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Manifeste pour une civilisation démocratique

BC

Le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, a été arrêté en 1999 par l’État turc. Condamné à mort, après une parodie de justice, sa peine a été commuée à la réclusion à perpétuité après l’ abolition de la peine capitale. Depuis, il est incarcéré sur l’île d’Imrali. Au mépris de toutes les conventions internationale et européennes, il est maintenu à l’isolement et privé régulièrement des visites de sa famille et de ses avocats. Du fond de sa prison, il s’emploie à poursuivre une réflexion théorique et pratique qui se situe dans la lignée des grandes pensées émancipatrices. Cette création intellectuelle s’effectue dans des conditions difficiles puisqu’il est privé d’ouvrages de référence et parfois même du simple matériel d’ écriture. Ces plaidoyers traduisent une érudition profonde, une pleine conscience des enjeux contemporains et une volonté absolue de frayer de nouveaux chemins vers la liberté des peuples et plus particulièrement celle du peuple kurde. Dans son appréhension de l’ étude globale des sociétés humaines, A. Öcalan centre sa réflexion sur la véritable guerre livrée au vivant par l’impact des activités humaines dans le cadre du système capitaliste d’ accumulation, d’ appropriation privée et de dynamiques socio-écologiques qui y sont associées. Ce système épuise les ressources, contribue au changement climatique, génère des crises multiformes, renforce les formes de domination et d’inégalités lézardant les illusions de la toute-puissance des technosciences. Mais si l’humanité est confrontée à l’ évidence de sa fragilité, les puissances dominantes conservent la même grammaire qui s’ articule autour de la compétition, de l’exclusion, du conservatisme et de l’ autoritarisme. L’impératif de l’ accumulation, de la valorisation du capital ainsi que le productivisme compulsif sont à la source du chaos actuel. Mais le capitalisme n’est pas seulement un système économique organisé autour de la production marchande. Il est aussi une civilisation impliquant des conceptions spécifiques de l’être humain et du rapport au monde ainsi que des modes de production des subjectivités. Pour A. Öcalan, on ne peut espérer sortir de ce système sans récuser une conception de la modernité qui a comme principaux fondements le naturalisme, c’est-à-dire la coupure Homme-Nature, l’illusion du sujet autonome et l’universalisme abstrait qui ont accompagné l’essor de l’hégémonie occidentale qu’il qualifie d’« eurocentrisme ». A. Öcalan entend s’interroger sur les fondements de la modernité en dépit du fait que son socle actuel se veut absolu, total et empreint d’ évidence. Or cette modernité a depuis longtemps commencé à mettre fondamentalement en question la légitimité des structures d’intelligibilité qu’elle a promues et qui s’impose partout. A. Öcalan, sur le mode d’un dialogue contemporain, en mesure la précarité et rejoue son procès dans une dispute fondamentale. S’ appuyant sur une diversité de courants qui a déjà porté la critique d’une modernité qui se fissure, il éprouve le besoin, à son tour, de requestionner, d’ approfondir le mouvement même du fond. Cette exigence est rendue nécessaire par l’ échec des régimes qui se réclamaient du « socialisme réel ». A. Öcalan se livre à une critique sans concession de ces systèmes qui ont substitué à l’ égalité sociale un égalitarisme frustre, qui ont érigé une redoutable mythologie de l’État au lieu de s’inscrire dans le dépérissement de l’État de classe et qui ont brimé la dimension individualiste de l’ émancipation sociale. Pour A. Öcalan on ne pouvait pas identifier l’ avenir du mouvement émancipateur à ces scléroses et à ces dictatures. Devant cette déstructuration du monde, face au dévoiement des espérances révolutionnaires et à la montée de toutes les formes d’insécurité humaine, A. Öcalan pose l’exigence de nouveaux paradigmes afin d’ouvrir de nouveaux possibles pour le monde de demain. Pendant longtemps, les groupes humains ont été circonscrits. Nos cadres de pensée ont été façonnés par cette longue durée. Il n’est donc pas facile de concevoir et de penser ces évolutions. S’ arc-bouter dans les voies passées serait une erreur tragique. Sans cette méditation incessante, les luttes émancipatrices patinent, reproduisent les mêmes erreurs et perdent un temps précieux Il est infiniment difficile de donner consistance à un imaginaire alternatif. Certes le monde de demain ne sera pas un nouvel Eden mais à n’en pas douter, les notions de puissance, de domination et de pouvoir, selon A. Öcalan, seront à réinventer. Rien ne sera possible sans rupture avec le productivisme capitaliste, le monopole étatique et les fondements anthropologiques de la modernité actuelle. Les plaidoyers d’ Abdullah Ocalan contribuent à n’en pas douter à ce qu’ advienne une mondialité ouverte à la diversité, attentive aux interdépendances, à l’ altérité, soucieuse de justice sociale, de solidarité et respectueuse du droit des peuples et notamment celui du peuple kurde. Le Confédéralisme démocratique, initié par A. Öcalan, développe depuis quelques années une vision originale de la société puisant tout à la fois dans un héritage marxiste, dans le municipalisme libertaire et l’ écologie sociale, s’ appuyant notamment sur des penseurs radicaux postmodernes. Ce programme demeure largement à l’ état de projet car le contexte de guerre entrave sa mise en oeuvre. Il connaît cependant un début d’ application au Rojava (Syrie) mais aussi dans les municipalités kurdes de Turquie et se décline autour des thématiques de la démocratie sociale, du fédéralisme, du féminisme et de l’ écologie.

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20.00 €

Manifeste Pour une Civilisation Démocratique

BC

Il s'agit du premier volume d’un ouvrage qui en comprtera 5 volumes intitulé Manifeste pour une Civilisation Démocratique. Après plus de 20 ans de captivité dans la tristement célèbre île-prison d’Imrali, il est toujours considéré comme le représentant politique le plus important du mouvement kurde. Öcalan plaide pour un nouveau paradigme, le confédéralisme démocratique, centré sur le communalisme, l’égalité des sexes et l’écologie. Sa philosophie politique dont l’influence dépasse largement le milieu kurde a directement inspiré le système démocratique alternatif mis en place au Rojava. Dans cet ouvrage, Abdullah Öcalan scrute en profondeur les fondements historiques de la civilisation et fournit les outils de ce qu’il appelle une sociologie de la liberté. Ce livre est la première traduction en français d’une oeuvre d’Öcalan. Il est diffusé avec le soutien actif du Conseil démocratique kurde en France.

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15.00 €

Manifeste pour une civilisation démocratique Volume II

BC

Fondateur du Parti des travailleurs kurdes (PKK), Abdullah Öcalan est détenu par l'État turc sur l'île-prison d'Imrali depuis 1999. Entretenant des contacts avec de nombreux intellectuels dont Murray Bookchin (fondateur de l'écologie sociale), Öcalan n'a cessé de réfléchir à des modèles politiques alternatifs. Écrit comme un plaidoyer à l'intention de la Cour européenne des Droits de l'homme, le Manifeste pour une civilisation démocratique compte cinq volumes, dont la présente édition est la première en langue française. Ce second volume s'appuie sur les travaux de Fernand Braudel pour explorer l'histoire des civilisations et étudier l'avènement d'une modernité capitaliste, décrite comme une aberration basée sur un triptyque capitalisme, industrialisme, État-Nation.

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15.00 €

Mépris de classe

BC

La notion de « mépris de classe » est souvent utilisée désigner la disqualification politique ou sociale que subissent certaines fractions de classes dominées : « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », syndicalistes « voyous »... Au-delà de la dénonciation morale de l’ethnocentrisme de classe du dominant, la sociologie a-t-elle quelque chose à en dire ? À distance du moralisme, le pari de cet ouvrage consiste à évaluer la notion, sur la base d’enquêtes minutieuses. Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété des formes d’expression contemporaines du mépris de classe, en fonction du contexte considéré et des fractions de classes en présence. C’est bien souvent le monde du travail qui lui donne sens, lorsque des frontières établies sont remises en question et qu’il faut réaffirmer une hiérarchie. De façon générale, c’est lorsqu’un dominant se sent en danger qu’il rompt, par le mépris de classe, avec l’euphémisation usuelle de l’ordre des choses.

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20.00 €

Mes années MLAC

BC

Qui, dans les jeunes générations, se souvient aujourd'hui du rôle décisif joué par les mouvements féministes pendant les cinq années qui ont précédé le vote de la loi Veil dépénalisant l'avortement en France en 1975 ? Avec 45 ans de recul, à travers une chronique à la première personne dans laquelle le récit d'un engagement collectif et le récit de son parcours personnel sont étroitement mêlés, Irène Jouannet nous propose de revisiter «Â l'épopée » du MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception). En multipliant les manifestations et les provocations, en pratiquant ouvertement des avortements illégaux, en organisant, au vu et au su de tous, des départs groupés vers la Hollande et la Grande Bretagne pour ces milliers de femmes qui ne pouvaient avorter en France, le MLAC n'a cessé de bafouer la loi. En conjuguant l'aide concrète et les actions subversives, il a joué un rôle clef lors du vote de la loi Veil qui est assurément un acquis majeur du xxe siècle.

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12.00 €

Michel Mousel. Une vie d'engagements

BC

Consacrer un livre à la mémoire de Michel Mousel, c’est évoquer l’homme engagé et son humanité, à travers le prisme de ses pensées et de ses actions, tout au long de sa vie militante et de sa vie professionnelle. Les témoignages de ce livre apportent des éclairages, selon une approche chronologique, sur quelques grands moments de ces vies ainsi que sur les engagements qui le portent : — avec une focale sur les années PSU, le parcours du militant politique qu’il était, militant ancré à gauche, — puis, sur son parcours professionnel dans la fonction publique d’État. Michel avait une passion pour le service public et les questions économiques et sociales. Cela le conduit à sa sortie de l’ENA à la Direction de la Prévision du ministère des Finances. Michel a été très tôt porté par la conviction que les problèmes sociaux et écologiques sont indissolublement liés. Il a donc poursuivi sa carrière ministère de l’Environnement et à divers organismes de la sphère environnementale.

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5.00 €

Migrations forcées - discriminations et exclusions

BC

Cet ouvrage s'efforce de fournir des éclairages sur les causes des migrations forcées et sur leurs conséquences (stigmatisation, discrimination, exclusion, négation des droits...). Poussés à l’exil par les effets d’une mondialisation d’ordre néocolonial, les personnes exilées sont soumis à une triple sélection : par le voyage, par l’enregistrement aux frontières de l’UE dans les centre de tri, par la menace constante d’expulsion dans le pays qui devrait les accueillir. L’absence de statut, la négation de toute identité condamnent à des conditions de vie plus que précaires, à des violences policières et à des pressions psychiques qui contribuent à détruire leur humanité. Il s’agit de s’interroger autant sur les raisons de ces discriminations et de ces exclusions que sur les usages politiques dont elles sont le prétexte et de proposer des voies pour définir une autre politique migratoire et changer le système qui produit les migrations forcées.

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15.00 €

Monsieur K

BC

Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes. Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Pour aller où ? Il n’en sait rien. Simplement l’appel de la vie, celle qu’on a « devant soi ». Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka. Il essaiera de construire son destin malgré les obstacles aussi multiples qu’ubuesques. Obstacles s’obstinant à le ramener à la case départ dans ce qui s’apparente au grand jeu de l’oie de la vie. Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part. Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir.

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15.00 €

Organiser les étudiants

BC

Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ? L'analyse socio-­historique comparée de la France et de l'Allemagne révèle le rôle des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu'une collection d'individus : un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs. En articulant rapport à l'État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d'alliances nationales et conflits locaux, l'auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire l'importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d'un groupe social.

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20.00 €

Pas de société sans auto-transcendance

BC

"Notre époque chaotique a perdu tout repère social et humain. Une vision anthropologique large permet de retrouver une première balise : l'autotranscendance. L'autotranscendance est le fait que, dans les sociétés humaines avant le capitalisme industriel, la puissance horizontale du peuple montait spontanément en verticalité. Certains Amérindiens dressaient un totem, les Grecs honoraient la « cité-belle-et-bonne ». La thèse ou l'hypothèse de cette brève enquête est que l'autotranscendance est un invariant constitutif de toute société humaine. Aujourd'hui il est bloqué. L'heure est venue de le débloquer par une pratique large de l'esthétique sociale : le fanatisme économique ne refluera durablement que devant l'assaut du théâtre, de la musique, de la danse, et de toute autre esthétique collective à inventer. Il faut renouer avec le mot de Brecht : « Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts : l'art de vivre. » "

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15.00 €

Petit bréviaire de la lutte spontanée

BC

Le spontané n'a pas bonne réputation. Il est animal (mouvement incontrôlé, instinctif), il ne veut rien dire (comme l'événement, il est « rupture d'intelligibilité »), ou alors naïf (mouvements « semi-spontanés », autrement dit pseudo-spontanés), infra scientifique (« sociologie spontanée ») ou « purement » idéologique (spontanéisme, luxembourgisme…). Pourtant, chassez le spontané par la porte, il revient par la fenêtre : l'actualité récente déborde de mouvements « spontanés » où les organisations sont débordées, les militants ne semblent pas à l'initiative, sur fond de grande méfiance vis-à-vis des partis et des « corps intermédiaires ». Une des significations explicites, c'est la revendication de plus de démocratie directe et moins de démocratie représentative, qui court depuis Nuit Debout jusqu'aux Gilets jaunes, mais que l'on retrouve aussi dans le mouvement des urgences ou lors des manifestations du Premier Mai, pour ne prendre que la France...

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15.00 €

Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961)

BC

Ce livre n’a pas pour objet de donner une vision exhaustive de la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Cheliff, région inhospitalière chaleur torride en été et froid glacial, en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, devenue la proie du terrorisme urbain . Il vise cependant à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d’étudiants qui l’ont côtoyé et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans un conflit de guerre ayant gagne tant le monde rural que dans le monde urbain, à l’instar de la bataille d’Alger, en 1957. Avant de poursuivre, un aperçu historique de l’histoire de l’Algérie peut aider à mieux comprendre cette période. Colonisée en 1830, l’Algérie, va connaître de changement réel que sous la IVe et la Ve République. Liée à la France, elle subira les soubresauts de la politique de la Métropole en sus de ses propres affaires. L’Algérie, c’est assurément la France, mais la France n’est pas l’Algérie dans la mesure où une minorité (les colons) faisait sa propre loi en défiant la Métropole. Jean Amrouche « aimait à dire, pendant la guerre, que Paris capitule souvent devant Alger ». C’est l’année 1945 qui va constituer un tournant déterminant ayant marqué le XXe siècle. Libérée de l’Allemagne, la France va devoir régler la question des colonies : l’Indochine, le Maroc, la Tunisie, Madagascar. Les élites et les soldats indigènes ayant combattu le nazisme au retour du front réclament le droit à l’émancipation de leurs peuples. C’est dans ce contexte que des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata (8 mai 1945) ont fini dans un bain de sang faisant plusieurs milliers de morts en quelques jours seulement. Le vent de la décolonisation avait donc commencé à souffler. En France, le général de Gaulle et ses compagnons avaient pris le pouvoir. Il fallait d’abord rétablir l’économie française et gérer les questions internationales en accordant une place moindre aux affaires indigènes, ce qui va se traduire par une conscience généralisée au sein du peuple mais surtout chez les élites « musulmanes ». Des écrivains, à l’instar de Jean Amrouche, Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri et d’autres encore pour lesquels cette date fut une véritable rupture avec le système colonial. Déjà avec l’échec du projet Blum Viollette en 1936, les Algériens avaient compris que les promesses d’égalité n’étaient plus à l’ordre du jour. À côté du Parti du peuple algérien (PPA), parti indépendantiste de Messali Hadj, d’autres se radicalisèrent (comme celui de Ferhat Abbas, par exemple) et tous sur les mêmes positions : l’indépendance de l’Algérie. Des figures importantes de la résistance comme : Jacques Soustelle, Robert Lacoste, Germaine Tillion, Vincent Montheil, etc. sont appelés en Algérie. Parmi eux de nombreux gaullistes, il y avait diverses appartenances politiques de droite comme de gauche, tous favorables à l’Algérie française, y compris de grandes personnalités politiques qui pensaient qu’il ne fallait pas amputer « l’empire » d’une de ses plus belles colonies, comme Soustelle. Un autre événement est également déterminant dans l’histoire des colonies françaises : Diên Biên Phu qui fut une brèche dans le système colonial. Cette défaite cuisante de la France au Vietnam n’est pas sans conséquences sur l’Algérie puisque tous les militaires seront rapatriés vers la colonie où ils prendront leur revanche sur les Algériens. Du côté algérien, cette même date marque la déclaration de la guerre à la France, ce fut le 1er novembre 1954. Le front de libération nationale entre officiellement en guerre. Des officiers de l’armée française, nombreux à être humiliés par cette atroce défaite se retrouvent à Alger mais aussi des intellectuels. En cette période, une figure importante se détache : Mendès France, un des politiques français les plus éclairés – président du Conseil (libéral), il a travaillé à l’indépendance de la Tunisie et du Maroc (1956) mais il a été empêché d’en faire autant pour l’Algérie si ce n’est de nommer un résident général, Jacques Soustelle, dont il attendait une gestion réformiste et une politique un tant soit peu égalitariste face aux gros colons, comme Henri Borgeaud . Ces derniers avaient fait main basse sur le pays qu’ils considéraient comme leur propriété personnelle. Grands propriétaires, ils avaient aussi la mainmise sur la chambre de commerce, la presse et la politique en Algérie et, parallèlement, ils faisaient la pluie et le beau temps dans les cercles politiques à Paris. Mendès France essuya un revers, car Jacques Soustelle – homme de gauche – ne tarda pas à devenir un défenseur acharné de Algérie française et finira à l’extrême droite. La vision de Mendès France aura une influence sur les libéraux en Algérie qui iront en vain à la recherche d’une troisième voie. En dehors de De Gaulle, qui est le président français le plus connu de la période et qui « donnera » l’indépendance aux Algériens, il y a eu également Guy Mollet, président du Conseil, socialiste), en 1956, boycotté par les Pieds-noirs (population européenne très minoritaire), qui fera voter les pouvoirs spéciaux, ces derniers autorisent la police à recourir à la torture pour extorquer l’information. Les pouvoirs spéciaux furent majoritairement votés, y compris par les partis de gauche, communistes inclus. Après plusieurs jours de voyage en bateau, le débarquement pour ce jeune métropolitain n’a pas été des plus accueillants. Il arrive à Lavarande, un petit bourg (actuellement Sidi Lakhdar) où l’ennui le dispute au désespoir et à la solitude. Déjà en ce mois d’avril 1956, il y fait une chaleur torride. Les serpents et scorpions font la loi dehors comme dedans, le tout dans une tension permanente. C’est d’ailleurs ce que le jeune appelé relate à son ami Lucien Bianco dans cette première correspondance du 26 avril : « (...) avec moustiques et scorpions et serpents. L’ennui, la solitude plus que jamais et le sentiment de n’être pour rien et pour personne. Une indifférence à tout. Des habitudes et des fonctions vitales. Lassitude. » Ce passage par Lavarande est décisif pour comprendre pourquoi l’affectation qui viendra plus tard, grâce au colonel Ducourneau, à Alger peut être vécue comme une véritable bouée de sauvetage. De l’extérieur, le jeune appelé désespéré avait tout à y gagner, il est en ville (en 1956, on y est plus à l’abri que dans les campagnes), il est au coeur du dispositif politico-administratif puisqu’il est chargé de rédiger, d’informer, de documenter les services du Résident général et loin des sorties pour combattre dans le bled. Même sur fond de guerre, il a la possibilité d’échanger, de lire, de connaître la ville : Alger, ses rues, ses mosquées, ses restaurants et gargotes, mais aussi ses habitants, sa lumière, ses couleurs et ses odeurs si différentes d’un quartier à l’autre. Il découvre également un monde scindé en deux : les Européens et les indigènes. Il fait la connaissance in situ du racisme. Un racisme ouvert, assumé, partout présent, dans l’espace, dans les rues de la ville d’Alger, dans les trains, les bus, les cafés. Il y a toujours deux catégories : la dominante et la dominée. Les « musulmans » étaient interdits de circuler dans les rues du quartier européen, comme la rue Michelet. Malgré les apparences, cette affectation a également ses revers, elle n’est pas qu’avantages, elle permet au système d’engager les individus, à leur insu, dans des processus où il est impossible de reculer, de disposer de leur destin. Ils sont en quelque sorte obligés extérieurement, du moins, de faire corps avec la machine administrative. En situation de guerre, les appelés surtout les soldats de deuxième classe, sont purement et simplement instrumentalisés. Le gouvernement général, en dehors des tâches politico-administratives, avait d’autres privilèges, il disposait d’une des meilleures bibliothèques (sur le monde nord-africain et monde musulman) et c’était aussi un lieu de passage obligé d’intellectuels parmi les plus brillants sur l’Algérie, le monde musulman, ce qui a pu servir de lieu d’initiation à la recherche et, sans doute, permettre une intégration plus aisée à l’université d’Alger. Bourdieu y exercera les fonctions d’assistant et pour faire de la recherche à l’ARDESS (à préciser, y compris la note) . Il est bien évident que l’on ne peut pas saisir les entretiens qui suivent sans avoir une idée plus ou moins précise du contexte historique et politique auquel ils se rapportent. Près de vingt ans après le décès de Pierre Bourdieu, je me demande encore aujourd’hui les raisons pour lesquelles j’ai voulu comprendre les conditions dans lesquelles il a effectué ses recherches en Algérie, s’il n’y avait pas un manque drastique d’informations autour de ce moment si singulier. Mes interrogations étaient largement partagées avec ceux qui l’ont connu par la suite et qui portent un grand intérêt pour cette période peu médiatisée. Il faut rappeler toutefois que, comme dans toutes les guerres, les acteurs directs ou indirects préfèrent évacuer les événements douloureux dont ils furent témoins. Un laps de temps est nécessaire pour que la transmission devienne nécessité. En général, le retour s’opère après une génération ou deux pour qu’il y ait une quête du passé, y compris dans les familles C’est là le but du livre de Raphaelle Branche (quel livre ?, références à mettre en note) qui comble un énorme trou de l’histoire française en Algérie. On peut dès lors comprendre l’objet de ma quête lorsque j’ai entrepris d’enregistrer les témoins de cette période, certains ont disparu depuis : Mazaud (de quel Mazaud s’agit-il ?), André Nouschi, Alain Sprecher, le jésuite Henri Sanson etc... d’autres sont encore en vie. C’est une source de première main recueillie auprès de ceux qui ont collaboré directement avec Pierre Bourdieu qui va permettre d’ouvrir une petite lucarne dans le mur du silence imposé par la guerre. Après leur publication en 2003 , de nombreuses demandes ont surgi, car les sociologues, ethnologues n’ont pas forcément à l’esprit le déroulement des événements politiques et des personnages clés qui les ont produits. Comment imaginer le rôle de François Mitterrand par exemple alors Garde des sceaux ? Cet homme de gauche à qui l’histoire doit la politique la plus réfractaire à toute ouverture. Ce grand résistant manipulait, depuis Paris, les services de sécurité en Algérie sans passer par les gouverneurs généraux en place. Il en a été ainsi avec Roger Léonard , en poste de 1951 à 1955, pourtant favorable à une amélioration des conditions des colonisés, écoles, soins, logement, etc. qui quittera l’Algérie sans avoir pu apporter la moindre réforme parce que le Garde des sceaux lui mettait des bâtons dans les roues. On doit également à François Mitterrand le refus de gracier plusieurs condamnés à mort, Algériens et Français, dont Fernand Yveton (cf. le documentaire de Benjamin Stora, Mitterrand et l’Algérie) et un silence de marbre sur les disparus, à l’instar de Maurice Audin. Devant la difficulté de faire un résumé d’une histoire complexe, je préfère partir de personnages clés qui ont joué un rôle déterminant dans cette guerre pouvant rendre explicites les conditions très compliquées dans lesquelles s’est déroulé le passage de Pierre Bourdieu à Alger. Je fournirai un complément d’information en note de bas de page. Robert Lacoste, par exemple, est ici important car il a joué un rôle déterminant dans la guerre d’Algérie. Résistant et socialiste, il mènera une politique des plus répressives en Algérie, notamment au moment de la Bataille d’Alger (de janvier à octobre 1957). C’est sous ses ordres que Pierre Bourdieu effectuera plus d’un an et demi de service militaire au gouvernement général. Ce soldat de deuxième classe devra assurer toutes les tâches liées à l’écriture et à l’information. C’est seulement en 1958 que s’ouvre pour le jeune Bourdieu une carrière d’universitaire et d’enquêteur sur le tas dans des zones interdites (Kabylie, Ouarsenis) et dans les centres urbains. Il tente de comprendre les effets de la colonisation et de la guerre sur la désagrégation de la société algérienne. Ces témoignages recueillis au lendemain de son décès, publiés dans la revue Awal, portent donc la marque de leur temps. Si Lucien Bianco, ami de longue date revient sur la vie à l’ENS, à Paris, André Nouschi, Alain Sprecher, le père Sanson décrivent quant à eux les conditions sociales et politiques de la situation algérienne déjà empêtrée dans une guerre sans nom et permettent de comprendre, du coup, comment le jeune Bourdieu est littéralement immergé dans un monde complètement étranger et dans lequel il doit, en outre, faire son initiation à la recherche. Alain Accardo, Jacques Budin et Salah Bouhedja devenus apprentis enquêteurs, par la force des choses, éclairent le lecteur sur les conditions dans lesquelles Bourdieu a conduit l’enquête sur les camps de regroupement dans la région de Collo. Chacun des regards portés sur ces années est important car il permet de saisir de l’intérieur ce qu’a représenté cette période pour tous . Ces paroles m’ont été livrées par des témoins qui ont connu la peur, l’espoir et les désespoirs suscitées par la guerre et la charge émotionnelle dont elle est chargée. D’ailleurs, elles constituent de véritables archives vivantes qui se lisent comme des nouvelles. Différentes certes par le statut et l’histoire de chacun des auteurs mais toutes renvoient à une même problématique : rendre compte de la résistance de chacun à la guerre mais aussi de la recherche en situation de guerre. Rééditer ces entretiens vingt ans après, c’est donc fournir des clés de compréhension qui éclairent le parcours d’un jeune appelé dans une situation de guerre, qui a tenté, malgré tout, de rendre explicites, pour la postérité, les conditions dans laquelle la société algérienne a été désagrégée et comment un changement « pathologique » a été programmé pour la transformer durablement. La lecture de ces paroles sincères et émouvantes conduit le lecteur mieux saisir la complexité d’une situation dramatique à l’origine d’une pensée fondatrice d’une nouvelle conception de la recherche.

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Pierre Bourdieu. Points de vue

BC

Si la collection « Champ social » des éditions du Croquant réédite le n°47-48 de février -mars 2015 consacré à Pierre Bourdieu de la revue Regards sociologiques, c’est à la fois parce que ce numéro est devenu introuvable, mais surtout parce qu’il rassemble un dossier d’une grande diversité et d’une exceptionnelle densité. La revue Regards sociologiques avait consacré un numéro à Pierre Bourdieu pour honorer une dette symbolique à un chercheur dans lequel elle se reconnaissait et qui l’avait soutenue dès ses débuts, mais surtout parce qu’elle voyait, comme beaucoup d’autres, dans le travail de Bourdieu une contribution majeure au développement de la sociologie. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage, agrémentées de l’oeuvre d’artistes qui se sont intéressés à Bourdieu, multiplient les perspectives sur son oeuvre : étude des conditions de production des enquêtes, des concepts et des modèles, développement des concepts-clés, construction d’un modèle cohérent de l’État, retour sur tel aspect de la domination masculine, explicitation de ce qu’implique un engagement politique réflexif, restitution de la vivacité de ses cours et de la cérémonie de remise de la médaille d’or du CNRS, exploration des rapports de Bourdieu avec l’oeuvre de Mauss, de Wittgenstein et de Marx, etc. Un premier ensemble d’articles montre dans quelles conditions Bourdieu réalise ses premiers travaux en Algérie où il est confronté aux effets du colonialisme, du racisme et de la guerre. La contribution d’Andrea Rapini retrace les déplacements de Bourdieu et de Sayad au cours de leur enquête sur Le Déracinement. Elle est complétée par un entretien de Tassadit Yacine avec Jacques Budin (un étudiant enquêteur de l’équipe de Bourdieu et de Sayad). Christian de Montlibert met en évidence un triple combat dans les travaux « algériens » de Bourdieu : contre la méconnaissance des cultures qui coexistent alors en Algérie, contre le mépris raciste et contre des conceptions politiques dont il pensait qu’elles risquaient d’obérer l’avenir. Dans le contexte des années 1980, Remi Lenoir s’interroge ensuite sur « le dit et l’écrit » dans l’oeuvre de Bourdieu : quel statut accorder aux transcriptions de ses cours et séminaires ? Comment restituer par écrit la vivacité verbale qui caractérisait Bourdieu enseignant ? À propos du discours qu’il prononce à l’occasion de la cérémonie de la remise de la médaille d’or du CNRS, Loïc Wacquant souligne l’accent qu’il met sur les tensions entre science, autorité et pouvoir, la puissance symbolique de l’État et les raisons qui conduisent le sociologue à s’engager dans le débat civique. Rémi Lenoir développe les différents niveaux impliqués dans le concept de capital social et montre l’importance qu’a eue pour Bourdieu l’oeuvre de Mauss. À propos du concept d’habitus Gaspard Fontbonne met en évidence les effets épistémologiques de la lecture de Wittgenstein. Quant à la domination masculine, Rose-Marie Lagrave éclaire les contradictions, paradoxes et malentendus engendrés par ce livre : il faut tenir compte, selon elle, du contexte scientifique et du rapport de Bourdieu aux recherches féministes. Un autre ensemble de travaux présente son modèle d’analyse de l’État et s’interroge sur l’engagement politique de Bourdieu. Patrick Champagne analyse le cheminement de Bourdieu pour penser la construction de l’État au fil d’un double processus de concentration des différentes espèces de capital dans un petit nombre de mains. En grande partie par le système scolaire, l’État unifie, homogénéise, standardise les manières de faire et de penser. À propos d’une intervention de Bourdieu sur la crise de l’État, Rémi Lenoir souligne l’importance qu’il attribuait aux transformations des représentations des agents dominants. Lucien Braun, alors directeur des Presses Universitaires de Strasbourg, questionne Bourdieu sur l’avenir de l’autonomie universitaire dans un contexte où l’édition universitaire est de plus en plus dépendante de groupes financiers. Cet ouvrage se clôture par des analyses de la dimension critique de la sociologie de Pierre Bourdieu qui n’a pas cessé d’insister sur la nécessité d’une démarche réflexive. Après avoir rappelé les prises de position « messianiques » de Marx sur l’avènement d’une société sans classes, Gérard Mauger souligne l’importance accordée par Bourdieu au « travail de représentation » dans toutes mobilisations collectives, à commencer par celle du « peuple », objet de prédilection pour des intellectuels. Après avoir rappelé les confusions autour de l’appellation « sociologie critique », Louis Pinto montre qu’elle n’est ni un accessoire, ni un abus de pouvoir, mais une sorte de nécessité qui conduit à s’interroger premièrement sur les pouvoirs, les limites et les prétentions de la connaissance, deuxièmement sur les capacités à dire le vrai des connaissances « indigènes » , troisièmement sur les effets de dévoilement de l’ordre social. Enfin ce livre est ponctué par le travail de deux artistes, Joëlle Labiche et Yves Carreau, qui offrent leurs interprétations des « regards » de Pierre Bourdieu : de ceux de prédécesseurs, de contemporains et de membres de ses équipes de travail.

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20.00 €

Pierre, Feuille, Ciseaux !

BC

Deux mois après la prise de pouvoir armée du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l’imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l’oeil de la Sécurité avant d’être, sans que rien n’en paraisse, distribué dans les kiosques. Son directeur, l’ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, qui voulait, documents inédits à l’appui, s’y prévaloir publiquement d’être l’auteur unique de la mythique « Plateforme de la Soummam », est contraint à l’exil. L’enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu’occulte donne l’occasion de revenir sur le rôle joué par l’hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l’indépendance pour ceux qui se voulaient « la gauche du FLN », et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966. Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l’été 1956 continue à occuper dans l’imaginaire politique algérien, qu’il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par un pouvoir en mal de légitimité, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d’une refondation démocratique. Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s’est perpétuée jusqu’à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes. À ce titre, comme l’écrit Mohammed Harbi dans sa postface, la lecture de ce livre sera des plus féconde pour quiconque aspire à l’épanouissement d’une société ouverte à la pluralité des cultures, des idées et des croyances. Christian Phéline a notamment publié L'Aube d'une Révolution (Margueritte, Algérie, 26 avril 1901) (2012), Un Guadelopéen à Alger, Me Maurice L'Admiral (1864-1955) (2015), Les avocats « indigènes » dans l'Alger coloniale (2017), Aurès 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (2018), La Terre, l'Étoile, le Couteau. Le 2 août 1936 à Alger (2021). il a co-dirigé l'ouvrage franco-algérien Défis démocratiques et affirmation nationale, Algérie 1900-1962 (2016) et co-écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (2017).

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20.00 €

Politique Beurk Beurk

BC

« C'est pas contre vous hein, c'est juste que la politique... Beurk ». Qu'est devenue la politique pour que cette mise à distance apparaisse à ce point inévitable? Comment le terme «apolitique» s'est-il trouvé brandi et revendiqué comme la garantie positive d'une forme de pureté ? Face à ce phénomène, la gauche est tétanisée. Cette expérience, je l'ai vécue à Corbeil-Essonnes, où Serge Dassault a renversé la micro-société du communisme municipal par un système qui exploitait en premier lieu la rupture entre la gauche et les quartiers populaires. Mon combat contre la corruption a été un chemin initiatique : la démystification de l'ordre symbolique de la gauche a fait apparaître des formes nouvelles d'engagement. J'ai voulu reconstituer les histoires individuelles et collectives de ce paradoxe, les liens plus ou moins rompus, les continuités qui se cachent derrière les ruptures. Et si contre toute attente, la politique s'était peu à peu réinventée comme une culture populaire ?

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12.00 €

Politique et religion dans le Maghreb contemporain, à l’aune du rapport Nord-Sud

BC

Plusieurs axes concourent à la réflexion : d’une part l’appréhension des croyances populaires et leur lecture dans le contexte de la polarisation culturelle sur fond de contestations politiques ou de remise en cause des légitimités « révolutionnaires », de l’autre côté l’internationalisation des oppositions sur fond de schismes irréconciliables, le tout articulé à des allégeances Nord-Sud dans lesquelles le fait religieux est instrumentalisé à l’échelle de la géopolitique mondiale. Nadir Marouf Professeur université de Tlemcen , anciennement professeur d’université à Oran puis Amiens ( université Jules-Vernes)

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20.00 €

Pour l’autogestion socialiste

BC

Dessin de couverture : Alain Frappier 1974, six ans après la grève générale de Mai 1968 et ses 10 millions de grévistes, le souffle révolutionnaire est toujours présent. Une longue grève, celle des ouvrières et des ouvriers de Lip à Besançon, vient de s’achever. Par ses atours autogestionnaires (« on fabrique, on vend, on se paie » clament les grévistes), elle a reçu un important soutien populaire tant elle a pu préfigurer une « nouvelle légalité ouvrière », mettant directement en cause l’ordre capitaliste. Charles Piaget, syndicaliste CFDT de Lip, militant PSU de Besançon, en a été propulsé porte-parole. Il a le sens et le goût du collectif. En cette année 1974, au sein du « peuple de gauche », les questions se posent concrètement, taraudant les organisations politiques comme les syndicats : Comment faire basculer la France dans le socialisme ? S’agit-il de passer par la voie des urnes ou celle des luttes ? Faire le choix des réformes ou de la révolution ? Quel chemin emprunter pour arriver à ce fameux « débouché politique » qui se cherche depuis Mai ? Quelle organisation, quel parti, quelles alliances sont nécessaires pour cela ? Ces questions ne sont pas neuves pour toutes celles et tous ceux qui ont l’émancipation et l’égalité au coeur, qu’anime la volonté de rompre avec un capitalisme mortifère, de changer le monde et la vie. Elles conservent encore aujourd’hui leur pertinence et méritent d’être remises sur le métier, encore et encore. En 1974, c’est en syndicaliste, en militant politique, que Charles Piaget propose dans les textes de ce recueil des pistes pour répondre aux enjeux qui se posent alors. Les retrouver aujourd’hui permet de remonter le fil du temps pour mieux appréhender l’avenir d’un « socialisme de tous les jours ». Ce cahier contient : •Une introduction politique et historique de Théo Roumier, « Le socialisme, tous les jours » •Deux textes de Charles Piaget : - « Il faut rejeter toute attitude de démission », entretien donné à Politique Hebdo du 3 octobre 1974 - « Que signifie aujourd’hui militer pour le socialisme, être révolutionnaire », texte de son intervention au meeting « Le PSU répond à vos question » du 24 octobre 1974 à la Mutualité •Un cahier iconographique en couleur •Une chronologie détaillée •Des notes biographiques •Une bibliographie Charles Piaget est une figure marquante de la grève des Lip à Besançon en 1973. Militant PSU et CFDT, il incarne nationalement cette lutte ouvrière parmi les plus importantes des « années 68 ». Il est brièvement membre de la Direction politique nationale du PSU sans abandonner son militantisme syndical et de terrain. Dans les années 1990 il anime l’antenne bisontine de l’association Agir ensemble contre le chômage (AC!). Il est aujourd’hui retraité et continue de transmettre la mémoire des Lip. Théo Roumier a assuré la conception et la présentation de ce cahier de l’ITS. Syndicaliste SUD éducation en lycée professionnel, il est membre du Comité éditorial de la revue de l’Union syndicale Solidaires, Les Utopiques et auteur de plusieurs contributions sur l’histoire récente du syndicalisme et du mouvement libertaire et révolutionnaire.

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10.00 €

Pour que la démocratie entre à l'École…

BC

Ce livre analyse les trois premières années de « l’ère Blanquer », (mai 2017- décembre 2020), et les réformes introduites de manière assez autoritaire, à travers les courriers que six amis, amoureux de l’école, ont échangé, entre eux et autour du blog que j’anime depuis une quinzaine d’années.

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18.00 €

Pour une écologie de rupture(s)

BC

Pour une écologie de rupture Cet ouvrage de la collection « Les partis pris de la fondation Copernic » regroupe différents textes qui, à l’image de la diversité des engagements des militant·es de la fondation, multiplient les points d’entrée sur le thème de l’écologie : 1. réchauffement et dérèglement climatiques, destruction de la biodiversité, extractivisme ; 2. besoins et biens communs, rapports nature/culture ; 3. marchandisation généralisée des échanges, économie, finance ; 4. décroissance, démondialisation, libre échange, néocolonialisme, migrations ; 5. rapports de domination, démocratie, auto-organisation, souveraineté populaire, écoféminisme . Derrière les textes, un fil-à-plomb se fait jour. C’est l’analyse du capitalisme (sous toutes ses formes), du productivisme et de l’extractivisme comme moteurs essentiels de l’ère géologique dans laquelle nous sommes aujourd’hui : l’anthropocène ; que beaucoup préfèrent d’ailleurs qualifier de capitalocène. Mais, un autre constat se dessine aussi : la nécessaire, l’urgente bifurcation écologique, obligatoire pour garder une Terre habitable pour tou·tes, va demander, générer de facto des basculements, d’ordre anthropologique, qui vont impacter toutes nos manières de faire Monde. Pour le meilleur comme pour le pire. Sommaire 1 - « Il est urgent de ne plus attendre » - Pascal Gassiot - En guise d’introduction 2 - « Écologie : rompre avec le capitalisme, rebâtir de fond en comble » - Jean-Marie Harribey - Seul texte validé par le CA de Copernic 3 - « Pour une démocratie écologique » - Dominique Paturel et Patrick Farbiaz 4 - « L’affichage de la radicalité fait-il une orientation stratégique ? » - Pierre Khalfa - 5 - « Décroissance subie ou décroissance choisie » - Martine Billard 6 - « De l’écoféminisme à l’écosocialisme : entre Gaïa et écopoiésis » - Claude Calame

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7.50 €