Paolo Roversi par Christian Caujolle
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Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n’est surtout pas photographe « de » mode. Ce grand connaisseur de la photographie – qu’il collectionne avec un goût très sûr –, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l’ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un « portrait », qu’il s’agisse d’un visage, d’une robe, d’un paysage ou d’une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu’il cherche à « placer au centre du monde » ce qu’il photographie, qu’il s’efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n’a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l’un ni l’autre n’aimons et qui ne se prête guère au type d’échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l’intempestif passage d’un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D’autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l’indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d’ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d’un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l’entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d’art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes– vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César – qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck – beaucoup - à Diane Arbus – dont le si rare autoportrait enceinte – à Kertész – un petit tirage inédit d’une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d’autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d’un format inhabituellement grand, très pur d’une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D’autres peintures au mur, dont une d’un ami. Ici, rien n’est décoration, on vit dans un environnement où l’art trouve tout naturellement sa place pour que l’on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s’agit ni d’un musée, ni d’une monstration, encore moins d’une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d’autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d’une vie, d’émotions préservées. Nous n’avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n’est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe « de mode » et que c’est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui « tout est portrait » l’enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l’on retrouve dans la façon d’évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n’est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.
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19.50 €
Paradise
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À l’heure où le changement climatique s’accélère, où le réchauffement de la planète commence à modifier notre mode de vie, à l’heure où les cataclysmes météorologiques se multiplient et où les populations de notre planète commencent à migrer afin de survivre, le travail de Maxime Riché rend compte d’une catastrophe récurente : les Mégas feux de forêt. Le projet de Maxime Riché, intitulé Paradise du nom d’une de ces villes ravagées par les mégas feux dans le comté de Butte, Sierra Nevada, Californie, région qui par deux fois a connu des incendies de très grande ampleur, a été réalisé sur plusieurs années, auprès des habitants qui cherchent à reconstruire leur « paradis perdu » dans un environnement devenu particulièrement hostile. «Pour retranscrire de façon sensible leurs émotions et permettre au spectateur de voir à travers les yeux des survivants de Camp Fire, j’emploie un film infrarouge dont les tonalités embrasées viennent ponctuer la normalité ténue d’une vie qu’ils essaient de reconstruire. Ces images, flash-backs de l’enfer vécu, rappellent la mémoire des flammes gravées sur leurs rétines, telle une hallucination quotidienne alors qu’ils reconstruisent avec la peur du prochain mégafeu au ventre, cernés par les fumées des incendies successifs. Naviguant aux frontières du documentaire et de la fiction, comme un va-et-vient entre l’éveil et un mauvais rêve auquel on ne parvient pas à échapper, la série Paradise est une parabole sur notre capacité d’adaptation ». Maxime Riché, extrait. PARADISE a été exposé à : - Itinéraires des photographes voyageurs - 1er au 30 avril 2023 - Bordeaux - Festival La Gacilly photo, édition spéciale 20ans - La Gacilly, 1er juin -1er octobre 2023 - 45 photographies grand format (1m50 à 3m) - Promenades photographiques de Blois - Blois, juillet-août 2023 - 26 photographies du projet - Anticipation festival à l’académie du Climat - Paris, 17/09/23 - Quai des Savoirs - Exposition «Feu, mégafeux» de la cité des sciences de Paris - Toulouse, octobre 2023 - VR + exposition de grandes photos dans le centre du lieu. - Bibliothèque Nationale de France - Paris, octobre 2023-février 2024 - Photo Saint-Germain et CNAP (Centre National des Arts Plastiques) Paris, novembre 2023.
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Pipeline
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Planches Contacts Le Choix Des Photos Vol. 1
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Prisons
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Push The Sky Away
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"La réalité / l'irréalité du monde contemporain où se promène Piotr Zbierski est peuplée par les «cendres» des dieux et des religions déchus. L'endroit vu par le Photographe, fixé sur la pellicule, devient un endroit qui accumule des histoires exceptionnelles, le registre de la mémoire de l'histoire qui comprend l'histoire de la vie de l'Auteur, celle de ceux que nous voyons sur les photos et de nous tous. Ainsi on partage ses émerveillements, ses angoisses, ses fascinations, on est avec ses vivants et ses morts, on participe à la cérémonie du retour quasi archéologique à l'image gravée dans notre corps. Cette image a été saisie grâce à l'intuition exceptionnelle du Photographe, à sa certitude archétype qu'il existe une force physique exercée par cet état d'esprit qui avait fait se figer cette image à un endroit et à un moment précis."
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39.00 €
Raymond Depardon
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Réagir
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En mars 1986, dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing, une dynamique s'est mise en route suite au cri de souffrance d'un jeune nommé Joao lors d'une rencontre de jeunes chômeurs en JOC (Jeunesse Ouvrière Croyante : musulmans et chrétiens) : « Il faut faire quelque chose contre la came, sinon ils vont tous crever dans ce quartier ! ».Dès son origine, REAGIR a développé une approche communautaire : ce temps permet la rencontre, le dialogue, l'écoute et la prise en charge collective de la problématique liée à l'usage de drogues. Après la prison, c'est ce terrain que Sébastien Van Mallhegem à décidé d'explorer, il vient de passer une année avec les usagers et l'équipe de l'association, l'objectif étant de produire un ouvrage afin de sensibiliser un large public aux problèmes que rencontre toute une population aujourd'hui face aux addictions.
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29.50 €
Regla
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Nicola Lo Calzo s'intéresse depuis 2010, avec son projet «Cham», aux diasporas africaines et aux mémoires postcoloniales, En 2015 et 2016, il a mené ses recherches à Cuba sur le patrimoine afro-cubain, comme la Regla de Ocha et la Regla Abakuá qui désignent des sociétés secrètes et des croyances polythéistes venues d'Afrique. Les images présentées dans le livre sont le résultat de l'immersion dans des espaces marginaux, anciennement clandestins mais maintenant tolérés. Ces espaces de liberté, basés sur des valeurs telles que la solidarité, le sacré, la mémoire, l'importance de l'individu et la liberté d'expression, sont les héritiers directs des formes de culture et de résistance développées par les africains, esclaves ou libres,au cours de la période coloniale espagnole.
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35.00 €
Rencontres en amnésie
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Deux il ne pourrait rester à léguer quun vieux cliché, une gravure décrochée du mur, un coussin, une clef dont on ne connaît plus le coffre ou la porte, un étui de rouge à lèvres ou un réveil aux aiguilles arrêtées. Cétait sans compter avec cette rencontre altruiste dune photographe venue jusquen amnésie leur apporter des images inédites de leur aspect daujourdhui. Ils appartiennent en France à un peuple défaillant de près dun million, rejoints chaque année par plus de 220 000 migrants de la pleine conscience. Leurs traits souvent sont flous, résultante d'un bouger de la tête qui refuserait la soumission. Ils portent le masque de leur renoncement involontaire, ils offrent des faciès où le détachement trace des rides incongrues. Avec ces images construites, essentielles, Marie Borgia a su donner forme à leurs ressentis, à leurs diverses émotions et finalement à la singularité de leur être.
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29.00 €
Robert Maurice Debois
BC
La vie ordinaire de Robert Maurice Debois l'extraterrestre, vient d'ici et d'ailleurs. L'ouvrage réunit les photographies de l'humain Brice Krummenacker, et retrace les aventures de notre héros : Robert Maurice Debois, l'être le plus classe de la voie lactée, voyageur interstellaire et Alien extraordinaire. Il est né il y a bien longtemps dans une galaxie très lointaine : Gaia, dans l'amas globulaire M 13. Là il capte par hasard le message de d'Arecibo. Curieux de savoir pourquoi une espèce apparemment intelligente a pris la peine d'envoyer à 150 années lumières de chez elle un message aussi inintéressant que le numéro atomique de l'hydrogène et du carbone, il décide de ses rendre sur terre et d'investiguer. Il décide d'asservir Brice Krummenacker. « Lui, j'aime sa coupe ! » aurait-il dit. Le photographe va lui ouvrir des comptes Facebook, Instagram ... Et même Tinder ! L'incongru, l'inattendu et l'étrange sont les éléments essentiels du voyage de Robert.
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33.00 €
Rockabilly 82
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29.00 €
Rouge était sa couleur
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Pour Colette Pourroy, réflexion introspective et recherche artistique sont intimement liées. Au fil du temps, son écriture personnelle s'est imposée dans une démarche d'auteur où la photographie a été le langage juste, pour restituer autant le réel que l'imaginaire, les faits et leurs échos. Sous-jacente pendant longtemps, elle a pris forme avec un projet précis, celui de raconter sa vie et celle des êtres aimés. Depuis, par visions et réminiscences, Colette Pourroy traite sans répit de sa saga familiale, des histoires dites et de celles niées, de la douleur et de la nostalgie. Ici, la figure de la mère domine. Sous l'influence de son écriture magnétique, on la suit dans un labyrinthe d'indices, d'allusions et d'illusions. Sans le fil de l'histoire, il ne nous reste que notre imagination pour en sortir en interprétant les signes qu'elle laisse au fil des pages. Laura Serani
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22.00 €
Sacha
BC
À travers ce projet, Alexis Pazoumian documente l'histoire de Sacha et de sa communauté d'éleveurs de rennes dont l'avenir est plus qu'incertain. Aujourd'hui les éleveurs de rennes sont de moins en moins nombreux, l'isolement et les températures extrêmes rendent les conditions de travail extrêmement difficiles. La vie quotidienne de ces chasseurs change en raison du dérèglement climatique : temps imprévisible, températures plus élevées, 4°C au cours de ces 40 dernières années. Les éleveurs nomades ne connaissent pas ces chiffres mais sont les premiers à observer les changements environnementaux et l'augmentation de la température a des conséquences dramatiques sur leur vie et leurs animaux. « La République de Sakha, également appelée Yakoutie est une république fédérale de Russie située dans le nord-est de la Sibé-rie. La superficie de la Yakoutie est cinq fois plus importante que celle de la France pour une population d'un million d'habitants.
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37.00 €
Sine Die
BC
SINE DIE (*sans en voir la fin) Une chronique photographique, conçue comme une ligne, pour documenter ce moment historique. Une réponse artistique, plurielle et collective pour faire mémoire du temps commun de la pandémie et du confinement. Dès l'annonce du confinement en France, le 16 mars 2020, les photographes de l'agence MYOP ont ressenti la nécessité de documenter cet événement historique. Pendant toute sa durée, soit 56 jours, ils ont photographié les territoires où ils se trouvaient enfermés et contraints, attentifs à l'impact de la Covid-19 sur leurs environnements. Chaque jour, des images ont été publiées sur leur fil Instagram, formant une fresque de 465 photographies reproduite in extenso au dos du leporello. De ce corpus ils ont extrait 56 images, une par journée, redessinant la chronologie de ces jours à l'horizon suspendu. Michel Poivert s'en est librement inspiré pour rédiger une série d'antilégendes photographiques.
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39.00 €
Smith Par Christine Ollier
BC
Ce soir-là nous discutâmes longtemps derrières les étagères. SMITH était incroyablement timide et pourtant si présent(e) lors de ce discret face à face. J'eus une tendre attirance intellectuelle pour cette jeune et fragile personne dont le cerveau semblait tourner à cent à l'heure. Cet(te) artiste capte ce qu'il/elle voit à travers son prisme de vie, sans jugement ni hiérarchie, juste sa propre distance au réel - parfois avec beaucoup d'innocence. L'intime de sa vie se mêlait totalement à son travail à l'époque. Aujourd'hui c'est un peu différent, car si ses modèles sont toujours ses muses, elle a tendance de plus en plus à les choisir, à les séduire plutôt qu'à les recruter, pour qu'ils adoptent et s'immergent dans son univers fictionnel. Celui-ci peut alors prendre alors le pas sur la réalité de leur être, comme si l'artiste leur offrait une vie parallèle...
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19.50 €