revisiter toute l’histoire du XXe siècle, en rappelant les grands discours qui ont marqué la mémoire collective. De plus, il pourra être très utile aux professeurs et étudiants d’histoire, de science politique, aux élèves de lycée, des classes préparatoires littéraires aussi bien que commerciales, ainsi qu’aux étudiants et enseignants de Sciences Po.
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20.00 €
Les grands discours à l’Unesco de 1945 à nos jours
BC
A l’heure où l’UNESCO célèbre son 75e anniversaire, ce livre rend accessibles au public es grands discours prononcés dans le cadre de cette institution internationale. En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l’UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d’État, et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l’homme. Ce livre présente les plus importants discours prononcés en 75 ans d’existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier.
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15.00 €
Les indispensables
BC
Le livre donne à lire des histoires de militants. Ce sont desrécits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et pluslégère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfoisavec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Cesrécits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militanteset des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture ausport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion aprèsun passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à laviolence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique ausein de notre démocratie. L’auteur a suivi les gens portant une parole et unevoix sur l’espace public, il les a accompagnés descendre sur l’arène des luttessociales défendre leurs intérêts, et surtout, il les a vu enrichir des espacesde vie dans un quotidien que d’autres condamnent à la relégation.<br/> Le livre est composé de récits de vie etd’expériences militantes dans des quartiers populaires d’Aubervilliers, Lille,Roubaix, Toulouse, Montpellier et Strasbourg. Ces expériences s’intègrent dansun réseau de militants soutenu par la Fondation Abbé Pierre dans plusieursgrandes villes de France que l’auteur a accompagnés pendant six dans lesrencontres qu’ils organisent. Véritable ethnographie, l’enquête est aussinourrie que minutieuse. L’auteur a choisi une forme narrative qui plonge lelecteur immédiatement dans la vie de ces espaces sociaux plus souvent décriésque véritablement connus. A travers un échange horizontal avec les habitants etles militants, le sociologue donne un accès direct aux enjeux politiques locauxet nationaux sur les trente dernières années. <br/> Les récits sont accompagnés d’un texte introductif qui fournit les repèresanalytiques sans lesquels le lecteur risquerait d’entrer sans boussole dans unevaste fresque sociale. La bibliographie académique est à peine suggérée enarrière-plan, distillée au compte-gouttes quand elle est indispensable. Enrevanche, toutes les données historiques, légales, statistiques, de repèreséconomiques sont intégrées aux textes donnant accès à la lecture critique parune écriture qui ne vise pas l’enchantement. DenisMerklen est sociologue, professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle et chercheurau Centre de recherche et de documentation sur les Amériques (CNRS-USN). Il estl’auteur de nombreux livres dont Quartiers populaires, quartierspolitiques (2009), Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques (2020), En quête desclasses populaires (2017), La diagonale des conflits (2018).
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15.00 €
Les pédagogies émancipatrices
BC
Cet ouvrage poursuit le travail collectif de diffusion en français de la pensée et de la pratique du philosophe de l’éducation brésilien Paulo Freire et de la féministe africaine-américaine bell hooks, dans son sillage. L’ouvrage ouvre des pistes : la pédagogie sociale en France, une approche particulière de recherche-action participative, la systématisation d’expériences, illustrée par une mise en oeuvre au Venezuela, et enfin une réflexion environnementale d’inspiration à la fois freirienne et décoloniale dans le contexte brésilien. La question proprement freirienne de la formation des adultes est (re)visitée au travers de militantes kurdes migrantes en France, de personnes trans, migrantes d’Amérique latine en France, et enfin de deux activistes vivant en Israël. Notre pari est de faire se rencontrer des disciplines, des terrains, des pratiques différentes, susceptibles d’offrir des pistes fécondes de réflexion et de recherche.
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Les petits soldats du néolibéralisme
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À nos portes, des migrants et des personnes sans logis connaissent la misère extrême et meurent dans le dénuement le plus absolu, des milliers de personnes fréquentent les centres d’aide alimentaire, et la vie se poursuit, comme si cela paraissant dans l’ordre du monde. Sur le plan politique, nous sommes gouvernés par les valeurs intouchables du néolibéralisme et par des générations dorées qui prennent les commandes de l’appareil d’État, des institutions intellectuelles et des grandes entreprises. Ces leaders viennent d’un même vivier. Faut-il s’étonner qu’ils aient du mal à saisir la vie ouvrière, la précarité et le problème des sans-logis, le mouvement des Gilets jaunes, etc. La raison de ce livre tient à cette interrogation : pourquoi la majorité des gens ne se révolte-t-elle pas face à cette noblesse d’État dont parle Pierre Bourdieu ? Pourquoi laissons-nous une minorité pitoyable tenir les rênes jusqu’à nous pourrir la vie si nous réclamons plus d’égalité ?
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Les politiques du tri
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Les politiques publiques jouent un rôle majeur dans la distribution des biens de santé, et dans leur attribution sélective ou prioritaire à certains groupes sociaux. Pour saisir la production des inégalités sociales face à la maladie et la mort, chercher à comprendre comment certains agents sociaux s’approprient des biens qui ont des effets favorables sur la santé, comment d’autres en sont privés, et identifier les propriétés sociales de ces agents, il faut donc analyser les politiques qui conditionnent cette appropriation. En articulant deux enquêtes menées dans des dispositifs publics et associatifs de dépistage du VIH et dans un hôpital public du Grand-Est pendant l’épidémie de covid, ce livre montre comment les politiques publiques objectivent, occultent, reproduisent et amplifient les inégalités sociales en matière de santé. Ces enquêtes les politiques publiques dans le champ de la santé, et mettent en évidence les formes de ciblage et de tri qui les orientent. Qu’il s’agisse du dépistage du VIH ou de l’accès à la réanimation et à la vaccination pendant l’épidémie de covid, les politiques publiques qui ne sont pas orientées par la prise en compte des inégalités sociales de santé tendent à les amplifier. Plus les biens spécifiques produits dans le champ médical sont rares, plus l’Etat intervient dans la régulation de leur distribution, et plus les effets inégalitaires de l’action publique échappent à d’éventuelles mesures de rattrapage à des niveaux intermédiaires de l’action publique. Maud Gelly est sociologue (CRESPPA-CSU) et médecin (AP-HP). Ses recherches sociologiques portent sur les inégalités sociales de santé, le champ médical, les politiques publiques dans le champ de la santé. L’avortement est sa seule activité médicale.
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Les Sciences contre la post-vérité
BC
Réimpression
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Les structures sociales de l’action publique
BC
Comprendre une politique publique, son orientation, son style, ses instruments, implique de reconstituer la structure des relations sociales qui sont à son principe. Parmi les différents outils mobilisables pour réaliser un tel programme, la sociologie des champs de Pierre Bourdieu apparaît particulièrement féconde. Ce livre illustre la portée d’une telle analyse, rarement mobilisée en matière d’action publique, en la mettant en oeuvre sur des objets très différents (politiques économiques, usages politiques de l’histoire, salubrité alimentaire, gestion de l’eau, politiques de l’Union européenne, etc.). Il rassemble des contributions de chercheurs du monde entier (Australie, Brésil, Canada, États-Unis, France, Suisse) travaillant sur ces pays et d’autres encore (Argentine, Pérou, Pologne). Sur cette base, cette réflexion collective propose une autre manière de voir et d’analyser les politiques qui affectent la vie des populations et régulent les sociétés contemporaines. Complément : points saillants du livre - Cet ouvrage se veut un manifeste théorique, méthodologique et empirique pour fonder sociologiquement l’analyse de l’action publique. - Il propose la première mobilisation systématique des outils de la sociologie de Pierre Bourdieu pour l’analyse des politiques publiques. - Il inscrit cette réflexion dans une perspective internationale. Informations complémentaires : Auteurs Valentin Behr, chargé de recherches en science politique au CNRS. Pierre Clément, maître de conférences en sociologie à l’Université de Rouen. Joan Cortinas Muñoz maître de conférences en sociologie à l’Université de Bordeaux, Centre Émule Durkheim, UMR 5116. Stephan Davidshofer, enseignant et conseiller académique au Global Studies Institute de l’Université de Genève, Suisse. Victor Demenge, doctorant en science politique à l’Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Vincent Dubois, professeur de sociologie et science politique à Sciences Po Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Caroline Dufour, Professeure associée au département d’études politiques, York University, Canada. Didier Georgakakis, professeur de science politique à l’Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, CESSP, UMR 8209. Jonas Hagmann, chercheur en relations internationalrs à l’Université de Genève, Suisse. Paul Hathazy, chercheur au CONICET, Buenos Aires, Argentine. Thomas Hélie, maître de conférences en science politique à l’Université de Reims, LaSSP (Sciences Po Toulouse). Elisa Klüger, chercheuse postdoctorale au CEBRAP, São Paulo, Brésil. Vincent Lebrou, maître de conférences en science politique à l’Université de Reims, associé à SAGE, UMR 7363. Thomas Medvetz, professeur associé en sociologie à l’University of California, San Diego, USA. Arthur Morenas, doctorant en science politique à l’Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Jérémie Nollet, maître de conférences en science politique à Sciences Po Toulouse, LaSSP, France. Brian F. O’Neill, doctorant en sociologie à l’University of Illinois, Urbana-Champaign (USA) et à l’ Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3. Franck Poupeau, directeur de recherche au CNRS. Florent Pouponneau, maître de conférences en science politique à Sciences Po Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Melaine Robert, doctorant en science politique à l’Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Antoine Roger, professeur de science politique à Sciences Po Bordeaux, Centre Émile Durkheim, UMR 5116. Lili Soussoko, doctorante en science politique à l’Université de Strasbourg, SAGE, UMR 7363. Amal Tawfik, chercheur à la Haute école de santé Vaud (HESAV, HES-SO), Suisse.
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24.00 €
Les Trente glorieuses ?
BC
Quand Jean Fourastié évoque la période de la fin de la Seconde Guerre mondiale au " choc pétrolier " de 1973 en lui donnant le nom de " Trente Glorieuses ", sans doute veut-il faire croire en un âge d'or du capitalisme. Évidemment il n'en est rien. La vie d'Hélène est là pour témoigner que toute une partie de la population n'a rien trouvé de " glorieux " dans ces années-là. Les conditions de vie des ouvriers, les logements insalubres, les violences contre les femmes, les avortements clandestins, les bidonvilles et la guerre d'Algérie : un âge d'or ? Comme des milliers de femmes avant elle, Hélène quitte sa Bretagne natale pour travailler en tant que«Â bonne à tout faire à Paris . Hélène va vite apprendre : le mépris pour " les petites mains ", les abus sexuels et le racisme. Mais elle va vivre aussi les moments les plus intenses de sa vie. Résistant aux principes archaïques de sa mère et à l'égoïsme de sa patronne, elle va imposer son imprévisible amour contre vents et marées.
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12.00 €
Les vies prolongées des usines Japy
BC
Entreprise emblématique depuis 1777, l’empire Japy s’éteint progressivement après 1955. Si la production de machines à écrire s’achève en 1971, des moteurs électriques très spécialisés sont toujours produits à Beaucourt. Imprégné de récits familiaux sur le travail dans ces usines, l’auteur interroge en sociologue cette mémoire ouvrière. Outre les archives du musée Japy, une cinquantaine de témoignages d’anciens salariés éclairent le rapport au travail, les parcours, les liens entre conditions de travail et perceptions de l’activité. Cette histoire à hauteur d’hommes et de femmes est sensible aux inégalités qui traversent le groupe ouvrier. Ouvriers spécialisés, ouvriers professionnels, techniciens, ne subissent pas les mêmes contraintes, n’ont pas les mêmes opportunités ni les mêmes relations avec les collègues ou la maîtrise. Changer de catégorie, notamment pour les femmes OS, est un combat à la fois individuel et collectif.
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20.00 €
Les vulnérables la démocratie contre les pauvres
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Les z’entrop, des chômeurs sur les planches
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« Comment ils ont inventé le chômage ? ». Le titre de cette pièce provoque de la curiosité. Un théâtre protestataire, social, satirique passé au scanner de ses protagonistes et d'un chercheur curieux de comprendre les enjeux d'une incroyable aventure qui dura dix années. Le sociologue Emmanuel Pierru décortique les raisons pour lesquelles ce théâtre militant ne rentre pas dans les représentations pré conçues des institutions culturelles. Il se livre à une enquête qui vous fera voyager dans le monde qui a bouleversé la vie de nombreux de ces comédiennes et comédiens qui prennent une revanche inattendue... L'auteur de la pièce Richard Dethyre et la metteuse en scène offrent leur vision généreuse de leur engagement et de leur professionnalisme. Ils analysent cette nouvelle forme d’organisation inédite à la jointure de l’art et des sciences sociales. Ce théâtre dans lequel les objets d’études sont acteurs de la pièce est une des formes singulières d’articulation entre le théâtre et la mobilisation collective des chômeurs. Cette expérience s’inscrit-elle dans une recomposition des formes de lutte et de l’éducation populaire pour combattre le chômage ?
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18.00 €
Liberté, tel est son nom
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Synopsis D’abord un cri pour la liberté, Hourreya en arabe est un prénom pour la fillette qui naît au milieu de la guerre d’Algérie. Puis il devient une balise tout au long d’un chemin tortueux, d’oppression, d’entraves pour celle dont la liberté est toujours à gagner dans sa famille comme dans la société française. Pourtant quand sa propre fille devenue femme lui annonce qu’elle va se convertir à l’islam, c’est le début du désordre dans sa tête, dans ses souvenirs... Résumé de l’histoire En pleine pandémie de la covid19, HÂ . et son mari sont expats en Egypte et attendent avec impatience la réouverture les frontières pour se précipiter dans le premier avion. Ils doivent rentrer en France au plus vite car leur fille vient de leur annoncer son mariage et sa conversion à l’islam. Comment réagir face à cette nouvelle quand toute sa jeunesse, H. a lutté pour échapper au carcan des traditions et d’une religion trop stricte pour une femme ? De cette lutte est née une aversion religieuse et un rejet absolu de toute forme de soumission. A travers cette écriture où se mêlent souvenirs lointains et interrogations actuelles, H. tente de sortir de la tourmente. Réussira-t-elle à se réconcilier avec son passé et éviter de consommer la rupture avec sa fille ? Dans sa confrontation obligée avec d’un côté les souvenirs de sa mère et de l’autre la pression de sa fille, H. comprend que sa lutte pour la liberté est née de multiples paradoxes identitaires et culturels. Née au coeur de la guerre d’Algérie (1958) d’un père révolutionnaire mort en 1959 et d’un mère arabo-kabyle, elle débarque en France l’été 1962 dans les bras protecteurs d’un beau-père harki. La mémoire de H. se forge à partir d’images floues d’un père idéalisé et de la souffrance d’une mère ballottée d’un mari à l’autre, d’un pays à l’autre. Pourtant, malgré les violences de toutes sortes, malgré l’aliénation dans laquelle sa mère cherche à la maintenir, H. n’aura qu’un but : devenir une femme libre et assumée. A travers cette autofiction, le choix de la troisième personne est voulu pour faciliter une distanciation nécessaire avec le « je », un traitement romanesque des différents personnages et une approche plus objective des questions historiques et culturelles comme le drame des harkis et l’éducation des filles. Cadre historique Outre l’ancrage actuel en France et le contexte de la covid19 dès l’incipit, le roman retrace l’histoire la guerre d’Algérie entre 1956 et 1962 avec le débarquement des harkis dans les camps de transit au sud de la France.
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20.00 €
LNU - Lingua Novae Universitatis
BC
Relever le dévoiement de la langue dans les discours produits par les strates technocratiques de l’enseignement supérieur et de la recherche est maintenant devenu une habitude pour quiconque s’expose à leur prose, qu’il s’agisse de se tenir au courant des multiples “réformes” qui se succèdent, ou tout simplement de prendre note, dans l’exercice quotidien des métiers concernés, des circulaires, arrêtés ou communiqués. Les "faux amis", bien connue en pédagogie des langues, désigne des mots d’une langue étrangère issus de notre langue maternelle, que nous croyons donc reconnaître, à ce problème près que leur sens a manifestement changé en même temps qu’ils étaient intégrés à cette langue nouvelle. A lire la prose bureaucratique, il est difficile de ne pas éprouver ce sentiment face à l’usage de termes issus de l’usage quotidien et qui réapparaissent soudain au milieu d’un discours antithétique du nôtre.
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15.00 €
Lutter « comme les mecs »
BC
«Â Et les papiers avaient volé par la fenêtreâ- Comme les mecs ». C’est ainsi que les ouvrières de l’usine de lingerie Chantelle de la région nantaise parlent de leurs luttes. Alors que la protestation ouvrière prend plus souvent les traits des métallurgistes, ce livre propose d’en explorer le pendant féminin. Comment des ouvrières qu’a priori tout éloigne de l’engagement militant parviennent-elles à se mobiliser collectivement et à s’approprier les codes, les pratiques et les valeurs du militantisme ouvrier ? Qu’en est-il du modèle du militant viril capable d’en découdre et de porter des grèves dures et violentes lorsqu’il est incarné par des femmes ? L’enquête à partir d’archives syndicales et administratives et d’entretiens nous plonge dans l’histoire de ces ouvrières rebelles de Mai-juin 68 à leur «Â grande grève » de 1981 jusqu’à la fermeture de l’usine en 1994. Leurs pratiques syndicales, leur rapport au travail, leurs espoirs et désespoirs éclairent le sens de leurs luttes.
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Ma thèse en 180 secondes
BC
À l’heure des controverses scientifiques par tweets et messages Facebook pourquoi une enquête sociologique au long cours consacrée à « Ma thèse en 180 secondes »Â ? Trois chercheurs ont répondu par l’affirmative. Fruit de quatre années – intranquilles – de travail, cet ouvrage rend compte de l’installation rapide, dans le champ de l’ESR, d’un dispositif compétitif et ludique encourageant les doctorants à questionner leur rapport aux règles du métier scientifique. Grâce à la mise au travail intense des « ficelles du métier » de la communication déployées lors des formations offertes par toutes les institutions universitaires engagées dans le concours, les participants s’affrontent entre eux dans un tournoi où la vulgarisation scientifique régresse à mesure que s’affirme le geste promettant dorénavant si commun dans l’organisation néolibérale des sciences sur projet. Mais là où le show « fun et sexy » l’emporte, que reste-t-il de l’éthique du travail ?
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Manifeste pour une civilisation démocratique
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Le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, a été arrêté en 1999 par l’État turc. Condamné à mort, après une parodie de justice, sa peine a été commuée à la réclusion à perpétuité après l’âabolition de la peine capitale. Depuis, il est incarcéré sur l’île d’Imrali. Au mépris de toutes les conventions internationale et européennes, il est maintenu à l’isolement et privé régulièrement des visites de sa famille et de ses avocats. Du fond de sa prison, il s’emploie à poursuivre une réflexion théorique et pratique qui se situe dans la lignée des grandes pensées émancipatrices. Cette création intellectuelle s’effectue dans des conditions difficiles puisqu’il est privé d’ouvrages de référence et parfois même du simple matériel d’âécriture. Ces plaidoyers traduisent une érudition profonde, une pleine conscience des enjeux contemporains et une volonté absolue de frayer de nouveaux chemins vers la liberté des peuples et plus particulièrement celle du peuple kurde. Dans son appréhension de l’âétude globale des sociétés humaines, A. Öcalan centre sa réflexion sur la véritable guerre livrée au vivant par l’impact des activités humaines dans le cadre du système capitaliste d’âaccumulation, d’âappropriation privée et de dynamiques socio-écologiques qui y sont associées. Ce système épuise les ressources, contribue au changement climatique, génère des crises multiformes, renforce les formes de domination et d’inégalités lézardant les illusions de la toute-puissance des technosciences. Mais si l’humanité est confrontée à l’âévidence de sa fragilité, les puissances dominantes conservent la même grammaire qui s’âarticule autour de la compétition, de l’exclusion, du conservatisme et de l’âautoritarisme. L’impératif de l’âaccumulation, de la valorisation du capital ainsi que le productivisme compulsif sont à la source du chaos actuel. Mais le capitalisme n’est pas seulement un système économique organisé autour de la production marchande. Il est aussi une civilisation impliquant des conceptions spécifiques de l’être humain et du rapport au monde ainsi que des modes de production des subjectivités. Pour A. Öcalan, on ne peut espérer sortir de ce système sans récuser une conception de la modernité qui a comme principaux fondements le naturalisme, c’est-à-dire la coupure Homme-Nature, l’illusion du sujet autonome et l’universalisme abstrait qui ont accompagné l’essor de l’hégémonie occidentale qu’il qualifie d’« eurocentrisme ». A. Öcalan entend s’interroger sur les fondements de la modernité en dépit du fait que son socle actuel se veut absolu, total et empreint d’âévidence. Or cette modernité a depuis longtemps commencé à mettre fondamentalement en question la légitimité des structures d’intelligibilité qu’elle a promues et qui s’impose partout. A. Öcalan, sur le mode d’un dialogue contemporain, en mesure la précarité et rejoue son procès dans une dispute fondamentale. S’âappuyant sur une diversité de courants qui a déjà porté la critique d’une modernité qui se fissure, il éprouve le besoin, à son tour, de requestionner, d’âapprofondir le mouvement même du fond. Cette exigence est rendue nécessaire par l’âéchec des régimes qui se réclamaient du « socialisme réel ». A. Öcalan se livre à une critique sans concession de ces systèmes qui ont substitué à l’âégalité sociale un égalitarisme frustre, qui ont érigé une redoutable mythologie de l’État au lieu de s’inscrire dans le dépérissement de l’État de classe et qui ont brimé la dimension individualiste de l’âémancipation sociale. Pour A. Öcalan on ne pouvait pas identifier l’âavenir du mouvement émancipateur à ces scléroses et à ces dictatures. Devant cette déstructuration du monde, face au dévoiement des espérances révolutionnaires et à la montée de toutes les formes d’insécurité humaine, A. Öcalan pose l’exigence de nouveaux paradigmes afin d’ouvrir de nouveaux possibles pour le monde de demain. Pendant longtemps, les groupes humains ont été circonscrits. Nos cadres de pensée ont été façonnés par cette longue durée. Il n’est donc pas facile de concevoir et de penser ces évolutions. S’âarc-bouter dans les voies passées serait une erreur tragique. Sans cette méditation incessante, les luttes émancipatrices patinent, reproduisent les mêmes erreurs et perdent un temps précieux Il est infiniment difficile de donner consistance à un imaginaire alternatif. Certes le monde de demain ne sera pas un nouvel Eden mais à n’en pas douter, les notions de puissance, de domination et de pouvoir, selon A. Öcalan, seront à réinventer. Rien ne sera possible sans rupture avec le productivisme capitaliste, le monopole étatique et les fondements anthropologiques de la modernité actuelle. Les plaidoyers d’âAbdullah Ocalan contribuent à n’en pas douter à ce qu’âadvienne une mondialité ouverte à la diversité, attentive aux interdépendances, à l’âaltérité, soucieuse de justice sociale, de solidarité et respectueuse du droit des peuples et notamment celui du peuple kurde. Le Confédéralisme démocratique, initié par A. Öcalan, développe depuis quelques années une vision originale de la société puisant tout à la fois dans un héritage marxiste, dans le municipalisme libertaire et l’âécologie sociale, s’âappuyant notamment sur des penseurs radicaux postmodernes. Ce programme demeure largement à l’âétat de projet car le contexte de guerre entrave sa mise en oeuvre. Il connaît cependant un début d’âapplication au Rojava (Syrie) mais aussi dans les municipalités kurdes de Turquie et se décline autour des thématiques de la démocratie sociale, du fédéralisme, du féminisme et de l’âécologie.
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Manifeste Pour une Civilisation Démocratique
BC
Il s'agit du premier volume d’un ouvrage qui en comprtera 5 volumes intitulé Manifeste pour une Civilisation Démocratique. Après plus de 20 ans de captivité dans la tristement célèbre île-prison d’Imrali, il est toujours considéré comme le représentant politique le plus important du mouvement kurde. Öcalan plaide pour un nouveau paradigme, le confédéralisme démocratique, centré sur le communalisme, l’égalité des sexes et l’écologie. Sa philosophie politique dont l’influence dépasse largement le milieu kurde a directement inspiré le système démocratique alternatif mis en place au Rojava. Dans cet ouvrage, Abdullah Öcalan scrute en profondeur les fondements historiques de la civilisation et fournit les outils de ce qu’il appelle une sociologie de la liberté. Ce livre est la première traduction en français d’une oeuvre d’Öcalan. Il est diffusé avec le soutien actif du Conseil démocratique kurde en France.
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Manifeste pour une civilisation démocratique Volume II
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Fondateur du Parti des travailleurs kurdes (PKK), Abdullah Öcalan est détenu par l'État turc sur l'île-prison d'Imrali depuis 1999. Entretenant des contacts avec de nombreux intellectuels dont Murray Bookchin (fondateur de l'écologie sociale), Öcalan n'a cessé de réfléchir à des modèles politiques alternatifs. Écrit comme un plaidoyer à l'intention de la Cour européenne des Droits de l'homme, le Manifeste pour une civilisation démocratique compte cinq volumes, dont la présente édition est la première en langue française. Ce second volume s'appuie sur les travaux de Fernand Braudel pour explorer l'histoire des civilisations et étudier l'avènement d'une modernité capitaliste, décrite comme une aberration basée sur un triptyque capitalisme, industrialisme, État-Nation.
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15.00 €
Mépris de classe
BC
La notion de « mépris de classe » est souvent utilisée désigner la disqualification politique ou sociale que subissent certaines fractions de classes dominées : « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », syndicalistes « voyous »... Au-delà de la dénonciation morale de l’ethnocentrisme de classe du dominant, la sociologie a-t-elle quelque chose à en dire ? À distance du moralisme, le pari de cet ouvrage consiste à évaluer la notion, sur la base d’enquêtes minutieuses. Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété des formes d’expression contemporaines du mépris de classe, en fonction du contexte considéré et des fractions de classes en présence. C’est bien souvent le monde du travail qui lui donne sens, lorsque des frontières établies sont remises en question et qu’il faut réaffirmer une hiérarchie. De façon générale, c’est lorsqu’un dominant se sent en danger qu’il rompt, par le mépris de classe, avec l’euphémisation usuelle de l’ordre des choses.
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Mes années MLAC
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Qui, dans les jeunes générations, se souvient aujourd'hui du rôle décisif joué par les mouvements féministes pendant les cinq années qui ont précédé le vote de la loi Veil dépénalisant l'avortement en France en 1975 ? Avec 45 ans de recul, à travers une chronique à la première personne dans laquelle le récit d'un engagement collectif et le récit de son parcours personnel sont étroitement mêlés, Irène Jouannet nous propose de revisiter «Â l'épopée » du MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception). En multipliant les manifestations et les provocations, en pratiquant ouvertement des avortements illégaux, en organisant, au vu et au su de tous, des départs groupés vers la Hollande et la Grande Bretagne pour ces milliers de femmes qui ne pouvaient avorter en France, le MLAC n'a cessé de bafouer la loi. En conjuguant l'aide concrète et les actions subversives, il a joué un rôle clef lors du vote de la loi Veil qui est assurément un acquis majeur du xxe siècle.
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12.00 €
Michel Mousel. Une vie d'engagements
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Consacrer un livre à la mémoire de Michel Mousel, c’est évoquer l’homme engagé et son humanité, à travers le prisme de ses pensées et de ses actions, tout au long de sa vie militante et de sa vie professionnelle. Les témoignages de ce livre apportent des éclairages, selon une approche chronologique, sur quelques grands moments de ces vies ainsi que sur les engagements qui le portent : — avec une focale sur les années PSU, le parcours du militant politique qu’il était, militant ancré à gauche, — puis, sur son parcours professionnel dans la fonction publique d’État. Michel avait une passion pour le service public et les questions économiques et sociales. Cela le conduit à sa sortie de l’ENA à la Direction de la Prévision du ministère des Finances. Michel a été très tôt porté par la conviction que les problèmes sociaux et écologiques sont indissolublement liés. Il a donc poursuivi sa carrière ministère de l’Environnement et à divers organismes de la sphère environnementale.
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Migrations forcées - discriminations et exclusions
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Cet ouvrage s'efforce de fournir des éclairages sur les causes des migrations forcées et sur leurs conséquences (stigmatisation, discrimination, exclusion, négation des droits...). Poussés à l’exil par les effets d’une mondialisation d’ordre néocolonial, les personnes exilées sont soumis à une triple sélection : par le voyage, par l’enregistrement aux frontières de l’UE dans les centre de tri, par la menace constante d’expulsion dans le pays qui devrait les accueillir. L’absence de statut, la négation de toute identité condamnent à des conditions de vie plus que précaires, à des violences policières et à des pressions psychiques qui contribuent à détruire leur humanité. Il s’agit de s’interroger autant sur les raisons de ces discriminations et de ces exclusions que sur les usages politiques dont elles sont le prétexte et de proposer des voies pour définir une autre politique migratoire et changer le système qui produit les migrations forcées.
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Monsieur K
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Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes. Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Pour aller où ? Il n’en sait rien. Simplement l’appel de la vie, celle qu’on a « devant soi ». Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka. Il essaiera de construire son destin malgré les obstacles aussi multiples qu’ubuesques. Obstacles s’obstinant à le ramener à la case départ dans ce qui s’apparente au grand jeu de l’oie de la vie. Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part. Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir.
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Organiser les étudiants
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Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ? L'analyse socio-Âhistorique comparée de la France et de l'Allemagne révèle le rôle des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu'une collection d'individus : un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs. En articulant rapport à l'État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d'alliances nationales et conflits locaux, l'auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire l'importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d'un groupe social.
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Palestine. Vérité et justice
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Paru en anglais en 2022, cet ouvrage constitue une analysemajeure de la genèse et de l’évolution du conflit israélo-palestinien, écrit parl’un des intellectuels palestiniens qui connaît le mieux la scène politiqueisraélienne. Il offre ainsi des outils de compréhension des logiquesstructurelles du conflit encore à l’oeuvre aujourd’hui. En partantdes paradigmes de settler colonialism (colonialisme de peuplement) etd’Apartheid, Bishara examine la manière dont Israël est parvenu, depuis 1948, àimposer sa politique du « fait accompli ». Il décrypte les stratégiesdiscursives, coercitives, diplomatique, économique, qui ont permis à Israël des’imposer par la force. Il renverse ensuite l’intégralité des récits, aussi biendes mythes fondateurs d’Israël que des discours militaires et diplomatiques,pour analyser le traité Trump-Netanyahou et d’examiner le rôle del’administration américaine dans cette politique du « fait accompli».<br/> Azmi Bishara illustre parfaitement ce tournant sémantique et analytiquequi consiste à bouleverser les récits dominants et sortir la questionIsraélo-palestinienne de son prétendu exceptionnalisme, en la comparant avecd’autres situations coloniales. Cette grille de lecture comparatiste restepourtant à la marge en France, à rebours des évolutions en cours dans notresociété, qui continue de privilégier des lectures présentistes focalisées surl’« affrontement » et le « processus de paix » entre Israéliens et Palestiniens. Cet ouvrage permet de répondre à une demande sociétale derenouvèlement analytique. En ce sens le livre d’Azmi Bishara offre une utilesynthèse pour tous ceux qui souhaitent saisir les ressorts de la dominationisraélienne y compris sur le temps long.
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Pas de société sans auto-transcendance
BC
"Notre époque chaotique a perdu tout repère social et humain. Une vision anthropologique large permet de retrouver une première balise : l'autotranscendance. L'autotranscendance est le fait que, dans les sociétés humaines avant le capitalisme industriel, la puissance horizontale du peuple montait spontanément en verticalité. Certains Amérindiens dressaient un totem, les Grecs honoraient la « cité-belle-et-bonne ». La thèse ou l'hypothèse de cette brève enquête est que l'autotranscendance est un invariant constitutif de toute société humaine. Aujourd'hui il est bloqué. L'heure est venue de le débloquer par une pratique large de l'esthétique sociale : le fanatisme économique ne refluera durablement que devant l'assaut du théâtre, de la musique, de la danse, et de toute autre esthétique collective à inventer. Il faut renouer avec le mot de Brecht : « Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts : l'art de vivre. » "
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Petit bréviaire de la lutte spontanée
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Le spontané n'a pas bonne réputation. Il est animal (mouvement incontrôlé, instinctif), il ne veut rien dire (comme l'événement, il est « rupture d'intelligibilité »), ou alors naïf (mouvements « semi-spontanés », autrement dit pseudo-spontanés), infra scientifique (« sociologie spontanée ») ou « purement » idéologique (spontanéisme, luxembourgismeâ¦). Pourtant, chassez le spontané par la porte, il revient par la fenêtre : l'actualité récente déborde de mouvements « spontanés » où les organisations sont débordées, les militants ne semblent pas à l'initiative, sur fond de grande méfiance vis-à-vis des partis et des « corps intermédiaires ». Une des significations explicites, c'est la revendication de plus de démocratie directe et moins de démocratie représentative, qui court depuis Nuit Debout jusqu'aux Gilets jaunes, mais que l'on retrouve aussi dans le mouvement des urgences ou lors des manifestations du Premier Mai, pour ne prendre que la France...
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Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961)
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Ce livre n’a pas pour objet de donner une vision exhaustive de la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Cheliff, région inhospitalière chaleur torride en été et froid glacial, en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, devenue la proie du terrorisme urbain . Il vise cependant à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d’étudiants qui l’ont côtoyé et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans un conflit de guerre ayant gagne tant le monde rural que dans le monde urbain, à l’instar de la bataille d’Alger, en 1957. Avant de poursuivre, un aperçu historique de l’histoire de l’Algérie peut aider à mieux comprendre cette période. Colonisée en 1830, l’Algérie, va connaître de changement réel que sous la IVe et la Ve République. Liée à la France, elle subira les soubresauts de la politique de la Métropole en sus de ses propres affaires. L’Algérie, c’est assurément la France, mais la France n’est pas l’Algérie dans la mesure où une minorité (les colons) faisait sa propre loi en défiant la Métropole. Jean Amrouche « aimait à dire, pendant la guerre, que Paris capitule souvent devant Alger ». C’est l’année 1945 qui va constituer un tournant déterminant ayant marqué le XXe siècle. Libérée de l’Allemagne, la France va devoir régler la question des colonies : l’Indochine, le Maroc, la Tunisie, Madagascar. Les élites et les soldats indigènes ayant combattu le nazisme au retour du front réclament le droit à l’émancipation de leurs peuples. C’est dans ce contexte que des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata (8 mai 1945) ont fini dans un bain de sang faisant plusieurs milliers de morts en quelques jours seulement. Le vent de la décolonisation avait donc commencé à souffler. En France, le général de Gaulle et ses compagnons avaient pris le pouvoir. Il fallait d’abord rétablir l’économie française et gérer les questions internationales en accordant une place moindre aux affaires indigènes, ce qui va se traduire par une conscience généralisée au sein du peuple mais surtout chez les élites « musulmanes ». Des écrivains, à l’instar de Jean Amrouche, Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri et d’autres encore pour lesquels cette date fut une véritable rupture avec le système colonial. Déjà avec l’échec du projet Blum Viollette en 1936, les Algériens avaient compris que les promesses d’égalité n’étaient plus à l’ordre du jour. À côté du Parti du peuple algérien (PPA), parti indépendantiste de Messali Hadj, d’autres se radicalisèrent (comme celui de Ferhat Abbas, par exemple) et tous sur les mêmes positions : l’indépendance de l’Algérie. Des figures importantes de la résistance comme : Jacques Soustelle, Robert Lacoste, Germaine Tillion, Vincent Montheil, etc. sont appelés en Algérie. Parmi eux de nombreux gaullistes, il y avait diverses appartenances politiques de droite comme de gauche, tous favorables à l’Algérie française, y compris de grandes personnalités politiques qui pensaient qu’il ne fallait pas amputer « l’empire » d’une de ses plus belles colonies, comme Soustelle. Un autre événement est également déterminant dans l’histoire des colonies françaises : Diên Biên Phu qui fut une brèche dans le système colonial. Cette défaite cuisante de la France au Vietnam n’est pas sans conséquences sur l’Algérie puisque tous les militaires seront rapatriés vers la colonie où ils prendront leur revanche sur les Algériens. Du côté algérien, cette même date marque la déclaration de la guerre à la France, ce fut le 1er novembre 1954. Le front de libération nationale entre officiellement en guerre. Des officiers de l’armée française, nombreux à être humiliés par cette atroce défaite se retrouvent à Alger mais aussi des intellectuels. En cette période, une figure importante se détache : Mendès France, un des politiques français les plus éclairés – président du Conseil (libéral), il a travaillé à l’indépendance de la Tunisie et du Maroc (1956) mais il a été empêché d’en faire autant pour l’Algérie si ce n’est de nommer un résident général, Jacques Soustelle, dont il attendait une gestion réformiste et une politique un tant soit peu égalitariste face aux gros colons, comme Henri Borgeaud . Ces derniers avaient fait main basse sur le pays qu’ils considéraient comme leur propriété personnelle. Grands propriétaires, ils avaient aussi la mainmise sur la chambre de commerce, la presse et la politique en Algérie et, parallèlement, ils faisaient la pluie et le beau temps dans les cercles politiques à Paris. Mendès France essuya un revers, car Jacques Soustelle – homme de gauche – ne tarda pas à devenir un défenseur acharné de Algérie française et finira à l’extrême droite. La vision de Mendès France aura une influence sur les libéraux en Algérie qui iront en vain à la recherche d’une troisième voie. En dehors de De Gaulle, qui est le président français le plus connu de la période et qui « donnera » l’indépendance aux Algériens, il y a eu également Guy Mollet, président du Conseil, socialiste), en 1956, boycotté par les Pieds-noirs (population européenne très minoritaire), qui fera voter les pouvoirs spéciaux, ces derniers autorisent la police à recourir à la torture pour extorquer l’information. Les pouvoirs spéciaux furent majoritairement votés, y compris par les partis de gauche, communistes inclus. Après plusieurs jours de voyage en bateau, le débarquement pour ce jeune métropolitain n’a pas été des plus accueillants. Il arrive à Lavarande, un petit bourg (actuellement Sidi Lakhdar) où l’ennui le dispute au désespoir et à la solitude. Déjà en ce mois d’avril 1956, il y fait une chaleur torride. Les serpents et scorpions font la loi dehors comme dedans, le tout dans une tension permanente. C’est d’ailleurs ce que le jeune appelé relate à son ami Lucien Bianco dans cette première correspondance du 26 avril : « (...) avec moustiques et scorpions et serpents. L’ennui, la solitude plus que jamais et le sentiment de n’être pour rien et pour personne. Une indifférence à tout. Des habitudes et des fonctions vitales. Lassitude. » Ce passage par Lavarande est décisif pour comprendre pourquoi l’affectation qui viendra plus tard, grâce au colonel Ducourneau, à Alger peut être vécue comme une véritable bouée de sauvetage. De l’extérieur, le jeune appelé désespéré avait tout à y gagner, il est en ville (en 1956, on y est plus à l’abri que dans les campagnes), il est au coeur du dispositif politico-administratif puisqu’il est chargé de rédiger, d’informer, de documenter les services du Résident général et loin des sorties pour combattre dans le bled. Même sur fond de guerre, il a la possibilité d’échanger, de lire, de connaître la ville : Alger, ses rues, ses mosquées, ses restaurants et gargotes, mais aussi ses habitants, sa lumière, ses couleurs et ses odeurs si différentes d’un quartier à l’autre. Il découvre également un monde scindé en deux : les Européens et les indigènes. Il fait la connaissance in situ du racisme. Un racisme ouvert, assumé, partout présent, dans l’espace, dans les rues de la ville d’Alger, dans les trains, les bus, les cafés. Il y a toujours deux catégories : la dominante et la dominée. Les « musulmans » étaient interdits de circuler dans les rues du quartier européen, comme la rue Michelet. Malgré les apparences, cette affectation a également ses revers, elle n’est pas qu’avantages, elle permet au système d’engager les individus, à leur insu, dans des processus où il est impossible de reculer, de disposer de leur destin. Ils sont en quelque sorte obligés extérieurement, du moins, de faire corps avec la machine administrative. En situation de guerre, les appelés surtout les soldats de deuxième classe, sont purement et simplement instrumentalisés. Le gouvernement général, en dehors des tâches politico-administratives, avait d’autres privilèges, il disposait d’une des meilleures bibliothèques (sur le monde nord-africain et monde musulman) et c’était aussi un lieu de passage obligé d’intellectuels parmi les plus brillants sur l’Algérie, le monde musulman, ce qui a pu servir de lieu d’initiation à la recherche et, sans doute, permettre une intégration plus aisée à l’université d’Alger. Bourdieu y exercera les fonctions d’assistant et pour faire de la recherche à l’ARDESS (à préciser, y compris la note) . Il est bien évident que l’on ne peut pas saisir les entretiens qui suivent sans avoir une idée plus ou moins précise du contexte historique et politique auquel ils se rapportent. Près de vingt ans après le décès de Pierre Bourdieu, je me demande encore aujourd’hui les raisons pour lesquelles j’ai voulu comprendre les conditions dans lesquelles il a effectué ses recherches en Algérie, s’il n’y avait pas un manque drastique d’informations autour de ce moment si singulier. Mes interrogations étaient largement partagées avec ceux qui l’ont connu par la suite et qui portent un grand intérêt pour cette période peu médiatisée. Il faut rappeler toutefois que, comme dans toutes les guerres, les acteurs directs ou indirects préfèrent évacuer les événements douloureux dont ils furent témoins. Un laps de temps est nécessaire pour que la transmission devienne nécessité. En général, le retour s’opère après une génération ou deux pour qu’il y ait une quête du passé, y compris dans les familles C’est là le but du livre de Raphaelle Branche (quel livre ?, références à mettre en note) qui comble un énorme trou de l’histoire française en Algérie. On peut dès lors comprendre l’objet de ma quête lorsque j’ai entrepris d’enregistrer les témoins de cette période, certains ont disparu depuis : Mazaud (de quel Mazaud s’agit-il ?), André Nouschi, Alain Sprecher, le jésuite Henri Sanson etc... d’autres sont encore en vie. C’est une source de première main recueillie auprès de ceux qui ont collaboré directement avec Pierre Bourdieu qui va permettre d’ouvrir une petite lucarne dans le mur du silence imposé par la guerre. Après leur publication en 2003 , de nombreuses demandes ont surgi, car les sociologues, ethnologues n’ont pas forcément à l’esprit le déroulement des événements politiques et des personnages clés qui les ont produits. Comment imaginer le rôle de François Mitterrand par exemple alors Garde des sceaux ? Cet homme de gauche à qui l’histoire doit la politique la plus réfractaire à toute ouverture. Ce grand résistant manipulait, depuis Paris, les services de sécurité en Algérie sans passer par les gouverneurs généraux en place. Il en a été ainsi avec Roger Léonard , en poste de 1951 à 1955, pourtant favorable à une amélioration des conditions des colonisés, écoles, soins, logement, etc. qui quittera l’Algérie sans avoir pu apporter la moindre réforme parce que le Garde des sceaux lui mettait des bâtons dans les roues. On doit également à François Mitterrand le refus de gracier plusieurs condamnés à mort, Algériens et Français, dont Fernand Yveton (cf. le documentaire de Benjamin Stora, Mitterrand et l’Algérie) et un silence de marbre sur les disparus, à l’instar de Maurice Audin. Devant la difficulté de faire un résumé d’une histoire complexe, je préfère partir de personnages clés qui ont joué un rôle déterminant dans cette guerre pouvant rendre explicites les conditions très compliquées dans lesquelles s’est déroulé le passage de Pierre Bourdieu à Alger. Je fournirai un complément d’information en note de bas de page. Robert Lacoste, par exemple, est ici important car il a joué un rôle déterminant dans la guerre d’Algérie. Résistant et socialiste, il mènera une politique des plus répressives en Algérie, notamment au moment de la Bataille d’Alger (de janvier à octobre 1957). C’est sous ses ordres que Pierre Bourdieu effectuera plus d’un an et demi de service militaire au gouvernement général. Ce soldat de deuxième classe devra assurer toutes les tâches liées à l’écriture et à l’information. C’est seulement en 1958 que s’ouvre pour le jeune Bourdieu une carrière d’universitaire et d’enquêteur sur le tas dans des zones interdites (Kabylie, Ouarsenis) et dans les centres urbains. Il tente de comprendre les effets de la colonisation et de la guerre sur la désagrégation de la société algérienne. Ces témoignages recueillis au lendemain de son décès, publiés dans la revue Awal, portent donc la marque de leur temps. Si Lucien Bianco, ami de longue date revient sur la vie à l’ENS, à Paris, André Nouschi, Alain Sprecher, le père Sanson décrivent quant à eux les conditions sociales et politiques de la situation algérienne déjà empêtrée dans une guerre sans nom et permettent de comprendre, du coup, comment le jeune Bourdieu est littéralement immergé dans un monde complètement étranger et dans lequel il doit, en outre, faire son initiation à la recherche. Alain Accardo, Jacques Budin et Salah Bouhedja devenus apprentis enquêteurs, par la force des choses, éclairent le lecteur sur les conditions dans lesquelles Bourdieu a conduit l’enquête sur les camps de regroupement dans la région de Collo. Chacun des regards portés sur ces années est important car il permet de saisir de l’intérieur ce qu’a représenté cette période pour tous . Ces paroles m’ont été livrées par des témoins qui ont connu la peur, l’espoir et les désespoirs suscitées par la guerre et la charge émotionnelle dont elle est chargée. D’ailleurs, elles constituent de véritables archives vivantes qui se lisent comme des nouvelles. Différentes certes par le statut et l’histoire de chacun des auteurs mais toutes renvoient à une même problématique : rendre compte de la résistance de chacun à la guerre mais aussi de la recherche en situation de guerre. Rééditer ces entretiens vingt ans après, c’est donc fournir des clés de compréhension qui éclairent le parcours d’un jeune appelé dans une situation de guerre, qui a tenté, malgré tout, de rendre explicites, pour la postérité, les conditions dans laquelle la société algérienne a été désagrégée et comment un changement « pathologique » a été programmé pour la transformer durablement. La lecture de ces paroles sincères et émouvantes conduit le lecteur mieux saisir la complexité d’une situation dramatique à l’origine d’une pensée fondatrice d’une nouvelle conception de la recherche.
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Pierre Bourdieu. Points de vue
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Si la collection « Champ social » des éditions du Croquant réédite le n°47-48 de février -mars 2015 consacré à Pierre Bourdieu de la revue Regards sociologiques, c’est à la fois parce que ce numéro est devenu introuvable, mais surtout parce qu’il rassemble un dossier d’une grande diversité et d’une exceptionnelle densité. La revue Regards sociologiques avait consacré un numéro à Pierre Bourdieu pour honorer une dette symbolique à un chercheur dans lequel elle se reconnaissait et qui l’avait soutenue dès ses débuts, mais surtout parce qu’elle voyait, comme beaucoup d’autres, dans le travail de Bourdieu une contribution majeure au développement de la sociologie. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage, agrémentées de l’oeuvre d’artistes qui se sont intéressés à Bourdieu, multiplient les perspectives sur son oeuvre : étude des conditions de production des enquêtes, des concepts et des modèles, développement des concepts-clés, construction d’un modèle cohérent de l’État, retour sur tel aspect de la domination masculine, explicitation de ce qu’implique un engagement politique réflexif, restitution de la vivacité de ses cours et de la cérémonie de remise de la médaille d’or du CNRS, exploration des rapports de Bourdieu avec l’oeuvre de Mauss, de Wittgenstein et de Marx, etc. Un premier ensemble d’articles montre dans quelles conditions Bourdieu réalise ses premiers travaux en Algérie où il est confronté aux effets du colonialisme, du racisme et de la guerre. La contribution d’Andrea Rapini retrace les déplacements de Bourdieu et de Sayad au cours de leur enquête sur Le Déracinement. Elle est complétée par un entretien de Tassadit Yacine avec Jacques Budin (un étudiant enquêteur de l’équipe de Bourdieu et de Sayad). Christian de Montlibert met en évidence un triple combat dans les travaux « algériens » de Bourdieu : contre la méconnaissance des cultures qui coexistent alors en Algérie, contre le mépris raciste et contre des conceptions politiques dont il pensait qu’elles risquaient d’obérer l’avenir. Dans le contexte des années 1980, Remi Lenoir s’interroge ensuite sur « le dit et l’écrit » dans l’oeuvre de Bourdieu : quel statut accorder aux transcriptions de ses cours et séminaires ? Comment restituer par écrit la vivacité verbale qui caractérisait Bourdieu enseignant ? À propos du discours qu’il prononce à l’occasion de la cérémonie de la remise de la médaille d’or du CNRS, Loïc Wacquant souligne l’accent qu’il met sur les tensions entre science, autorité et pouvoir, la puissance symbolique de l’État et les raisons qui conduisent le sociologue à s’engager dans le débat civique. Rémi Lenoir développe les différents niveaux impliqués dans le concept de capital social et montre l’importance qu’a eue pour Bourdieu l’oeuvre de Mauss. À propos du concept d’habitus Gaspard Fontbonne met en évidence les effets épistémologiques de la lecture de Wittgenstein. Quant à la domination masculine, Rose-Marie Lagrave éclaire les contradictions, paradoxes et malentendus engendrés par ce livre : il faut tenir compte, selon elle, du contexte scientifique et du rapport de Bourdieu aux recherches féministes. Un autre ensemble de travaux présente son modèle d’analyse de l’État et s’interroge sur l’engagement politique de Bourdieu. Patrick Champagne analyse le cheminement de Bourdieu pour penser la construction de l’État au fil d’un double processus de concentration des différentes espèces de capital dans un petit nombre de mains. En grande partie par le système scolaire, l’État unifie, homogénéise, standardise les manières de faire et de penser. À propos d’une intervention de Bourdieu sur la crise de l’État, Rémi Lenoir souligne l’importance qu’il attribuait aux transformations des représentations des agents dominants. Lucien Braun, alors directeur des Presses Universitaires de Strasbourg, questionne Bourdieu sur l’avenir de l’autonomie universitaire dans un contexte où l’édition universitaire est de plus en plus dépendante de groupes financiers. Cet ouvrage se clôture par des analyses de la dimension critique de la sociologie de Pierre Bourdieu qui n’a pas cessé d’insister sur la nécessité d’une démarche réflexive. Après avoir rappelé les prises de position « messianiques » de Marx sur l’avènement d’une société sans classes, Gérard Mauger souligne l’importance accordée par Bourdieu au « travail de représentation » dans toutes mobilisations collectives, à commencer par celle du « peuple », objet de prédilection pour des intellectuels. Après avoir rappelé les confusions autour de l’appellation « sociologie critique », Louis Pinto montre qu’elle n’est ni un accessoire, ni un abus de pouvoir, mais une sorte de nécessité qui conduit à s’interroger premièrement sur les pouvoirs, les limites et les prétentions de la connaissance, deuxièmement sur les capacités à dire le vrai des connaissances « indigènes » , troisièmement sur les effets de dévoilement de l’ordre social. Enfin ce livre est ponctué par le travail de deux artistes, Joëlle Labiche et Yves Carreau, qui offrent leurs interprétations des « regards » de Pierre Bourdieu : de ceux de prédécesseurs, de contemporains et de membres de ses équipes de travail.
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Pierre, Feuille, Ciseaux !
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Deux mois après la prise de pouvoir armée du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l’imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l’oeil de la Sécurité avant d’être, sans que rien n’en paraisse, distribué dans les kiosques. Son directeur, l’ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, qui voulait, documents inédits à l’appui, s’y prévaloir publiquement d’être l’auteur unique de la mythique « Plateforme de la Soummam », est contraint à l’exil. L’enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu’occulte donne l’occasion de revenir sur le rôle joué par l’hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l’indépendance pour ceux qui se voulaient « la gauche du FLN », et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966. Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l’été 1956 continue à occuper dans l’imaginaire politique algérien, qu’il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par un pouvoir en mal de légitimité, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d’une refondation démocratique. Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s’est perpétuée jusqu’à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes. À ce titre, comme l’écrit Mohammed Harbi dans sa postface, la lecture de ce livre sera des plus féconde pour quiconque aspire à l’épanouissement d’une société ouverte à la pluralité des cultures, des idées et des croyances. Christian Phéline a notamment publié L'Aube d'une Révolution (Margueritte, Algérie, 26 avril 1901) (2012), Un Guadelopéen à Alger, Me Maurice L'Admiral (1864-1955) (2015), Les avocats « indigènes » dans l'Alger coloniale (2017), Aurès 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (2018), La Terre, l'Étoile, le Couteau. Le 2 août 1936 à Alger (2021). il a co-dirigé l'ouvrage franco-algérien Défis démocratiques et affirmation nationale, Algérie 1900-1962 (2016) et co-écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (2017).
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Politique Beurk Beurk
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« C'est pas contre vous hein, c'est juste que la politique... Beurk ». Qu'est devenue la politique pour que cette mise à distance apparaisse à ce point inévitable? Comment le terme «apolitique» s'est-il trouvé brandi et revendiqué comme la garantie positive d'une forme de pureté ? Face à ce phénomène, la gauche est tétanisée. Cette expérience, je l'ai vécue à Corbeil-Essonnes, où Serge Dassault a renversé la micro-société du communisme municipal par un système qui exploitait en premier lieu la rupture entre la gauche et les quartiers populaires. Mon combat contre la corruption a été un chemin initiatique : la démystification de l'ordre symbolique de la gauche a fait apparaître des formes nouvelles d'engagement. J'ai voulu reconstituer les histoires individuelles et collectives de ce paradoxe, les liens plus ou moins rompus, les continuités qui se cachent derrière les ruptures. Et si contre toute attente, la politique s'était peu à peu réinventée comme une culture populaire ?
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Politique et religion dans le Maghreb contemporain, à l’aune du rapport Nord-Sud
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Plusieurs axes concourent à la réflexion : d’une part l’appréhension des croyances populaires et leur lecture dans le contexte de la polarisation culturelle sur fond de contestations politiques ou de remise en cause des légitimités « révolutionnaires », de l’autre côté l’internationalisation des oppositions sur fond de schismes irréconciliables, le tout articulé à des allégeances Nord-Sud dans lesquelles le fait religieux est instrumentalisé à l’échelle de la géopolitique mondiale. Nadir Marouf Professeur université de Tlemcen , anciennement professeur d’université à Oran puis Amiens ( université Jules-Vernes)
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Pour l’autogestion socialiste
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Dessin de couverture : Alain Frappier 1974, six ans après la grève générale de Mai 1968 et ses 10 millions de grévistes, le souffle révolutionnaire est toujours présent. Une longue grève, celle des ouvrières et des ouvriers de Lip à Besançon, vient de s’achever. Par ses atours autogestionnaires (« on fabrique, on vend, on se paie » clament les grévistes), elle a reçu un important soutien populaire tant elle a pu préfigurer une « nouvelle légalité ouvrière », mettant directement en cause l’ordre capitaliste. Charles Piaget, syndicaliste CFDT de Lip, militant PSU de Besançon, en a été propulsé porte-parole. Il a le sens et le goût du collectif. En cette année 1974, au sein du « peuple de gauche », les questions se posent concrètement, taraudant les organisations politiques comme les syndicats : Comment faire basculer la France dans le socialisme ? S’agit-il de passer par la voie des urnes ou celle des luttes ? Faire le choix des réformes ou de la révolution ? Quel chemin emprunter pour arriver à ce fameux « débouché politique » qui se cherche depuis Mai ? Quelle organisation, quel parti, quelles alliances sont nécessaires pour cela ? Ces questions ne sont pas neuves pour toutes celles et tous ceux qui ont l’émancipation et l’égalité au coeur, qu’anime la volonté de rompre avec un capitalisme mortifère, de changer le monde et la vie. Elles conservent encore aujourd’hui leur pertinence et méritent d’être remises sur le métier, encore et encore. En 1974, c’est en syndicaliste, en militant politique, que Charles Piaget propose dans les textes de ce recueil des pistes pour répondre aux enjeux qui se posent alors. Les retrouver aujourd’hui permet de remonter le fil du temps pour mieux appréhender l’avenir d’un « socialisme de tous les jours ». Ce cahier contient : â¢Une introduction politique et historique de Théo Roumier, « Le socialisme, tous les jours » â¢Deux textes de Charles Piaget : - « Il faut rejeter toute attitude de démission », entretien donné à Politique Hebdo du 3 octobre 1974 - « Que signifie aujourd’hui militer pour le socialisme, être révolutionnaire », texte de son intervention au meeting « Le PSU répond à vos question » du 24 octobre 1974 à la Mutualité â¢Un cahier iconographique en couleur â¢Une chronologie détaillée â¢Des notes biographiques â¢Une bibliographie Charles Piaget est une figure marquante de la grève des Lip à Besançon en 1973. Militant PSU et CFDT, il incarne nationalement cette lutte ouvrière parmi les plus importantes des « années 68 ». Il est brièvement membre de la Direction politique nationale du PSU sans abandonner son militantisme syndical et de terrain. Dans les années 1990 il anime l’antenne bisontine de l’association Agir ensemble contre le chômage (AC!). Il est aujourd’hui retraité et continue de transmettre la mémoire des Lip. Théo Roumier a assuré la conception et la présentation de ce cahier de l’ITS. Syndicaliste SUD éducation en lycée professionnel, il est membre du Comité éditorial de la revue de l’Union syndicale Solidaires, Les Utopiques et auteur de plusieurs contributions sur l’histoire récente du syndicalisme et du mouvement libertaire et révolutionnaire.
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10.00 €
Pour que la démocratie entre à l'École…
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Ce livre analyse les trois premières années de « l’ère Blanquer », (mai 2017- décembre 2020), et les réformes introduites de manière assez autoritaire, à travers les courriers que six amis, amoureux de l’école, ont échangé, entre eux et autour du blog que j’anime depuis une quinzaine d’années.
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18.00 €
Pour une écologie de rupture(s)
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Pour une écologie de rupture Cet ouvrage de la collection « Les partis pris de la fondation Copernic » regroupe différents textes qui, à l’image de la diversité des engagements des militant·es de la fondation, multiplient les points d’entrée sur le thème de l’écologie : 1. réchauffement et dérèglement climatiques, destruction de la biodiversité, extractivisme ; 2. besoins et biens communs, rapports nature/culture ; 3. marchandisation généralisée des échanges, économie, finance ; 4. décroissance, démondialisation, libre échange, néocolonialisme, migrations ; 5. rapports de domination, démocratie, auto-organisation, souveraineté populaire, écoféminisme . Derrière les textes, un fil-à-plomb se fait jour. C’est l’analyse du capitalisme (sous toutes ses formes), du productivisme et de l’extractivisme comme moteurs essentiels de l’ère géologique dans laquelle nous sommes aujourd’hui : l’anthropocène ; que beaucoup préfèrent d’ailleurs qualifier de capitalocène. Mais, un autre constat se dessine aussi : la nécessaire, l’urgente bifurcation écologique, obligatoire pour garder une Terre habitable pour tou·tes, va demander, générer de facto des basculements, d’ordre anthropologique, qui vont impacter toutes nos manières de faire Monde. Pour le meilleur comme pour le pire. Sommaire 1 - « Il est urgent de ne plus attendre » - Pascal Gassiot - En guise d’introduction 2 - « Écologie : rompre avec le capitalisme, rebâtir de fond en comble » - Jean-Marie Harribey - Seul texte validé par le CA de Copernic 3 - « Pour une démocratie écologique » - Dominique Paturel et Patrick Farbiaz 4 - « L’affichage de la radicalité fait-il une orientation stratégique ? » - Pierre Khalfa - 5 - « Décroissance subie ou décroissance choisie » - Martine Billard 6 - « De l’écoféminisme à l’écosocialisme : entre Gaïa et écopoiésis » - Claude Calame
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7.50 €
Pour une sécurité sociale de la culture
BC
Les groupes thématiques et structurants de Réseau Salariat sont en pleine effervescence. Les sécurités sociales sectorielles sont en train de devenir des coins politiques que l’on souhaite enfoncer dans le mode de production capitaliste afin de le subvertir entièrement. Cet ouvrage rend compte du séminaire du groupe culture de Réseau Salariat qui s’est tenu à la Bourse du Travail à Paris d’octobre 2022 à juillet 2023. Depuis trop longtemps les artistes ne sont vu·es qu’à travers par le prisme idéologique de la bourgeoisie, des êtres doués d’un talent divin qui ne peuvent s’abaisser au niveau des travailleur·euses. Les artistes créent, ils/elles ne travaillent pas ! Cette vision, à laquelle trop d’artistes adhèrent malheureusement à des fins de distinction sociale, les confine dans une insécurité matérielle qui les asservit toujours plus à leurs maîtres. Avant-hier valets de cour, hier faire-valoir d’une bourgeoisie triomphante, qu’en est-il aujourd’hui ? Un assujettissement à la rentabilité marchande la plus triviale. Derrière les nababs de la culture qui pérorent dans les hautes sphères du pouvoir, une cohorte de professionnel·les des arts et de la culture essaie de survivre dans un marché capitaliste toujours plus tendu. Leur salut adviendra-t-il en jouant le jeu de la concurrence généralisée ou par la construction d’une classe qui se revendique des travailleur·euses de la culture ? Tels sont les enjeux de notre Sécurité Sociale de la Culture. Mettre en sécurité matérielle le monde de la culture à l’image du régime général de la sécurité sociale de l’après-guerre. Une sécurité sociale gérée par les travailleur·euses de la culture, par les citoyen·nes, et en gardant à l’écart toute ingérence de l’État. Des travailleur·euses des arts et de la culture protégé·es du marché capitaliste par un salaire à la qualification personnelle. Des institutions de la culture conventionnées afin de les protéger des marchés financiers. Un public solvabilisé par une augmentation de salaire sous forme de monnaie marquée... Loin d’être exhaustif, cet ouvrage a le mérite de poser les premières pierres d’une Sécurité Sociale de la Culture qui se réclame de l’autogestion des travailleur·euses de la culture et du public.
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Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires
BC
Ce livre est une version actualisée, augmentée et remaniée, de l’ouvrage publié en 2016 aux éditions du Croquant1. Cette initiative était une conséquence de l’inquiétude suscitée par l’ascension du Front National (FN), non seulement chez les militants et les intellectuels « de gauche », mais aussi chez les chercheurs en sciences sociales. Les résultats des élections présidentielles et législatives de 2022 n’ont fait que la renforcer : d’où cette réédition actualisée et complétée par de nouvelles enquêtes. Mais cette nouvelle version ne vise pas tant (en tout cas pas seulement) à alerter qu’à tenter de rendre compte sociologiquement de l’essor du RN (Rassemblement National) avec la conviction qu’une meilleure connaissance du phénomène peut aider à en déjouer les mécanismes. Une ascension inexorable ? Rompant avec une « neutralité axiologique » souvent revendiquée, mais sans doute plus stratégiquement « opportune » qu’épistémologiquement fondée2, cette inquiétude doit évidemment quelque chose à la progression électorale du FN. Elle peut, en effet, sembler inexorable depuis le début des années 1980. Lors des élections législatives de mai 1981 consécutives à l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le score du FN était encore, en effet, celui d’un groupuscule : 0,18 %. Mais, aux élections régionales de 2015, le FN obtenait 6,8 millions de voix au second tour, soit 30 % des suffrages et arrivait en tête au premier tour dans la moitié des régions et dans plus de la moitié des communes. En 2017, Emmanuel Macron obtenait deux fois plus de votes que Marine Le Pen. En 2022, l’écart s’est réduit à 16% des votants. Au deuxième tour des élections législatives de 2022, le RN obtenait, à la surprise générale, 89 députés, trois fois plus qu’en 1986, un véritable « tsunami » selon Jordan Bardella, alors président par intérim du RN. Il consolidait, en effet, son implantation dans l’ancienne France industrielle du Nord et du Nord-Est et dans la France du Sud-Est jusqu’aux Pyrénées orientales et il étendait son ancrage territorial. Avec ses 89 députés crédités d’une « image rassurante » (56 hommes, 33 femmes, 46 ans en moyenne, 42 titulaires de mandats électifs, 44 cadres et professions intellectuelles supérieures) et deux vice-présidences à l’Assemblée nationale, le RN, qui refuse désormais d’être classé « à l’extrême-droite », accélère sa « normalisation » et consolide sa « respectabilité »3. Un parti d’extrême-droite ? L’inquiétude suscitée par cette ascension est inséparable de l’hystérésis d’une représentation du FN. En mai 1981, son label « d’extrême droite » n’était guère discutable. Le FN de Jean-Marie Le Pen, antisémite, sinon négationniste, raciste et hostile à la démocratie, se recrutait chez d’anciens pétainistes, miliciens retraités, collaborateurs et vétérans de la Légion des Volontaires Français, chez des anciens de l’OAS et leurs sympathisants, chez des catholiques traditionnalistes4. L’inquiétude persistante suppose donc que le RN d’aujourd’hui n’est au fond pas très différent du FN d’hier. Mais cette pérennité de la représentation pose le problème de la « normalisation » du FN. Outre que l’actuelle direction du RN a travaillé à sa « dédiabolisation », les partis de droite « classique » (l’UMP puis LR), en reprenant à leur compte des thèmes de prédilection du FN comme « l’immigration », « l’assistanat » ou « l’insécurité », ont objectivement contribué à leur « banalisation » et, ce faisant, à celle du RN. Par ailleurs, la campagne d’Éric Zemmour pour les élections présidentielles de 2022 a contribué à la « dédiabolisation » du RN en permettant son « recentrage »5. Mais, à l’inverse, les « partis de gouvernement » (du Parti Socialiste - PS - à La République En Marche - LREM), dont « l’épouvantail Le Pen » est devenu l’ultime argument électoral (« faire barrage au RN »), soulignent, non sans quelques arguments, la continuité entre le RN et le groupuscule d’extrême-droite des années 19706. La question du classement politique du RN se pose d’autant plus que l’invention d’un nouveau label politique - le « populisme » - plus proche, selon Annie Collovald, d’une nouvelle « insulte politique » ou d’une « injure polie »7 que d’un concept, permet d’assimiler La France Insoumise (LFI) au RN et de disqualifier LFI par « contagion » (« le danger populiste »). En fait, Daniel Gaxie montre que le programme du RN est caractérisé par ses ambiguïtés, sinon ses incohérences8. Ils constituent autant d’atouts pour un « catch large party » où peuvent se reconnaître à la fois des militants d’extrême-droite (« faute de mieux »), des catholiques traditionnalistes (« pour défendre la famille »), des « rapatriés d’Algérie » (« pour endiguer l’immigration »), des professionnels du maintien de l’ordre (« pour lutter contre la délinquance »), des indépendants de toutes sortes (« contre la fiscalité et les charges ») et diverses fractions des classes populaires (« des fâchés pas fachos », dont on s’efforcera ici d’élucider « les raisons »). Dans cette perspective, il faudrait prolonger l’enquête en analysant le RN comme « un champ » (où s’affrontent diverses tendances), lui-même pris dans un « champ politique » où chaque parti doit se démarquer de ses concurrents pour conquérir « le monopole de l’usage légitime des ressources politiques objectivées (droit, finances publiques, armée, police, justice, etc.) »9. À l’issue des élections de 2022, le RN est l’un des quatre pôles d’un champ politique structuré par quatre blocs à peu près équivalents : en substance et dans l’ordre, celui d’Emmanuel Macron, celui de l’abstention, celui de Marine le Pen et celui de Jean-Luc Mélenchon10. Le RN y apparaît, selon Daniel Gaxie, comme « un parti marginal, reconnu et stigmatisé » ou « un parti marginal ascendant »11. Mais l’abstention reste le premier « parti » de France12, obérant, scrutin après scrutin, la légitimité des élus. En dépit des appels de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), 67 % des ouvriers et 64 % de ceux dont le revenu mensuel est inférieur à 1250 euros se sont abstenus (IPSOS). La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) cumule 142 députés, ébauchant ainsi la renaissance d’une « gauche de gauche » dans l’espace politique laissé vacant par la décomposition de « la gauche PS-PC », mais sans pour autant reconquérir l’adhésion des classes populaires13 à l’exception des banlieues des grandes villes. Au deuxième tour des élections législatives, la remobilisation espérée des abstentionnistes n’a pas eu lieu, l’abstention - 53,77 % - a même progressé par rapport au premier tour14. Un parti populaire ? Le désarroi provoqué par la progression électorale du RN est également lié aux questions que posent à la fois cette extension de l’abstentionnisme des classes populaires et celle des votes populaires en faveur du RN. Jusqu’à une date récente, l’abstention était restée un phénomène relativement secondaire (autour de 20 % des inscrits) et, de ce fait, peu étudié. En avril 1848, alors que la population était encore pour moitié analphabète, la participation à l’élection de l’Assemblée constituante (au suffrage universel masculin) atteignait 83,6 % des inscrits. Et lors des élections de mai 1936, où le Front populaire l’avait emporté, le taux d’abstention était l’un des plus faibles de toute l’histoire des élections législatives : 15,6 %. De nouveaux records de participation sont atteints au cours des années 1970 où la gauche dispute le pouvoir à la droite : l’élection présidentielle de 1974 où s’affrontent François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing mobilise près de 9 électeurs sur dix (87,3 %) et, lors du second tour des élections législatives de 1978, 84,9 % des électeurs inscrits se rendent aux urnes. Mais, à partir de la deuxième moitié des années 1980, l’abstention s’envole : au deuxième tour des élections législatives de 2007, près de quatre inscrits sur dix s’abstiennent. Aux élections européennes de 2014, on compte 56 % d’abstentions, 50 % aux élections régionales et départementales de 2015, 25 % d’abstentions au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017, 52 % d’abstentions au premier tour des élections législatives de 2017. Ce désintérêt voire cette aversion à l’égard de la vie politique15 revêtent différentes formes : non-inscription, mal inscription, abstention, inégalités croissantes de politisation, votes sans conviction, etc.16 De sorte qu’une « démocratie de l’abstention »17 semble s’être mise en place où c’est l’inégale distribution du vote et de la non-inscription (massivement populaires) qui met en évidence la persistance des clivages de classe18. Comment rendre compte, par ailleurs, de l’essor du vote RN dans les anciens bastions ouvriers du Nord et de l’Est désindustrialisés ou dans « le Midi rouge »Â ? Si nul ne s’étonne de voir un petit commerçant (supposé « naturellement poujadiste ») ou un bourgeois catholique traditionnaliste voter FN, le vote populaire en faveur du RN interpelle à la fois « ceux pour qui le peuple est une cause à défendre »19, ceux qui tendent à « accorder au peuple la connaissance infuse de la politique »20 et, plus encore, sans doute, ceux qui persistent à croire à la vision messianiste de la « classe ouvrière ». Le vote populaire en faveur du RN les confronte à un paradoxe du même genre que celui qu’a étudié Thomas Frank aux États-Unis : Pourquoi les pauvres votent à droite ?21. La déconvenue et la perplexité sont d’autant plus grandes que ce vote populaire en faveur du RN semble valider le point de vue de « ceux pour qui le peuple est un problème à résoudre »22 et consolider le « racisme de classe » de ceux qui assimilent les ressortissants des classes populaires à des « beaufs » machistes et homophobes, racistes et xénophobes, etc.23 La controverse suscitée par le vote populaire en faveur du RN réactive l’alternative classique entre « misérabilisme » et « populisme »24, deux formes de l’ethnocentrisme des classes dominantes25. Seule l’enquête peut dénouer ce genre de controverse en tentant à la fois de cerner l’ampleur, la distribution et l’évolution du vote populaire en faveur du RN, d’en comprendre « les raisons » socialement diversifiées et d’en élucider « les causes », c’est-à-dire de rendre compte de l’ancrage - socialement différencié - de ces diverses « raisons » de voter FN. Objectiver le vote populaire en faveur du RN Mais comment cerner l’ampleur, la distribution et l’évolution du vote populaire en faveur du RN ? Toute tentative de mesure est confrontée à la difficulté d’étudier les rapports entre deux entités mal définies. Dans la mesure, d’une part, où le RN est un « parti attrape-tout », cerner « ce qu’est le RN » au regard de ceux qui votent en sa faveur - « un conglomérat » plutôt qu’un « électorat »26 - est un objet d’enquête. La question renvoie ainsi à l’inventaire des « raisons » de voter RN. Dans la mesure, d’autre part, où « le populaire » n’est plus ce qu’il était encore dans les années 1970, délimiter les contours des classes populaires dans la société française contemporaine rencontre également de nombreuses difficultés27. « La classe ouvrière » a subi une véritable éclipse consécutive à la fois à la désindustrialisation massive, à l’affaiblissement intellectuel et politique du marxisme, à l’effondrement du socialisme « réellement existant », à la débâcle électorale du PCF (« le parti de la classe ouvrière ») et au déclin de la CGT28. Mais si la vision d’un espace social divisé en classes antagonistes s’est progressivement défaite, on peut, néanmoins, mettre en évidence des critères qui justifient le regroupement des ouvriers et des employées au sein des « classes populaires ». Ce label démarque le groupe ainsi constitué des autres groupes sociaux : petitesse du statut professionnel ou social, étroitesse des ressources économiques, éloignement par rapport au capital culturel29.  Certes, ces classes populaires ne sont pas ce que la classe ouvrière n’a jamais été ailleurs que dans l’imagination des intellectuels. Mais, ouvriers et employées (il s’agit de femmes pour 80 % de l’effectif) représentent plus de la moitié de la population active. Relativement cohérentes, ces classes populaires sont néanmoins traversées par de nombreux clivages à commencer par celui entre « established » et « outsiders »30 que creusent l’effritement de la condition salariale, l’extension du chômage de masse, de la précarisation et de l’insécurité sociale qui en résultent31. Force est alors de supposer que les différentes composantes des classes populaires n’ont ni les mêmes raisons de s’abstenir, ni les mêmes représentations du RN, ni les mêmes raisons de voter en sa faveur. Ainsi peut-on comprendre le caractère rudimentaire de données statistiques fondées sur la distinction entre « CSP + » et « CSP - » ou, dans le meilleur des cas, celle entre ouvriers et employées, pour tenter d’objectiver le vote populaire en faveur du RN. En l’état des données disponibles, Patrick Lehingue avait montré en 2016, que, même si les votes d’ouvriers et employées représentaient plus de la moitié des suffrages obtenus par le FN, ce vote FN ne concernait qu’un ouvrier sur sept et que c’était l’abstention - et de très loin - qui était alors le « premier parti ouvrier »32. Outre le progrès spectaculaire du RN aux élections présidentielles, les élections de 2022 montrent que le vote populaire exprimé en faveur du RN se situe entre un peu moins d’un tiers et un peu plus d’un quart des votants de la catégorie et mettent en évidence un ancrage du RN dans les fractions les plus démunies (scolairement et économiquement) des classes populaires33. Quant aux « raisons » de voter RN dans les classes populaires (sans grande compétence ni intérêt politique), on peut supposer que le RN est parvenu à inculquer, outre l’hostilité à des partis politiques interchangeables (« l’UMPS »), une vision du monde qui oppose les « nationaux » aux « étrangers ». Ce clivage « ethno-racial » occulte ainsi les divisions internes au groupe national (la lutte de classes) et fait de « l’immigration » la source de tous les maux (le chômage, la délinquance, le terrorisme) et des immigrés, de « mauvais pauvres » associés à la délinquance et à l’assistance. « Ce que voter RN veut dire » Pour tenter de cerner plus précisément « ce que voter RN veut dire » dans les classes populaires, il faut rompre d’abord avec la convention du sens commun savant qui voudrait que le vote exprime le « choix » d’un programme et de représentants politiques et que, de ce fait, les électeurs pensent ce que pensent leurs représentants qui, eux-mêmes, expriment leur point de vue. L’enquête montre, en effet, que la connaissance des programmes, du personnel et des idées politiques est très inégalement distribuée : y compris chez ceux qui participent aux élections. Plus spécifiquement, l’abstention pose le problème des conditions sociales de possibilité d’une « opinion politique », c’est-à-dire de la compétence sociale et technique que suppose la participation à la vie politique34 : ainsi met-on en évidence une « logique censitaire » de fait35. De façon générale, l’enquête montre non seulement l’inégale distribution de la participation électorale et des compétences politiques, mais aussi celle de « l’intérêt » pour la politique36. Plus précisément, elle établit la relation très étroite entre le capital scolaire et les chances d’avoir une opinion. En fait, la propension à prendre la parole est proportionnelle au sentiment d’avoir droit à la parole37 : elle suppose à la fois une « compétence technique », c’est-à-dire à la capacité de comprendre le discours politique, mais aussi une « compétence sociale », c’est-à-dire le sentiment d’être statutairement fondé à s’occuper de politique. En outre, la professionnalisation du métier politique - maîtrise d’un corpus de savoirs spécialisés et d’un lexique (qui emprunte de plus en plus souvent à la « science » économique) et d’une rhétorique spécifiques - implique une dépossession politique croissante des classes populaires. C’est dire qu’on ne peut pas déduire, par exemple, du vote RN d’un cariste ou d’une femme de ménage leur adhésion au programme du RN. Si ces votes RN n’ont évidemment pas « rien à voir avec le RN », il faut tenter de cerner leurs représentations du vote RN dont le degré de conformité au programme du RN peut être très approximatif : que veut dire celui ou celle qui vote RN ? L’enquête met en évidence la grande dispersion sociale et la volatilité des votes FN : celles et ceux qui votent FN ne constituent pas un « électorat » mais, selon l’expression de Daniel Gaxie, « un conglomérat »38. Contre le racisme de classe et l’ethnocentrisme populiste, ce livre rassemble pour l’essentiel des enquêtes qui, dans différents registres, tentent d’élucider les « raisons » et les causes des votes RN au sein des classes populaires. Ordre d’exposition Dans la première partie, Patrick Lehingue met en évidence deux ou trois « idées reçues »Â sur l’électorat du Front National, Daniel Gaxie souligne les contradictions de sa « résistible ascension » du FN. Julian Mischi montre ce que l’essor du FN doit à « la décomposition de la gauche ». La deuxième partie aborde la question très controversée de la géographie du vote FN, opposant métropoles et périphéries, à travers deux enquêtes ethnographiques : celle d’Emmanuel Pierru et Sébastien Vignon s’intéresse aux territoires ruraux, celle de Violaine Girard aux zones périurbaines. L’enquête menée par le collectif « Focale » met en évidence les effets à long terme des héritages politiques de gauche et des sociabilités syndicales : longtemps après, ils font toujours obstacle au vote FN. La troisième partie, la plus développée, est consacrée aux « raisons » des votes FN des classes populaires. Stéphane Beaud et Michel Pialoux, mettent d’abord en évidence les effets de « l’exacerbation des luttes de concurrence » au sein des classes populaires. Louis Pinto montre comment la promotion d’un « nouvel ordre moral » assure une cohérence implicite du « conglomérat RN ». Stéphane Beaud et Michel Pialoux étudient ensuite le cas d’un couple d’ouvriers confronté aux « désordres du quartier ». Gérard Mauger montre ce que le vote FN peut devoir au « souci de respectabilité » dans la situation de procès où sont prises les fractions « établies » et « marginales » des classes populaires. Romain Pudal, tente d’élucider « l’attrait » qu’exerce le FN sur les sapeurs-pompiers. Enfin, Lorenzo Barrault-Stella et Clémentine Berjaud, s’intéressent aux votes FN de deux jeunes de Lycée Professionnel. La quatrième partie montre qu’en dépit des apparences (Jordan Bardella en « fils du peuple », « immigré » de surcroît), le RN, si l’on s’en tient à la composition de son appareil, est loin d’être un parti « populaire ». Safia Dahani montre qu’il est investi par les cadres du secteur privé (« en haut à droite » de l’espace social) et Guillaume Letourneur que « les petits moyens » échouent à s’y faire une place à la mesure de leurs ambitions. En conclusion, Willy Pelletier témoigne de « l’ethnocentrisme militant » des groupuscules antifascistes et Gérard Mauger et Willy Pelletier s’interrogent sur les conséquences politiques à tirer des enquêtes rassemblées dans ce livre.
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Poutine, l'OTAN et la guerre
BC
AUTEUR Jacques Fath est un spécialiste des relations internationales, des enjeux de la sécurité et de la conflictualité mondiale. Son approche alternative est résolument critique des politiques et des courants de pensée dominants. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ces questions : - « Penser l’après. Essai sur la sécurité internationale, la puissance et la paix dans le nouvel état du monde, Les éditions Arcane 17, 2015  - « Terrorisme. Réalités, causes et mystifications idéologiques », éditions du croquant, 2019 - « Chaos. La crise de l’ordre international libéral. La France et l’Europe dans l’ordre américain », éditions du croquant, 2020. PRÉSENTATION Il est entendu que l’accablante responsabilité d’une guerre ne peut échapper à celui qui décide de la déclencher, de la poursuivre et de l’intensifier en dépit de ses conséquences tragiques, et des risques réels qu’elle fait peser pour l’ordre du monde. Alors que le multilatéralisme, l’ONU, l’exigence diplomatique et de sécurité collective ont déjà tellement reculé dans les relations internationales. Le processus engagé le 24 février 2022 est lourd de signification sur les stratégies et les visées des uns et des autres. Il en dit beaucoup sur les prétentions du régime de Poutine, mais aussi sur les limites auxquelles ses ambitions de puissance néo-impériales se sont rapidement heurtées. Cette guerre en Ukraine, cependant, n’est pas le seul produit des « délires paranoïaques »... d’un seul homme, fut-il Président d’une puissance qui compte, y compris sur le plan militaire. La pensée unique et les caricatures idéologiques qui n’ont cessé d’accompagner ce retour de la guerre en Europe, fait silence sur les trente années d’une page d’histoire déterminante, qui a contribué à réunir toutes les conditions d’une escalade des hostilités et d’un conflit de haute intensité dont le peuple ukrainien paie le prix le plus élevé. Comprendre toutes les causes de cette guerre, comprendre l’erreur stratégique majeure de Poutine, le rôle décisif des États-Unis, de l’OTAN et plus généralement des puissances occidentales est une responsabilité au regard des effets de transformations globales dont ce conflit est porteur quant à la situation internationale et au monde de demain.
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Pratiques écomunistes et dynamiques émancipatrices
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Ce livre écrit à quatre mains est le fruit d'une rencontre entre deux scientifiques militants. Trois exemples concrets sont étudiés : Les entreprises autogérées, en particulier la scopTi créée après les 1336 jours de lutte des Fralib, les maisons du peuple anciennes et les nouvelles créées par le mouvement des Gilets jaunes, les actions environnementales citoyennes contre la pollution d'anciennes mines du bassin cévenol. Les dynamiques mises en oeuvre, différentes dans les trois cas, résultent toujours d'interactions entre les protagonistes et l'entourage. Ces interactions permettent d'affronter les contradictions engendrées par le développement de ces dynamiques dans un contexte capitaliste. Les résultats présentés ici sont autant de pistes de réflexion pour tous ceux qui luttent pour un réel changement de société et, au-delà, pour tous ceux qui s'interrogent sur les potentielles avancées des mouvements en cours.
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Presque rien
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Pourquoi et comment des jeunes se radicalisent, tandis que d’autres, exposés aux mêmes conditions sociales et partageant un sentiment d’injustice, ne se radicalisent pas ? Pourquoi et comment certaines trajectoires aboutissent à l’extrémisme violent, alors que d’autres ne franchissent pas le seuil de la violence ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions à partir d’une recherche ethnographique réalisée durant trois ans dans une prison française. Évitant de porter une attention exclusive à des jeunes dits radicalisés, cette recherche prend en compte une ample variété de profils et de trajectoires de détenus, et ce afin de décrire et d’analyser également des trajectoires de « non-radicalisation ». C’est notamment en raison de cette focalisation conjointe sur ces diverses trajectoires et leur articulation avec les inégalités et le sentiment d’injustice que ce livre se distingue des nombreuses études sur la radicalisation et l’extrémisme violent, réalisées en France depuis la série d’attentats djihadistes de 2015. Par la voix des personnes détenues, ce livre propose ainsi un autre regard sur l’espace carcéral et nous invite à penser autrement la radicalisation et le basculement dans l’action violente. Présentation de l’auteur Bartolomeo Conti est sociologue, chercheur associé à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a été aussi chercheur à l’Institut Universitaire Européen et à l’Université de Berkeley, avant de faire partie du Panel international sur la sortie de la violence à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme. Ses recherches portent sur l’Islam dans l’espace public et sur les processus d’entrée et sortie de la violence. Auteur du livre « L’islam en Italie : les leaders musulmans entre intégration et séparation », il a participé au projet européen Dialogue about Radicalisation and Equality, un des projets phares sur la question de la radicalisation en Europe.
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Qu’ils se servent de leurs armes
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«Â Qu'ils se servent de leurs armes une bonne fois (â¦) On a, je crois, la quatrième armée du monde. Elle est capable de mettre fin à ces saloperies »Â : la sortie martiale d'un célèbre philosophe français dit quelque chose de la brutalité des réactions qu'a suscitées le mouvement des gilets jaunes. On sait que les moments de grande conflictualité sociale polarisent le débat politique. Les gilets jaunes n'auront pas fait exception, alimentant tantôt de vifs espoirs d'émancipation, tantôt l'image inquiétante d'une horde de sauvages assiégeant la République. Face à certains discours outranciers, il est tenant d'épouser le registre de la dénonciation morale. On gagne à les prendre au sérieux  : quelles conceptions de la «Â démocratie », du «Â peuple », de la «Â violence » ou encore de la «Â vérité » ressortent du traitement médiatique des gilets jaunes ? Sous la liberté de ton de l'essai, le livre invite à se saisir des outils des sciences sociales pour décrypter le discours médiatique
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12.00 €
Quand l'extrême droite rêve de faire école
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L'extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C'est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ». Retour à l'ordre, roman national, élitisme, haine de l'égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels... au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l'école : Autorité, Inégalité, Identité. En remontant le fil de l'histoire, en allant voir du côté de l'étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l'extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l'agenda éducatif d'un néolibéralisme de plus en plus autoritaire. Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l'ambition de cet ouvrage est de doter d'outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n'entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires ni surtout laisser l'extrême droite faire école.
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10.00 €
Quand la frontière devient une prison
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Dans un contexte de criminalisation des migrants, cet ouvrage propose une analyse critique de la politique migratoire mise en oeuvre aux frontières de l’Union européenne depuis 2015 jusqu’à nos jours. Ancré dans l’actualité, il permet de comprendre les soubassements juridique, politique et anthropologique d’évènements contemporains tels que la « crise migratoire », la mise en place de « hotspots », ou encore la tragédie des « boat people ». Ainsi, très récemment, en juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants a coulé au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts, alors même que quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l’Union européenne s’accordait sur les principaux volets du nouveau Pacte sur la migration et l’asile, s’inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Egée, considérées ici comme de véritables laboratoires. Par son approche critique, l’ouvrage vise à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d’une politique sécuritaire de contrôle et d’exclusion des étrangers. Il met en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l’enfermement des migrants aux frontières de l’Union. À partir d’exemples tirés de l’actualité juridique, une série d’encadrés pointent également les convergences entre les politiques européenne et française. Par son analyse juridique rigoureuse et son éclairage militant, il s’adresse à la fois aux experts, désireux d’approfondir la thématique de l’enfermement des migrants, mais aussi aux non-spécialistes intéressés par les enjeux actuels des politiques migratoires. Le glossaire en fin d’ouvrage leur permettra d’avoir accès à des définitions claires et concises de concepts et D’acteurs essentiels dans ce domaine. Giulia Gelot : Juriste et militante engagée pour la défense des droits humains.
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12.00 €
Rebelle, toujours
BC
Il est des rencontres fortement improbables qui défient la norme et le bien-penser. Celle que je vais tenter de conter en fait partie. Elle prit sa source dans les profondeurs insondables du hasard, traversa des contrées sauvages et s'installa dans la longue durée alors qu'à l'évidence, elle n'eut jamais dû franchir le cap de l'éphémère. Mon père et ma mère en sont les acteurs. Leur rencontre généra des sentiments multiples et contraires. La douleur côtoya l'humour, la misère ouvrit des parenthèses à la joie de vivre, la sagesse côtoya la subversion, l'amour, inexorablement, céda sa place à la haine. Pourquoi avoir attendu pour évoquer l'histoire douce-amère de ces parents terribles, qui m'élevèrent dans le tumulte et l'incertain ? Sans doute par peur de la mélancolie, ce mélange de fiel et de miel, ce clair-obscur subtil et tenace qui étreint la poitrine. Il m'importait de rassembler dans ce livre ce que furent tout à la fois l'ode et l'élégie, le clair et l'obscur d'une vie.
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12.00 €
Regards français sur l’Islam
BC
La nature de l’islam, la place des musulmans, deux thèmes qui taraudent – et souvent enflamment – les débats de la société française depuis plusieurs décennies. L’ambition de cet essai est de tenter de mettre en lumière l’ancienneté des regards français – car c’est évidemment au pluriel qu’il faut s’exprimer – sur cette religion et sur cette communauté. Quatorze auteur-e-s, spécialistes de périodes et d’aires géographiques différentes, ont cherché à historiciser cette question. Et l’on découvrira, ou l’on aura confirmation, dans ces pages, que bien des jugements et attitudes d’aujourd’hui ont des racines multiséculaires, parfois venues du grand choc que furent les Croisades. Au fil des siècles, intérêt, adhésion et hostilité se croiseront. L’étude couvre la totalité de la période coloniale et s’achève donc à la guerre d’Algérie. Au lecteur du début du XXIe siècle de tirer des enseignements sur l’état actuel du débat sur ces questions.
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20.00 €
Repères (3) pour résister à l’idéologie dominante
BC
La compréhension du mouvement des Gilets jaunes passe par celle des transformations des classes populaires. Il est vrai qu’elles ne sont pas ce que « la classe ouvrière » n’a jamais été ailleurs que dans l’imagination des intellectuels, mais ouvriers et employées représentent encore plus de la moitié de la population active. Par ailleurs, l’effritement de la condition salariale au cours des quatre dernières décennies, l’extension du chômage de masse, la précarisation et l’insécurité sociale qui en résultent ont réactivé la menace de « déstabilisation des stables », creusant le clivage entre « établis » et « marginaux ». Le déclin post-soixante-huitard de la croyance au messianisme ouvrier, l’essor de la « petite bourgeoisie nouvelle » et la promotion de nouvelles causes dont elle se définit comme l’avant-garde permettent de rendre compte de l’invention d’une représentation disqualifiée des classes populaires dont la figure du « beauf » rassemble les stigmates. Ce genre de manifestations de la domination et du mépris de classe engendre à la fois l’humiliation et la colère, souvent tacites, des dominés et un ensemble de pratiques qu’inspire le souci de « respectabilité ». Résurgence inattendue des classes populaires supposées disparues, le mouvement des Gilets jaunes semblait d’autant plus insolite qu’il s’était mobilisé en dehors des organisations syndicales et politiques et qu’il semblait, de ce fait, incontrôlable. La peur des « classes dangereuses » ressurgissait dans les beaux quartiers. La mobilisation des Gilets jaunes était d’emblée confrontée à un déploiement de violence physique et symbolique spectaculaire. L’éventuelle convergence entre les Gilets jaunes et le mouvement de grève contre la réforme des retraites remettait à l’ordre du jour la question de la représentation. Les « black blocs » et la mouvance anarchiste l’élargissait aux thématiques de « l’horizontalité », de « la violence émeutière » et de « l’insurrection ». Gérard Mauger, sociologue, est directeur de recherche émérite au CNRS, chercheur au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CNRS-EHESS-Paris I)
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20.00 €
Résistances africaines à la domination néo-coloniale et impérialiste-
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Cet ouvrage collectif répond à une nécessité impérieuse, celle de mettre en lumière les relations tissées entre pays africains et Union européenne dans la dernière décennie. Dans ce secteur marginalisé, y compris dans la sphère altermondialiste, il s'agit de prendre la mesure des passifs occasionnés par des décennies de relations inégales, spécialement dans la zone francophone. Malgré les bouleversements qui ont mis à bas l'empire soviétique ou celui des USA en Amérique latine, ces relations restent régies par l'ordre néocolonial, sous l'égide d'une caste dictatoriale dite "françafricaine", selon la formule du regretté François Xavier Verschave .
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17.00 €
Résistances au néolibéralisme
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Le capitalisme a toujours transformé les sociétés et su utiliser une partie de la science pour ce faire mais ce qui est nouveau c'est, aujourd'hui, la capacité d'intervention d'un niveau très supérieur qu'a pu acquérir un capitalisme néolibéral devenu à même de transformer les institutions pour asseoir une structure sociale assurant la pérennité de sa domination économique et symbolique. Il importe donc de saisir des effets du néolibéralisme sur les institutions étatiques qui, jusqu'alors, tempéraient la violence du capitalisme, d'analyser ses effets sur les mécanismes de reproduction sociale qui, jusqu'alors, étaient bridés, de décrire ses répercussions, enfin, sur l'univers symbolique où se développent de nouvelles conceptions de l'individu et du monde social. Ceci étant les résistances sont nombreuses. L'objectif de cet ouvrage est de montrer l'importance qu'ont eue les luttes du salariat pour s'opposer à la destruction d'un système de protection sociale.
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20.00 €
Retraites : généraliser le droit au salaire
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La pension des fonctionnaires et les retraites du régime général de la Sécurité sociale ou de certains régimes d’entreprise dits « spéciaux » (EDF, RATP...) sont, en tant que salaire continué, des prémices du salaire attaché à la personne, et non pas au poste de travail. Une telle révolution communiste dans l’institution du travail, la bourgeoisie n’en veut pas et lui oppose depuis 1947 la retraite à points des cadres, étendue à tous les salariés du privé dans l’Agirc-Arrco. Depuis la fin des années 1980, les réformateurs détricotent le salaire continué pour le transformer en revenu différé, calculé sur la base de points de retraite accumulés sur toute la carrière professionnelle. C’est faute de se battre pour l’extension à tous du meilleur salaire continué dans la pension de retraite que les syndicats sont battus depuis trente ans. Cet ouvrage est une contribution à la préparation des futures mobilisations qui seront nécessaires pour contrer les retraites à points.
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15.00 €
Retraites. Saison 2022
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Emmanuel Macron affiche une grande fermeté sur la nécessité de faire une réforme des retraites. Peu lui importe si la justification qu’il en donne aujourd’hui contredit celle de son précédent mandat. Il voulait alors une réforme (prétendument) au nom de l’équité, avec un régime par points. Il veut aujourd’hui ce qu’il refusait fermement, à savoir une réforme paramétrique : reculer l’âge de départ pour faire des économies. Dans la première partie de cet ouvrage, on réfute la présentation d’un financement des retraites menacé, en montrant l’injustice et le coût humain d’un recul de l’âge de départ ou d’un allongement de la durée de cotisation. Refuser ce projet ne signifie pas pour autant se satisfaire de la dégradation continue des retraites sous l’effet des réformes passées : décrochage du niveau de vie des retraité·es, fortes inégalités entre catégories sociales, et entre femmes et hommes : c’est l’objet de la deuxième partie. Enfin, la dernière partie aborde les pistes possibles pour améliorer le système, et souligne l’importance de réfléchir à la question des retraites en lien avec l’emploi, les conditions de travail et plus globalement le projet de société.
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3.00 €
Revue Bifurcation/s n° 1
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15.00 €
Revue Salariat n° 1
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Pourquoi la revue Salariat ? Nicolas Castel Mathieu Grégoire Jean-Pascal Higelé Maud Simonet Le salariat a longtemps eu mauvaise presse. Au milieu des années 1860, dans un chapitre inédit du Capital, Karl Marx écrit : « Dès que les individus se font face comme des personnes libres, sans salariat pas de production de survaleur, sans production de survaleur pas de production capitaliste, donc pas de capital et pas de capitaliste ! Capital et travail salarié (c’est ainsi que nous appelons le travail du travailleur qui vend sa propre capacité de travail) n’expriment que les deux facteurs d’un seul et même rapport ». Qui dit salariat dit capitalisme et inversement. Marx invite ainsi les travailleurs et les travailleuses réuni·es dans la Première internationale, à substituer au slogan « un salaire équitable pour une journée de travail équitable », le mot d’ordre : « Abolition du salariat ! ». Près d’un siècle et demi plus tard non seulement le salariat n’a pas été aboli, mais il est devenu désirable pour nombre d’individus et d’organisations syndicales. Cela ne fait guère mystère : le salariat observé par Marx et ses contemporains n’est plus celui que nous observons aujourd’hui. En tant que rapport social, le salariat a été un champ de bataille. Il a donné lieu à des stratégies d’émancipation qui se sont parfois – souvent ! – traduites en victoires et en conquêtes. Les institutions du salariat que nous connaissons aujourd’hui sont les buttes témoins de ces batailles passées. La revue Salariat nait d’un questionnement : les sciences sociales ont-elles pris la mesure d’une telle transformation ? Certes, l’idée d’une bascule dans l’appréciation du salariat – de condition honnie à statut désiré – est largement partagée : l’inscription puis le retrait de la revendication « d’abolition du salariat » dans les statuts de la Confédération générale du travail sont souvent mobilisés comme manifestation de ce mouvement historique. Mais on peut se demander si la façon dont les sciences sociales conçoivent le salariat a, parallèlement, évolué en prenant toute la mesure de ses transformations historiques qui, précisément, expliquent ce basculement radical d’appréciation. C’est en partant de l’explicitation de ce paradoxe que nous souhaitons introduire le projet intellectuel de la revue Salariat. Pourquoi questionner le « salariat »Â ? Le salariat du xixe siècle n’est pas le salariat du xxe siècle et ne sera pas, on peut en faire l’hypothèse, celui du xxie siècle. Si au premier abord, il s’agit d’un rapport social consubstantiel au capitalisme, on aurait tort d’arrêter là l’analyse : le salariat s’est transformé en devenant, par certains aspects, plus complexe et, par d’autres, plus simple. Le salariat est d’abord devenu plus complexe car le rapport social salariés/employeurs ne s’exprime plus à la seule échelle de la fabrique ou de l’entreprise, ni à celle d’un face à face entre un ou des travailleurs et un capitaliste. Ce rapport se joue à plusieurs échelles comme par exemple la branche et l’échelon interprofessionnel. Il s’est par ailleurs cristallisé dans des institutions et dans le droit. Mais le salariat est aussi devenu plus simple car dans la première partie du xxe siècle, il est encore possible d’associer le rapport salarial à une classe sociale parmi d’autres, la classe ouvrière, dont les luttes, les représentations syndicales, les institutions et le droit, n’engagent pas nécessairement ou pas directement les autres classes sociales. Les paysans, les employés, les professions intellectuelles par exemple peuvent ainsi encore s’imaginer un futur dans lequel – à l’instar des ouvriers mais à côté d’eux – ils pourront construire un droit spécifique, des protections sociales spécifiques et ce, grâce à des organisations syndicales spécifiques. Près d’un siècle plus tard, le salariat s’est généralisé numériquement et la catégorie de salariat a solidarisé des segments de travailleurs et de travailleuses : au groupe social « ouvrier » sont venus s’ajouter le groupe social « employé » ainsi que les « cadres » dont il faut noter que leur intégration au salariat fut un retournement de l’histoire particulièrement significatif. Qui plus est, ces segments de travailleurs et de travailleuses ont été solidarisés dans un même rapport social qui les oppose à des employeurs de façon plus universelle, plus simple et plus claire que par le passé. Ironie de l’histoire ou diversion, c’est précisément au moment où cette confrontation entre deux classes prend sa forme la plus évidente que la lutte des classes est déclarée obsolète. Il nous semble donc qu’au lieu de prendre toute la mesure de ces profondes transformations sociohistoriques du salariat, l’usage de cette notion par les sciences sociales s’est singulièrement appauvri. Pour Marx et ses contemporains – quelle que soit par ailleurs leur sensibilité –, le salariat est d’abord une notion forgée pour identifier, décrire et expliquer une relation économique, un rapport social très androcentré qui apparaît central dans la société du xixe siècle. Pour le dire dans un vocabulaire anachronique, c’est donc avant tout un concept des sciences sociales qui donne lieu à des controverses, des interrogations. Philosophes, économistes, sociologues s’en saisissent comme d’un outil pour décrire le réel qu’ils ont sous les yeux. Un siècle et demi plus tard, force est de constater que le terme salariat n’est plus questionné. Il est très souvent, pour les sciences sociales, une simple réalité juridico-administrative, une « donnée » ne posant pas question et au mieux une catégorie mais rarement un concept. Chacun ou chacune est ou n’est pas juridiquement « salarié » tandis que, statistiquement, l’Insee comptabilise un nombre de « salariés » et un nombre d’« indépendants » puis mesure l’évolution de leur part respective. Que les sciences sociales prennent en considération le fait d’être ou non juridiquement « salarié », par exemple lorsqu’on étudie la condition des travailleurs et des travailleuses des plateformes, est certes important et utile. Mais, à l’instar de ce que pratiquent paradoxalement de nombreux juristes, c’est à un usage plus réflexif de la notion de salariat – qui ne se réduit pas à une catégorie molle – que nous appelons. Cette approche réductrice du salariat comme « donnée » non interrogée s’explique certainement par un mécanisme assez paradoxal : cette forme juridique, salariale donc, est le fruit d’une histoire qui a vu un concept et des théories s’incarner dans le droit9. En effet, ce concept analytique a infusé le droit jusqu’à structurer une grande part des réalités du travail et de ses « régulations » dans une bonne partie de l’Europe continentale, au Japon, aux États-Unis et ailleurs. Cependant, cette cristallisation dans le droit s’est accompagnée d’une baisse du pouvoir analytique du concept, voire d’une neutralisation scientifique d’un concept qui n’est qu’à de rares exceptions10 interrogé. La cristallisation dans le droit s’est ainsi accompagnée d’une vitrification conceptuelle. Dans quels termes a-t-on arrêté de penser la question salariale ? Dans une définition-essentialisation : le salariat c’est la subordination. Et cette définition-essentialisation est sous-tendue par une théorie implicite : celle de l’échange d’une subordination contre une protection. Ce « compromis » – fordien ou autre –, est devenu un cela va de soi ou un implicite théorique, presque un récit mythique des sciences sociales. Les analyses de Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale sont à ce titre souvent mobilisées pour opposer diamétralement deux périodes historiques. Dans la première, le salariat de la révolution industrielle serait profondément asymétrique, l’égalité formelle des parties donnant lieu à une inégalité de fait et au paupérisme. Dans la seconde, un droit du travail et des droits sociaux octroyés par l’État seraient venus compenser cette asymétrie initiale et rééquilibrer l’échange salarial11 : subordination contre protection, « compromis fordiste », « Trente glorieuses » et « plein-emploi » comme nouvelle étape d’un rapport salarial enfin rééquilibré. L’état de « compromis » peut alors plus ou moins implicitement être conçu comme un climax, un optimum indépassable. Dans un tel cadre d’analyse, on sera tendantiellement conduit à ne penser que des reculs – l’« effritement de la  société salariale » – et ce, dans la nostalgie d’un passé glorieux mais malheureusement révolu. Droits octroyés et équilibre de l’échange retrouvé : dans une telle perspective théorique, on le voit, l’univers des possibles du salariat est relativement bien borné par cet état d’harmonie sociale et d’intégration de la classe ouvrière que l’on prête à la période d’après-guerre. Or, pleine de conflits, de conquêtes, d’émancipations, la réalité sociohistorique sur plus d’un siècle dépasse les termes de l’échange et du compromis. Penser ainsi non pas en termes de compromis mais en termes de luttes et d’émancipation, évite de présumer des définitions et limites du salariat. La réalité du salariat a changé parce que des batailles relatives au travail et/ou à la citoyenneté économique et politique ont été gagnées. Oui, le salariat est consubstantiel au capitalisme mais il est traversé en permanence, par des formes de subversion de la logique capitaliste. Le rapport salarial, en ses contradictions et ses puissances, est le point nodal de la lutte des classes et, en la matière, la messe n’est pas dite tant au point de vue des structures objectives que des structures subjectives : rien ne permet de conclure que ce rapport social n’est qu’enrôlement au désir-maître capitaliste12. Si le régime de désir est bien celui de désirer selon l’ordre des choses capitalistes (i. e. une épithumè capitaliste13), il n’en demeure pas moins que depuis la théorisation produite par Marx, tout un maillage institutionnel de droits salariaux subversifs du capitalisme a pris forme au coeur du rapport salarial (sécurité sociale, cotisations sociales, conventions collectives, minima salariaux, droit du travail, statuts de la fonction publique et des entreprises publiques, etc.). En matière de salariat, on ne peut donc en rester à la théorie implicite du xixe siècle et son acquis d’une protection contre une subordination. Ce n’est pas une simple donnée juridique incontestable (être ou ne pas être « salarié ») mais un concept qui doit être discuté, débattu, interrogé, mis en question, caractérisé et caractérisé à nouveau, au fil du temps et des luttes sociales qui s’y rattachent. Si domination, exploitation, aliénation, invisibilisation il y a, il s’agit aussi de comprendre ce qui se joue dans le salariat en termes d’émancipation des femmes et des hommes. Certes, le salariat n’est pas qu’émancipation. Et on peut songer à d’autres possibles pour les travailleurs et les travailleuses que ceux qui s’organisent à l’échelle du salariat. Mais cette dimension émancipatrice ne doit pas faire l’objet d’une occultation. Il nous parait donc nécessaire de saisir le salariat dans son épaisseur sociohistorique, dans les contradictions qui le traversent, les luttes qui le définissent et le redéfinissent, pour éclairer la question du travail aussi bien dans sa dimension abstraite que concrète. On l’aura compris, il s’agit donc ici d’interroger le salariat en lui redonnant toute sa force historique, heuristique et polémique. Le salariat, nous l’avons dit, est devenu un rapport social qui s’exprime à de multiples échelles et qui dépassent de beaucoup le simple face à face évoqué dans la deuxième section du Capital dans laquelle un employeur, « l’homme aux écus », se tient devant un salarié ne pouvant s’attendre « qu’à être tanné »14. Chacune de ces échelles constitue un champ de bataille, avec ses contraintes et ses stratégies d’émancipation spécifiques. À chacune de ces échelles, le rapport social salarial s’exprime dans des collectifs, dans des solidarités et des conflictualités articulées les unes aux autres. À l’échelle de l’entreprise se jouent par exemple de nombreuses luttes pour l’emploi. À celui de la branche, par le biais des conventions collectives, se joue notamment le contrôle de la concurrence sur les salaires entre entreprises d’un même secteur. À l’échelon interprofessionnel et national se jouent l’essentiel du droit du travail et des mécanismes de socialisation du salaire propres à la sécurité sociale ou à l’assurance chômage. Le salariat est donc bien loin de la rémunération marchande de la force de travail du xixe siècle. Les champs de bataille se sont démultipliés tout en s’articulant les uns aux autres. Qu’on pense à l’importance des conventions collectives en termes de salaire et de conditions de travail pour articuler les combats dans l’entreprise et dans la branche. Qu’on pense au rôle d’activation ou au contraire d’éradication des logiques d’armée de réserve que peut jouer un mécanisme d’assurance chômage sur le marché du travail. Qu’on pense également aux mécanismes de sécurité sociale en matière de santé et de retraites en France. Ces derniers se sont constitués en salaire socialisé engageant dans une relation l’ensemble des employeurs et l’ensemble des salarié·es à l’échelle interprofessionnelle là où, dans un pays comme les États-Unis, la protection contre ces « risques » est demeurée liée à la politique salariale d’un employeur à travers des benefits par un salaire indirect mais non socialisé15. Qu’on pense également au salaire à la qualification personnelle qui émancipe largement les fonctionnaires des logiques de marché du travail. Comprendre ce que vit individuellement un salarié ou une salariée hic et nunc, suppose de prendre en considération l’ensemble de ces dimensions collectives articulées, les dynamiques historiques, les luttes, les stratégies et la façon dont l’état des rapports de force sur chacun de ces champs de bataille s’est cristallisé dans des institutions. S’il est un objet qui nous rappelle tous les mois que ce rapport social se joue à plusieurs échelles, c’est bien la fiche de paye. Elle est une symbolisation d’un salaire dit « individuel » ou « direct » en même temps que le lieu d’un « salaire collectif » et ce, à plusieurs égards. En effet, quant à sa détermination, le salaire est particulièrement redevable au collectif. Les forfaits salariaux négociés dans les grilles de classification des conventions collectives de branches et au niveau de l’entreprise ou encore les grades et échelons de la fonction publique sont des éléments structurants du salaire. À cet « individuel » s’ajoute une autre dimension collective dont la fiche de paye fait état, c’est la part directement socialisée du salaire à une échelle nationale et interprofessionnelle via des cotisations ou des impôts. Ces échelles et institutions plurielles ne sont pas réductibles à une fonction de protection légitimée par une subordination mais sont beaucoup plus largement le produit des dimensions collectives et conflictuelles du salaire. Et l’on voit là, pour le dire en passant, ce qu’a d’inepte la lecture marchande et purement calculatoire du salaire, économicisme malheureusement dominant. Derrière la plus ou moins grande socialisation des salaires, c’est la question des modes de valorisation du travail qui se pose : à travers la qualification et la cotisation, le salaire n’a plus grand-chose à voir avec la fiction du prix du travail (cf. infra). Enfin, derrière la maîtrise ou non de cette socialisation, c’est aussi la bataille pour la maîtrise du travail concret qui se joue : c’est-à-dire maîtriser ses finalités, maîtriser la définition de ce qui doit être produit ou pas, maîtriser les moyens et les conditions de la production. Voilà tout ce qu’une lecture en termes de conflictualité et d’émancipation, et non seulement de protection/subordination, s’autorise à penser. Pourquoi une revue ? La revue Salariat est la poursuite du projet intellectuel et éditorial que l’Institut Européen du Salariat (IES) porte depuis sa création en 2008. La revue vise donc à accueillir des contributions qui prendront au sérieux les enjeux du salariat de façon ouverte et contradictoire. Il s’agit de promouvoir des analyses du salariat issues des sciences sociales au sens large (sociologie, science politique, histoire, économie, droit...) mais aussi des débats ou des controverses qui ne s’interdisent pas de tirer des conclusions politiques de ces analyses scientifiques16. La revue est ainsi largement ouverte à diverses disciplines et à une pluralité de registres de scientificité. Les travaux empiriques pourront ainsi côtoyer des réflexions théoriques. Des textes fondés sur un registre très descriptif pourront dialoguer avec des approches plus politiques défendant telle ou telle stratégie d’émancipation. Grâce à ce dialogue qu’on espère fécond, nous entendons mettre la production intellectuelle de la recherche au service du débat public et des luttes politiques et sociales qui se déploient dans les domaines du travail concret et de sa valorisation. Notre revue souhaite ainsi faire vivre le débat intellectuel, le dialogue interdisciplinaire et constituer un espace de liberté scientifique en autorisant des approches diverses et non formatées, ce qui suppose en particulier que le débat puisse s’épanouir le plus possible à l’abri – voire même en dehors – des enjeux relatifs au « marché du travail » académique. Si la revue entend publier des articles d’auteurs et d’autrices dont on apprécie les qualités de chercheurs et de chercheuses, elle dénonce avec d’autres17 la fonction d’évaluation et in fine de classement des recherches et des chercheurs et chercheuses que les politiques de l’enseignement supérieur et de la recherche tendent de plus en plus à assigner aux revues. Nous souhaiterions – autant que possible – ne pas constituer un outil de légitimation supplémentaire d’un « marché du travail » académique dans lequel de jeunes chercheurs et chercheuses – de moins en moins jeunes en réalité... – font face à une pénurie extrême de postes et sont soumis à la loi du « publish or perish » ainsi qu’à l’inflation bibliométrique qui, paradoxalement, nuit à la qualité de la production scientifique. Cela signifie en pratique et entre autres, que nous voudrions rester en dehors de cette logique de « classement » des revues et donc ne pas figurer dans les listes officielles des revues dans lesquelles il conviendrait pour les candidats et les candidates à la carrière académique de publier, les critères bibliométriques permettant aux évaluateurs et aux évaluatrices de se passer d’un travail de discussion sur le fond. Cela signifie également que la composition du comité de rédaction de la revue n’est pas dépendante du statut sous lequel les membres exercent leur qualité de chercheur·se : doctorant·e, titulaire ou non titulaire, chercheur·se dans ou hors des institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous concevons ainsi comme un groupe ouvert à toutes celles et tous ceux qui souhaitent travailler à un projet intellectuel et proposer aux lecteurs et aux lectrices un contenu de qualité, intéressant à la fois d’un point de vue scientifique et d’un point de vue politique. En ce sens, nous proposons plusieurs rubriques pour apporter divers éclairages ou points d’entrée d’un même questionnement puisque nous avons l’objectif de structurer chaque numéro annuel autour d’une problématique commune. La rubrique Arrêt sur image invite à décrypter les enjeux derrière une image choisie, la rubrique Lectures et débats ouvre à la discussion avec des publications académiques ou littéraires et la rubrique Brut est un espace de mise en valeur de données empiriques diverses. Ces manières d’aborder la problématique générale du numéro sont complétées par des articles dans une rubrique plus généraliste, Notes et analyses. Mais ces rubriques, plus largement présentées sur le site web de la revue18, ne doivent pas constituer des carcans et elles sont elles-mêmes susceptibles d’évoluer. Droit à l’emploi ou droit au salaire ? Ce premier numéro est ainsi l’occasion de tester l’intérêt ou la validité de notre parti-pris analytique consistant à penser le salariat comme un concept de sciences sociales à vocation heuristique en dévoilant ses contradictions et ce faisant, des chemins possibles d’émancipation. La question générale que nous posons dans ce numéro est la suivante : qu’est-il préférable de garantir, un droit à l’emploi ou un droit au salaire ? Pour celles et ceux qui restent indifférent·es à une réflexion de fond sur les institutions salariales, cette question n’a pas lieu d’être car « qui dit emploi dit salaire et qui dit salaire dit emploi, garantir l’un, revient donc à garantir l’autre ». Une telle remarque passerait pourtant à côté d’un enjeu essentiel car il y a là – en première analyse et pour la période qui nous occupe, à savoir fin du xxe siècle et début du xxie siècle – deux voies d’émancipation salariale structurées autour de deux grandes familles de stratégies possibles : celles qui concourent à promouvoir l’emploi et notamment le plein-emploi et celles qui s’en départissent et promeuvent un droit au salaire ou font du droit au salaire un préalable. Ce débat, s’il est contemporain, n’est pas totalement nouveau et deux grandes organisations syndicales, la CGT et la CFDT s’en sont emparé avec leurs projets respectifs de sécurité sociale professionnelle ou de sécurisation des parcours professionnels. Il s’agit bien de projets différents dans lesquels l’emploi et le salaire ne recouvrent pas une même réalité. « Emploi », voire même « plein-emploi » peuvent prendre des sens différents et leur éventuelle garantie ne dit rien de la nécessité du salaire ou de ressources au-delà de l’emploi précisément. La question posée dans le présent numéro est donc loin d’être anodine et c’est pourquoi nous y réfléchissons depuis une dizaine d’années19 et la remettons aujourd’hui sur le métier. Et de ce point de vue, l’expérience du confinement a été particulièrement révélatrice de ce que les différentes formes d’institutions du travail produisent en termes de droits salariaux, comme le met en lumière Jean-Pascal Higelé dans une note – révisée – de l’IES que nous publions ici.
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Revue Salariat n° 2
BC
Salariat #2 : Dimensions politiques du salaire Ce numéro de Salariat rassemble des contributions donnant à étudier salaire et salariat à la fois comme enjeux et comme terrains de luttes politiques. Enjeux de luttes, en analysant comment la revendication du salaire ou la réorganisation sous le régime du salariat percutent des activités qui en sont habituellement exclues à l’instar des médecins ou des travailleureuses du sexe. Terrains de luttes, en documentant des expériences originales de réorganisation de l’institution salariale, comme l’expérience historique d’une communauté de travail, ou des luttes qui se jouent dans les zones grises de « l’infra-emploi », du statut de parasubordonné·e aux plateformes de services à domicile. Penser les dimensions politiques du salaire c’est réfléchir à la relation dynamique unissant les formes du salaire et les frontières du salariat : quand l’inscription dans la réalité juridique du salariat participe de la reconnaissance sociale du travail ; quand la lutte pour faire reconnaître une rémunération comme du salaire fait entrer dans un régime de droits ; ou encore, quand le débat sur les formes de la rémunération pose la question du pouvoir sur la valeur économique. Ce faisant, ce numéro revient sur la tension intrinsèque qui fonde l’histoire du salaire et du salariat en articulant deux traditions de pensée, l’une partant de l’idée du salaire comme instrument de l’exploitation, l’autre revisitant le salaire comme support de l’émancipation. Introduction « Au sein, au seuil et au-delà du salariat », par Jean-Luc Deshayes, Florence Ihaddadene, Maud Simonet, Daniel Véron, Claire Vivés et Karel Yon Notes et analyses « L’invention du salariat : le mot et l’objet », par François Vatin « Les épouses méritent-elles leur salaire ? La communauté de travail de Boimondau (1944-1946) », par Ana Carolina Coppola et Guillaume Gourgues « Les études, un travail à salarier ? La proposition de loi sur la rémunération étudiante (1951) », par Aurélien Casta « Médecins en centre de santé : salarié·es non-subordonné·es ? », par Lucas Joubert « Quand le salariat syndical déstabilise les militant·es », par Florence Ihaddadene et Karel Yon « “Parasubordination” et recompositions de la société salariale », par Mara Bisignano « Lutte de classe, féminismes et création. Le statut des artistes dans le grand bain des luttes salariales », par Aurélien Catin Arrêt sur image « Travailler au service de la flemme ? La marchandisation du ménage par les plateformes numériques », par Nicole Teke-Laurent Lectures et débats « Comment mener une grève féministe ? Apprendre de la lutte des CUTE », par Al Caudron « Une sociologie du travail salarié et ses frontières », par Jean-Pascal Higelé « Quand le salariat populaire se mobilise... », par Carole Yerochewski Brut « CATS – Comité autonome du travail du sexe », par Maud Simonet et Claire Vivés
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Revue Savoir/Agir n° 48
BC
Marx et ses héritiers avaient fixé les traits distinctifs d'une approche « classiste » de la société : effort pour appréhender la société de manière globale, rôle primordial accordé aux critères économiques, conception hiérarchique, relationnelle et antagonique des classes. Assimilée et retravaillée, cette approche a nourri la sociologie, en dehors même de la tradition marxiste, et fortement imprégné les discours sur le monde social jusque dans les années 1970. Si, pour de multiples raisons, le concept de classe sociale a ensuite perdu sa centralité, les approches en termes de classes semblent aujourd'hui retrouver droit de cité. C'est à ce « retour des classes sociales » dans le discours sociologique que ce numéro aimerait contribuer en proposant un ensemble de contributions mobilisant ou discutant l'outil « classe » et l'approche « classiste ».
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Revue Savoir/Agir n° 49
BC
Ce deuxième volet du dossier sur les classes sociales aborde quelques-uns des enjeux conceptuels et politiques d’une approche en terme de « classes ». Postulant qu’en délaissant cette approche la sociologie s’est privée d’un ensemble de questionnements, de notions et de résultats forgés par une longue tradition de recherche, il propose une série de contributions démontrant, à partir de points de vue variés, la fécondité des outils conceptuels « classistes » pour saisir et analyser les dynamiques sociales du présent. Il soulève enfin quelques questions plus immédiatement politiques, en interrogeant la capacité de mobilisation (partisane et syndicale) des « classes populaires », et en reposant, contre les fausses évidences de la stratégie « populiste », la (vieille) question des « alliances de classes ».
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Revue Savoir/Agir n° 50
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Comme stupéfiants, les drogues représentent un chiffre d'affaire mondial de 243 milliards d'euros, S'il s'agissait du PIB d'un pays, il le placerait au 21ème rang économique mondial, juste derrière la Suède. L'objet est d'interroger la manière dont les drogues travaillent l'ordre social et comment celui-ci façonne en retour leurs productions, leurs circulations et leurs usages. Au-delà de considérations pathologisantes, il cherche à analyser la construction des catégories d'entendement du phénomène stupéfiant, dans ses représentations sociales et ses croyances. Il s'agit d'interroger la façon dont les drogues produisent des ordonnancements du monde, dans ses versants économiques bien sûr, mais aussi dans ses versants sociaux. Les approches tant historiques, sociologiques, juridiques qu'économiques et sanitaires seront mises à contribution, en embrassant un champ géographique vaste allant de l'Asie aux Amériques en passant par l'Europe.
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Revue Savoir/Agir n° 51
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La « start-up » n'a rien de neuf. Pourtant, en France comme dans tous les pays où les pouvoirs publics espèrent stimuÂler la croissance par l'innovation technologique et « l'écoÂnomie de la connaissance », elle est érigée en modèle d'organisation désirable – et pas seulement pour les entreÂprises. Les rhétoriques de la « disruption » et de l'innovaÂtion « de rupture » justifient ainsi les dépenses injectées dans ces jeunes entreprises promises à un bel avenir. Les idéologues, « évangélistes » de la high-tech et les responÂsables politiques y voient à l'unisson un horizon vertueux, sinon indépassable. Au même moment, les « start-up nations » apparaissent dans le monde, et l'expression d'inoculer dans les consciences une certaine vision néolibérale du travail, de l'économie et de l'action publique (-privée). Le tableau n'est pas complet mais il permet de reconstituer le processus par lequel s'est imposé ce mot d'ordre et d'outiller une critique sociale de ces réalités.
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Revue Savoir/Agir n° 52
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La psychiatrie publique occupe, depuis 2019, le haut des agendas politique et médiatique. Les professionnels dénoncent leur fatigue de la gestion de la pénurie, l'emprise croissante des neurosciences ou, très récemment, l'insuffisance de lits pour faire face aux conséquences psychiatriques du confinement. Ce numéro croise les regards d'acteurs impliqués dans la critique publique de l'étranglement progressif de la psychiatrie publique et ceux de chercheurs en sciences sociales afin de dépasser la paresse intellectuelle qui n'envisage les phénomènes sociaux que dans le cadre étroit de l'actualité. Qu'est-ce qui est réellement inédit dans la situation actuelle et qu'est-ce qui relève de dynamiques de moyen terme ? Qu'est-ce qui ressortit aux transformations des rapports de force internes au champ médical des bouleversements plus larges des catégories dominantes de perception et d'action ? C'est à ces questions que ce dossier se propose de répondre.
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Revue Savoir/Agir n° 53
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La Grande-Bretagne s'impose aujourd'hui comme l'un des moÂdèles de la gouvernance pour l'enseignement supérieur franÂçais, autant du point de vue de la gestion des flux étudiants que des modes de production, de financement et de diffusion de la recherche. Ce point de vue français, lié à l'attrait que les élites politico-administratives éprouvent pour les systèmes fondés sur le New Public Management, ainsi qu'au poids de la langue anglaise dans la globalisation académique, masque pourtant la diversité des pratiques des universitaires et des effets des réformes dans les institutions. Il s'agit d'éclaircir les effets de la transformation des modes de gouvernance sur le fonctionnement des universités et de la recherche. Comment « fait-on de la science » dans les universités britanÂniques aujourd'hui, a fortiori dans un contexte néolibéral ? Que signifie « faire des sciences sociales » en Grande-Bretagne ? Quelle est la place des sciences sociales dans l'espace public britannique ?
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Revue Savoir/Agir n° 54
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Avec la crise de la Covid-19, une grande partie des travailleurs indépendants dépendant du marché des biens et services se sont retrouvés sans ressources avec l'arrêt de leur activité. Les droits salariaux assis sur le poste de travail ont pu, pour leur part, jouer leur rôle pour protéger les travailleurs. Mais ils ont aussi montré leurs limites. Durant le confinement, le maintien du lien à l'emploi grâce aux mesures de "chômage partiel" a permis de maintenir les salaires à hauteur de 84 % du salaire net et les droits liés à l'emploi. Les chômeurs ayant acquis des droits dans l'emploi ont vu leurs droits à l'assurance chômage prolongés, dans des conditions d'accès cependant de plus en plus excluantes. En revanche, la sécurité des revenus dans le cadre de l'emploi a été assez peu efficace pour les salariés en emplois précaires. Les intérimaires n'ont pu bénéficier du chômage partiel et ont vu s'effondrer le nombre de leurs missions .
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Revue Savoir/Agir n° 55
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La définition de la situation actuelle – faite de fortes tensions sociales, lois d'exception dans un contexte de danger terroriste et sanitaire, usage d'une force démesurée contre des manifestants ou de simples citoyens avec pour bilan un nombre effroyable de blessés, mutilés et de décès, multiples atteintes aux libertés publiques, décisions sans délibération et négociation, maltraitance de migrants, réfugiés, exilés, adultes comme enfants – mobilise très largement avec des représentations contradictoires qui témoignent à la fois d'une incertitude généralisée et d'une transformation de la délimitation de ce qui est acceptable ou non en démocratie. Autoritarisme libéral, démocratie autoritaire ou démocratie illibérale ? Les labels se multiplient pour qualifier des régimes hier rangés sans hésitation de « dictature » et pour brouiller des frontières : qu'est-ce qu'une démocratie sans libertés publiques ou sans un espace public où sont débattues les questions du « bien vivre ensemble » ?
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Revue Savoir/Agir n° 56
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La crise économique induite par la pandémie de COVID-19 s'annonce déjà d'une ampleur considérable. Les mesures de confinement, inédites dans l'histoire moderne, donnent aux processus en cours un caractère singulier. Pourtant cette crise n'est pas un simple accident mais prolonge une crise structurelle du capitalisme. Celle-ci agit comme un révélateur des pratiques de financiarisation qui ont fragilisé les systèmes de santé et accru la vulnérabilité des populations. La pandémie a ainsi renforcé des processus que la crise de 2008 avait déjà mis en exergue : endettement généralisé, fragilités bancaires, etc. Cette crise peut être vue aussi comme un «Â moment effervescent », un moment de flottement et de contestation des schémas de pensée et des pratiques établies. Les faillites d'entreprises et l'endettement public ont conduit les banques centrales et le Fonds monétaire international à faire des annonces en profond décalage avec la pensée dominante, mais suscité aussi des résistances
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Revue Savoir/Agir n° 57
BC
La représentation du monde social et/ou de tel ou tel «Â problème social » est un enjeu de luttes perpétuelles entre politiques, journalistes et chercheurs en sciences sociales. De ce fait, l’enquête sous toutes ses formes - argument central d’allure plus ou moins scientifique en faveur de telle ou telle représentation mise en avant - est elle-même un enjeu permanent de luttes symboliques. Ce dossier aborde différentes modalités de la pratique de l’enquête et des problèmes qu’elle soulève : l’enjeu crucial de «Â la construction d’objet » (Louis Pinto, Marie-Pierre Pouly), les usages de la statistique dans la pratique de l’enquête (Frédéric Lebaron), les usages des sondages (Gérard Mauger à propos de Daniel Gaxie), la portée et les limites des «Â études de cas » (Stéphane Beaud), l’enquête sur soi-même (Gérard Mauger à propos de Rose-Marie Lagrave), l’enquête au passé (Christian Topalov), une enquête inédite en français de Norbert Elias (traduction de l’allemand par Antony Burlaud.
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Revue Savoir/Agir n° 58
BC
Pour la première fois, la revue Savoir/Agir a fait un large appel à articles dans les réseaux de recherche en sciences sociales dans le but de d’éditer ce numéro Varia. Cet appel concernait tout objet de recherche et était destiné à toute chercheuse et tout chercheur en sciences sociales, quel qu’il/elle soit, mais s’inscrivant dans l’esprit de la Charte de Savoir/Agir. Comme nos lecteurs le savent, la revue Savoir/Agir n’est pas une revue comme les autres, dans la mesure où elle est explicitement « scientifico-politique » et « socio-logiquement » engagée. Les chercheuses et chercheurs qui l’animent constituent un intellectuel collectif autonome qui cherche à établir des liens solides et durables entre les sciences sociales, la critique des différentes formes de domination et les forces progressistes. Cet appel inédit aux membres de la communauté scientifique est appelé à se poursuivre pour une édition régulière de numéros Varia, qui s’intercaleront entre les numéros plus classiques
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Revue Savoir/Agir n° 59-60
BC
« L’université n’est pas une entreprise ! ». Ce slogan a scandé les dernières mobilisations contre les réformes des universités, qui se sont multipliées ces dernières décennies. Pourtant, à y regarder de plus près, force est de constater que l’enseignement supérieur et la recherche se distinguent de moins en moins des entreprises dans ses modes de gouvernance : la collégialité se voit concurrencée par la centralisation du pouvoir dans les mains de gestionnaires, l’autonomie par l’évaluation constante et le financement sur projet, ou encore la solidarité par un morcellement croissant des corps des salarié-e-s et de leurs intérêts respectifs. Ce numéro propose ainsi de revenir sur ces métamorphoses, de leur esprit à celles et ceux qui les appliquent et les vivent au quotidien. Les articles qui le composent peuvent ainsi contribuer à éclairer, par mosaïques, certains éléments de ces transformations universitaires et dégager les dynamiques de leurs appropriations, des accommodements et des résistances qui ne manquent pas d’advenir. En s’interrogeant tout d’abord sur les savoirs qui ont présidé à ces métamorphoses et sur les modalités de leur circulation et de leur application au sein des universités et des organismes de recherche, le numéro entend revenir sur la séquence des réformes des universités de ces dernières décennies. Quand on constate la convergence des réformes et qu’on en dégage un « esprit », quand on parle de « modèles » d’universités qui se diffusent, il reste difficile de saisir empiriquement ce qui circule et de quelle manière. Quentin Fondu, Mélanie Sargeac et Aline Waltzing retracent ainsi l’histoire du programme de gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016), qui contribue à créer de nouveaux savoirs sur et pour la gestion des universités, et à former de nouveaux agents du monde académique, dépositaires à la fois d’une légitimité scientifique et d’un pouvoir administratif. Christophe Charle retrace quant à lui les difficultés réformatrices auxquelles s’est trouvé confronté le pouvoir politique au cours des soixante dernières années en France : il en conclut notamment au morcellement grandissant des corps enseignant et administratif au sein de l’université, marqué en particulier par l’augmentation de la précarité, ce qui rend désormais difficile toute perspective de revendication collective. En prenant pour objet les rapports à l’origine de ces réformes, Joël Laillier et Christian Topalov montrent que les réformes en question, loin d’être inefficaces, ont contribué à une refonte en profondeur des modalités d’organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Toutefois, c’est surtout la description chronologique de ces reconfigurations qui leur permet a posteriori d’en dégager leur doctrine commune. Cet « esprit » de la réforme, dont la cohérence ressort après coup, doit également être appréhendé au travers de ses relais nationaux et locaux, qui permettent son application à ces différentes échelles. Pour suivre cette « chaîne d’actions réformatrices », Etienne Bordes prend pour objet la Conférence des présidents d’université et ses métamorphoses. Au départ marqué par une forme d’autonomie et de collégialité, elle fonctionne depuis quelques décennies davantage comme une courroie de transmission de plus en plus directe entre ministère de l’ESR et établissements. À une autre échelle, Mathieu Uhel montre le rôle charnière de l’encadrement intermédiaire dans la transformation de l’université de Caen : fort d’un pouvoir grandissant et de formations de plus en plus spécifiques – souvent assurées par des organismes privés –, ils échappent aux règles de collégialité qui prévalaient antérieurement au sein de cet univers pour appliquer un management plus vertical et descendant. Audrey Harroche s’intéresse également aux personnes qui se font les relais, plus ou moins volontaires, des politiques d’excellence dans les établissements labellisés « Idex »Â : elle observe que, dans un contexte de manque de moyens structurels, les perdants du jeu de l’excellence ne s’y opposent pas, dans l’espoir d’y gagner un jour. Si ces transformations ont en premier lieu des conséquences sur les conditions de travail des personnels de l’ESR et sur les étudiant-e-s, elles déterminent également des métamorphoses plus profondes, des modalités de financement et des représentations sur le monde universitaire. Revenant sur la fusion des différentes universités à Strasbourg en 2008 et sur le poids grandissant des appels à projets dans le financement de la recherche, Jay Rowell revient sur la marginalisation des sciences humaines et sociales (SHS) qui en a découlé, insuffisamment dotées et adaptées à ces nouvelles formes de mise en concurrence des personnes et des disciplines. Rogue ESR et Camille Noûs, enfin, nous enjoignent à la résistance collective, face à la passivité voire au cynisme : on ne tire jamais aucune épingle de ce jeu-là et, plus encore, on se retrouve parfois, bien malgré nous, les relais de ces réformes et de leur esprit. D’où la nécessité d’y réfléchir ensemble et de lutter de concert.
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Revue Savoir/Agir n° 63
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Dossier « Sociologie et Politique » Savoir/Agir, n°63, printemps 2023 (Gérard Mauger, coord.) Parce qu’elle cherche à représenter et à rendre compte du monde social ou de tel ou tel de ses aspects, la sociologie est inévitablement prise dans les luttes symboliques (scientifiques, politiques, médiatiques) qui ont pour enjeu la vision légitime du monde social. C’est pourquoi l’engagement sociologique n’est au fond qu’une façon de tirer les conséquences d’un état de fait. Mais cette forme d’engagement porte elle-même à conséquences. Outre qu’elle implique la défense de l’autonomie de la recherche contre les tentatives récurrentes d’arraisonnement politique, elle impose un devoir de réflexivité qui a pour corollaire un devoir de scientificité. Le souci de préserver la spécificité de l’engagement sociologique impose, en effet, de ne pas réduire la tâche du sociologue à celle d’un militant comme un autre. Il ne s’agit pas seulement, en effet, de positions à prendre ou d’indignation à faire entendre, mais de choses à savoir et à comprendre. C’est pourquoi l’engagement sociologique, loin d’affranchir des contraintes et des compétences exigées des chercheurs, implique la défense des valeurs de vérité et de désintéressement qui sont celles de la science. Avec des contributions de Stéphane Beaud, Vincent Dubois, Michel Koebel, Frédéric Lebaron, Brice Le Gall, Kil-ho Lee, Gérard Mauger, Louis Pinto, Marie-Pierre Pouly, Arnaud Saint-Martin, etc.
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Revue Savoir/Agir n° 64
BC
Dossier de la revue Savoir/Agir n°64 – Printemps 2024 Les Jeux olympiques et paralympiques font l’objet d’une contestation de plus en plus affirmée et organisée. Ils constituent un méga-événement sportif planétaire dont la visibilité médiatique attire encore métropoles et pays correspondants (mais pour combien de temps ?), malgré les dépenses somptuaires qu’ils occasionnent, et les dépassements budgétaires parfois énormes qu’ils provoquent. Ils constituent ainsi des enjeux financiers mais surtout symboliques dans lesquels la place des citoyens reste minime, loin des discours qui leur promettent une participation active et des retombées mirobolantes. À l’occasion de l’accueil des Jeux à Paris en 2024, ce dossier explore les enjeux en termes financiers, politiques, médiatiques et d’aménagement de cet événement et compte lever les voiles qui le rendent opaque vers l’intérieur et brillant vers l’extérieur.
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Revue Zilsel n° 10
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Astronomie populaire au 19e siècle, expertise techno-bureaucratique sur les polluants de l’air, enseignement de l’économie en Suisse, place et fonction de la métaphore scientifique, genèse et réception de la collapsologie : le sommaire assume, comme à chaque fois, un éclectisme de bon aloi en même temps qu’une exigence de rendre raison de développements scientifique dans la société. Dans le même esprit, un dossier est construit sur la base d’une importance conférence – traduite et éditée – du sociologue Anselm Strauss donnée en Suisse en 1975. C’est un bon prétexte pour expliciter les lignes de force d’une approche de l’enquête en sciences sociales qui a particulièrement essaimé en études sociales des sciences. Zilsel est également ravi d’intégrer un entretien au long cours avec l’historienne des sciences Ilana Löwy, dont les apports nombreux sont situés au gré des étapes d’une carrière marquée par des recherches pionnières et des influences durables.
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Revue Zilsel n° 11
BC
Des études approfondies du commerce des aviations de chasse, les expéditions d’observation des passages de la planète Vénus au 18e siècle, ou la formation du jeune Bourdieu. Un dossier, coordonné par Jérôme Lamy et Sébastien Plutniak, fait le point sur les relations entre la science et l’anarchie. En même temps qu’il fait le point sur l’état des connaissances, il met l’accent sur des figures de cet alliage, par exemple Paul Feyerabend ou André « Dédé-la-science » Langaney. La rédaction poursuit également son travail d’exploration des archives en dépoussiérant un texte du philosophe belge Léo Apostel, particulièrement dense et publié en 1977. Un autre texte important de Jacques Bouveresse paru en 1985 interroge les fondements de l’intelligence artificielle. Un entretien avec l’historien Christophe Charle, au titre volontiers provocateur (« Les débats épistémologiques en histoire, c’est toujours un peu du théâtre »), met en lumière les séquences et progrès d’une longue et fructueuse carrière. Des notes critiques complètent le sommaire, qu’introduit un éditorial invité d’Arnaud Fossier sur les conditions de production de la vérité en histoire, dans un contexte de mise en question du métier d’historien par quantité de faussaires qui prétendent dire le vrai sur le passé.Â
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Revue Zilsel n° 12
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Des expéditions d’observation des passages de Vénus au 18e siècle à la sociologie de la connaissance de Mannheim, jusqu’à la commercialisation de la recherche canadienne. Un dossier est consacré à la somme d’Alain Testart, Principes de sociologie. C’est l’occasion d’en attester la fécondité et l’importance pour la discipline. La réédition d’un article méthodologique de l’historienne et philosophe des sciences Hélène Metzger paru en 1933 permettra de réinvestir une question qui inquiète quiconque s’affronte au matériau historique : « l’historien des sciences doit-il se faire le contemporain des savants dont il parle ? » Un entretien avec l’historien et philosophe des techniques Hélène Vérin apportera de nouvelles pièces à la compréhension collective de l’histoire de ces spécialités. Enfin, après une étude exploratoire de la construction politique de la « super fusée » de la NASA censée véhiculer le retour sur la Lune, des recensions critiques feront vivre l’épreuve de la disputatio.
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Revue Zilsel n° 9
BC
Cette nouvelle livraison de Zilsel propose une variété de recherches portant sur les sciences et les technique. Elle comprend un dossier sur les « savoirs pratiques », non directement classées dans la rubrique de la science la plus pure, mais pas moins intéressants en ce qu’ils construisent autant de prises sur le monde (pédagogie antiautoritaire, boxe, pratique abortive militante, fab lab, gantiers-parfumeurs, etc.). Le sommaire compte également une correspondance inédite entre Norbert Elias et Pierre Bourdieu, qui permettra de découvrir la progressive construction d’une relation scientifique et amicale entre deux géants des sciences sociales. Un entretien avec le mathématicien et économiste E. Roy Weintraub permet d’approcher les coulisses de l’histoire de la pensée économique et ses rapports avec les études sociales des sciences et techniques. Une série d’études critiques clôt ce numéro 9, alternant entre l’exercice de la restitution et la disputatio.
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Riposter à un crime d'État
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Le 17 octobre 1961, alors que les pourparlers qui devaient déboucher sur les Accords d’Évian étaient engagés, la manifestation organisée par la fédération de France du FLN à Paris et en région parisienne, pour desserrer l’étau du « couvre-feu ethnique » qui était imposé aux « Français musulmans algériens », est violemment réprimée par la police placée sous les ordres du préfet Papon. Des centaines de morts ont endeuillé ce qui a constitué, selon des historiens britanniques, « la répression la plus meurtrière d’une foule désarmée dans toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale ». Il faudra de longues semaines pour que, le 18 novembre puis le 12 décembre, la gauche se rassemble enfin dans la rue derrière les mêmes mots d’ordre. Après l’indépendance algérienne, un travail de mémoire se fera pour briser l’omerta sur la répression du 17 octobre 1961. Mais paradoxalement, il passera sous silence le rôle du PSU pour riposter à ce crime d’État et le dénoncer.
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Routes africaines de la migration
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Routes africaines de la migration. Dynamiques sociales et politiques de la construction de l’espace africain. Les migrations africaines sont le plus souvent perçues au travers d’un prisme européen, et construites comme un inéluctable mouvement de population du Sud vers le Nord – quand il n’est pas simplement présenté comme une « invasion ». Les contributions réunies dans cet ouvrage entendent battre en brèche ce qui n’est, au mieux, qu’une simplification marque d’ignorance ou, au pire, un discours politique situé dans le sillage de la détestation voire de la haine. En s’intéressant aux migrations des Africain.e.s à l’intérieur de l’Afrique, dans une perspective résolument pluridisciplinaire et multi-située, réunissant des chercheur.e.s des deux rives, ce travail collectif n’entend pourtant pas faire l’impasse sur les tensions entre marginalisation et intégration des Africain.e.s au cours de leurs mobilités au sein de leur continent, parfois aussi parsemées de violences multidimensionnelles exercées ou subies. Néanmoins, cette construction de l’Afrique par les Africains relient entre eux des espaces différenciés via le travail, la technologie, l’habitat, le nomadisme, l’éducation, les solidarités pour créer tant des lieux que des réseaux qui maillent du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest un continent d’une complexité régulièrement négligée, si ce n’est escamotée. Ont participé à cet ouvrage : Emmanuel Alcaraz, Filippo Bignami, Blaise Bitegue dit Manga, André Bourgeot, Jeanne Bureau, Salim Chena, Annelie Delescluse, Imane El Fakkaoui, Gilles Ferréol, Moha Ennaji, Aissa Kadri, Nasima Moujoud, Zohra Omar Moussa, Joëlle Palmieri, Seydou Lankoande, Oriol Puig Cepero, Niandou Touré, Salimata Traoré. Table des matières - « Introduction », Salim Chena et Aïssa Kadri - « L’Afrique des Africains. Perspectives comparées au travers des migrations », Salim Chena Première partie Des migrations entre marginalisation et intégration - « Afrique du Sud : la xénophobie et le sexisme, un héritage de la colonisation et de l’apartheid », Joëlle Palmieri - « Les migrants subsahariens en Tunisie : migrants en transit ou minorité en formation ? », Emmanuel Alcaraz - « Les insertions urbaines des migrants camerounais dans la ville d’Oran (Algérie) : habitats et lieux de sociabilité », Jeanne Bureau - « Migrantes subsahariennes à Casablanca entre activité commerciale et intégration socio-économique », Imane El Fakkaoui - « Les activités des migrants subsahariens au Maroc au prisme du corps » OU « la mort des Subsahariens au Maroc », Annelie Delescluse - « Coopération culturelle et mobilité internationale pour études des Maliens au Maroc et en Algérie », Niandou Touré - « Les migrations intra-africaines : une approche interculturelle. L’exemple gabonais », Blaise Bitegue, dit Manga, et Gilles Ferréol Deuxième partie D’une région à l’autre : construction de l’espace, communautés et circulations - « Solidarités et circulations entre l’Anti-Atlas et Casablanca. Des dynamiques de genre et de générations », Nasima Moujoud - « Mobilités et flexibilité dans deux sociétés touarègues », André Bourgeot - « Sur les rives de la mer Rouge, Djibouti, une plaque tournante de mouvements de population », Zohra Omar Moussa - « Indicateurs d’éducation dans les pays de l’UEMOA dans un contexte de crise sécuritaire : rôle des transferts de fonds des migrants », Seydou Lankoande et Salimata Traoré - « Migrants and mobile people: tracks and patterns of platform urbanization in the city of Fès », Moha Ennaji et Filippo Bignami. - « L’Union européenne au Niger et les Nigériens en Europe : mobilités et frontières », Oriol Puig Cepero - « Conclusion », Salim Chena et Aïssa Kadri
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Santé. Les inégalités tuent
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Le niveau de santé de la population, complet état de bien-être physique, mental, social et environnemental, dépend en pratique de tous les domaines de la vie sociale, économique et environnementale. La santé constitue la résultante de l’interaction entre de nombreuses composantes, la modification ou l’altération de chacune d’entre elles retentissant sur les autres et sur la façon dont elles se conjuguent. Qu’il s’agisse de l’éducation, des revenus, de l’activité professionnelle, de l’insertion socio-économique, des conditions d’habitation, de comportements potentiellement délétères pour la santé tels que la consommation de tabac et d’alcool, de l’accès aux services de santé..., tous ces déterminants de la santé et bien d’autres encore sont en étroite complémentarité. Que l’un d’entre eux voit sa distribution modifiée dans la population, quels qu’en soient la raison et le sens, et c’est la santé de nombre d’individus qui risque d’être modifiée, pour le meilleur ou pour le pire
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Savoir et agir
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En 2007, la France s'engage dans une « révolution libérale » sous l'égide de Nicolas Sarkozy. L'Europe ambitionne alors de devenir rapidement « l'économie la plus dynamique et la plus compétitive du monde ». C'était compter sans le déclenchement de la crise financière. Dès 2010, la zone euro plongée dans les affres du désendettement public et de l'austérité budgétaire, qui prennent une forme aigüe en Grèce. Les États-Unis voient leur hégémonie de plus en plus fortement contestée, jusqu'à devenir, à partir de 2016 et de l'élection de Donald Trump, un foyer central de remise en cause du libre-échange et de la mondialisation des marchés. La période est marquée par la Chine, les « révolutions arabes » et le terrorisme islamiste. Des changements profonds bouleversent l'ordre social : la remise en cause de la domination masculine et des discriminations, montée du racisme, des idéologies d'extrême-droite et des discours réactionnaires. L'enjeu écologique devient le problème public central.
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Science du passé, politique du présent
BC
À rebours du sens commun et de certains travaux universitaires, qui voient l’histoire et les historiens comme des victimes de l’instrumentalisation politique du passé, ce livre étudie les modalités de la participation active des historiens à ces usages. Incontournables dans les débats politiques et médiatiques, présents dans les conseils scientifiques d’une variété d’institutions publiques, parfois mêmes élus ou conseillers du prince, ils apportent un concours indispensable à la politisation des discours sur le passé. Cette participation est étudiée à partir des politiques historiques portant sur les passés dits totalitaires (nazi et communiste) en Pologne, qui sont appréhendées à deux niveaux. Celui des pouvoirs publics, qui tentent d’exercer un contrôle sur la recherche historique, auquel les historiens doivent s’adapter en élaborant des stratégies variées. Et celui des historiens eux- mêmes, dont le travail et les engagements intellectuels renvoient aux concurrences spécifiques au m
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20.00 €
Sociologie des déclenchements d'actions protestataires
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Les déclenchements de manifestations, grèves et autres protestations collectives ne sont pas le fruit d’une goutte d’eau de trop ou d’une étincelle. Ils reposent sur des ituations dans lesquelles des individus, quelles que soient leurs motivations initiales, se préoccupent essentiellement de ne pas se trouver seuls à agir. Les interactions où se joue le passage à l’action sont marquées par de nombreuses tentatives d’anticipation des comportements d’autres personnes, basées sur des tâtonnements et sur la reconnaissance de clichés ou traditions de mobilisations. S’appuyant sur plusieurs études de cas et construisant un cadre théorique dérivé des traditions interactionniste et constructiviste, cet ouvrage permet de comprendre finement les ressorts des déclenchements d’actions collectives. Il apporte aussi de nouvelles pistes pour les anticiper ou les réaliser, que l’on soit chercheur ou militant.
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15.00 €
SOS École Université
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Depuis une décennie, enseignant·es, publics, citoyen·nes, sont confronté·es à une avalanche de réformes à base économiste et technocratique, qui, à défaut de légitimité, sont souvent imposées par la force. Il devient urgent de résister à cette «âculture de la violence » instituée sous différentes formes, ainsi qu'à la sélection sociale qui en est la motivation et qui conduit au sacrifice des nouvelles générations. À l'heure de la mondialisation, l'émergence d'un «Â capitalisme cognitif » discrimine les savoirs en fonction de leur degré de rentabilité,. La progression d'un nationalisme xénophobe entrave l'élaboration d'une culture commune. Cet ouvrage a été rédigé par une équipe interdisciplinaire et intersyndicale. Ses membres exercent dans diverses villes, Lille, Marseille, Nantes, Paris, Rennes, Toulouse. Ils sont universitaires, ou responsables dans l'enseignement, l'inspection, la protection des personnelsâ¦
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18.00 €
Sur l’État parlementaire. Mélanges en l’honneur de Bernard Lacroix
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L’État parlementaire est une configuration singulière, au regard de l’histoire sociale et politique comparée dans la longue durée, dont on mesure aujourd’hui les écueils et les fragilités. Tout à la fois entreprise de domination politique visant à l’expression et au contrôle du « peuple » suivant des normes et des formes autorisées, et entreprise de légitimation du « suffrage » face aux pouvoirs temporels et spirituels dominants, l’État parlementaire a connu de nombreuses vicissitudes du XVIIIe au XXIe siècle. Cet ouvrage collectif explore ces processus et bifurcations. Il permet de mieux comprendre les conditions d’institutionnalisation pratique et idéologique de l’État parlementaire, à travers la genèse du parlement lui-même, mais aussi des partis, des élections, ou encore des sciences de la politique. Il permet aussi de comprendre les différents moments de remise en cause de ces institutions, et plus généralement de cette configuration. Cet ouvrage rend ainsi hommage au travail pionnier de Bernard Lacroix qui a forgé ce concept et initié une série de travaux scientifiques qui font encore aujourd’hui référence. Les processus de longue durée, comme la politisation, rencontrent ici les bifurcations soudaines, comme la fin des ligues, pour expliquer la consistance prise par le champ politique au fil des siècles. À l’encontre du roman national, les chapitres reviennent sur des moments méconnus et sur des menaces inaperçues quant à l’équilibre des tensions sociales et politiques qu’incarne l’État parlementaire. Auteurs Antonin Cohen est professeur des universités en science politique à l’Université Paris Nanterre, au sein de la Faculté de Droit et Science politique (UFR DSP) et de l’Institut des Sciences Sociales du Politique (UMR 7220 CNRS). Philippe Riutort est professeur de chaire supérieure en sciences économiques et sociales au Lycée Henri-IV à Paris. Philippe Juhem est maître de conférences en science politique à l’Université de Strasbourg, au sein de Sciences Po Strasbourg et du laboratoire Sociétés, Acteurs, Gouvernements en Europe (UMR 7363 CNRS). Points forts Un ouvrage qui porte sur une thématique, l’État parlementaire, susceptible d’intéresser dès sa sortie un vaste public universitaire et auprès des étudiants, et de s’inscrire durablement dans les ventes du catalogue. Un ouvrage qui porte sur différents aspects de la vie politique française, comprenant des analyses originales et neuves d’épisodes et de figures connues, de Napoléon Bonaparte à Éric Zemmour. Un ouvrage qui rassemble des auteurs reconnus issus de plusieurs disciplines, incluant principalement la science politique, mais aussi la sociologie, l’histoire ou le droit, dans un style simple et accessible.
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24.00 €
Sur les traces d'Adorno
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Les conceptions de la critique et de l'émancipation d'Adorno servent à l'auteur de base pour mieux comprendre la situation sociale contemporaine, surtout en France, et ses avenirs possibles, sans se perdre dans une exégèse des théories de Theodor W. Adorno,. La situation sociale est très tendue et contradictoire
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12.00 €
Talcott Parsons, contre-enquêtes
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Talcott Parsons n’occupe plus guère de place dans les débats sociologiques contemporains, en particulier francophones. Il a pourtant exercé une influence profonde et durable sur la discipline – par ses propres travaux et au travers des auteurs pour lesquels il a compté, de Robert K. Mer-ton à Niklas Luhmann et Jürgen Habermas en passant par Erving Goffman, Harold Garfinkel, Clifford Geertz, Renée C. Fox ou encore Robert N. Bellah. Ce livre propose un regard contemporain sur certains aspects de l’oeuvre de Parsons : son rapport à l’anthropologie sociale, et en particulier au travail de Ralph Linton, durant les années 1930-1940 ; l’usage qu’il a fait de la psychanalyse, qui lui a attiré de virulentes critiques. Sur ces deux fronts, l’ouvrage vise à restituer leur intelligibilité aux positions de Parsons tout en rendant compte des controverses et con-fusions qu’elles ont suscitées. Il s’agit ainsi d’alimenter nos questionnements sur un pan majeur mais largement oublié de l’histoire de la sociologie – un indispensable effort de réflexivité. « Points forts » : –Un regard neuf sur un sociologue incontournable du siècle passé, qui revisite ses tra-vaux à partir de l’état actuel de la discipline ; –Une réflexion historique qui croise diverses disciplines (sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie), traditions (structuro-fonctionnalisme, anthropologie sociale, psychanalyse, Théorie critique, etc.) et références (de Radcliffe-Brown à Axel Honneth en passant par Lévi-Strauss, Marcuse, Adorno, Goffman, Mills, etc.) ; –Un mode de traitement susceptible d’intéresser les spécialistes mais accessible à un pu-blic plus large. Biographie : Pierre-Nicolas Oberhauser est titulaire d’un doctorat en sciences sociales de l’université de Lau-sanne. Il est actuellement chargé de recherche à la Haute École de Santé du canton de Vaud. Il est également chercheur associé à l’Institut des sciences sociales de l’université de Lausanne et au Cermes3 (CNRS/INSERM/EHESS/université Paris-Cité).
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20.00 €
Terrains difficiles, sujets sensibles
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Les raisons qui rendent un terrain plus « sensible » ou difficile lorsqu'on le compare à d'autres sont autant d'ordre pratique que contextuel. Quelles sont les limites qui définissent un terrain dit difficile ? Qu'est-ce qui conduit à distinguer entre les tracas et les imprévus potentiels des recherches de terrain en général et ce qui particularise les recherches sur des thèmes sensibles ou des terrains difficiles ? Comment les disciplines des sciences sociales et les théories répondent-elles aux terrains dit dangereux et/ou sensibles ? Les tentent de répondre à ces questions. La difficulté et la sensibilité y sont appréhendées tantôt comme un impensé théorique ou empirique, tantôt comme une répression policière, tantôt comme un silence signifiant ou un interdit moral. En présentant quelques cas de terrains difficiles ou sensibles, cet ouvrage offre aux chercheurs «Â quelques ficelles » ou entrées dans les sociétés maghrébines.
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18.00 €
Time Over ?
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La catastrophe climatique a commencé. Tout concourt à la course à l'abîme de l'Humanité: la folie aveugle des pouvoirs et de la finance, l'institutionnalisation de la corruption, l'explosion des inégalités et l'extrême brutalité des relations sociales, la désagrégation des Etats dans l'extension de la guerre et la destruction de la planète. La logique prédatrice d'un capitalisme financier et numérisé emporte les Etats eux-mêmes. Les espoirs révolutionnaires du siècle dernier ont fait naufrage. La démocratie représentative est à la dérive. Grande est alors la tentation du sauve-qui-peut généralisé, qu'il soit individuel ou collectif. Chacun sait qu'il y a urgence. Nous n'avons plus le temps. d'attendre des décisions qu'aucun gouvernement ne prendra, plus le temps de construire patiemment des stratégies électorales sur des échéances pluriannuelles. Une autre fin du Monde est peut-être possible, celle d'une intervention directe des peuples dans les affaires du Monde.
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Travailleuses de la résistance. Les classes populaires ukrainiennes face à la guerre
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Présentation : Contre les attentes de Kremlin, qui espérait que son opération militaire spéciale ne durerait que trois jours, l’Ukraine continue à présent à résister efficacement aux forces d’occupation. Si le rôle de la mobilisation populaire, à travers les innombrables initiatives bénévoles qui ont parsemé le pays, a souvent été souligné, nous ne disposons encore que de peu de travaux sur l’organisation concrète de cette résistance sur le plan local, ainsi que sur les rapports de classe et de genre qui la traversent. En s’appuyant sur une enquête de terrain menée à Kriviy Rih, grand centre d’extraction minière et de métallurgie situé en Ukraine centrale, ce livre s’intéresse à la manière spécifique dont les hommes et les femmes des classes populaires, souvent russophones et anti-Maïdan, s’engagent dans le mouvement de solidarité avec l’armée et les populations civiles touchées par la guerre. Comment s’organisent-ils face à l’agression russe, quelles sont leurs motivations, leurs préoccupations, leurs activités et leurs modes de fonctionnement ? Quel est le degré d’autonomie de leurs initiatives et quels rapports entretiennent-elles avec l’État et les pouvoirs locaux, les partis politiques, les syndicats, les ONGI et les organisations des classes moyennes et supérieures ? Le choix méthodologique d’aborder le bénévolat sous l’angle de la sociologie du travail permet en outre d’interroger l’articulation entre le travail bénévole, le salariat et le travail domestique, et de montrer comment l’État s’appuie sur cet élan spontané de solidarité, qui met à sa disposition des masses colossales de travail gratuit, pour assurer les services publics cruciaux tout en poursuivant les réformes néolibérales entamées en 2014. Le livre s’intéresse enfin plus largement aux points de vue exprimés par les membres des classes populaires sur la situation économique, sociale et politique de leur pays. Que pensent-ils des évènements qui secouent l’Ukraine depuis 2013 ? Comment évaluent-ils les réformes de ces dix dernières années, les batailles autour de la mémoire historique et de la question linguistique ? Points forts : S’éloignant des approches géopolitiques de la guerre en Ukraine, l’ouvrage en éclaire les enjeux du point de vue de l’expérience de la résistance. L’ouvrage s’appuie sur un travail de terrain de trois mois qui a permis de réaliser une quarantaine d’entretiens individuels et collectifs à Kriviy Rih et à Kiev. L’auteure a pu également observer et participer au travail de deux organisations bénévoles, et les accompagner dans plusieurs missions humanitaires. En se donnant pour objet l’activité bénévole des classes populaires à Kriviy Rih, l’auteure a voulu étudier un cas-limite de la résistance ukrainienne. Les enquêtés étaient en effet en grande partie opposés au soulèvement de l’Euromaidan en 2013-2014 ; ils continuent à parler russe ou un mélange de russe et d’ukrainien, et ont de la famille en Russie ; la référence à l’URSS reste ancrée dans leur mémoire collective. L’ouvrage remet ainsi en question le stéréotype de la division profonde de l’Ukraine entre l’Ouest pro-européen à l’Est pro-russe. Grâce à l’apport méthodologique de la sociologie du travail bénévole, l’ouvrage aborde la résistance ukrainienne comme un phénomène social hétérogène traversé par des rapports de classe et de genre, ce que les approches en termes d’« engagement citoyen » ignorent généralement. Biographie : Daria Saburova est née à Kiev en 1989. Elle est doctorante en philosophie au laboratoire Sophiapol (Université Paris Nanterre) et membre du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine.
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17.00 €
Trois décennies de prises de position
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Ce livre reprend les textes politiques que l’auteur a pu diffuser depuis une trentaine d’années, alors que vient de se développer une mobilisation collective de grande ampleur contre la prolongation à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite. De fait dans l’augmentation de la durée de la vie professionnelle se formule crûment la volonté des classes possédant le capital de maintenir leurs profits. La diminution du nombre d’enfants et, plus encore, la prolongation de la durée des périodes de formation de la jeunesse diminuent automatiquement la masse des travailleurs disponibles donc la possibilité du profit. L’appel à une population immigrée, comme l’auraient souhaité des politiques néolibérales favorables à la libre circulation des salariés, aurait pu être une solution, si elle n’avait été écartée par des politiques néoconservatrices. Restait alors, pour au moins maintenir le volume de la population, à prolonger la durée de la vie professionnelle, ce que vise le projet de loi sur les retraites au bénéfice des classes dominantes. Cette dimension des rapports conflictuels entre les classes sociales structure l’ensemble de cet ouvrage et explique qu’en introduction sont présentés, d’une part, un travail sur la situation des fractions les plus riches car propriétaires du capital et, d’autre part, sur la situation des classes populaires telle que l’épidémie du COVID a pu la révéler plus explicitement encore en montrant la surmortalité qui s’y était développée. Christian de Montlibert, sociologue, a participé au développement de l’éducation des adultes et analysé les activités dans des industries diverses. Il a travaillé sur les effets de la désindustrialisation de la Lorraine sidérurgique et du textile vosgien. Enseignant à l’université de Strasbourg il a analysé les mobilisations collectives et les mouvements sociaux. Il a étudié les transformations du système universitaire et a publié des analyses sociologiques du monde de l’économie. Il a fondé et dirigé la revue Regards sociologiques. Il est aujourd’hui professeur émérite à l'Université de Strasbourg.
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24.00 €
Un compromis salarial en crise
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Au terme d’une trentaine d’années de réformes ininterrompues des règles du dialogue social, parachevées par les ordonnances Travail de 2017, la négociation collective d’entreprise s’est imposée comme le nouveau pilier du système des relations professionnelles. Elle est pensée comme le moyen de concilier de façon plus équilibrée et efficace les impératifs de compétitivité des entreprises avec la défense des intérêts des salariés. L’institutionnalisation accrue du dialogue social en entreprise comme son éloge politique apparaissent pourtant en fort décalage avec la fragilisation importante de la capacité effective des salariés et de leurs représentants à peser sur la répartition de la valeur et les règles du rapport salarial. Les syndicats ont en effet beaucoup perdu de leur ancrage militant dans un système productif profondément bouleversé, marqué par la précarisation de la condition salariale et le « despotisme du marché » qu’impose la financiarisation de l’économie. Le tissu productif français n’en reste pas moins composé de modèles socio-productifs distincts, tant du point de vue des types de marché des entreprises, du profil de leur main d’oeuvre, des modalités de leur encadrement que de la présence syndicale. Combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage collectif montre comment s’articulent dans ces différents contextes socio-productifs les formes de la domination patronale, de conflictualité au travail et de pratiques du dialogue social. Ce faisant, il donne à voir selon quelles modalités différentes se reconfigurent, sous l’effet des transformations du capitalisme et des réformes néo-libérales, les usages des dispositifs du dialogue social en entreprise, les logiques de construction du compromis salarial et la capacité des salariés et de leurs représentants à le négocier.
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20.00 €
Un intellectuel communiste illégitime: Roger Garaudy
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Avant même son ultime condamnation judiciaire, Roger Garaudy était pris au piège d’une notoriété négative depuis l’époque où, après son exclusion du PCF, il avait révélé un retour à Dieu bien fait pour le discréditer dans le champ intellectuel français. L’ancien philosophe du PCF poursuivait déjà une évolution atypique : après avoir atteint l'excellence comme intellectuel communiste en pleine Guerre froide, il devint, à la faveur de sa tentative de refondation théorique, un intellectuel thorézien adapté à la démarginalisation du PC dans le champ intellectuel des années 1960. Mais son autonomisation anti-stalinienne l’entraîna sur la pente hérétique, jusqu’à proposer une stratégie alternative à celle du Parti. Comment le philosophe officiel du PC, longtemps gardien de l’orthodoxie, a-t-il pu non seulement devenir l’homme du dialogue au sein du PCF mais aussi retrouver la foi en Dieu -jusqu’à épouser l’Islam-après son exclusion du mouvement communiste ?
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Un programme unitaire pour le climat
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Les alarmes des scientifiques pleuvent comme à Gravelotte. La préoccupation liée au changement climatique est désormais dans toutes les têtes. Chacun essaye de modifier ses pratiques individuelles, à petite échelle, démarche salutaire mais limitée. Il y a besoin d’un changement de braquet, et on voit encore difficilement émerger des propositions concrètes et quantifiées qui changent le système de manière décisive, qui nous fassent gagner la bataille du climat ! Face à des discours de « fin du monde », d’autant plus démobilisateurs que souvent sans solutions, ce livre se veut un signal d’espoir. Oui, il est possible de changer les choses ! Concrètement. Et il verse au débat un grand nombre de propositions opérationnelles, applicables immédiatement dans notre pays. L’ouvrage veut avant tout être utile. Il appelle au rassemblement des forces de gauche et écologistes. Il est plus urgent que jamais d’en débattre et d’agir
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Une autre cantine est possible
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« La cantine, c’est pas bon ! » Pour trop d’élèves, cetteaffirmation semble relever du présent de vérité générale et constituer unefatalité. Après des années à travailler sur la question, l’un comme cuisiner encollectivité et l’autre comme sociologue, les auteurs de ce livre ont voulumontrer qu’il peut en être autrement : une autre cantine est possible.<br/> Cet ouvrage démonte dix idées reçues entendues régulièrement chez lesélèves ou leurs parents, mais aussi dans les médias et parmi nombre deprofessionnels du secteur. De fait, les grands industriels del’agro-alimentaires ou de la prestation de service aux collectivités, lesgestionnaires de marchés publics et les chefs de production des grandes cuisinescentrales à 50 000 « repas » par jour n’ont aucun intérêt à ce que la situationévolue. Ce petit livre, clair et percutant, montre qu’il estpossible de bien cuisiner à la cantine, avec de bons produits, locaux, de saisonet même « bio », sans élever le prix du repas.
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Victor Fay (1903-1991)
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Malgré les antagonismes, qui le perturbent, le monde est un, bien que multiple et divers. Il faut s’en accommoder, sans jamais renoncer à l’améliorer, sans jamais désespérer de ses virtualités de progrès. Et en attendant ces progrès souhaitables mais nullement certains, il faut le prendre tel qu’il est avec ses forces et ses faiblesses. Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d’origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d’historiens du mouvement ouvrier une « légende ». Armand Ajzenberg, éditeur, journaliste et ancien élève de Victor Fay fait de ce dernier un portrait éloquent au soir de sa vie : Imaginez la perplexité, et la curiosité, d’un modeste militant à l’idée de rencontrer une légende [...] avoir été l’un des fondateurs des Jeunesses Communistes en Pologne dans les années vingt, s’être expatrié en 1925 pour échapper à la prison et devenir, en France et en 1929, responsable de la formation des cadres du PCF, chroniquer à L’Humanité et collaborer avec d’autres publications communistes ... Avoir été l’un des dirigeants actifs lors des grèves du Nord, y découvrir une jeune fille courageuse et combative dénommée Jeanne Vermeersch, et plus tard, être l’agent innocent de sa rencontre avec Maurice Thorez... Avoir formé politiquement une certaine Danielle Casanova mais aussi un certain Jean-Pierre Timbaud ... Avoir découvert, encore, un horticulteur hors du commun : Waldeck Rochet, cela relève de l’histoire et déjà de la légende . Ce portait élogieux témoigne de la sympathie et de l’admiration que suscite Victor Fay, et de l’image que certains de ses contemporains se font du personnage. Cette « légende » du communisme français est aussi un opposant qui participe, au milieu des années 1930, avec André Ferrat et Georges Kagan, à la revue d’opposition Que faire ?, quitte le Parti communiste en 1936, au moment du premier procès de Moscou, pour adhérer à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) l’année suivante. On le retrouve ensuite résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, entre Marseille, Toulouse et le Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, rédacteur en chef du journal clandestin L’Appel de la Haute-Loire puis de Lyon Libre, organe du Mouvement de libération nationale, dirigé par son ami André Ferrat. Journaliste politique de profession, il assure jusqu’en 1950 la rédaction de Combat, journal fondé pendant la guerre par des résistants, puis travaille, à partir de 1952, pour la Radiotélévision française (RTF), au service des émissions vers l’étranger. Critique de la politique coloniale de la SFIO, il fait partie de ce courant minoritaire qui fait scission en 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA) qui devient, en 1960, le Parti socialiste unifié (PSU). Engagé dans la construction de ce nouveau parti, il entre en 1964 dans son Bureau national. Après l’arrivée de Charles de Gaulle au pouvoir, il est rapidement interdit d’antenne à la RTF : ses propos dérangeaient. Il demande son renvoi et l’obtient en 1967. De 1968 à 1980, à la retraite, il continue d’écrire et de militer au sein du PSU jusqu’à l’élection de François Mitterrand, en 1981 : il fait alors le choix de rejoindre le nouveau Parti socialiste. Il s’éteint le 29 juin 1991 à Créteil. Victor Fay n’est pas un « désenchanté4 » du communisme. Le prologue de ses mémoires, rédigé en 1968, se veut clair : « nul regret, nul désenchantement », simplement la conscience que le socialisme « tel qu’il est » a détourné les travailleurs de la lutte, que le nom de socialisme a été « galvaudé » par ceux qui s’en réclament. Sa volonté clairement affirmée de poursuivre la lutte pour un socialisme peut être « utopique » mais peurteur d’un « avenir meilleur », le distingue ainsi de cette frange de la génération de 1917, emportée par le « souffle d’Octobre6 », profondément troublée par l’évolution du régime soviétique après la mort de Lénine, évincée dès les années 1920 au profit d’une génération plus jeune et séduite par la radicalité politique du PCF bolchévisé. Au coeur même de la guerre froide, Fay refuse obstinément « la fausse alternative entre la démocratie bourgeoise et le monolithisme stalinien » pour rechercher, infatigablement, les moyens d’accès à la démocratie directe ouvrière. Victor Fay est un personnage si ce n’est emblématique du moins représentatif des aspirations et des vicissitudes de la gauche française au XXe siècle, à l’époque où « la gauche et le socialisme se vivaient comme des avenirs nécessaires et bientôt victorieux ». Il fait l’expérience des différents conflits qui divisent le mouvement ouvrier et social français et l’empêchent tout le long du siècle de former un bloc uni contre la droite. L’étude de son itinéraire, qui s’inscrit dans l’histoire de la gauche socialiste française, du mouvement communiste international et de ses dissidences, constitue un « indispensable complément de l’analyse des structures sociales et des comportements collectifs » du mouvement ouvrier et social français. L’objectif cet ouvrage, tiré de mon mémoire de Master, n’est pas de faire une biographie de Victor Fay au sens strict mais de rendre compte de la construction des différentes cultures politiques qui composent la gauche française du siècle dernier à travers l’itinéraire politique d’un militant ayant fait successivement l’expérience du Parti communiste, de la SFIO, du PSU et de leurs oppositions. En ce sens, la biographie est capable de montrer la signification historique générale d’une vie individuelle. Il s’agit également de valoriser le fonds d’archives déposé par sa fille à La contemporaine (ex BDIC) qui conserve essentiellement les écrits, publiés ou non, de Fay, des journaux et des revues militantes sur une période allant de 1936 jusqu’aux années 198010. Ce fonds ne comprend que peu de sources concernant les relations familiales et amicales de Fay et les témoignages ou la correspondance datant d’avant 1945 sont rares. La grande majorité de ses archives a été saisie par les nazis à son domicile en 194011. En raison de ces lacunes archivistiques, auxquelles ne remédie que partiellement l’autobiographie de Fay, sa vie privée pendant l’entre-deux-guerres demeure difficilement accessible à l’historien. Son itinéraire de militant communiste, au sein des Jeunesses communistes en Pologne puis à la SFIC en France de 1925 à 1936, est mieux connu, mais les sources demeurent lacunaires. Il est difficile d’inventorier ses écrits durant cette période parce qu’il écrivait sous divers pseudonymes utilisés par d’autres militants. Il figurait sur le fichier « Antifa » sur la base duquel les Allemands ont opéré les premières perquisitions. Créé en 1938, ce fichier recensait des réfugiés fuyant l’Allemagne nazie et des militants antifascistes de différentes nationalités13. Le PCF a par ailleurs cherché à reléguer dans l’ombre cet opposant communiste : sa rupture n’a jamais été officialisée, le parti ayant préféré nier son existence. Ainsi explique-t-il dans ses mémoires : « Du jour au lendemain, mon nom disparut du parti. Je n’existais plus, je n’avais jamais existé. » En effet son nom n’apparaît nulle part dans les archives du PCF.
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22.00 €
Vive Louise Michel !
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Cet ouvrage permet de comprendre comment Louise Michel est aujourd'hui devenue une référence politique importante. Cette question permet d'interroger les mécanismes de la représentation politique, les spécificités d'une célébrité dont dispose un acteur qui n'est pas dominant, et les modalités de légitimation politique en dehors du système électoral. Comment expliquer qu'une personnalité de femme anarchiste, déportée et emprisonnée par le pouvoir politique de la Troisième République, soit devenue une figure légitime de l'histoire républicaine ? L'ouvrage montre que la postérité de Louise Michel se construit autour de deux paradigmes mémoriels: une mémoire révolutionnaire qui prévaut de sa mort en 1905 jusqu'aux années 1970 une mémoire féministe à partir des années 1970. Ce deuxième paradigme ne remplace pas le premier, mais vient se superposer à lui, rendant possible l'intégration de Louise Michel dans le récit historique républicain.
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Vivre sans produire
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Comment sauver le vivant ? Face aux défis actuels, l’espace médiatique a fait la part belle à de nombreux auteurs nous enjoignant de nous reconnecter au vivant. À suivre cette riche veine de publications, il nous faudrait d’urgence nous rendre davantage sensibles à d’autres formes de vie, qu’elles soient végétales, animales, ou humaines, mais portées par des cosmologies étrangères à la science moderne. En nous dotant ainsi d’autres mots, de récits renouvelés, de formes d’attention inédites, nous aurions enfin une chance de rompre avec le mode de vie qui sape aujourd’hui les conditions même de notre vie terrestre. Or ces appels à renouer avec la nature, rebaptisée « vivant », pour mieux marquer ce qui nous unit à elle, puisent dans un fond ancien, qui porte à stigmatiser, et à placer hors champ, nos activités de production – qui pèsent pourtant de tout leur poids sur le vivant. L’ouvrage se propose de disséquer cette mise à l’écart contre-productive de la production. En l’examinant dans trois cas, nous montrons la nécessité d’en prendre le contrepied pour exercer notre responsabilité d’humain. Au lieu de la fausse alternative entre vivre et produire, la question devient d’établir collectivement quoi et comment produire pour le vivant. Car cultiver le vivant ne peut se suffire d’une attitude générale d’amour à son égard. Pour engager la matérialité de nos vies, nos modes de subsistance et nos organisations de travail, la sensibilité et l’attention, sans cesse convoquées, doivent se traduire dans une capacité à redéfinir ce que nous produisons, ou pas, donc aussi ce que nous espérons de nos vies dans l’Anthropocène. Les auteurs : Alexandra Bidet, ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de sciences économiques et sociales, est chargée de recherche en sociologie au CNRS. Elle s'intéresse aux façons dont nos activités quotidiennes, notamment de travail, nous amènent à explorer ce qui vaut, compte ou mérite d’être fait. Elle est l'auteur de L'engagement dans le travail. Qu'est-ce que le vrai boulot ? (PUF, Le lien social, 2011). Vincent Rigoulet est professeur des écoles et doctorant en sciences de l'éducation à l'Université de Lorraine. Ancien journaliste,  philosophe de formation et agronome par passion, il mène une réflexion et des expérimentations sur les manières de développer une culture du vivant à l'école primaire, et faire ainsi de l'éducation un levier stratégique pour répondre à la catastrophe écologique.
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Votes populaires !
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Dépolitisées, abstentionnistes, les classes populaires auraient quitté l’arène politique. C’est en tout cas le constat asséné par les politiques et les analystes chaque soir d’élection, tandis que nombre de commentateurs appellent à un ré-encastrement des partis politiques dans les classes populaires. Qui, d’ailleurs, peut nier l’ampleur de la désyndicalisation, de la croissance de l’abstention, de la défiance à l’encontre des institutions de représentation – en particulier chez les ouvriers et les employés – qui alimentent les inquiétudes sur l’approfondissement de la crise démocratique ? Les classes populaires ont pourtant, avec le mouvement des gilets jaunes, fait un retour spectaculaire sur le devant de la scène politique, en contestant un gouvernement pour lequel elles n’ont majoritairement pas voté, et des élites avec lesquelles le contact semble rompu. Mais ce contact a-t-il jamais existé ? L’ensemble des sondages parus en 2017 a souligné la faible performance du candidat Macron
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Voyoucratie et Travail social
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« On ne peut pas travailler ici comme on travaillerait dans un autre quartier », explique un éducateur dont le local se trouve à quelques mètres d’un spot de deal. Les éducateurs de la prévention spécialisée et les animateurs sociaux des Quartiers de la Politique de la Ville (QPV) sont-ils des travailleurs sociaux « comme les autres » ? Cette enquête s’intéresse aux spécificités du travail social dans les QPV (1297 en France métropolitaine, 151 en outre-mer), définis par leurs taux de pauvreté, d’échec scolaire et de délinquance. Depuis les années 1980, ils ont été confrontés aux émeutes et, à partir des années 1990, à la professionnalisation du trafic de stupéfiants. Comment la prévention spécialisée et l’animation sociale se sont-elles adaptées à ces évolutions ? Comment éducateurs et animateurs peuvent-ils justifier salaires et subventions quand les jeunes « dont tout le monde parle » (sans les nommer) les ignorent ou les boycottent, lorsqu'ils ne les chassent pas du quartier ? Telles sont les questions posées au fil des dix-sept études de cas de cette enquête qui commence dans les années 2000 et se termine quinze ans plus tard.
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Wissam Vérité
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Nuit du réveillon 2012, quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. Sur un parking de son quartier, Wissam El Yamni fête le nouvel an avec des amis d'enfance. Aux alentours de trois heures du matin, il est arrêté par la police au motif qu'il aurait lancé une pierre sur une de leurs voitures. Menotté, il est conduit au commissariat. Après neuf jours de coma, Wissam décède à l'hôpital. Il a 30 ans. Armé d'un infatigable souffle d'espoir, son frère Farid El Yamni, nous raconte le combat judiciaire inégal engagé depuis huit. Aux antipodes de la vendetta familiale, de la haine de la police ou du repli communautaire, El Yamni mène une lutte d'intérêt général. Un système incapable de reconnaître ses errements est voué à la haine : c'est précisément ce que cherche à éviter l'auteur dans ce texte qui constitue autant un témoignage qu'un appel à la convergence des luttes pour une société plus digne, plus égalitaire et plus juste.
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Zilsel n° 6
BC
Cette nouvelle livraison de la revue Zilsel propose, outre des enquêtes de sciences sociales des sciences et techniques, un dossier sur les enjeux de la régulation professionnelle de l'intégrité scientifique, à partir du cas de « l'affaire Voinnet », un entretien au long cours avec le sociologue Nicolas Dodier, des mises au point sur les sciences sociales du développement en Afrique ou les rapports de l'anthropologie à l'espionnage, la traduction d'un article inédit de Ludwik Fleck, pionnier des études des sciences, mais aussi une série de notes critiques, tour à tour favorables ou dissonantes, sur des publications récentes. En prise avec les débats contemporains qui animent les communautés scientifiques, ce numéro s'ouvrira sur une analyse engagée de la psychologue Virginie Althaus sur l'état problématique de sa discipline à l'ère de la « malscience ».''
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19.00 €
Zilsel n° 8
BC
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d'inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu'il s'agisse de l'essor de la psychologie évolutionniste ou de l'emprise de l'évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l'extérieur du champ scientifique. L'éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l'importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l'historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
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19.00 €
Zilsel n°7
BC
Composé entre un mouvement social affectant notamment la recherche et l'enseignement supérieur en France et une pandémie meurtrière planétaire, ce numéro témoigne des tensions et des débats qui animent les milieux académiques. Dans ces conditions particulière, la diversité des enquêtes et des interventions reste un aiguillon autant qu'une exigence. On y lira, entre autres, une prise de position forte en faveur de l'autonomie scientifique en guise d'éditorial invité, une enquête sur la conversion de militants de la gauche radicale en défenseurs de la science industrielle en Angleterre, une sociologie historique de l'émergence du label disciplinaire de l'ethnomusicologie, une approche des conditions de travail pas toujours heureuses d'universitaires «âpeu ou pas publiantsâ». Le numéro comprend en outre un dossier portant sur les relations entre les science studies et les animal studies.
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19.00 €